mardi 29 mars 2011

Communique de presse n° 20110329/015 relatif au rappel de Mme Esther Kirongozi à Kinshasa

Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères à Kinshasa, la République Démocratique du Congo « a décidé de rappeler avec effet immédiat son ambassadeur accrédité à Brazzaville ». Le rappel de Mme Esther Kirongozi a trait aux événements du 27 février relatifs à l'attaque armée contre la résidence présidentielle et un camp militaire. Le gouvernement de Kinshasa estime qu'un lien existe entre les assaillants, le général Faustin Munene – condamné notamment à perpétuité par le Congo-Kinshasa pour « tentative de coup d'État » en novembre 2010 dans la province du Bandundu (ouest) – et Ondjani Mangbama – accusé d'avoir mené une insurrection fin 2009 dans le nord-ouest du Congo-Kinshasa ayant provoqué la fuite de 115 000 personnes vers l'extrême nord du Congo-Brazzaville. Les deux ressortissants congolais de la RDC seraient détenus à Brazzaville, qui aurait refusé de les extrader.

Le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC) demande instamment au gouvernement congolais de prendre les mêmes mesures envers le Rwanda, dont les autorités judiciaires maintiennent en détention, depuis mars 2009, Laurent Nkunda. En effet, Kigali a toujours refusé de livrer aux autorités congolaises cet ancien chef des rebelles du Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP), un mouvement armé ayant été accusé de tant de viols, pillages, usages d'enfants soldats et assassinats dans la région du Kivu.

La Direction du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC)

Bruxelles, le 29 mars 2011

Communiqué de presse n° 20110329/014 relatif au renflouement de la Miba par le président Joseph Kabila

Selon le journal L’Avenir, la Minière des Bakwanga (Miba) vient d'être ressuscitée grâce aux 10 millions de dollars tirés de la cagnotte personnelle de Joseph Kabila, le Chef de l’État congolais. L'acte en lui-même est louable dans la mesure où le fait de secourir une entreprise en difficulté ne peut que susciter des commentaires favorables. En revanche, l'indignation réside surtout dans la provenance de l'argent ayant permis le sauvetage de la Miba. Si la démarche présidentielle est appréciable sur le fonds, elle reste néanmoins condamnable sur la forme.

Sur la forme, l'immoralité réside dans le fait même que le salaire mensuel du président de la République s'élève à 250 000 dollars, alors que le revenu annuel brut par habitant est de 270 dollars. L'immoralité réside aussi dans le fait que le président de la République touche régulièrement son salaire, alors que la majorité des fonctionnaires ne sont très souvent payés, lorsque cela se produit, qu'au moins 6 mois plus tard.

En tout cas, que le bienfaiteur de cette entreprise publique soit le Chef de l'État en personne montre la malsainité dans la gestion de la chose publique congolaise. Cela pose donc, du point de vue moral, un énorme problème de conscience.

La logique démocratique aurait voulu que le gouvernement de la République demande au Parlement de voter en urgence une ligne budgétaire en vue du renflouement de la MIBA. En conséquence, le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC) recommande aux autorités congolaises de savoir à tout prix dissocier la chose publique de l'intérêt privé.

La Direction du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC)

Fait à Bruxelles, le 29 mars 2011

dimanche 27 mars 2011

LAÏCITÉ 2011, TOUR D’HORIZON

« La vraie laïcité, c’est d’empêcher que les gens utilisent leur foi pour adresser aux autres des messages d’intolérance. » S’étant appuyé sur cette phrase de Jacques Delors dans Citations du XXe siècle, Gaspard-Hubert Lonsi Koko a axé d’une part son intervention, dans la tâche qui lui était impartie à propos d’un tour d’horizon sur la laïcité lors d'un dîner-débat organisé le 25 mars à Paris par la fédération francilienne de la Gauche Moderne, sur l’inadéquation entre les textes et l’usage que l’on en fait. D’autre part, étant lui-même un éternel immigré polyvalent, il a mis l’accent sur le rôle de la laïcité dans l’intégration, ou alors l’insertion, des personnes étrangères.

