vendredi 29 novembre 2013

GASPARD-HUBERT LONSI KOKO SUR RADIO VEXIN VAL DE SEINE

"Ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs"L'Harmattan, 152pp.

A l'occasion de la sortie de son nouveau livre "Ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs", Gaspard-Hubert Lonsi Koko, essayiste réformiste, humaniste et acteur politique était l'invité de Robert Kongo, samedi 30 novembre à 15h (heure de Paris). Avec la verve et la passion qu’on lui connaît, il a évoqué son projet d'un Congo nouveau, fort, prospère et stable, vivant en paix avec ses voisins.

Pour écouter cette émission, prère de cliquer sur le lien ci-contre : https://www.youtube.com/watch?v=mjZAf41EjAo

mardi 26 novembre 2013

CONGO-KINSHASA ET GRANDS LACS : LE PROJET DE GASPARD-HUBERT LONSI KOKO

"Ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs". L'Harmattan, 152pp.

Essayiste réformiste, humaniste et acteur politique, Gaspard-Hubert Lonsi Koko, vient de publier chez l’Harmattan « Ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs ». Avec ce titre, l’auteur signe un texte prégnant qui évoque son projet pour un Congo-Kinshasa stable, politiquement, économiquement et socialement, vivant en paix avec ses voisins.

Au moment où la guerre dans l’Est du Congo-Kinshasa ,venue du Rwanda et de l’Ouganda, se termine, où le président Joseph Kabila prône la cohésion nationale et annonce la formation d’un gouvernement de large ouverture, le nouveau livre de Gaspard-Hubert Lonsi Koko tombe bien à propos et possède la pertinence à laquelle il nous a habitués. Il pourrait servir d’un vivier d’idées qui sera source d’inspiration pour les dirigeants congolais.

Dans cet ouvrage, l’auteur présente son projet pour sortir le Congo-Kinshasa du gouffre dans lequel il est plongé. Le dynamisme économique,  la justice sociale, la paix, l’unité nationale, la croissance et l’Etat de droit sont des ingrédients qu’il met en exergue pour bâtir un Congo-Kinshasa du 21èmesiècle. Un progrès dont les pays de la région des Grands Lacs pourraient tirer un immense profit. C’est justement ce qui rend ce texte précieux et solide.

Plusieurs maux dont souffrent le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi  ne seront pas résolus si le Congo-Kinshasa ne retrouve pas sa pleine souveraineté, l’intégrité de son territoire,  et si le climat de confiance n’est pas restauré entre les pays de la région des Grands Lacs. Un Congo-Kinshasa fort et pacifié faciliterait le développement et la stabilité de la région, voire de toute l’Afrique centrale.       

Savamment illustré avec des chiffres (contexte social et humain, contexte économique et financier, répartition budgétaire, emploi, fiscalité…), Gaspard-Hubert Lonsi Koko présente le type d’Etat que devront se donner les Congolais : un Etat doté d’institutions efficaces au service des Congolais. Il y voit la condition essentielle pour réussir les ambitions de modernisation et d’émergence d’un Congo-Kinshasa nouveau et fort. 

Pour réussir cette ambition, le Congo-Kinshasa ne peut se permettre , dans sa gouvernance, dans sa vision de la politique et dans sa conception de l’Etat une existence de négligence, de laxisme, d’amateurisme, de médiocrité ou de violence destructrice. En revanche, il a plutôt besoin d’être une communauté des intelligences, une communauté des valeurs  et une communauté de vision et d’esprit pour accomplir son développement au sens plein du terme.

« Ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs » trace les contours de cette communauté d’avenir en présentant la nation congolaise telle qu’elle était, telle qu’elle est, en relatant quelques péripéties de l’histoire du Congo-Kinshasa depuis l’indépendance jusqu’à aujourd’hui, et telle que l’auteur aimerait la transformer en profondeur dans ses faiblesses politiques, dans ses pathologies de gouvernance et dans ses maladies comme Etat. Probable candidat à la prochaine élection présidentielle ? En a-t-il envie ? Seul l’avenir le dira.

