samedi 31 janvier 2015

Appel au patriotisme lancé aux Congolais de France

Au-delà de nos appartenances politiques, tous les Congolais de France qui partagent les opinions de l'opposition sont concernés par cet appel. En effet, la République Démocratique du Congo, notre pays, a grandement besoin de notre amour patriotique en ce moment précis.

Ne vous posez pas des questions, agissez dans l’urgence car la maison brûle. Après les massacres des adeptes des Bundu dia Kôngo, les viols des femmes à l’Est de la République, les assassinats et les arrestations arbitraires, la perte d'au moins 8 millions de Congolais dans les différentes guerres, les massacres de Beni, les emprisonnements des opposants, le pouvoir s’en prend maintenant aux populations qui descendent dans la rue pour défendre leurs droits. Il est temps de mettre fin à notre souffrance qui a trop duré. C'est maintenant que le changement doit s’accomplir.

Nous, Congolais de France, saluons le courage et la bravoure des populations qui sont sorties du 19 au 23 janvier 2015 pour défendre la démocratie et le pays de Simon Kimbangu, de Kasa-Vubu, Patrice Lumumba...

Pendant des années, les Congolais de la diaspora ont tous attendu que la prise de conscience soit partagée par par les Kinois car les sièges des institutions se trouvent à Kinshasa. Ils viennent enfin de faire le choix de descendre dans la rue, et ils ont besoin de nos encouragements et de notre soutien jusqu’à la chute du régime en place à Kinshasa. Notre grande détermination nous permettra de triompher ensemble. Pour cette raison, nous devons être unis et tenir bon jusqu’à la victoire finale. Il n’y a pas de révolution sans sacrifice.

Dans le but de constituer un relais de soutien aux actions à mener pour le changement en République Démocratique du Congo, nous, Congolais de France, avons décidé d'emboîter le pas à nos compatriotes vivant en Suisse qui, à l’issue de la réunion tenue le dimanche 18 janvier 2015, à Lausanne, ont décidé de créer la cellule C41.

Par conséquent, nous décidons :
- d'encourager une cohésion réelle et de consolider une synergie des forces acquises au changement ;
- de mettre rapidement en place, en France, une cellule de réflexion, dénommée C33, afin d’apporter l’expertise nécessaire aux compatriotes qui agissent directement à l'intérieur du pays et d'accompagner le changement en République Démocratique du Congo ;
- de privilégier l'amour patriotique lors de nos rencontres, en dehors de nos partis politiques ;
- de créer un fond de soutien à nos compatriotes de Kinshasa, en prenant en charge une commune de la Capitale, afin qu'ils s’investissent davantage dans les manifestations ;
- d'apporter une contribution financière, par rapport à l’amour pour notre pays pays, allant de 20 à 1000 euros ou plus ;
- d'échanger avec les différentes cellules pour coordonner les actions à mener afin que notre pays devienne une démocratie réelle ;
- d'utiliser l'argent collecté pour faciliter le déplacement des manifestants, l’achat de l’eau pour se nettoyer le visage contre les grenades lacrymogènes ; assurer le transport rapide des blessés vers le centre hospitalier le plus proche, ainsi que l'achat des sandwichs, etc. ;
- de permettre aux organisateurs des mouvements de résistance, qui échangeront des informations entre eux, de gérer en toute transparence les différentes contributions envoyées par les membres de la diaspora ;
- d'informer les responsables des autres communes du montant envoyé afin de réduire, ou minimiser, le risque de disparition, ou de mauvaise gestion, des fonds.

Il nous faut agir dans l’urgence afin de nous garantir le succès de notre combat. Nous souhaitons que nos Compatriotes de Kinshasa s’approprient le combat que nous ne cessons de mener à l’étranger. La République Démocratique du Congo a besoin de votre contribution.

Pour plus plus d'informations :
Gaspard-Hubert LONSI KOKO
Téléphone : 00336120668
E-mail : congolaisdefrance@gmail.com

jeudi 29 janvier 2015

Congolais telema !

Les députés et les sénateurs congolais réunis il y a quelques jours en commission paritaire, à la suite de l’amendement par le Sénat de l’article 8 du projet gouvernemental tendant à modifier la loi N° 06/006 du 9 mars 2006 telle que modifiée par la Loi N° 11/003 du 25 juin 2011, ne se sont finalement pas prononcés sur le dispositif à l’origine des manifestations qui auraient occasionné plus ou moins 42 personnes en République Démocratique du Congo. En effet, le président de la Chambre basse, Aubin Minaku, a pris le devant en déclarant que « le point de vue que l’Assemblée nationale [défendait] devant la commission [était] celui du retrait de l’alinéa contesté ».

Le mécontentement du souverain primaire

Dans un pays où l’écrasante majorité parlementaire, qui plus est acquise au pouvoir en place, impose systématiquement l’adoption des textes favorables aux intérêts de la seule mouvance présidentielle à une opposition institutionnelle très désunie, la vraie contestation ne peut se matérialiser qu’à l’extérieur de l’enceinte parlementaire. En tant que souverain primaire, le peuple congolais, resté très longtemps indifférent aux divergences de la classe politique, a enfin pris la résolution de descendre dans la rue. Ainsi a-t-il manifesté, pendant plus de trois jours, son mécontentement au regard d’un projet de loi inique qui, s’il était adopté tel que présenté en première lecture à l’Assemblée nationale, aurait porté atteinte à quelques dispositifs constitutionnels et muselé la démocratie. Cette courte et intense bataille extra-parlementaire a fini par stopper les velléités peu orthodoxes de la majorité présidentielle, au point de retirer le projet de loi électorale initié par le gouvernement.