Pour M. Lonsi Koko, en droit, les textes constitutionnels définissent la France, la Turquie, l’Italie, le Portugal et la République Démocratique du Congo comme étant des démocraties, ou des régimes laïques. Aux États-Unis, le cinquième amendement prévoit et garantit la liberté de conscience alors que le Président prête serment sur la Bible. La France n’échappe pas à pareille ambivalence. En République Démocratique, contrairement au dispositif constitutionnel, les officines religieuses occupent de plus en plus une place prépondérante dans la gestion de la chose publique.

En effet, en se référant à ces quelques exemples, force est de constater que les textes fondateurs assurent la laïcité de l’État. Néanmoins, une vigilance constante est nécessaire dans leur application et leur explication par les services publics.

Bien entendu, il ne faudrait surtout pas tomber dans le manichéisme. De plus, on ne doit nullement réduire le thème de la laïcité à la seule différence entre le religieux et le non-religieux. Agir de la sorte, c’est transformer la laïcité en une nouvelle église axée sur l’intolérance. Cela est tout fait contraire à la conception républicaine qui, dans l’absolu, veut que l’on s’enrichisse de la diversité, que l’on rassemble, dirait-on dans certains milieux, tout ce qui est épars.

S’agissant du “vivre ensemble”, nous devons avoir absolument à l’esprit quelques aspects relatifs :
- au rejet des extrémistes propres à chacune des religions monothéistes ;
- à l’engagement contre l’exclusion, les discriminations et le racisme de la part de l’entité majoritaire ;
- à la reconnaissance du fait qu’aucun texte religieux originel n’évoque la laïcité, ce concept étant apparu ultérieurement (en 1871, pour ce qui est de la France) ;
- à la reconnaissance du fait que la laïcité ne peut exister que s’il y a séparation de l’État et des églises ;
- aux éventuels problèmes qui risquent de se poser dans la consolidation de l’Union européenne, compte tenu du fait que seuls trois pays – en l’occurrence la France, le Portugal et l’Italie – ont une constitution laïque ;
- aux éventuels conflits fonciers et ethniques, pour ce qui est de la République Démocratique du Congo ;
- à l’ignorance du mot “laïcité” par la majorité des citoyens ;
- au fait que la Tolérance devrait être la référence ;
- à la question ayant trait à l’éducation religieuse à l’école : allusion aux cours sur “l’histoire des religions” et non sur l’histoire religieuse.

Le fait d’être laïque suppose que l’on est profondément démocrate. Or, la démocratie nous apprend la Tolérance, sans laquelle il n’y aura qu’incompréhension entre les humains. La laïcité constitue de facto un levier indispensable à la lutte contre l’intolérance et ses conséquences : à savoir les discriminations, l’extrémisme, le rejet de l’autre...

Il est important de rappeler que la laïcité ne se réfère ni à l’athéisme, ni à l’anticléricalisme, mais au fait de vivre dans un pays où la séparation de l’État et des églises est reconnue. Contrairement à certaines conceptions, la laïcité n’est nullement antinomique avec la croyance en un Créateur Universel ou à n’importe quel dieu. Elle doit plutôt consolider les mécanismes de l’intégration républicaine dans la mesure où elle a vocation à :
- faciliter l’intégration des non-nationaux par le biais de l’école ;
- encourager l’exercice de la citoyenneté au plan local, s’agissant des immigrés ;
- permettre, pour les étrangers qui le souhaitent, l’accès à la nationalité.

En guise de conclusion, M. Lonsi Koko a affirmé avec force et vigueur que la cohabitation humaine sera harmonieuse non seulement par la seule acceptation de la laïcité, mais, surtout, par l’assimilation des valeurs républicaines avec tout ce qu’elles impliquent comme droits et devoirs.

Arthur Mbata Mbuta

samedi 26 mars 2011

La musique congolaise noyée dans la bouillabaisse politique

Lors de la présidentielle de 2006 presque toutes les icônes de la musique congolaise avaient chanté et dansé afin d’influencer le vote des populations en faveur de Joseph Kabila. En privé, certains parmi eux affirment ne pas soutenir Joseph Kabila, mais avoir été payés pour sa campagne. Un geste qui nourrit la polémique. D’aucuns estiment qu’en tant que leaders d’opinion, ces musiciens devraient mettre l’art au service de la culture en tant que l’âme du peuple. Pourtant, ils sont accusés de verser dans la propagande politicienne. Résultat, “les Patriotes Résistants de la Diaspora ”comme ils se définissent, ont interdit les concerts des musiciens congolais en Europe, “jusqu’à la libération du pays.” Papa Wemba, Werrason, Tshiala Mwana, Fally Ipupa pour ne citer que ceux-ci, en ont déjà fait les frais. Paris, Londres, Bruxelles, aucune capitale n’est épargnée. Africa Media 21 s’est entretenu avec Gaspard-Hubert Lonsi Koko, très actif lors des marches et manifestations organisées contre le régime de Kinshasa en dates des concerts annulés à Paris [lire la suite].