On peut espérer que le projet de l’humaniste au talent d’écrivain et d’acteur politique indéniable, Gaspard-Hubert Lonsi Koko, fils et petit-fils de Nlasa Mpanzu, Nlasa Ngandu, Nlasa Nzezi, Vuzi di nkuwa, Kimuakasa et Nsala Nkanga, suscitera des vocations de leaders politiques d’un nouveau calibre, capables non seulement de penser et de vivre autrement l’engagement politique et la gouvernance du pays, mais surtout de forger des institutions démocratiques solides, à la hauteur des ambitions mondiales d’un pays comme le Congo-Kinshasa. Un pays dont le destin économique, scientifique, technologique et géostratégique dépend de la qualité de ses élites politiques et de leurs capacités à mobiliser dans le bon sens le génie du peuple congolais.
                                                       
Robert Kongo, correspondant en France  

lundi 25 novembre 2013

RD Congo, les véritables intentions des parrains du M23

Selon Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement congolais, la République Démocratique du Congo compte mener à bon terme le dialogue avec les ex-rebelles du M23[1], dans le cadre des pourparlers de Kampala. Ainsi Kinshasa souhaite-t-il que la signature, avec l’ancienne rébellion du M23, d’un document[2] – permettant de mettre un terme à dix-huit mois de conflit – ait lieu dans un délai raisonnable.
Le président ougandais Yoweri Kaguta Museveni et son homologue rwandais Paul Kagamé
Néanmoins, le gouvernement congolais refuse de signer un accord de paix avec les protégés du Rwanda et de l’Ouganda. Il estime à juste titre que cela équivaudra à accorder un statut légitime à une force négative, qui plus est défaite par les armes. Cependant, une question se pose. Kinshasa signera ledit document avec quelle mouvance dès lors que Serge Kambasu Ngeve, membre du bureau politique du M23, a accepté la déclaration commune sur le modèle de ce que demande le gouvernement congolais – s’opposant de facto au refus de son président Bertrand Bisimwa ?
Les conclusions des pourparlers
Un document[3], lequel circule sur Internet, révèle les clauses finalisées dans la capitale ougandaise le 11 novembre 2013 par les parties concernées devant engager le gouvernement congolais et les rebelles du M23. Dans les points 6, 7 et 8 dudit document, l’accent est mis sur le retour et l’installation des réfugiés et des personnes déplacées internes, sur les biens spoliés, extorqués, volés, pillés et détruits, ainsi que sur la réconciliation nationale et la justice.
En quoi un mouvement défait militairement et ayant annoncé la fin de son existence en tant que structure armée peut-elle imposer sa volonté s’agissant des domaines ayant trait aux pouvoirs régaliens du gouvernement congolais ? Depuis quand le vaincu impose-t-il sa volonté au vainqueur ? À cette phase, les pourparlers de Kampala doivent respect le principe de droit international relatif à la non-ingérence dans les affaires intérieures d’un État souverain. La défection du M23 n’oblige plus la République Démocratique du Congo à signer un quelconque accord avec des individus qui, s’ils sont réellement des citoyens congolais, sont passibles devant la justice pour avoir violé la Constitution du 18 février 2006. Peut-on conclure que la mauvaise foi et les intentions cachées obligent le Rwanda, l’Ouganda et la communauté internationale à traiter le M23 et le gouvernement congolais sur le même pied d’égalité ?
L’autodétermination à moyen terme
N’oublions pas que le Rwanda et l’Ougandais, très motivés par une incommensurable visée expansionniste, ont toujours soutenu des bandes armées dans l’espoir de faire main basse sur la partie orientale de la République Démocratique du Congo : plus précisément sur l’Ituri et la partie frontalière du Nord-Kivu. Après la débandade de leurs poulains sur les différents champs de bataille, Paul Kagamé et Yoweri Kaguta Museveni souhaitent donc obtenir diplomatiquement ce qu’ils n’ont pu imposer par la force[4]. Sachant qu’ils auront du mal à violer l’accord-cadre d’Addis-Abeba, dont ils sont signataires, ils veulent induire Kinshasa en erreur. En effet, les clauses 6, 7 et 8 du document que l’on souhaite faire signer au gouvernement congolais permettraient d’introduire en toute légalité des populations étrangères, et d’assurer leurs besoins matériels, dans le Nord-Kivu en vue d’un processus, ultérieurement, d’autodétermination. Telles sont les véritables intentions des parrains du M23.

