jeudi 28 mai 2015

Le dialogue national en République Démocratique du Congo

Le président congolais, Joseph Kabila, a accepté d’ouvrir le dialogue avec l’opposition dans le cadre des différentes élections. Pas moins de sept scrutins sont prévus en l’espace de quelques mois.
Que faut-il attendre de ce dialogue ? Gaspard-Hubert Lonsi-Koko, président du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC), fut l'invité du Journal des Auditeurs (JDA), émission présentée par Stéphanie Hartmann sur Africa n° 1.
Pour écouter l'émission, prière de cliquer sur le lien ci-contre : http://africa1.com/IMG/mp3/jda_-_27_05_15_-_pad.mp3

mardi 26 mai 2015

COMMUNIQUE DE PRESSE n° 20150526/00042 relatif à l'insécurité dans l'Est de la RD Congo et la région des Grands Lacs

Dans un message des membres de l'Assemblée épiscopale de Bukavu, réunie à Butembo du 16 au 23 mai 2015, les archevêques et évêques ont fait écho de la détresse de leurs fidèles, en proie à de terribles violences en territoire et ville de Béni dans le Nord-Kivu. Ainsi ont-ils évoqué l'éventualité de la complicité du gouvernement congolais et de la communauté internationale par rapport aux crimes toujours plus cruels et au foyer djihadiste qui prolongent des guerres et l'insécurité ayant coûté en une vingtaine d'années la vie de 6 millions de personnes en République Démocratique du Congo. Dans cette optique, quelques parlementaires ont attiré dans une lettre ouverte l'attention du président des Etat-Unis, Barack Obama, sur la recrudescence de l'insécurité et le risque de la montée du terrorisme islamique dans la région des Grands Lacs.

Dans un communiqué de presse publié le 19 décembre 2014, le Bureau du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC) s'interrogeait déjà sur l’ambiguïté du gouvernement congolais, la mauvaise foi, ainsi que l'hypocrisie des autres acteurs régionaux et internationaux au regard de la dramatique crise qui ne cesse de déstabiliser l'Est de la République Démocratique du Congo. Il est évident que les guerres armées et civiles, ainsi que la crise politique, lesquelles hypothèquent davantage l'avenir du peuple congolais et menacent l'intégrité du territoire national, ne seront pas éradiquées grâce au partage des portefeuilles ministériels, ni à l'entente tacite en vue de la cooptation dans les institutions étatiques.

Par conséquent, le Bureau du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo réitère avec force et vigueur, auprès du Secrétaire Général des Nations Unies et du Conseil de Sécurité, sa demande relative :
- à l'application dans le meilleur délai des sanctions contre les pays de la région signataires de l'accord-cadre d'Addis-Abeba, lequel interdit tout soutien aux mouvements rebelles sur le sol congolais ;
- au positionnement des forces onusiennes aux côtés des FARDC, à partir des frontières burundaise, rwandaise et ougandaise, afin de mettre définitivement fin à la déstabilisation de la région du Kivu et de mieux surveiller les flux migratoires ;
- aux poursuites et aux arrestations, dans le territoire congolais et dans les Etats voisins de l’Est, des auteurs des crimes contre l'Humanité, ainsi que de leur extradition vers la Cour Pénale Internationale ou des tribunaux idoines ;
- à un vrai dialogue national et républicain dans l'optique des propositions sérieuses sur la situation socio-économique et politico-sécuritaire, ainsi que des solutions possibles susceptibles de sortir la République Démocratique du Congo des difficultés auxquelles elle est confrontée et d’en faire un Etade droit.

Fait à Paris, le 26 mai 2015

Pour le Bureau du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo,

Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Le Porte-parole

jeudi 21 mai 2015

Les points cruciaux de la stabilité, du dynamisme économique et de la viabilité démocratique du Congo

Dans l’interview qu’il vient d’accorder à Œil d’Afrique, Gaspard-Hubert Lonsi Koko clarifie la position du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC) à travers dix points cruciaux en vue d’un État économiquement performant et démocratiquement viable.