Propos recueillis par Eric Mwamba

© Africa Media 21

dimanche 20 mars 2011

RD Congo : la nécessité d’évolution des mentalités

Il est un fait incontestable, la morale d’une nation s’établit sur ses valeurs. S’adonner à la dépravation des mœurs, c’est contribuer à l’abrutissement d’un peuple au profit d'une poignée d’individus. Sans vouloir généraliser, il est important d’avoir une perception précise par rapport au devenir historique de la société et à l’évolution des mentalités.

S’agissant de la musique, un bon nombre d’artistes ont su se rebeller contre l’ordre établi soit en dénonçant les injustices à l’encontre des peuples, soit en glorifiant les valeurs fondamentales. Or, certains musiciens congolais, à travers les obscénités véhiculées dans leurs chansons et l’indécence de leurs danses, participent à l’asservissement de nos compatriotes au profit d’une poignée d’individus dont le seul objectif consiste à hypothéquer à jamais l’avenir de notre pays.

Pour ce qui est de la religion, dans les versets 4-5 et 23-25 du vingt-quatrième chapitre de Mathieu Jésus lui-même a mis en garde que personne ne vous séduise, car plusieurs viendront sous son nom pour séduire beaucoup de gens. Ainsi a-t-il conseillé de ne pas les croire, car il s’élèvera de faux Christs et de faux prophètes qui feront de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s’il était possible, même les élus.

Exposés à tant de voix prophétiques souvent discordantes, en référence aux versets 1-2 du septième chapitre de l’Exode et aux versets 15-16 du quatrième chapitre de l’Exode, nous devons plus que jamais nous interroger sur les critères d’un vrai prophète selon la Bible, sur la manière de distinguer un vrai prophète d’un faux.

En tout cas, pour que vivent à jamais la Paix et la Justice en République Démocratique du Congo, pour que le Travail devienne la valeur fondamentale, pour que la laïcité devienne la norme publique, les mentalités doivent évoluer. Il faut donc des hommes et des femmes de bonne volonté pour incarner l’espoir du Congo de demain.

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

jeudi 17 mars 2011

Les Che de l'écran

Sur le modèle de la révolution arabe, la diaspora congolaise en Europe se mobilise pour réclamer le changement de régime en RDC. Depuis le début de l'année, des manifestations que l'on peut qualifier des " journées de colère " sont organisées en Belgique, en Grande-Bretagne, en Allemagne et en France. Des appels à la mobilisation sont lancés sur le réseau social Facebook. L'internet est paré de toutes les vertus, et on parle presque de "révolution numérique".
Véritable catalyseur, Facebook a joué un rôle déterminant dans le déclenchement de la révolution arabe, mais aussi dans leur intensification et leur hiérarchie. Contournant les institutions, dispositifs de prohibition et de filature, et ce malgré un taux de pénétration mis à rude épreuve, Facebook s'est improvisé instrument d'expression personnelle, de libération et d'affranchissement moral.
Des expressions comme " cyberésistance " ont émergé, un blogueur résistant a été nommé ministre, les requêtes " Ben Ali " ont explosé sur Google Tendances, un Egyptien a baptisé sa fille " Facebook " en hommage au rôle tenu par la structure… Facebook a troqué son usage initial contre celui d'étendards de la révolution.
A l'instar des peuples arabes, les Congolais de la diaspora misent sur le réseau social Facebook pour accélérer ce qu'ils appellent " la libération du peuple congolais ". Les commentaires et échanges entre internautes tournent autour des mêmes griefs: situation économique et sociale désastreuse, massacres d'étudiants, manque de liberté d'expression, arrestations arbitraires, assassinats des journalistes, intimidations, violences faites à la femme congolaise, tripatouillage constitutionnel… "Le peuple n'en peut plus de subir toute cette souffrance", peut-on lire sur ces pages.
Les périodes révolutionnaires s'accompagnent souvent d'un romantisme qui se fixe sur les lieux et les choses. L'apogée de l'Internet ressemble à celle de la radio sous l'Occupation de la France par les Allemands. Les Français écoutaient Radio Londres comme d'autres ont pris des nouvelles de Tunis et du Caire via Facebook et Twitter. L'usage de la radio ne vous transformait pas davantage en résistant que celui d'Internet aujourd'hui, mais a sans doute donné à quelques-uns l'impression d'être aux premières loges de l'Histoire en train de se faire…
Si Internet a été un outil au service de la libération des autres peuples, pourquoi ne le serait-il pas pour les Congolais, s'interrogent-ils. Osons dire qu'il pourrait l'être, à condition qu'il tienne son rôle, celui d'un outil, et participe à la diffusion des idées constructives pour l'avenir du Congo, et non pas un instrument au service des individus cyniques, prompts à la polémique stérile qui frise l'incompétence et l'irresponsabilité.