Le respect de différents accords de non-agression
Ratifier un tel document, dont quelques clauses préconisent insidieusement une incertaine réconciliation, équivaudra à accepter l’accalmie à court terme, mais la balkanisation de la République Démocratique du Congo à moyen terme. Le gouvernement congolais a plutôt intérêt de dénoncer publiquement les intentions cachées du Rwanda et de l’Ouganda, à obtenir officiellement leur condamnation auprès de l’instance onusienne. L’objectif est de les obliger à respecter tous les accords de non-agressions dont ils sont signataires. Kinshasa devra surtout rappeler diplomatiquement aux gouvernements rwandais et ougandais le respect des clauses de l’accord-cadre d’Addis-Abeba, quant à la non-assistance aux forces négatives.
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Copyright Agoravox

[1] Le Mouvement du 23 Mars (M23) est né d’une mutinerie, en avril 2012, d’anciens rebelles du Congrès national de libération du peuple (CNDP) qui avaient été réintégrés dans l’armée nationale congolaise. Il a annoncé le 5 novembre 2013, quelques heures après avoir été chassé des derniers bastions qu’il occupait dans la province du Nord-Kivu, qu’il renonçait définitivement à la lutte armée.
[2] Sans être un accord, ce document permettrait juridiquement de donner une force contraignante à la déclaration de renonciation à la rébellion faite par le M23 et de régler les questions liées au cantonnement, au désarmement, à la démobilisation et à la réinsertion sociale de ses ex-combattants.
[3] Lequel devrait être signé, en cas d’accord, par Raymond Tshibanda, le ministre congolais des Affaires étrangères, et René Abandi, chef de délégation du M23, ainsi que par deux témoins : à savoir Crispus Kiyonga, ministre ougandais des Affaires étrangères et facilitateur du Dialogue, et le professeur Ntumba Luaba, Secrétaire exécutif de la Communauté économique des pays des Grands Lacs (CEPGL).

vendredi 22 novembre 2013

Pour mieux comprendre la géopolitique de la région des Grands Lacs africains

La complexité des relations entre les pays des Grands Lacs africains a toujours donné le tournis à plus d’un spécialiste. De la difficile cohabitation entre les Hutus et les Tutsis, les Bantous et les Nilotiques, les Anglophones et les Francophones, aux problèmes fonciers et au pillage des ressources naturelles, il n’est pas du tout évident de saisir les tenants et les aboutissants. Et, pourtant, c’est à cet exercice difficile que Gaspard-Hubert Lonsi Koko s’est attelé avec brio. En effet, dans son dernier ouvrage intitulé Ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs, cet essayiste réformiste, qui plus est analyste politique, fait un diagnostic cohérent et ouvre des perspectives en vue de la consolidation économique et politique de la République Démocratique du Congo.

Paix sociale et évolution démocratique
« Ma vision pour le Congo-Kinshasa, c’est celle d’un pays capable de conjuguer le dynamisme économique avec la justice sociale » affirme d’emblée l’auteur. Vaste programme ! Gaspard-Hubert Lonsi Koko insiste notamment sur le fait que la République Démocratique du Congo est contrainte de trouver, à tout prix, des voies et moyens qui puissent permettre son épanouissement économique, donnée indispensable à la paix sociale et à l’évolution démocratique. Cela nécessitera forcément de l’audace, de l’innovation, de l’inventivité, du pragmatisme et une réelle volonté politique. Effectivement, « c’est en surmontant le défi de la compétitivité que les Congolais bâtiront le Congo-Kinshasa du troisième millénaire ». Ainsi parviendront-ils à la démocratie républicaine et à la cohésion nationale.