Volonté d’apaisement ou manœuvre politicienne ?

Faudrait-il considérer le retrait du dispositif litigieux, par le président de l’Assemblée nationale, comme une réelle volonté d’apaisement ou un simple stratagème pour gagner davantage du temps ? A défaut d’imposer sa volonté à la rue, après avoir laminé l’opposition à l’Assemblée nationale, la majorité présidentielle a vite saisi au bon l’opportunité offerte par les sénateurs pour se conformer illico presto aux attentes des populations en proie à la colère. Force est de constater que l’épreuve de force engagée par la rue a sauvé la face à l’opposition institutionnelle, qui s’est précipitée de crier victoire, ainsi qu’à une majorité gouvernementale soi-disant soucieuse de l’unité nationale.
En tout cas, le dispositif supprimé, qui liait le recensement de la population à l’élection présidentielle de 2016, constituait dans l’absolu un subterfuge censé permettre au président Joseph Kabila de se maintenir au pouvoir sans modifier la Constitution qui limite à deux le mandat présidentiel. La voix des députés primant en dernier ressort sur celle des sénateurs, le texte final a été voté en seconde lecture le 25 janvier par la Chambre basse, en session extraordinaire, en vue d’une éventuelle promulgation par le magistrat suprême. Ainsi revient-il aux Congolaises et aux Congolais de réagir massivement, avec force et vigueur, en faveur de sa non-promulgation par le président de la République Démocratique du Congo.

L’arbre et la forêt

En réalité, l’alinéa 3 de l’article 8 du projet de loi électorale n’est que l’arbre qui cache l’immense forêt congolaise. En effet, le fait d’avoir exclu du texte gouvernemental l’adéquation entre le recensement de la population et la tenue de l’élection présidentielle ne garantit en rien l’égalité de tous les Congolais en matière de représentativité politique. En effet, les dispositifs discriminatoires contenus dans le texte soumis au vote du Parlement ne sont toujours pas supprimés. Le fait de conditionner une candidature au niveau d’étude, ou alors à une expérience professionnelle, laisse-t-il supposer que le corps électoral devra avoir les mêmes compétences que les candidats ? Par ailleurs, le fait d’imposer plus de 100 000 USD à la candidature à l’élection présidentielle signifie-t-il dire que seuls les nantis sont habilités à aspirer à la magistrature suprême ? Bref, seule la capacité du portefeuille confère-t-elle les qualités idoines pour la place qu’il faut ?
Le projet gouvernement modifiant la loi N° 06/006 du 9 mars 2006, telle que modifiée par la Loi N° 11/003 du 25 juin 201, reste tout à fait injuste. Il ne fait que renforcer l’inégalité des citoyens au regard des Lois de la République Démocratique du Congo.

La dignité d’un peuple et la grandeur d’un pays

Rien n’est plus injuste que lors la loi génère elle-même des injustices. Ayant à l’esprit ce postulat juridique et au vu des arguments évoqués supra, les Congolais, de l’intérieur comme de l’extérieur, ont grand intérêt à maintenir par tous les moyens – pacifiques, diplomatiques, lobbying – une pression citoyenne afin de venir à bout d’un régime aux abois retranché désespérément derrière une muraille, assiégée de partout, qui est en train de s’écrouler tel un château de cartes. Ils sont contraints de rester debout, unis par le sort et dans l’effort pour la souveraineté. Ils doivent enfin dresser leurs fronts longtemps courbés et prendre pour de bon le plus bel élan dans la paix afin de bâtir un pays plus beau qu’avant et davantage démocratique.
Mu par un patriotisme enfin conscient, se laissant guider par l’intelligence et soutenu par les forces de l’esprit, le peuple congolais, qui plus est le souverain primaire, doit surtout façonner l’argile pendant qu’elle est encore humide. C’est le prix de sa dignité et de son devenir, ainsi que de la grandeur de la République Démocratique du Congo. Congolais telema !(*)

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

(*) Debout Congolais !

dimanche 25 janvier 2015

COMMUNIQUE DE PRESSE n° 20150125/00033 relatif à la dignité du peuple congolais et à la grandeur de la RD Congo

D'après une déclaration d'Aubin Minaku, le président de la Chambre basse, faite dans la soirée du 24 janvier 2015, « le point de vue que l'Assemblée nationale défend devant la commission [paritaire ayant réuni des députés et des sénateurs à la suite de l'amendement de l'article 8 du projet gouvernement modifiant la loi électorale] est celui du retrait de l'alinéa contesté ». Plus précisément, la voix des députés primant en dernier ressort sur celle des sénateurs, ledit alinéa pourrait être purement et simplement rayé du texte tendant à modifier la loi N° 06/006 du 9 mars 2006, telle que modifiée par la Loi N° 11/003 du 25 juin 201.

Sachant que l'Assemblée nationale peut voter, en dernière lecture, le projet de loi électorale tel que proposé en première lecture par le gouvernement, le Bureau du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC) demande instamment aux Congolaises et aux Congolais, de l'intérieur comme de l'extérieur, de maintenir la pression par tous les moyens – pacifiques, diplomatiques, lobbying – afin de venir à bout d'un régime aux abois retranché derrière une muraille, assiégée de partout, qui doit impérativement tomber.