"L'HEURE DE LA PRISE DE CONSCIENCE COLLECTIVE A SONNE !

Partout, les mentalités changent. Les peuples n'ont plus peur et veulent en finir avec des régimes moins regardants sur les droits de l'Homme.
Pilotés par les partis politiques d'opposition représentés en Europe comme l'Union du Congo (UDC), le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo( RDPC), l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), le Mouvement de Libération du Congo (MLC), l'Alliance des Bâtisseurs du Kongo (ABAKO) , le Bundu Dia Kongo (BDK)… et les associations congolaises, dont l'Avenir du Congo-Devoir de Mémoire, les Femmes Congolaises en Action (FCA), le combat des Congolais de la diaspora , notamment ceux de France s'inscrit dans cette démarche. Un appel lancé à la mobilisation sur Facebook est toujours suivi d'effet.
Les manifestations organisées les 19 février et 12 mars dans les rues de Paris témoignent de la volonté des Congolais de France d'œuvrer avec détermination pour faire bouger les choses en RDC. Ils attirent l'attention de la communauté internationale sur les atteintes aux droits fondamentaux commises au Congo et sensibilisent leurs concitoyens à la question de ces droits.
Les annulations, sur les scènes européennes, des concerts des artistes musiciens Congolais venant de Kinshasa ne sont pas pour leur jeter l'opprobre. Selon "Bana Congo" ou "les combattants", initiateurs du boycott, "L'heure de la prise de conscience collective a sonné !". Les temps ont changé, la récréation est terminée. Les artistes musiciens congolais sont réputés pour chanter et danser à la gloire des membres de l'establishment et donnent ainsi l'impression de méconnaitre la situation de misère dans laquelle vit la population.
Largement diffusé sur Internet, ce débat est au cœur de l'actualité sur les pages Facebook. Les internautes en font leurs choux gras et chacun y va de son commentaire.
Le Congo peut-il être libéré par des révolutionnaires exilés à 8.000 kilomètres du territoire national ? Cette question inonde les pages des Facebookers et suscite échanges et commentaires qui font quelque peu sourire dans les milieux congolais des gens avisés où l'on sait le poids des silences dans les "affaires politiques". L'Histoire ne nous apprend-elle pas que toutes les révolutions ont été impulsées à partir de l'extérieur ?

FRINGALE DE LIBERTE 

A la lumière du changement qui s'opère dans le monde, on peut oser dire que le vent de la révolution qui tourne actuellement sur le monde arabe va atteindre les pays d'Afrique noire. Les Africains subsahariens aspirent aussi au changement et sont prêts à faire de même.
Plusieurs ingrédients semblent déjà réunis pour qu'en Afrique noire tout implose. Les caractéristiques des modes de gouvernance sont quasi identiques : la mainmise sur le denier public avec des méthodes illégales, la corruption, le despotisme, la nature répressive des libertés, les dérives monarchiques dans les Républiques… Ces pratiques seront sans doute la cause des soulèvements des peuples noirs d'Afrique.
Comme les Tunisiens et les Egyptiens, les Africains subsahariens ont la fringale de liberté et veulent se débarrasser de l'injustice sous toutes ses formes. Les révoltes des peuples arabes constituent un signal fort pour les autorités africaines.
Chaque pays a bien sûr ses spécificités, le processus peut prendre plus ou moins de temps, être plus ou moins rapide ici ou là, mais il est sur les rails…La puissance du système ne peut résister devant la volonté du changement, cette volonté qui se transforme, à force d'être opprimée, en une force capable d'écraser les redoutables régimes.