Cohésion nationale

« Tout devra être mis en œuvre pour que les Congolais aspirent enfin à la Paix, à la Justice et au Travail auxquels ils ont constitutionnellement droit. » Dans l’absolu, la Liberté ne pourra qu’engendrer l’Egalité qui générera la Sécurité indispensable à la Prospérité. Telle est l’équation existentielle que l’auteur s’efforce à résoudre à travers un essai d’une pertinence lumineuse, faisant penser à la fois à une philosophie jaurésienne et à un cheminement mitterrandien. Rien de surprenant quand on sait que Gaspard-Hubert Lonsi Koko a longtemps évolué avec Le Capital à la main gauche et Le Prince à la main droite. Une ambiguïté qui permet de passer avec habileté – d’aucuns diront avec cynisme – de l’idéal au réel. Ainsi l’auteur chemine-t-il au fil des pages, à l’instar d’un funambule, du patriotisme au régionalisme, de la stabilité nationale à la pacification régionale.

Entente cordiale

Pour Gaspard-Hubert Lonsi Koko, seule une entente cordiale entre les peuples rwandais, burundais et congolais encouragera l’espoir d’une relance de la Communauté économique des pays des Grands Lacs (CEPGL). Cela ne pourra être envisageable que, rappelle à juste titre l’auteur, si le Congo-Kinshasa se stabilise en développant des institutions étatiques en mesure de mener une diplomatie pragmatique – la finalité étant de vivre en bonne intelligence avec les pays limitrophes – et en se dotant d’une armée dissuasive dans l’optique d’une coopération régionale sur la base de « l’indépendance dans l’interdépendance ». Raison pour laquelle, apprend-on, l’Union africaine devra être associée au projet relatif au réaménagement de la CEPGL, notamment par le truchement du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD). Néanmoins, au regard de la détérioration des relations entre les pays de la région au cours de ces seize dernières années, les objectifs à atteindre à court terme sont la réalisation des projets d’intérêts communs dans le domaine économique, ainsi que la consolidation de la paix.

Un projet d’avant-garde

Au-delà de la vision politique d’un homme, ce sont les perspectives d’avenir qui interpellent avant tout le lecteur dont l’attention est captée par un projet de société d’avant-garde. Un projet chiffré – de 10 milliards de dollars US – qui fait la part belle à la croissance économique – de 10 % en 2014 à 18,25 % en 2019 –, à la défense nationale, à la sécurité et à la protection civile. Un programme qui met l’accent sur la création de 20 100 000 emplois en 5 ans, réduisant ainsi le chômage de 40 à 50 points – soit de 80 ou 70 % à 30 %. Un projet qui ambitionne de scolariser, au moyen d’un plan quinquennal, au moins 16 millions de personnes de 2014 à 2019 et de salarier plus de 725 000 enseignements et personnel d’encadrement… Un projet qui préconise une diplomatie efficace au service d’une économie ouverte à l’Afrique centrale et orientale, ainsi que le renforcement des politiques régionales grâce aux unions douanières… A travers ce programme, on sent se profiler l’amour et le dévouement d’un patriote. On perçoit la démarche d’un visionnaire soucieux de doter le Congo-Kinshasa de fondations solides pour permettre à la Postérité de bâtir, dans la paix, un pays plus beau qu’avant. Ainsi les sillons sont-ils tracés, il ne reste plus qu’à les suivre.

Ferdinand Lufete

© Agoravox

mardi 19 novembre 2013

Autour de ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs

Les députés et sénateurs congolais ont moins de trente jours pour examiner et adopter, lors de la session ordinaire de septembre, le projet de loi des finances pour l’exercice 2014 et l’envoyer au Président de la République pour promulgation. Alors que le gouvernement Matata Ponyo n’a pas encore déposé le projet de Budget de l’Etat de l’année prochaine au bureau de l’Assemblée nationale, dans mon dernier ouvrage intitulé « Ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs », paru le 15 novembre 2013 chez L’Harmattan à Paris, je propose un budget de plus de 7,75 milliards d’euros, soit plus de 10,2 milliards de dollars US, pour l’année 2014 en vue d’une politique à la hauteur des attentes des Congolaises et des Congolais.