Par conséquent, saluant les très fortes mobilisations des Congolais de la diaspora de France, d'Allemagne et de Belgique, le Bureau du RDPC encourage les Congolaises et les Congolais à répondre massivement présents le lundi 26 janvier 2015 à l'appel à manifester lancé par les partis politiques de l'opposition.

Mu par un patriotisme enfin conscient, guidé par l'intelligence et soutenu par les forces de l'esprit, le peuple congolais, qui plus est le souverain primaire, doit surtout façonner l'argile pendant qu'elle encore humide. C'est le prix de sa dignité et de son devenir, ainsi que de la grandeur de la République Démocratique du Congo.

Debout Congolais, unis par le sort et dans l'effort pour l'indépendance ; dressons nos fronts longtemps courbés ; prenons pour de bon le plus élan dans la paix afin de bâtir un pays plus beau qu'avant et davantage démocratique.

Fait à Paris, le 25 janvier 2015

Pour le Bureau du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC),

Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Porte-parole

vendredi 23 janvier 2015

COMMUNIQUE DE PRESSE n° 20150123/00032 relatif à l’amendement de l’article 8 du projet de la loi électorale en RD Congo

Les sénateurs de la République Démocratique du Congo viennent de supprimer de manière unanime, lors du vote article par article du projet gouvernemental controversé modifiant la loi électorale, l'incise contenue dans le texte initial voté par la Chambre basse. Celle-ci liait l’organisation des élections législatives et présidentielle en 2016 au recensement général de la population. Par conséquent, selon l’article 8-3 du texte nouvellement amendé, « l'actualisation de la liste électorale en fonction des données démographiques disponibles se [ferait] dans le respect des délais constitutionnels et légaux prévus pour l'organisation des élections présidentielle, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales ».

Le Bureau du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo(RDPC) prend acte de la prise de conscience des sénateurs au regard des enjeux en cours et souhaite que d’autres dispositifs discriminatoires contenus dans le projet gouvernemental soient également supprimés. C’est la condition sine qua non en vue du salut public en République Démocratique du Congo.

Fait à Paris, le 23 janvier 2015

Pour le Bureau du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo(RDPC),

Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Porte-parole

COMMUNIQUE DE PRESSE n° 20150123/00031 relatif à l'examen de la loi électorale par le Sénat en RD Congo

Le Sénat de la République Démocratique du Congo est en train d'examiner le projet gouvernemental qui est à l’origine des manifestations, des heurts et des troubles de ces derniers jours. Le projet tendant à modifier la loi N° 06/006 du 9 mars 2006, telle que modifiée par la Loi N° 11/003 du 25 juin 2011, a été voté le 17 janvier 2015 par la Chambre basse.

I – Sur le droit de vote et d'éligibilité des Congolais de l'étranger

Le projet gouvernemental conditionne la participation des Congolais de l'étranger au scrutin présidentiel à la détention d'une carte d'identité, alors que la République Démocratique du Congo n'en dispose pas. Or, vu leur nombre et leur poids économique, la diaspora doit être logiquement représentée au Parlement par des députés et sénateurs des Congolais de l'étranger. Dans cette optique, ceux qui la composent doivent jouir du droit de vote et d'éligibilité non seulement au scrutin présidentiel, mais aussi aux élections législatives et sénatoriales. Par ailleurs, le caractère inaliénable de la nationalité congolaise d'origine doit être rappelé. Ainsi, pour éviter toute tension, la loi devra-t-elle être adaptée par un décret organique ou d'application.

II – Sur le recensement des populations

Force est de constater que le recensement, préalable exigé pour l'organisation des futurs scrutins, divise la classe politique et les forces vives de la nation congolaise. S'il est normal de recenser les populations dans l'optique de l'établissement de la carte d'identité et de la déclinaison d'une politique sociale sans faille, cette opération administrative ne doit en aucun cas être conditionnée à la tenue des prochains scrutins présidentiel et législatifs.

III – Sur l'agrément des partis politiques

Il est incompréhensible d'exiger l'agrément d'un parti politique au plus tard 12 mois avant l'enregistrement des candidatures, dès lors que l'on peut se présenter aux élections en tant que candidat(e) unique. Cette mesure n'est proposée que pour des raisons d'ordre financier dans la mesure où les candidatures sous l'étiquette d'un parti politique sont moins rentables que l'enregistrement des candidats indépendants.

IV – Sur la caution à l'élection présidentielle et l'exigence d'un diplôme

L'exigence d'un diplôme de licence (Bac + 5) obligatoire pour être candidat à la présidentielle, à défaut de justifier d'une « expérience professionnelle d'au moins cinq ans dans le domaine politique ou administratif » laisse supposer que le corps électoral doit, lui aussi, avoir une connaissance sans faille des « dossiers de la République » pour choisir les candidats idoines. Par ailleurs, le fait d'exiger une caution de plus de 100 000 USD à une candidature à l'élection présidentielle porte de facto préjudice au principe de l'égalité de tous les Congolais dans la représentativité politique. Ces dispositifs sont tout simplement injustes. De plus, ils ne font que cautionner la discrimination et renforcer l'exclusion.

V – Sur l'attitude à adopter

Au vu des arguments évoqués supra, rappelant que rien n'est plus injuste que lorsque la loi génère elle-même des injustices, le Bureau du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC) constate que le projet gouvernemental incite à violer davantage la Constitution du 18 février 2006 et à bâillonner encore plus la démocratie. Par conséquent, le RDPC demande aux sénateurs de la République soit de rejeter le projet gouvernemental, soit de le modifier en profondeur afin qu'une commission mixte composée de sénateurs et de députés trouve un consensus, acceptable par le peuple Congolais, avant un dernier examen devant l’Assemblée nationale.