FACEBOOK, UN PAIN BENI POUR LA DIASPORA 

Depuis quelques années, toutes les révolutions, qui se sont soldées par des succès retentissants, sont basées sur la mobilisation des peuples engagés et insatisfaits du système. Et ce, grâce aux nouvelles techniques de l'information et de la communication (NTIC) qui font partie intégrante de notre quotidien.
Internet est devenu un des concepts fondamentaux de la démocratie. Il désigne le lieu symbolique où peuvent s'exprimer toutes les opinions qui structurent le jeu politique, où l'on traite des questions relevant de la collectivité.
On peut certes épiloguer sur les insuffisances de l'Internet qui, selon certains zélateurs de la science, n'est pas la martingale de la démocratie. Mais ses vertus émancipatrices ne sont pas à négliger comme le soutiennent bon nombre d'experts avertis.
Pour les Congolais de la diaspora, Facebook, c'est du pain béni. La Toile leur permet de partager les idées, les rapproche et les galvanise. A la manière des Tunisiens et des Egyptiens, Internet est devenu l'accélérateur du changement politique, social et économique.
Ils ont désormais le sentiment d'avoir leur mot à dire dans le destin de leur pays. La magie de l'Internet leur confère la conviction que son utilisation est un acte politique, qu'ils se transforment en acteurs du changement, en Che Guevara de l'écran.

Robert Kongo, correspondant en France

© Le Potentiel

dimanche 13 mars 2011

Déclaration faite lors de la Grande Marche contre les violations des droits fondamentaux en République Démocratique du Congo

Chers compatriotes,
Mesdames et Messieurs,

La situation socio-économique et politique de notre pays est aujourd’hui très préoccupante. Elle se caractérise notamment par la cherté de la vie, l’insécurité non seulement à l’Est du pays, mais aussi dans la capitale. À cette insécurité s’ajoutent les voyous en col en blanc qui nous dirigent, lesquels se distinguent par la corruption, le clientélisme, la cupidité, l’avidité, le pillage systématique des biens publics, etc.

Les violations des droits fondamentaux ternissent tristement l’image de notre pays. En effet, champion en la matière et considérée comme la capitale mondiale du viol, la République Démocratique du Congo est citée dans tous les rapports concernant les violations des droits fondamentaux de la personne humaine. Pas plus tard qu’hier, 7 femmes ont été sauvagement violées par des combattants rwandais des FDLR-FOCA dans la forêt de Bushalingwa, en groupement Ikobo, dans le territoire de Walikale. À ce jour, dans la plupart des cas, ces femmes violées sont abandonnées à elles-mêmes, donc livrées à leur propre sort. Ainsi sommes-nous en droit de nous demander si l’État existe réellement sur l’ensemble du territoire national, si le gouvernement congolais a vraiment la volonté de combattre l’insécurité qui déstabilise sans cesse notre pays.

Dans notre pays, les assassinats des journalistes et des défenseurs des droits de l’Homme, les massacres des étudiants et des populations du Bas-Congo, dont les membres de Bundu dia Kongo, sont couverts sous le sceau de l’impunité. Le président Joseph Kabila n’a-t-il pas promulgué une loi d’amnistie en faveur des criminels comme Bosco Ntaganda, Laurent Nkunda et les autres membres du CNDP ? En tout cas, Franck Ngyke et son épouse, Serge Maheshe, Didas Namujimbo et tant d autres inconnus, tous journalistes, ont été lâchement assassinés pour avoir essayé d’éveiller la conscience du peuple congolais. Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, activistes des droits de l’Homme, ont été exécutés pour avoir défendu la dignité des opprimés. Armand Tungulu, sauvagement assassiné, a eu le malheur de manifester publiquement la colère de ses compatriotes muselés. Tous ces crimes ont été commis par des sbires du régime congolais en violation de l’article 15 de la Constitution.

Force est de constater que le Sud Kivu est devenu une zone de non-droit livrée aux pilleurs de nos ressources, occupée par des milices et des armées étrangères. Les femmes, sans distinction d’âge, y sont systématiquement violées, parfois avec le concours des éléments de notre propre armée. Dans cette partie du territoire national, les enfants continuent à être enrôlés de force dans l’armée et dans les différentes milices pour servir de chair à canon.