  
Œil d’Afrique : Que pense le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo, s’agissant de l’égalité au regard de la Loi, de l’instruction et de la chose publique ? 
Gaspard-Hubert Lonsi Koko : L’indépendance réelle de la République Démocratique du Congo ne sera possible que grâce à un système éducatif axé sur la conscientisation du peuple congolais. Pour le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo et ses alliés, en matière de formation, seule la gratuité des frais scolaires sur l’ensemble du territoire national permettra de rendre l’école primaire obligatoire, de faire baisser de manière considérable le taux d’analphabétisme et de combattre avec efficacité le phénomène des enfants de rue. 
L’éducation pour tous, bénéficiant de nouvelles technologies de l’information et de communication (NTIC) comme backbone pour le partage de connaissance, et la formation tout au long de la vie doivent donc devenir une réalité. Il en est de même de l’apprentissage, à savoir l’enseignement ainsi que la formation technique et professionnelle. L’objectif, c’est de bâtir un Congo économiquement performant et démocratiquement viable au sein duquel la formation initiale garantira à la jeunesse un niveau éducatif élevé et une autonomie personnelle que confortera l’ambition du plein-emploi et de la croissance. 
Nous estimons que la jeunesse congolaise mérite un vrai programme en matière de formation et d’insertion, ainsi que sur le plan de l’émancipation. Elle doit être encadrée et mise au cœur de tout projet social, culturel, économique et politique. Le RDPC et ses partenaires apporteront des solutions aux problèmes sociaux relatifs à la jeunesse, de manière non seulement adaptée mais surtout efficace. Pour faciliter l’embauche des jeunes gens par l’entreprise, nous proposerons un contrat de génération, lequel contribuera à la transmission des savoir-faire par des salariés expérimentés et à l’intégration durable de nouveaux travailleurs dans la vie professionnelle. 
Dans la même optique, le RDPC et ses alliés garantiront l’égalité effective des situations et des droits entre les hommes et les femmes. À cet effet, en tant que sociaux-démocrates, les dirigeants du RDPC affirme que l’éducation et l’instruction de la femme sont la condition sine qua non dans la lutte pour l’égalité des sexes. Par conséquent, toute coalition politique formée autour, ou avec, le RDPC condamne fermement tout traitement dégradant et humiliant à l’encontre de la femme congolaise et encourage son accès dans la gestion de la chose publique, tout en permettant sa participation dans l’élaboration des programmes économiques et de développement. Très respectueux des droits fondamentaux de la personne humaine, nous agirons concrètement en faveur des procédures judiciaires contre les auteurs de violences sexuelles faites aux femmes et aux enfants en vue de l’indemnisation des victimes. 
Œil d’Afrique : Et votre vision, à propos du système de santé publique et de la démocratie sociale ? 
Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Un gouvernement dans lequel participera le RDPC fixera par la Loi, en fonction des besoins et des ressources des populations, le prix des hôpitaux et établissements publics divers, sans recherche de bénéfice commercial. Avec nos alliés, nous rendrons obligatoire, donc universelle, la prise en charge du risque maladie afin d’instaurer l’égalité dans l’accès des soins et de faire de l’hôpital public le cœur de notre système de santé. Nous permettrons à chaque Congolais de vivre dans un environnement sain. Bien entendu, le bon sens voudrait que l’on puisse évaluer l’existant afin d’apporter des améliorations appropriées. Mais, compte tenu du manque d’infrastructure pouvant aider au monitoring et à l’évaluation, nous réformerons en profondeur le système de santé publique en ayant notamment recours aux nouvelles technologies. 
Le respect du vivant, la dignité humaine, l’équité, la solidarité, le partage de la richesse, tant à l’égard des plus démunis que des générations à venir, telles sont les valeurs que le RDPC défend avec force et vigueur. C’est un immense chantier et le courage politique consiste à trouver la force de s’y engager et de pouvoir imaginer l’avenir de notre peuple à travers le renouveau du dialogue en vue d’une réelle démocratie sociale. De plus,sous notre impulsion, l’accès à l’information permettra aux populations démunies de connaître leurs droits et leurs obligations, tout comme il garantira la transparence. Ainsi les Congolais pourront-ils léguer ces acquis aux générations futures. 