Un programme alternatif
 
Dans cet ouvrage, il n’est nullement question d’envisager un quelconque poste ministériel dans un gouvernement de cohabitation nationale que compte mettre en place le président de la République Démocratique du Congo. Loin de moi l’idée de faire partie d’un cadre gouvernemental dans de circonstances non prévues par la Constitution, lequel ne bénéficie d’aucune majorité parlementaire issue des élections législatives. Il n’est pas non plus dans mes intentions de rentrer dans la ratière au détriment des intérêts du peuple congolais. Je me suis toujours considéré comme un opposant constructif. Est-il que tout le monde me reconnaît comme tel, j’ai l’obligation d’incarner une alternative crédible au régime en place à Kinshasa aussi cohabitationniste soit-il. Et cela passe avant tout par un projet non seulement d’avant-garde, mais surtout crédible.

Un projet chiffré

Le projet que je propose aux Congolaises et aux Congolais est non seulement chiffré, mais il décline le budget pour 2014 afin de soutenir une politique humaniste en matière d’emploi, de santé publique et d’éducation, une politique audacieuse en matière de défense nationale et de diplomatie régionale. Cela ne consiste en rien en une leçon administrée au gouvernement Matata Ponyo qui peine à présenter le sien. En tout cas, je n’ai jamais envisagé la politique comme une adversité sur fond de machiavélisme. Je ne la conçois pas non plus comme une compétition cynique en vue de la prise à tout prix du pouvoir.
Aspirant un jour à présider aux destinées de la République Démocratique du Congo, mes propositions ne peuvent être crédibles que si elles s’appuient sur un budget réaliste. Je ne suis pour rien dans les difficultés qu’éprouvent, s'agissant de ’adoption du budget 2014, le gouvernement en place à Kinshasa. Je ne fais que jouer mon rôle d’opposant consciencieux. Mes prévisions budgétaires, je les ai établies en fonction du budget gouvernemental 2013 et à la suite de différentes observations faites pendant l’exercice qui est en train de s’achever. Mon budget pour 2014, qui est de plus de 7,75 milliards d’euros, pourra être rectifié trois mois après l’exercice 2014. Ainsi atteindra-t-il dans les trois premiers mois de l'exercice gouvernemental, selon les différentes simulations, au moins 10 milliards d’euros grâce à la maîtrise du circuit informel qui génère annuellement plus de 11,13 milliards d’euros.

La déconcentration, un véritable cheval de bataille

On ne peut que se poser des questions sur la politique de décentralisation voulue par le président de la République Démocratique du Congo depuis 2006. Voilà pourquoi, dans mon ouvrage, l’accent est mis sur la déconcentration. Celle-ci consiste à accorder une certaine autonomie à des institutions ne détenant pas de personnalité morale, tandis que la décentralisation abandonne quelques compétences à des institutions dotées de personnalité morale. J’estime que la fonction publique étatique doit être déconcentrée pour assurer efficacement la présence de l’Etat sur la totalité du territoire national et rendre aux populations les services auxquels elles ont droit. Je suis convaincu qu’une déconcentration intelligente et pratique permettra à l’armée nationale congolaise de mieux se déployer dans les différentes zones de défense militaire et de protéger de manière performante, en temps et en heure, la patrie en cas d’agression intérieure ou extérieure. Je suis très soucieux de la meilleure articulation dans la chaîne de commandement des Forces armées de la République Démocratique du Congo.

La diplomatie régionale

Cette diplomatie régionale sur laquelle je me penche concerne notamment les pays des Grands Lacs. Ai-je l’impression que le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda constituent une menace permanente contre la République Démocratique du Congo ? Quand on a été mordu par le serpent, dit un proverbe bantou, on craint même le mille-pattes. Même en étant un homme de dialogue, il me semble qu’un pays immensément riche et ayant neuf voisins est condamné à exceller dans la diplomatie et à se doter d’une armée dissuasive. Cela lui permettra d’être non seulement craint, mais aussi de garantir la paix à ses populations. Je tiens beaucoup à l’intégrité du territoire national et à notre souveraineté au regard de la communauté internationale.