Le Bureau du RDPC demande surtout au peuple congolais, où qu'il se trouve, de rester davantage vigilant. En tant que souverain primaire, il doit maintenir la pression, par tous les moyens, pour que triomphent à jamais, en République Démocratique du Congo, la bonne gouvernance et l'égalité au regard des lois.

Fait à Paris, le 23 janvier 2015

Pour le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC),

Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Porte-parole

mercredi 21 janvier 2015

RD Congo : une muraille assiégée doit tomber

Œil d’Afrique : Que pense l’acteur politique que vous êtes des scènes de violence dans quelques villes de la République Démocratique du Congo ?
Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Effectivement, depuis le 19 janvier, la situation est très tendue à Kinshasa et dans un bon nombre de villes en République Démocratique du Congo alors que le projet de loi électorale est en train d’être examiné au Sénat. Dans « un article«  que votre site a d’ailleurs publié, j’écrivais ceci : « Il est connu que les descendants de Béatrice Kimpa Vita, de Simon Kimbangu, de Joseph Kasa Vubu, de Patrice Lumumba et de tant d’autres héros nationaux ne sont pas de moutons. Ils ont su mettre un terme à la colonisation belge quand ils en ont eu assez d’injustices sociales. Ils ont su lâcher le maréchal Mobutu Sese Seko quand ils ont compris qu’il conduisait le pays à la ruine. Et, le moment venu, ils sauront de nouveau changer le cours de leur Histoire pour « un Congo meilleur et davantage éclairé » ». Nul ne peut se mettre, me semble-t-il, au-dessus de la volonté populaire.
Œil d’Afrique : On ne reconnaît plus la pondération qui vous caractérise, au point de vous démarquer des autres acteurs politiques congolais. Cela est dû à quoi ?
Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Détrompez-vous. Je suis resté constant dans mon cheminement politique. L’opposant modéré que je suis a sans arrêt considéré que, par rapport à la mauvaise foi du régime en place à Kinshasa et aux difficultés que rencontre l’opposition institutionnelle pour faire triompher l’ordre démocratique, seul le peuple congolais, qui plus est le souverain primaire, peut agir pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel et l’émergence d’une nouvelle majorité. Ainsi ai-je très récemment supplié les Congolaises et les Congolais, sur les ondes de la Radio Africa n° 1, d’imposer enfin leur volonté à la classe politique.
Œil d’Afrique : Pensez-vous que l’on est en train de vivre les prémices de la fin de règne du régime kabiliste ?
Gaspard-Hubert Lonsi Koko : On n’a pas forcément besoin de savoir décortiquer les signes du temps, ni d’avoir fait sciences-po, pour réaliser qu’une muraille assiégée finit toujours par tomber.
Œil d’Afrique : Que veut dire ce message subliminal ?
Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Je suis tout simplement en train d’expliquer qu’aucun régime, aussi surarmé soit-il, ne peut venir à bout d’un peuple déterminé. La situation survenue quelque mois plutôt au Burkina-Faso en est une parfaite illustration. Si l’on ne peut rien contre la volonté d’un individu, il est évident que l’on ne peut que rester impuissant face à plusieurs volontés enclines à un idéal commun. J’ai le pressentiment que les vagues occasionnées par les pierres lancées dans le fleuve Congo, à la hauteur de la ville de Kinshasa, va s’étendre progressivement, par à-coup, en emportant tous ceux qui, de la source à l’embouchure, tenteront de les repousser.
Œil d’Afrique : Peut-on conclure que la révolution qui est en cours à Kinshasa aboutira à la IVe République que vous ne cessez de préconiser ?
Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Certains s’imaginent qu’il suffit d’avoir un Bonaparte pour réussir une révolution. Personnellement, je pense qu’il faille surtout bénéficier des services d’un Talleyrand pour affaiblir un régime autoritaire. Nul n’ignore que la façon la plus efficace de se défaire d’une dictature, c’est de la combattre par tous les moyens. Le PPRD et ses alliés sont majoritaires au Parlement, mais non à l’extérieur de l’enceinte du Palais du peuple. La rue doit comprendre qu’elle a le pouvoir de découdre en toute légitimité ce qui a été mal cousu à l’Assemblée nationale et au Sénat.
Œil d’Afrique : Alors, entre Bonaparte et Talleyrand, en qui vous reconnaissez-vous ?
Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Je ne peux pas être « le diable boiteux », car je n’évolue pas dans les institutions de la République. Doit-on pour autant penser, par syllogisme, que je suis Napoléon ? Ma conception de la conquête du pouvoir, et de son exercice, s’apparente plutôt à une vision mitterrandienne. Mon souhait le plus cher, c’est que les Congolaises et les Congolais retrouvent enfin la dignité à laquelle ils ont droit. Si je peux agir pour que leur vœu soit exaucé, je ferai en sorte que, d’une manière ou d’une autre, il en soit ainsi. Comme un bon nombre de mes compatriotes, j’essaie à ma façon d’apporter ma modeste contribution en vue de la grandeur de la République Démocratique du Congo.
Propos recueillis par Roger Musandji

mardi 20 janvier 2015

COMMUNIQUE DE PRESSE n° 20150120/00030 relatif à la liberté, à l’égalité, à la sécurité et à la prospérité en RD Congo

Le lundi 19 janvier 2015, la situation a été très tendue à Kinshasa et dans quelques villes de la République Démocratique du Congo à cause de la volonté manifeste de la majorité présidentielle d’imposer un projet de loi électorale susceptible de repousser aux calendes grecques les élections présidentielle et législatives. Les manifestants, qui se plaignent de ne pas avoir de travail, demandent le départ du président Joseph Kabila.