Œil d’Afrique : Quelles initiatives prendra, le moment venu, le RDPC pour parvenir à l’autonomie alimentaire ? 
Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Nourrir le peuple, voilà l’une des valeurs fondamentales qui doit guider les futurs dirigeants congolais. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo relancera et développera la culture vivrière grâce à l’attribution des espaces cultivables aux familles congolaises, qui le souhaiteront, moyennant 1 franc congolais le mètre carré. Pour enrayer définitivement la malnutrition et le sous-développement, le RDPC et ses alliés vont promouvoir un programme d’économie solidaire favorable à la bio-culture.L’objectif consistera à faire véritablement de l’agriculture l’une des priorités nationales par le biais de la création et du développement des marchés locaux et régionaux, par la définition des politiques agricoles et commerciales plus justes, par le soutien d’un développement durable. 
Le gouvernement du RDPC encouragera donc le développement des infrastructures routière et fluviale en vue de l’acheminement de surplus de productions vers les marchés urbains. Dans cette perspective, avec nos partenaires, nous œuvrerons en vue de la participation de la République Démocratique du Congo dans le programme de la révolution verte en Afrique. Nous nous appliquerons davantage pour faire de notre pays l’un des pionniers de cette révolution, en nous appuyant surtout sur l’avantage comparatif du point de vue du sol, de la température, de l’eau et des terres cultivables. 
Œil d’Afrique : Que comptez-vous, dans un pays ou les églises ne cessent de foisonner, au point d’empiéter sur les affaires de l’État ? 
Gaspard-Hubert Lonsi Koko : « Quand on ne sait pas où l’on va, on n’oublie pas d’où l’on vient », stipule un proverbe bantou. L’avenir de la République Démocratique du Congo est surtout fonction de la connaissance de sa propre Histoire. Ainsi le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo encourage-t-il une recherche plus approfondie de la vérité dans le but de valoriser l’Histoire authentique des populations congolaises, en clarifiant ses origines pour mieux cerner les défis qui hypothèquent l’épanouissement culturel, social, économique et politique de notre pays. Le gouvernement du RDPC réhabilitera notre Histoire en la réécrivant. 
S’appuyant sur le « bantouïsme », sans pour autant ignorer les droits des minorités, le RDPC estime que l’interférence entre le religieux et la gestion de l’État constitue un frein considérable au développement socio-économique du pays. Par contre, le recours aux valeurs ancestrales ne pourra que permettre non seulement d’assurer sans aucune ambiguïté toutes les prérogatives étatiques, mais aussi de privilégier l’émancipation individuelle et de garantir la paix civile ainsi que la fraternité entre tous les Congolais quelles que soient leurs croyances ou leurs origines. 
L’imaginaire bantou s’articulant principalement autour de l’être humain, toute initiative de l’État congolais aura pour seule finalité l’intérêt du souverain primaire qu’est le peuple. Notre démarche consiste à faire accepter les valeurs républicaines, avec tout ce qu’elles impliquent comme droits et devoirs. Le gouvernement du RDPC mettra donc en placeun Conseil suprême des affaires spirituelles (CSAS) pour harmoniser les relations entre les différentes croyances – en Dieu et aux âmes, ou aux forces de l’esprit… – et harmoniser tout ce qui relève de l’immatériel, l’objectif étant de consolider la laïcité républicaine
Œil d’Afrique : Que peuvent attendre de votre gouvernement vos les Congolais de la diaspora et la nationalité congolaise d’origine ? 
Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Étant des citoyens à part entière, nos compatriotes vivant hors des frontières nationales deviendront à la fois électeurs et éligibles au scrutin présidentiel ainsi qu’aux élections ayant trait aux députés et sénateurs des Congolais de l’étranger. Le gouvernement du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo modifiera la loi électorale afin de rétablir l’égalité effective de tous les Congolais dans la représentativité politique. 