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

Titre : Ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs
Editeur : L’Harmattan
Collection : Etudes Africaines
ISBN : 978-2-343-02079-2

mardi 12 novembre 2013

RD Congo : Faudra-t-il négocier la paix avec le M23 en pleine débandade, ou avec ses parrains rwandais et ougandais ?

Après plusieurs mois des pourparlers, lesquels ont été entamés le 9 décembre 2012, le gouvernement congolais et les rebelles du M23 n’ont pu signer le 11 novembre 2013 un accord à Kampala. La question de l’intégration des rebelles dans l’armée a longtemps bloqué ces discussions. Le gouvernement congolais ayant tenu à juste titre à signer une simple déclaration de reddition, et non un accord, les négociations ont été reportées sine die. De plus, la rébellion réclamait une amnistie collective tandis que Kinshasa s’est opposé à l’intégration des rebelles accusés de crimes de guerre, ainsi que de crimes contre l’Humanité, et a établi une liste des rebelles exclus de toute intégration.
Les précédents accords et déclarations
Dans le passé, des accords entre les belligérants congolais ont été signés en vue de la stabilisation de la région du Kivu. Il en a été de même pour des déclarations conjointes entre Kinshasa et Kigali[1].
L’accord de Goma, signé par 22 groupes armés ainsi que par le gouvernement congolais, était précédé d’un accord du mois de novembre 2007 entre les gouvernements de la République Démocratique du Congo et du Rwanda, connu sous l’appellation de « Communiqué de Nairobi », en vue du règlement de l’épineux problème du Front démocratique de libération du Rwanda (FDLR). D’après l’article III de l’accord de Goma, tous les signataires se sont engagés à respecter à la lettre le droit international humanitaire et les droits de l’Homme, c’est-à-dire à mettre un terme à tout acte de violence et abus à l’encontre des populations civiles[2]. Ces deux accords, auxquels il faudra ajouter les recommandations de la Conférence sur la paix, la sécurité et le développement organisée par le gouvernement congolais au début de l’année 2008, ont servi de base au programme de paix gouvernemental pour l’Est du Congo-Kinshasa, connu sous le nom de « Programme Amani ». Celui-ci n’a malheureusement pas abouti à des améliorations tangibles pour les populations de la région du Kivu et de la province orientale, la communauté internationale et le gouvernement congolais n’ayant pu garantir, à défaut d’une réelle volonté politique, le financement nécessaire afin de matérialiser ce programme de paix.
Le réaménagement de la CEPGL[3]
On doit surtout avoir à l’esprit, au-delà de la signature d’un accord entre Kinshasa et le M23, de l’avenir de la pacification de la région des Grands Lacs, plus précisément de l’entente entre les peuples rwandais, burundais et congolais. Dans la même optique, la problématique de la redynamisation de la Communauté économique des pays des Grands Lacs (CEPGL) a également été abordée dans le cadre de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et a fait l’objet d’un rapport en octobre 2005. Dans le même ordre d’idées, l’AWEPA[4] a plaidé dans ses travaux – en particulier dans la « Déclaration de Kigali » d’avril 2005 et dans la « Déclaration de Kinshasa » de novembre 2005 – en faveur de la redynamisation de la Communauté économique des pays des Grands Lacs.
Le gouvernement de cohésion nationale ?
La signature d’un accord entre les rebelles du 23 et le gouvernement de Kinshasa ne suffit pas pour mettre définitivement un terme au conflit dans la partie orientale de la République démocratique du Congo. La mise en place d’un gouvernement de cohésion nationale ne permettra pas, non plus, à atteindre à court et moyen terme cet objectif. En effet, à la suite de la neutralisation de la principale rébellion, deux options s’offre à Joseph Kabila. Soit il se contentera d’un remaniement gouvernemental en élargissant sa majorité au détriment de l’opposition, soit il nommera un Premier ministre issu de l’opposition. Dans le premier cas de figure, il s’agira d’un simple partage de pouvoir sans conséquence bénéfique pour le peuple congolais. Dans le second cas, le Premier ne disposant guère de majorité parlementaire, son gouvernement sera complètement à la botte du président de la République. De toute évidence, une simple tactique politicienne confortera davantage l’opposition, encore faudra-t-il qu’elle soit à la hauteur des attentes des populations, aux échéances électorales de 2016.
La résolution de la crise[5]
Que faudra-t-il alors faire pour juguler la crise dans l’Est de la République Démocratique du Congo ? Le gouvernement congolais doit-il signer un accord de paix avec des éléments du M23 en pleine débandade, ou alors avec leurs parrains rwandais et ougandais ?
Concrètement, comme l’a d’ailleurs souligné dans le passé la société civile congolaise, il va falloir pousser publiquement tous les groupes armés à se conformer aux obligations de l’accord de Goma et à indiquer que les abus contre les civils seraient passibles de sanctions. Ensuite, il faudra nommer un conseiller spécial indépendant, de haut niveau, sur les droits humains pour l’Est du Congo-Kinshasa afin de mettre la question des droits fondamentaux, y compris les violences sexuelles et l’enrôlement d’enfants soldats, au cœur des discussions de paix. Enfin, il faudra soutenir des efforts de médiation en finançant des programmes de maintien de la paix et renforcer la protection des populations civiles. Cela obligera des programmes de désarmement, de démobilisation et de réintégration afin d’aider les soldats à trouver des alternatives durables à la violence, ainsi que des programmes relatifs aux causes du conflit en s’axant sur les initiatives de paix, sur la réconciliation et sur la résolution des conflits fonciers. Cela nécessitera également l’implication de la communauté internationale en vue du respect, par les pays des Grands Lacs, des frontières étatiques et de la non-ingérence dans les affaires intérieures de chaque pays.
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
[1] En tant que faiseur des rébellions, le Rwanda a simultanément soutenu le Congrès national de défense du peuple (CNDP) dirigé par des criminels comme Laurent Nkunda et Bosco Ntaganda et le M23.
[2] In Ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs, Gaspard-Hubert Lonsi Koko, L’Harmattan, Paris, novembre 2013.
[3] Lire La République Démocratique du Congo, un combat pour la survie, Gaspard-Hubert Lonsi Koko, L’Harmattan, Paris, 2010.
[4] The Association of European Parliamentarians for Africa, structure regroupant des parlementaires européens partenaires de l’Afrique.