Il nous semble que Joseph Kabila a été élu en 2006 avant tout pour rétablir la paix et la sécurité sur l’ensemble du territoire. Peut-on conclure qu’il a été, presque six ans après son élection, le garant de la souveraineté nationale et de la défense de l’intégrité territoriale ? De toute évidence, le chef des armées s’est plutôt transformé en torpilleur des Forces Armées de la République Démocratique du Congo en confiant la haute hiérarchie de cette institution à des criminels du RCD et du CNDP, lesquels sont responsables d’au moins 8 millions de morts dans le territoire national. Ces derniers, qui jouissent de l’impunité malgré les crimes commis, ne cessent de bénéficier de la protection de Joseph Kabila.

S’agissant de la réalisation des cinq chantiers présidentiels, leur miroitement contraste avec la situation socio-économique chaotique que connaît quotidiennement la grande majorité des Congolaises et des Congolais qui n’a que difficilement accès aux produits de première nécessité. Ainsi s’enfoncent-elle davantage dans la misère. En proie à l’irresponsabilité gouvernementale, cette majorité silencieuse n’est plus en mesure de subvenir aux besoins familiaux. Victimes de l’insuffisance alimentaire, du non-paiement des salaires pour ceux qui occupent un emploi, du chômage chronique, nos compatriotes connaissent un calvaire qui les empêche d’avoir naturellement accès aux soins médicaux, à l’eau potable et à l’électricité. Ceux qui n’ont pas la chance d’avoir un membre dans la diaspora sont livrés à eux-mêmes et errent dans la rue avec tout ce que cela comporte comme risques et conséquences. Pourtant, cette situation ne semble guère émouvoir outre mesure le gouvernement. Au contraire, celui-ci multiplie les manœuvres, soutenu qu’il l’est par des parlementaires godillots, pour se maintenir in fine au pouvoir.

Nos centres urbains, en particulier Kinshasa la capitale, autrefois réputés pour leur sécurité, sont désertés par les forces censées rétablir l’ordre, contraignant ainsi les populations à l’anxiété. La corruption, qui se manifeste sous diverses formes, gangrène non seulement tous les secteurs de l’État mais elle hypothèque surtout le développement socio-économique de notre pays. Quant au chômage des jeunes (diplômés ou non) dans les milieux urbains, il ne cesse de s’amplifier au point de menacer notre futur. En effet, véritable cauchemar, cet état de fait conduit au désespoir et condamne toute possibilité de relève.

Voilà les raisons pour lesquelles nous disons aujourd’hui avec force et vigueur, en cette place de la République, aux pays des droits de l’Homme et du Citoyen qu’est la France :
- NON AUX ARRESTATIONS ARBITRAIRES ET AUX INTIMIDATIONS ;
- NON AUX MASSACRES DES POPULATIONS CONGOLAISES ;
- NON AUX VIOLENCES FAITES À LA FEMME CONGOLAISE ET AUX ENFANTS ;
- NON À LA BALKANISATION DE LA RD CONGO ;
- NON AU TRIPATOUILLAGE CONSTITUTIONNEL.

Au-delà du fait de dire NON aux violations des droits fondamentaux en République Démocratique du Congo, Nous, Congolais de la diaspora de France, rappelons que c’est grâce au sang versé par nos aînés que notre pays a accédé à la reconnaissance internationale le 30 juin 1960.

Conformément à la loi fondamentale inscrite dans la Constitution, notamment dans ses articles 5, 64 et 77, Nous rappelons l’engagement du peuple congolais envers la Patrie, l’obligation de contribuer à sa défense et le devoir sacré de tout Congolais de faire échec à tout individu qui prend le pouvoir par la force ou l’exerce en violation des dispositions constitutionnelles.

Nous décidons donc de :
- prendre à l’avenir des dispositions urgentes, efficaces et pérennes en vue du rétablissement immédiat de l’état de droit en République Démocratique du Congo ;
- mettre fin au règne de l’impunité afin de préserver les intérêts des plus faibles, la finalité étant le rétablissement des victimes de violences sexuelles dans leurs droits.

Ces vœux ne peuvent être réalisés que si nous parvenons à changer le régime en place à en République Démocratique du Congo. Voilà pourquoi nous disons avec toute l’énergie qui nous anime KABILA DÉGAGE !