Dans la même optique, notre RDPC agira pour que tout individu faisant partie d’un groupe social reconnu le 30 juin 1960 reste Congolais, indépendamment de la détention d’une citoyenneté étrangère. La nationalité congolaise d’origine étant le seul héritage sûr de nos ancêtres, elle ne doit pas se perdre. En conséquence, à notre initiative, son caractère inaliénable lui donnera la primauté sur toute autre citoyenneté. 
Œil d’Afrique : Aurez-vous le culot de tout chambouler, d’affronter les pesanteurs négatives ? 
Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Le renouveau et la reconstruction de la République Démocratique du Congo découleront de l’évolution des mentalités. De ce fait, le gouvernement du RDPC éradiquera la corruption et la mauvaise gestion de la chose publique au profit de la bonne gouvernance et de la sauvegarde des intérêts nationaux. 
Certes, le peuple congolais a des droits qui doivent être obligatoirement respectés par l’État. En contrepartie, il a des devoirs envers son pays. Parmi ces devoirs figurent l’obligation de s’acquitter des impôts et autres taxes auprès du Trésor public, de défendre la Patrie – par tous les moyens – en cas d’agression extérieure et de ne jamais la trahir, d’être le digne représentant du pays où que ce soit et dans n’importe quelle circonstance. L’évolution des mentalités doit surtout contribuer à la prise de conscience, facteur indispensable au réveil du patriotisme congolais. 
Par ailleurs, sur le plan environnemental, notre pays est riche non seulement pour son sous-sol, mais aussi pour son sursol et son sol. Dans le cadre de l’évolution des mentalités, le gouvernement du RDPC contribuera à la dynamisation du tourisme et initiera un programme ambitieux relatif à la biodiversité ainsi qu’aux énergies renouvelables. Notre objectif, c’est de permettre la création, en République Démocratique du Congo, d’un grand pôle de technologie en matière d’environnement. 
Œil d’Afrique : Estimez-vous que le système politique en cours est suffisamment adapté pour permettre à un gouvernement d’agir en toute efficacité ? 
Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Le Congo du troisième millénaire doit être une société d’espérance, de solidarité et d’égalité des chances. Une République sociale qui doit incarner un groupement humain partageant des valeurs communes.Cela nécessite une nouvelle conception de l’État. Partisans d’un régime à la fois fort et protecteur, le RDPC et ses alliés instaureront la IVe République, laquelle devra être à l’image d’un État en mesure de mobiliser efficacement les capitaux et les hommes, de consacrer le temps nécessaire à la mise en valeur de l’environnement, à la transformation des infrastructures – aériennes, routières, fluviales et ferroviaires –, à l’équipement du pays en moyens de télécommunications, en lignes d’électrification et en centrales de production d’énergie. 
Le RDPC et ses partenaires œuvreront pour un État qui adaptera, seul et par la Loi, la protection sociale sur la base de ressources réelles. Avec nos alliés, nous réorganiserons le travail pour réduire le chômage et garantirons la cohésion nationale par d’autres dispositifs de redistribution des richesses de manière équitable. Nous bâtirons un État qui mettra en œuvre la politique d’aménagement du territoire rural et urbain et qui sera en mesure d’agir efficacement contre, entre autres fléaux, l’insécurité et la criminalisation de l’économie. 
Nous moderniserons l’État pour rendre efficace le service public grâce à une application pleine et intelligente de la réforme budgétaire, ainsi qu’à une meilleure relance de la décentralisation tout en ayant républicanisé en amont l’armée, la police et la gendarmerie nationales. 
Œil d’Afrique : Pensez-vous que votre futur gouvernement, si jamais le peuple congolais vous accorde majoritairement son suffrage, aura les coudées franches pour stabiliser le territoire national ? 
Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Vous faites allusion, si j’ai bien compris votre question, à la problématique de la souveraineté nationale ? 