vendredi 8 novembre 2013

Ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs : très prochainement en librairie en France

Ma vision pour le Congo-Kinshasa, c’est celle d’un pays capable de conjuguer le dynamisme économique avec la justice sociale ; c’est celle d’un pays qui fait le choix de la paix, de la croissance et de l’État de droit. C’est en surmontant les défis de la compétitivité et de la solidarité que les Congolais bâtiront le Congo-Kinshasa du troisième millénaire. C’est en privilégiant la conception républicaine qu’ils consolideront la cohésion nationale. Ainsi feront-ils triompher la démocratie.
Pour Gaspard-Hubert Lonsi Koko, il est inimaginable qu’un projet puisse être viable dans la région des Grands Lacs tant que le Congo-Kinshasa n’a pas retrouvé sa pleine souveraineté, tant que la confiance n’est pas rétablie entre les peuples congolais, burundais et rwandais. En tout cas, les pays limitrophes ont plus besoin de la stabilité et du développement économique de leur grand voisin plutôt que de ses ressources naturelles. De plus, un Congo-Kinshasa pacifié servira in fine de vivier à la région des Grands Lacs et à toute l’Afrique centrale.

 L'auteur :

Gaspard-Hubert Lonsi Koko est un homme qui entend avant tout concilier l’humanisme et la démocratie, une thèse contradictoire avec le « statu quo ante ». Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont Congo-Kinshasa : le degré zéro de la politique et La République Démocratique du Congo, un combat pour la survie.