QUE VIVE À JAMAIS LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO !

Fait à Paris, le 12 mars 2011

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Le Collectif congolais de soutien à la lutte pour le changement et la démocratie (regroupement indépendant et citoyen d’associations et partis politiques congolais en France) qui soutient les luttes du peuple congolais pour le changement du système et pour l’État de droit.

vendredi 11 mars 2011

COMMUNIQUE DE PRESSE n° 20110311/013 relatif à la relance de la CEPGL

Le président de la Chambre de Belgique, M. André Flahaut, et le vice-président du Sénat belge, M. Willy Demeyer, ont participé mercredi 9 mars 2011 à Kigali à la troisième conférence des présidents des parlements de la Communauté économique des Pays des Grands Lacs (CEPGL) et de Belgique, qui a adopté une ambitieuse déclaration sur la paix et la sécurité dans la région – notamment la création d’une force militaire conjointe à la République Démocratique du Congo (RDC), au Rwanda et au Burundi.

Le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC) a toujours été favorable à une réorientation, et non à une réactivation pure et simple,  de la CEPGL comme complément vital au processus de paix et de développement économique. Ainsi préconise-t-il la mise en place d’une Commission d’évaluation des mécanismes et des instruments existants en vue des propositions opérationnelles relatives au réaménagement de ladite Communauté.

En tout cas, le RDPC propose que l’on établisse un agenda et un calendrier précis d’un aperçu général de la question de la renaissance de la CEPGL et conditionne le réaménagement de cette structure :
– au respect des frontières, à savoir l’intégrité territoriale et la souveraineté des pays concernés ;
– au problème d’insécurité due aux conflits persistants et à l’impunité ;
– aux ressources financières de ces trois pays ;
– aux contentieux concernant l’exploitation des mines, le pillage et la vente à bas prix des sociétés publiques congolaises ;
– aux relations diplomatiques entre les trois États et aux versements des contributions financières pour bien faire marcher cette Communauté ;
– à la participation de la population et du secteur privé, ainsi qu’à la superposition des communautés économiques africaines ;
– à l’assistance de la communauté internationale ;
– aux politiques internes et aux questions identitaires ayant généré des conflits fonciers.

S’agissant de la création d’une force militaire conjointe entre la RD Congo, le Rwanda et le Burundi, ayant à l’esprit les échecs de précédentes opérations militaires conjointes, le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo ne souhaite nullement que l’on continue à mettre la charrue avant les bœufs. De plus, la sécurisation, la stabilité et le développement de cette région dépendra entre autres des dialogues inter-burundais et inter-rwandais. Conscient du fait que l’on doit raisonner en terme de sécurité globale, le RDPC propose que les pays concernés puissent commencer par :
– conclure un pacte fondé sur la stabilité des systèmes régionaux communs de défense et de sécurité dans l’espoir de développer des réseaux pouvant lier les uns aux autres, lesquels seront propices à la formation des structures globales pouvant renforcer le principe de l’indépendance dans l’interdépendance ;
– faciliter la naissance de la conférence intergouvernementale sur la sécurité, la défense, la paix et la coopération régionale, laquelle aura vocation à réunir les Chefs d’État et de gouvernement concernés ;
– mettre en place des mécanismes de contrôle et de surveillance des frontières communes afin de prévenir toute menace contre la paix dans la région, de se doter d’instruments collectifs pour mieux coordonner les actions efficaces à l’encontre des groupes armés régionaux à l’origine des crimes organisés, de promouvoir des mesures pour le maintien, le rétablissement de la paix et de la sécurité régionale.

La Direction du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC)

Fait à Genève, le 11 mars 2011

mercredi 9 mars 2011

Laïcité 2011, tour d'horizon


 La Gauche Moderne Île de France  et la Commission nationale "Laïcité" organisent

le vendredi 25 mars
à partir de 19 h 30
 au café du Pont-Neuf
(14 quai du Louvre - 75001 Paris)

une rencontre des adhérents, militants et sympathisants 
de La Gauche Moderne Île-de-France.