Œil d’Afrique : Tout à fait. Êtes-vous certain que les puissances étrangères et leurs gendarmes régionaux verront d’un bon œil la stabilité et l’émergence économique de la République Démocratique du Congo ? 
Gaspard-Hubert Lonsi Koko : C’est une question des principes et des convictions. La coalition politique à laquelle participera le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo ne transigera jamais, s’agissant de l’intégrité territoriale et de la souveraineté politique. Pour mieux faire face aux tentatives de déstabilisation, l’armée nationale congolaise sera citoyenne. On doit constamment avoir à l’esprit le paramètre selon lequel une armée républicaine ne se façonnera qu’au moyen de la représentativité réelle, en son sein, de la diversité des populations partageant des valeurs communes. 
Le RDPC et ses partenaires nationaux prendront les mesures nécessaires, en matière de restructuration, afin que la future armée nationale congolaise puisse faire face à toute épreuve à n’importe quel moment et en toutes circonstances. D’une part, le service militaire sera obligatoire pour les jeunes Congolais, de sexe masculin, âgés de 18 à 30 ans – excepté ceux qui assument une charge parentale. Les jeunes filles pourront y avoir accès, à la suite d’une démarche volontaire. D’autre part, il faudra réintégrer dans l’armée congolaise, comme instructeurs ou encadreurs, tous les éléments des Forces Armées Zaïroises (FAZ) ayant quitté le pays lors de la chute du régime mobutiste, et réintégrer les anciens éléments des forces armées mises en place sous le gouvernement de l’Alliances des Forces Démocratiques pour la libération du Congo (AFDL). 
Pour rendre l’armée nationale congolaise opérationnelle, le gouvernement dans lequel le RDPC participera allouera dès la première mandature au moins 15 % du budget national à l’équipement de nouvelles unités militaires relatives aux forces terrestre, aérienne, fluviale et lacustre. Une réorganisation complète des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) s’imposera pour assurer efficacement la défense du territoire national. 
Œil d’Afrique : Quelle approche économique préconisez-vous, dans le cadre de la mondialisation, par rapport à d’éventuels accords avec des partenaires étrangers ? 
Gaspard-Hubert Lonsi Koko : La liberté totale d’entreprendre sans garde-fous, s’agissant d’un pays sans cesse gouverné par des régimes dictatoriaux, conduit au règne des mafias, à la déchéance de l’État, au blocage des pans entiers de la société, à la misère de plus de la moitié de la population. 
Ayant à l’esprit le fait que l’autonomie du peuple congolais sera aussi fonction du savoir-faire, tout contrat avec les partenaires étrangers sera conditionné par le transfert de techniques et de technologie. Le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo proposera un partenariat avec les institutions éducatives et les centres de recherches locaux pour que ce transfert des compétences soit durable et puisse aider non seulement à la construction de notre système éducatif mais aussi jouer un rôle d’appui à la recherche et au développement (R&D) au niveau local. 
Sans être hostile à la liberté d’entreprendre, tout en étant favorable à la régulation du marché, le RDPC privilégiera un modèle politique en mesure de contrôler le capitalisme et de l’empêcher de dégénérer au seul profit du pouvoir financier. 
Œil d’Afrique : Comment votre structure politique conçoit-elle l’avenir de la République Démocratique du Congo dans la région des Grands Lacs ? 
Gaspard-Hubert Lonsi Lonsi Koko : Dans une société de plus en plus mondialisée, le gouvernement du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo encouragera la Solidarité internationale, mais à condition qu’elle ne se décline pas au détriment des intérêts du peuple congolais et du panafricanisme. En effet, pays aux valeurs humanistes, la République Démocratique du Congo devra apporter sa pierre dans les efforts en vue de l’amélioration matérielle et morale, du progrès intellectuel et de la Justice sociale pour un monde meilleur. Le sang versé du simple fait d’être né Congolais impose au RDPC d’œuvrer pour la reconnaissance du génocide congolais. C’est le facteur déclencheur du pardon. C’est le prix d’une réconciliation nationale et d’une Paix durable dans la région des Grands Lacs africains. 
Propos recueillis par Roger Musandji 