Le Bureau du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC) demande salue la bravoure du Souverain primaire qu’est le peuple congolais. Ainsi l’encourage-t-il à s’élever à la hauteur des peuples ayant su arracher la dignité, la fierté et la grandeur des mains des partisans du statu quo. Ainsi lui demande-t-il de rester constamment vigilant. C’est en bravant les forces hostiles au progrès que les Congolaises et les Congolais aspireront à la Liberté, à l’Égalité, à la Sécurité et à la Prospérité.

Le Bureau du RPDC ne cessera d’agir, d’une manière ou d’une autre, en vue de la libération des populations congolaises – l’objectif primordial étant d’ouvrir les portes closes de l’évolution sociale, lesquelles donnent accès aux horizons splendides, ainsi qu’aux pâturages verdoyants du développement économique.

Le Bureau du RDPC souhaite vivement que les Congolais, quels qu’ils soient et où qu’ils se trouvent, puissent enfin jouir par la noblesse du travail et la capacité de l’intelligence, par la solidarité et la fraternité, par la tolérance et la justice, le bonheur auquel ils ont légitimement droit.

Fait à Paris, le 20 janvier 2015

Pour le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC),

Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Porte-parole

dimanche 18 janvier 2015

COMMUNIQUE DE PRESSE n° 20150118/00029 relatif à l'adoption de la loi électorale en RD Congo

Par 337 voix favorables, en l'absence des députés de l'opposition, le projet gouvernemental portant modification de la Loi N° 06/006 du 9 mars 2006 telle que modifiée par la Loi N° 11/003 du 25 juin 2011 a été adopté le samedi 17 janvier 2015. Cette loi, votée dans un Palais du Peuple très protégé par la police pendant un jour férié consacré à la commémoration de l'assassinat de Patrice Lumumba, propose entre autres le recensement de la population dont la durée pourrait retarder l'élection présidentiel d'au moins une année. Le Sénat doit examiner, en principe, le texte à compter de lundi en vue de son adoption avant le 26 janvier, date de la fin de la session parlementaire extraordinaire.

Le Bureau du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC) estime que, même minoritaire, l'opposition aurait dû descendre dans l'arène. En effet, elle aurait dû mener la bataille parlementaire dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale afin de retarder davantage l'adoption dudit projet gouvernemental et motiver, à travers une telle bravoure, le peuple congolais tout en prenant à témoin l'opinion international.

Par conséquent, le RDPC recommande aux élus de l'opposition de ne pas s'inscrire aux abonnés absents lors de l'examen au Sénat du texte adopté par les députés. Ils doivent s'opposer vaillamment, grâce à des amendements pertinents, afin de démontrer la mauvaise foi de la majorité présidentielle – l'objectif étant de permettre, hors hémicycle, la victoire populaire.

Fait à Paris, le 18 janvier 2015

Pour le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC),

Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Porte-parole

vendredi 16 janvier 2015

Le probable retour de Jean-Pierre Bemba sur la scène politique congolaise

L’affaire fait grand bruit dans les milieux politiques en République démocratique du Congo. Jean-Pierre Bemba, leader historique du Mouvement de libération du Congo, incarcéré à la Cour Pénale Internationale dans l’attente du verdict de son procès, pourrait bientôt retrouver sa liberté, et reprendre du service sur la scène politique congolaise. Au moment où le débat fait rage dans le pays, à propos d’une manipulation de la loi électorale, quel pourrait être m’impact sur la situation politique congolaise, du retour de celui qui fut le rival malheureux, en 2006, de l’actuel dirigeant congolais Joseph Kabila ? Une candidature de Jean-Pierre Bemba à la présidentielle de 2016 est-elle possible ? Explications dans ce Grand Débat.
Invités :
- Christophe Rigaud, Journaliste, Directeur du site d’informations « Afrikarabia.com ». 
- Gaspard Hubert Lonsi-Koko, Acteur politique congolais, « essayiste réformiste ». Porte-parole du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC) 
- Mama Eve Bazaïba, Secrétaire générale Mouvement de libération du Congo (MLC)

Prière de cliquer sur le lien ci-contre, pour écouter l’émission : http://www.africa1.com/IMG/mp3/le_grand_debat_-_15_01_15_pad_-_.mp3

mercredi 14 janvier 2015

COMMUNIQUE DE PRESSE n° 20150114/00028 relatif à l’Union républicaine de l’opposition en RD Congo

La République Démocratique du Congo est en train de vivre l’un des moments les plus déterminants de son Histoire. De ce fait, les Congolaises et les Congolais doivent tirer les leçons des erreurs du passé, notamment celles commises de 1997 à nos jours. La finalité, c’est de mettre définitivement un terme à la crise politique qui, depuis 2001, ne cesse de fragiliser les institutions de la République et d’exposer davantage le pays à une instabilité pouvant occasionner l’éclatement du territoire national.

Face à la volonté manifeste de la majorité présidentielle de modifier la Constitution et les lois de la République afin de se maintenir au pouvoir, l’opposition doit surtout se montrer crédible, c’est-à-dire constructive. Elle doit être en mesure de rassembler les Congolaises et les Congolais en vue d’une véritable alternative politique. Cela passera par l’Union républicaine des forces de l’opposition, autour d’un projet de société fort et cohérent.