Cette réunion conviviale sera suivie d'une rencontre/débat de 20 h 30 à 2 2h 00 sur le thème



"laïcité 2011, tour d'horizon"



Les orateurs :

- Braiga Kenza, Animatrice de radio et Auteure ;

- Gaspard-Hubert Lonsi Koko, Écrivain et militant politique né à Kinshasa ;
- Rodolphe Oppenheimer, Maire adjoint à Clichy-la-Garenne et Président du Prix de littérature politique Edgar Faure ;
- Karima Safia, Fondatrice de l'association belge "Insoumise et dévoilée".

Inscriptions : inscriptionslaicite@gmail.com

Contact :
Eric Malmaison
Tél. : 0617975803
Mail : eric.malmaison@gmail.com

Dédicace : "La République Démocratique du Congo, un combat pour la survie"

En mission de bons offices à Kinshasha en 90, Abdoulaye Wade, alors premier ministre d'Abdou Diouf au Sénégal avait déclaré : "Les politiciens congolais n'ont pas de culture politique". Une phrase qui avait suscité un tollé partout dans le pays. Ce temps semble révolu. Gaspard Hubert Lonsi Koko, candidat déclaré à la présidentielle de 2011, vient de marquer la rupture avec l'analphabétisme politique en publiant un livre-programme sur son projet de société. Un titre évocateur : "La République Démocratique du Congo, un combat pour la survie". Le livre est complet. Il ne laisse aucun domaine de la vie nationale. Très médiatisé depuis sa sortie, il a été lancé sur les fronts baptismaux hier à Paris devant un parterre d'une foule compacte [lire la suite].

Eric Mwamba

© Africamedia21

lundi 7 mars 2011

COMMUNIQUE DE PRESSE N° 20110307/012 relatif au rapatriement des Congolais de Libye

Selon l’agence de presse Belga, les autorités de la République Démocratique du Congo ont affrété vendredi dernier un avion Boeing 727 pour effectuer un aller-retour Kinshasa-Tripoli en vue de permettre l’évacuation de 167 ressortissants congolais qui s’étaient retranchés dans la représentation congolaise dans la capitale libyenne sous le coup d’affrontements d’un soulèvement populaire.

Dans son projet de société relative à la prochaine élection présidentielle, le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC) propose déjà de saisir le Parlement d’une loi à propos, d’une part, de la possibilité du rapatriement des corps de Congolais déjà morts à l’étranger et, d’autre part, du rapatriement des corps de tout compatriote qui décédera à l’étranger. Ainsi le RDPC salue-t-il l’initiative gouvernementale et exhorte les autorités congolaises à agir de même pour rétablir dans les meilleurs délais la paix dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Dans la même optique, le RDPC demande au gouvernement congolais de lever dans l’urgence les contraintes techniques qui pénalisent les Congolais de la diaspora sur le plan électoral, l’objectif étant de leur permettre de participer au scrutin présidentiel de novembre 2011.

La Direction du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC)

Fait à Paris, le 7 février 2011

vendredi 4 mars 2011

Vent de libération : de Tunis, Caire, Tripoli à Kinshasa ? ACTE II

Grande Marche contre les violations des droits fondamentaux en République Démocratique du Congo

Samedi 12 MARS de 13 h 30 à 19 h 00
de Château Rouge (métro) à la place de la République
(Paris, France)

- NON aux massacres d'étudiants ;
- NON aux arrestations arbitraires ;
- NON au tripatouillage constitutionnel ;
- STOP aux violences faites à la femme congolaise.

mardi 1 mars 2011

La République Démocratique du Congo, un combat pour la survie : Séance dédicace

Les éditions L'Harmattan et Gaspard-Hubert LONSI KOKO ont le plaisir de vous inviter à la présentation de l'ouvrage

LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO, UN COMBAT POUR LA SURVIE

Le mardi 8 mars 2011 à 19 h 00

À l'Espace L'Harmattan
21 bis, rue des Écoles - 75005 Paris

Métro Maubert-Mutualité, ligne 10

Bus 63, 86, 87, 89

Dans cet ouvrage, il est question de la feuille de route pour une République Démocratique du Congo du troisième millénaire. Effectivement, en homme de foi et excellent visionnaire, Gaspard-Hubert Lonsi Koko trace avec conviction les sillons d'une politique audacieuse dont la finalité est – à court, moyen et long termes – la paix, la croissance économique et l'évolution sociale. Toutes les propositions de l'auteur s'articulent autour de quatre principes fondamentaux : la Liberté, l'Égalité, la Sécurité et la Prospérité.