vendredi 15 mai 2015

Burundi, présidence à vie ou transition démocratique ?

La présidence burundaise a annoncé le retour, sur le territoire national, du chef de l'Etat Pierre Nkurunziza, qui était bloqué en Tanzanie durant la tentative du coup d'Etat. Depuis le 26 avril, des milliers de Burundais manifestent contre la candidature du président de la République du Burundi à un troisième mandat qu'ils jugent inconstitutionnelle. Quelques sources ont annoncé qu’il devrait s'exprimer dans la journée. Mais quel message adressera-t-il, aux populations éprises de démocratie, après avoir attisé lui-même le feu qui a failli le consumer ?

Les conséquences du putsch

Le dénouement de la tentative du coup d’Etat contre le président burundais en fin de mandat peut avoir comme conséquences les représailles contre les mutins partisans du général Godefroid Niyombare et le musellement, dans la foulée, des opposants politiques. Pis encore, cela pourrait permettre au président Nkurunziza et à ses affidés de décréter un état d’urgence, dans le but de repousser sine die l’élection présidentielle et cautionner les mesures d’exception dont la finalité consisterait à terroriser les populations favorables à la non-candidature du président encore en exercice.

Une vraie aspiration démocratique

Toutes les crises survenues au Burundi ont été d’aspiration ethniciste, ayant opposé les Hutus et les Tutsis quant à la gestion de la chose publique. La grande nouveauté, à propos des manifestations ayant abouti à une tentative de putsch, réside dans le fait que Tutsis et Hutus ont dénoncé ensemble la tentative de Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat contrairement aux dispositifs constitutionnels. Si l’on prend en compte l’unité ethnique et la division de l’armée contre la volonté du président sortant de se maintenir au pouvoir par tous les moyens, il serait plus sage d’apaiser les tensions. Dans pareille circonstance, le règlement de comptes ne contribuera qu’à l’embrasement d’un pays qui ressemble, à n’en pas douter, à une poudrière.

Les aspirations populaires

L’adresse du président Nkurunziza à ses compatriotes serait donc déterminante, s’agissant de l’avenir proche du Burundi et des pays de la région des Grands lacs déjà en proie à une instabilité sans précédent. Soit il persiste dans sa velléité de devenir président à vie, au risque de défier frontalement les populations mécontentes qui imposeraient à tout prix le rapport de force dans la rue. Soit le président Nkurunziza profite de l’avertissement à son attention, en annonçant tout simplement le retrait de sa candidature à la prochaine élection présidentielle. Ainsi contribuera-t-il à la pacification et à la transition démocratique dans son pays. Un véritable homme d’Etat doit avoir la capacité de répondre favorablement aux aspirations de son peuple, soient-elles le résultat des urnes ou d’une légitime manifestation populaire.

Gaspard-Hubert Lonsi Koko


lundi 11 mai 2015

COMMUNIQUE DE PRESSE n° 20150511/00041 relatif au dialogue politique en RD Congo

Très récemment, un émissaire du président de la République Démocratique du Congo, Kalev Mutond, qui plus est le chef de l’Agence nationale des renseignements (ANR), a rencontré différentes plateformes de l’opposition en vue d’un dialogue inclusif conformément aux recommandations de l’Accord global d’Addis-Abeba. La classe politique congolaise réagit diversement à cette initiative, proposée par Joseph Kabila. Les uns sont favorables, tandis que les autres le jugent inopportun.


Au vu du négatif résultat des assises des concertations nationales ayant débouché sur un partage des portefeuilles ministériels et non sur l’unité nationale tant souhaitée, un nouveau inclusif politique qui ne s’attellera pas sérieusement, voire pas du tout, aux préoccupations des populations congolaises renforcera davantage la crise politique en cours en République Démocratique du Congo. Ainsi est-il indispensable de trouver, dans le meilleur délai, des réponses aux contentieux relatifs à la nationalité congolaise d’origine, à l’égalité de tous les Congolais dans la représentativité politique et dans la gestion de la chose publique, ainsi que devant les lois de la République, aux enjeux électoraux en cours, à la souveraine nationale et à l’intégrité territoriale...

Sur la souveraineté nationale et l’intégrité du territoire

Dans un communiqué de presse publié le 19 décembre 2014, le Bureau du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC) dénonçait la passivité et la tolérance du Gouvernement par rapport aux incessantes agressions du territoire national, lesquelles sont délibérément orchestrées depuis l’autre côté de la frontière orientale.

Sur la nationalité congolaise d’origine

Dans un communiqué de presse publié le 24 février 2014, le Bureau du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo s’est prononcé sur la révision de l’article 10-1 de la Constitution du 18 février 2006 et de l’article 4 de la loi n° 04/024 du 12 novembre 2004 relative à la nationalité congolaise, en vue de la reconnaissance de la primauté de la nationalité congolaise d’origine sur toute citoyenneté étrangère.