La classe politique et la société civile doivent donc être à la hauteur des enjeux en cours. De plus, seule le patriotisme encouragera la cohésion nationale et permettra, forcément, la pacification de la République Démocratique du Congo.

Espérant pouvoir compter sur la capacité de l’opposition congolaise à surmonter ses dissensions, le RDPC en appelle à l’éveil patriotique. En effet, seule l’émergence d’une coalition de tous les partisans du progrès, au-delà des antagonismes individuels et des divergences politiques, ainsi qu’une très forte mobilisation des forces vives de la nation congolaise peuvent générer des sillons susceptibles de valoriser la démocratie et de projeter la République Démocratique du Congo dans un avenir meilleur et davantage éclairé.

Fait à Paris, le 14 janvier 2015

Pour le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC),

Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Porte-parole

vendredi 9 janvier 2015

COMMUNIQUE DE PRESSE n° 20150109/00027 relatif à la représentativité politique en RD Congo

Déposé au Bureau de l’Assemblée Nationale le lundi 05 janvier 2015 par le Vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, M. Evariste Boshab, le projet de loi modifiant et complétant la Loi n° 06/006 du 9 mars 2006 telle que modifiée par la Loi n°11/003 du 25 juin 2011 portant organisation des élections présidentielle, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales suscite déjà la polémique. Celle-ci se focalise surtout sur la hauteur de la caution financière (100 millions de francs congolais, soit plus de 100 mille USD à débourser pour être candidat à la présidence de la République), ainsi que sur les critères du diplôme et de l’expérience professionnelle.

 Les « dossiers de la République » exigent un certain niveau de connaissances de la part de ceux qui aspirent à solliciter les suffrages des électeurs, avance-t-on comme argument pour soutenir cette thèse. Mais le fait de conditionner une candidature au niveau d’étude, ou alors à une expérience professionnelle, laisse-t-il supposer que les électeurs devront avoir les mêmes compétences que les candidats ? Le corps électoral doit-il, lui aussi, avoir une connaissance sans faille des « dossiers de la République » ?

Par ailleurs, seuls les nantis sont-ils habilités à aspirer à la magistrature suprême ? Seule la capacité du portefeuille confère-t-elle les qualités idoines pour la place qu’il faut ?

Au vu des arguments évoqués supra,  le Bureau du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC) rappelle le sacro-saint principe de l’égalité de tous les Congolais au regard de la Loi, a fortiori de la représentativité politique. En conséquence, l’appartenance à une classe sociale, financièrement ou intellectuellement, ne doit en aucun servir de prétexte pour discriminer ou pénaliser tout citoyen.

Par ailleurs, pour plus d’équité, la hauteur de la caution financière doit être raisonnable et remboursée en partie proportionnellement à un pourcentage de suffrages à définir.

Enfin, compte tenu de la crise politique que risque de générer la modification de la loi électorale voulue par le Gouvernement à l’approche de différents scrutins, un décret d’application pourra apporter provisoirement les rectificatifs appropriés.

Fait à Paris, le 9 janvier 2015

Pour le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC),

Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Porte-parole

jeudi 8 janvier 2015

RD Congo : obligation d’un sursaut patriotique

De 2001 à nos jours, la crise politique n’a jamais cessé d’hypothéquer l’avenir du peuple congolais et, de surcroît, le devenir de la République Démocratique du Congo. Les conséquences de cette situation chronique se sont matérialisées dans l’affaiblissement, voire dans l’illégitimité, des institutions de la République et dans l’absence flagrante de l’Etat, voire dans sa non-présence dans tout le territoire national. Peut-on conclure, pour autant, que la situation en cours dans ce riche et immense pays relève de la fatalité ? Il semble que les réponses à cette question résident plutôt dans la capacité des acteurs politiques et la société civile à trouver des solutions en vue de la cohésion nationale. Celle-ci ne pourra s’obtenir que grâce au bien-fondé des actions par rapport aux problématiques de l’incessibilité de la nationalité congolaise d’origine, au droit de vote et d’éligibilité des Congolais de l’étranger, à l’égalité des Congolaises et des Congolais dans la représentativité politique et dans la gestion de la chose publique, à l’organisation des élections transparentes et justes, au respect des droits fondamentaux de la personne humaine, à l’évolution sociale et au progrès économique, à l’avènement de la démocratie…

Le dynamisme économique et l’évolution sociale

La République Démocratique du Congo doit à tout prix trouver des voies et moyens susceptibles de permettre l’épanouissement économique de ses populations, facteur indispensable à la cohésion sociale et à la paix nationale. Cela nécessitera de l’audace, de l’innovation, de l’inventivité, du pragmatisme et de la bonne gouvernance dans la gestion de la chose publique. L’exploitation intelligente des ressources naturelles, lesquelles constituent un pilier capital au développement économique et à la lutte contre la pauvreté, doit être pratiquée avec pertinence et dans la connaissance la plus totale.
Le Gouvernement de la République doit constamment avoir à l’esprit le niveau du développement humain – plus précisément l’espérance de vie, l’accès à l’éducation et à l’instruction, la valorisation de l’apprentissage et de la formation, la politique sanitaire. Les acteurs politiques doivent se soucier davantage du produit intérieur brut, du pouvoir d’achat ainsi que de la protection sociale. Dans cette optique, le Gouvernement doit mener une politique volontariste en matière d’infrastructures sur les plans de l’aménagement du territoire, de la communication et des nouvelles technologies de l’information. Cela reviendra à prendre des mesures appropriées afin de doper la croissance, de mettre en valeur les apports des Congolais de la diaspora. Cela permettra aussi de décliner une politique monétaire en rapport avec le coût de la vie.
Ces fondamentaux socio-économiques finiront par contribuer – par le biais d’une Agence nationale de statistiques, d’études économiques et démographiques – au bien-être des Congolaises et des Congolais. Ils serviront donc dans l’élaboration des modèles, ou des prototypes, pour mieux appréhender les dynamiques sociales et économiques. Bien entendu, la mise en place de cette Agence facilitera l’esquisse du panier ménager. Elle permettra de cerner davantage le portrait-robot des ménages congolais.
L’action gouvernementale doit également privilégier l’augmentation de la production dans le but d’augmenter la croissance économique, de baisser le chômage grâce à la création de l’emploi, de dynamiser les profits des entreprises, d’améliorer les salaires des employés et les retraites.