Sur la loi électorale

Dans un autre communiqué de presse publié le 12 février 2015, le Bureau du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo a dénoncé la promulgation par le Chef de l’Etat d’une loi contenant des articles non conformes aux dispositions constitutionnelles quant à la dignité et à l’égalité en droits, à l’égale protection des lois, à la non-discrimination des Congolais en matière d’éducation et d’accès aux fonctions publiques, ainsi qu’au respect mutuel.

Sur une loi d’exception en vue du report maîtrisé des élections

Dans un autre communiqué de presse publié le 1er mars 2015, le Bureau du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo a préconisé le maintien du chronogramme du calendrier proposé par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) tout en décalant légèrement les échéances, de telle sorte que le processus puisse rester inchangé et débuter, pour des raisons techniques, par la tenue des élections locales, municipales et urbaines en 2016 et se terminer par les scrutins présidentiel et législatifs en 2017.

Par conséquent, tenant à ce que le nouveau dialogue politique souhaité par le président de la République Démocratique du Congo ne soit pas une autre occasion d’amuser la galerie, le Bureau du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo demande à ce que cette rencontre permette :
– les démarches effectives en vue de l’application des sanctions contre les pays de la région signataires de l’accord-cadre d’Addis-Abeba, lequel interdit tout soutien aux mouvements rebelles ;

la modification de l’article 10 de la Constitution du 18 février 2006 par la suppression du 1er alinéa et l’insertion d’une nouvelle disposition stipulant : « La nationalité congolaise d’origine prime sur toute nationalité étrangère ». Ainsi, à l’issue de la révision constitutionnelle, le législateur amendera ledit article en ces termes :
« La nationalité́ congolaise est soit d’origine, soit d’acquisition individuelle.
» Est Congolais d’origine, toute personne appartenant aux groupes ethniques dont les personnes et le territoire constituaient ce qui est devenu le Congo, présentement la République Démocratique du Congo, à l’indépendance.
» La nationalité congolaise d’origine prime sur toute nationalité étrangère.
» Une loi organique détermine les conditions de reconnaissance, d’acquisition, de perte et de recouvrement de la nationalité́ congolaise. » ;

– l’abrogation de la loi électorale récemment promulguée par le président de la République Démocratique du Congo, laquelle viole directement les articles 11, 12, 13 et 66 de la Constitution du 18 février 2006 relatifs à la dignité et à l’égalité en droits, à l’égale protection des lois, à la non-discrimination des Congolais en matière d’éducation et d’accès aux fonctions publiques, ainsi qu’au respect mutuel – l’objectif étant de se conformer aux articles 69 et 220 de la Loi fondamentale ayant trait à la sauvegarde de l’unité de la République et de l’intégrité du territoire, ainsi qu’à l’indépendance du pouvoir judiciaire ;

un consensus politique, grâce au vote par le Parlement d’une loi d’exception, afin de permettre l’intérim de la présidence de la République par le Président du Sénat, ou par le Président de l’Assemblée nationale, en cas d’un quelconque empêchement, jusqu’à l’organisation de l’élection présidentielle et à la prise des fonctions du nouvel élu – l’objectif étant de ne pas agir contrairement aux articles 70-2 et 73 de la Constitution du 18 février 2006 relatifs à l’installation effective du nouveau Président élu et à la convocation par la CENI de l’élection du Président de la République.

Au vu des arguments évoqués supra, force est de constater que le Bureau du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo encourage un vrai dialogue national et républicain entre les acteurs politiques, dans l’optique des propositions sérieuses sur la situation socio-économique et politico-sécuritaire, sur l’égalité de tous les Congolais, ainsi que des solutions possibles susceptibles de sortir la République Démocratique du Congo des difficultés auxquelles elle est sans cesse confrontée et d’en faire un Etat de droit.

Dans cette optique, la décrispation des rapports entre le Gouvernement et la diaspora permettra de dépasser les divergences politiques et les contentieux personnels au profit d’un climat apaisé. Un effort déterminé, des Congolais de l’intérieur et de l’extérieur, reste la condition sine qua non de l’entente cordiale, gage de la cohésion nationale.

Fait à Paris, le 11 mai 2015

Pour le Bureau du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo,
Gaspard-Hubert Lonsi Koko