Les droits et devoirs des Congolais de la diaspora

Les Congolais de l’étranger doivent apporter leur compétence sur les plans social, économique, sécuritaire et politique en vue du réveil de la République Démocratique du Congo. Si un ministère leur est désormais consacré, la mise en place d’un Conseil représentatif des Congolais de l’extérieur (CRCE) ne pourra que lui apporter, ainsi qu’au Conseil économique et social nouvellement installé, l’expertise nécessaire à l’élaboration des projets économiques novateurs, ainsi que l’assistance indispensable à la coopération internationale et bilatérale dans les pays de résidence. Il serait injuste de ne pas considérer les Congolais de la diaspora comme des citoyens à part entière jouissant des droits de vote et d’éligibilité – conformément aux dispositifs légaux – au scrutin présidentiel et aux élections des députés et sénateurs des Congolais de l’étranger.

L’inaliénabilité de la nationalité congolaise d’origine

La Constitution du 18 février 2006 accorde à la nationalité congolaise d’origine, dans ses articles 10-3 et 72, un caractère incessible. Celle-ci prime, naturellement, sur toute citoyenneté étrangère. Néanmoins, la volonté du législateur confirmant l’inaliénabilité de la nationalité congolaise d’origine ne devra donner en aucun cas prétexte à l’existence d’une sous-catégorie de Congolais. La nuance réside seulement dans le fait que l’on peut retirer la nationalité congolaise acquise par naturalisation en cas de trahison à la Nation, mais non la nationalité congolaise d’origine au prétexte que l’intéressé la porte concurrente avec une autre citoyenneté. Le pacte républicain voudrait que l’on harmonise, par souci d’égalité de tous les Congolais, la Loi fondamentale et les textes légaux relatifs à la nationalité. Cela permettra d’expurger tout dispositif discriminatoire rendant pratiquement conflictuelle la Constitution du 18 février 2006. C’est la seule façon de la rendre à la fois juste et parfaite.

Un Etat de droit

Il n’est un secret pour personne. En République Démocratique du Congo, la crise politique perdurera tant que le mode d’accession, ou de maintien, au pouvoir reposera sur le tripatouillage de la Constitution et de tous les autres textes légaux. Pour mettre définitivement un terme à cette caricaturale situation, il faudra s’appliquer en vue de l’émergence d’un Etat de droit, seul garant de la légitimité des institutions de la République, de l’égalité de tous les Congolais au regard de la Loi, du respect de la séparation des pouvoirs, de la liberté de la presse et de la sauvegarde des droits fondamentaux de la personne humaine. Raisons pour lesquelles il faudra réintroduire l’élection du scrutin présidentiel à deux tours et lever toutes les barrières – d’ordres politicien et financier – qui cautionnent l’inégalité des Congolais par rapport à la représentativité politique. Il va falloir bannir à jamais les injustices et les discriminations de toutes sortes. Ainsi la révision constitutionnelle et les modifications des lois étatiques ne peuvent être envisagées que dans la seule optique de l’intérêt général. Il est évident que l’avènement de l’IVe République, qui sera forcément le résultat de la réconciliation nationale, est incontournable pour le « salut public ».

La réconciliation nationale

Si seule une réelle volonté politique peut permettre l’émergence d’un Etat de droit en République Démocratique, la mise en place des conditions d’une véritable réconciliation nationale autour des valeurs républicaines, dans un élan patriotique collectif, est capitale. L’objectif, c’est la défense de la nation fragilisée et toujours en proie à l’insécurité, ainsi qu’à une crise politique permanente.
Les Congolais doivent comprendre que, peu importent leurs divergences, ils doivent organiser des vraies assises nationales afin d’aborder en profondeur et sans tabou les sujets qui ne cessent de contribuer à la déstabilisation du territoire national et à la fragilisation des institutions étatiques. La seule façon de renforcer l’unité, la réconciliation et la cohésion nationales consistera à se pencher sérieusement sur les causes originelles des conflits civils et armés dans la partie orientale du pays. Le Gouvernement doit avoir le courage de s’appesantir, dans l’optique d’une renégociation, sur les accords régionaux et internationaux dont quelques clauses risquent de menacer la souveraineté nationale. La sécurisation et la pacification du pays, passera sans conteste par une entente cordiale entre les différentes composantes politiques.
Le nouveau Gouvernement Matata Ponyo n’ayant eu aucun effet significatif sur la cohésion nationale, il va falloir s’atteler sérieusement aux conditions d’une véritable réconciliation autour des valeurs républicaines, dans un élan patriotique collectif, pour la défense et la pacification de la nation malmenée et meurtrie. Il revient donc aux hommes et femmes de bonne volonté, aux véritables hommes et femmes d’Etat, d’exhorter les Congolaises et les Congolais à œuvrer en vue d’un nouvel envol de ce géant très longtemps endormi qu’est la République Démocratique du Congo. S’impose donc un sursaut patriotique.

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

mardi 6 janvier 2015

COMMUNIQUE DE PRESSE n° 20150106/00026 relatif à l’examen et à l’adoption du projet de révision de la loi électorale en RD Congo

Le Vice-Premier ministre chargé de l’Intérieur et de la Sécurité, M. Evariste Boshab, a présenté le 5 janvier 2014 à l’Assemblée nationale, pour examen et adoption en urgence, le projet de loi portant modification de la loi électorale, lequel vise à modifier l’organisation des élections présidentielle, législatives, sénatoriales, provinciales, municipales et locales en République Démocratique du Congo. Ce texte gouvernemental, lequel a été adopté quelques heures plus tôt par le Conseil des ministres, compte corriger, aux dires de M. Boshab, quelques imperfections existantes dans la Loi N° 06/006 du 9 mars 2006 telle que modifiée par la Loi N° 11/003 du 25 juin 2011.

Le texte présenté à l’Assemblée nationale comprend trois articles relatifs à l’article 1er modifiant cinquante et un articles du texte en vigueur ; à l’article 2 insérant huit dispositions nouvelles en complément de l’arsenal des dispositions régissant la CENI relatives à l’organisation des élections aussi bien locales, municipales, urbaines, provinciales, législatives, que présidentielle ; ainsi qu’à l’article 3 ayant trait aux dispositions abrogatoires et finales.

I - Sur la forme

Si l’évaluation des cycles électoraux de 2006 et 2011 – lesquels ont été caractérisés par des dysfonctionnements flagrants ayant altéré la transparence dans les opérations de vote et de compilation des résultats – s’avère logique, il est néanmoins immoral et politiquement incorrect de changer les règles à l’approche des enjeux.

Dans la même optique, si les objectifs poursuivis par cette modification semblent relever du bon sens, le moment choisi pour modifier la Loi N° 06/006 du 9 mars 2006 telle que modifiée par la Loi N° 11/003 du 25 juin 2011 pourrait susciter des méfiances, voire le mécontentement populaire, quant à la sincérité du Gouvernement au regard des enjeux électoraux en cours. De plus, le Gouvernement aurait dû se pencher, bien en amont, sur les dispositifs défaillants afin de « passer du système de l’enregistrement périodique des électeurs ayant soulevé de nombreuses polémiques vers un système d’enregistrement permanent des électeurs », de « rendre plus transparent l’ensemble du processus électoral », de « renforcer la traçabilité des résultats de vote pour mieux documenter la phase du contentieux » et de « mieux impliquer les parties prenantes au processus électoral pour en garantir l’intégrité ».

II - Sur le fond

Le renforcement de la sanction pénale pour quiconque participerait à l’altération des résultats ne nécessite pas forcément la modification de la Loi électorale. Celle-ci peut très bien faire l’objet d’un décret d’application. Il en est de même :
- de l’ajout de l’autorité administrative locale parmi les destinataires des fiches et PV des résultats électoraux pour une publicité par affichage selon les modalités fixées par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ;
- du droit d’accès plus large des partis politiques et candidats indépendants aux listes des électeurs préalablement aux scrutins ;
- de la publication des listes définitives des électeurs avec leur assignation dans des bureaux de vote identifiables ;
- de la majoration des frais de dépôt de candidature, afin de lutter contre la multiplicité de candidatures fantaisistes ;
- de l’approche genre aussi bien dans l’établissement des listes électorales de femmes que dans l’attribution des sièges avec l’obligation légale d’avoir au moins 30 % de femmes dans les deux cas ;
- de la cooptation des chefs de groupements comme membres de droit des conseils de secteur ou de chefferie pour assurer la représentation de tous les groupements au sein dudit conseil.

Quant aux droits de vote et d’éligibilité des Congolais résidant à l’étranger – qui sont majeurs aux termes du droit congolais et ne se trouvent pas dans l’un des cas d’exclusion prévus par la loi –, leur participation ne doit en aucun cas se limiter au seul scrutin présidentiel. Ils doivent aussi prendre part aux élections des Congolais et sénateurs de l’étranger.

III - Recommandations

Au vu des arguments évoqués supra, le Bureau du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC) estime que le Gouvernement aurait dû :
- mettre en place, dès 2012, des dispositions susceptibles de prévenir les tensions et les conflits qui pourraient découler des processus électoraux à venir ;
- prendre des mesures appropriées pour que la CENI ne soit composée que d’experts et de membres de la société civile, leur dépolitisation étant la meilleure garantie en vue des élections fiables, crédibles et transparentes.

Par ailleurs, le Bureau du RDPC espère vivement que, à long terme, les attributions de la CENI incomberont aux seules communes et aux collectivités locales.

Enfin, pour des raisons de transparence et pour éviter les fraudes aux élections, le RDPC encourage l’implication de la société civile et de la communauté internationale dans les opérations relatives aux processus électoraux.

Le souci du Bureau du RDPC réside dans le fait que, au-delà de l’aspect électoral, l’administration congolaise soit en mesure de régler les problèmes liés à l’état-civil et de mener à bien des réformes sociales (sécurité sociale), scolaires (gratuité de l’école) et fiscales (obligation de payer les impôts et autres charges fiscales aux Trésors publics).

Fait à Paris, le 6 janvier 2015

Pour le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC),

Gaspard-Hubert LONSI KOKO
Porte-parole