Editeur : L'Harmattan
Prix : 15,50 euros

mercredi 6 novembre 2013

RD Congo : Une victoire militaire à confirmer diplomatiquement

Par la voix de Lambert Mende, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, le pouvoir en place à Kinshasa a annoncé que « les derniers résidus du M23 [venaient] d’abandonner leurs retranchements de Chanzu et Runyonyi sous la pression des [FARDC] ». Une « victoire totale de la République Démocratique du Congo », aux dires de Lambert Mende, confirmée par le lieutenant-colonel Olivier Hamuli, porte-parole de l’armée nationale congolaise pour la province du Nord-Kivu. Des éléments de la brigade d’intervention de la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (Monusco) se sont joints aux forces gouvernementales pour neutraliser les positions rebelles, après la mort de six civils tués par des chutes d’obus sur la vielle de Bunagana. Le chef militaire des rebelles, Sultani Makenga, aurait fui vers le Rwanda où de nombreux rebelles ont également trouvé refuge, ainsi qu’en Ouganda.
Soutenues logistiquement par les casques bleus de la Monusco, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont repris depuis le 25 octobre 2013, au terme d’une offensive foudroyante, la totalité du territoire qu’occupaient les éléments du M23 pendant dix-huit mois. En quatre jours, les villes de Kibumba, de Kiwanja, de Rutshuru et de Rumangabo, les bastions de la rébellion, ont été récupérées par l’armée gouvernementale. La victoire des FARDC sur les poulains du Rwanda et de l’Ouganda, comme a claironné Lambert Mende ? Pas si évident. 

La cessation des combats et la dissolution du M23

Le président des rebelles du M23, Bertrand Bisimwa, a ordonné le 3 novembre dernier à tous ses combattants de cesser dans l’immédiat les hostilités avec l’armée congolaise, laquelle avait pris sérieusement le dessus sur les champs de bataille. En référence aux négociations en cours à Kampala, il a prétendu agir de la sorte « pour permettre la poursuite du processus politique». Après la débandade d’au moins 300 rebelles qui se sont retranchés sur les collines de Mbuzi, de Chanzu et de Runyonyi – à environ 80 km au nord de Goma, la capitale du Nord-Kivu –, Bertrand Bisimwa a dans la foulée publié une déclaration de « fin de rébellion » en annonçant l’intention du M23 de « poursuivre, par des moyens purement politiques, la recherche des solutions aux causes profondes qui ont présidé à sa création ». Ainsi a-t-il appelé le chef d’état-major et les commandants des grandes unités du M23 de « préparer les hommes des troupes au processus de désarmement, de démobilisation et de réinsertion sociale dont les modalités [seraient] à convenir avec le gouvernement [congolais] ».

Le respect de la souveraineté territoriale congolaise

Très curieusement, un appel aux rebelles congolais du M23 a été lancé le 5 novembre à Pretoria par les pays africains voisins de la République Démocratique du Congo pour qu’ils renoncent à la rébellion afin de permettre la signature rapide d’un accord de paix. Pourquoi une telle précipitation, sachant que lesdits Etats se sont toujours montrés moins pressés quand le M23 avait, sur le terrain, l’avantage sur l’armée loyaliste ? Veut-on à tout prix façonner l’argile pendant qu’elle est encore humide, dans l’optique d’amnistier les rebelles et de les réintroduire dans les institutions étatiques pour mieux finaliser la politique d’infiltration ? Espère-t-on en réalité obtenir diplomatiquement ce qui vient d’être perdu par les armes ?
On ne peut agir cyniquement, comme si rien de dramatique ne s’est passé dans le Nord-Kivu. Il est inhumain de passer par pertes et profits les 10 millions de morts congolais. On ne peut pas continuer à cautionner l’impunité en faveur des groupes rebelles. Agir de la sorte consiste à fermer les yeux sur les crimes de guerre et crimes contre l’Humanité commis en République Démocratique du Congo. Le problème n’est pas tant d’accepter « publiquement » l’annonce du démantèlement de la rébellion pour permettre la signature d’un « accord final », mais de faire respecter la souveraineté territoriale congolaise par le Rwanda et l’Ouganda. Quelques préalables doivent être absolument respectés.

Les conditions en vue d’une paix durable

En tout cas, un « accord formel » ne vaudra rien tant qu’aucune garantie ne sera apportée par le Rwanda et l’Ouganda quant au respect de différents accords de non-agression et à la non-assistance aux forces négatives. Trois facteurs sont décisifs en vue de l’entente cordiale dans la région des Grands Lacs.
Primo, seule la condamnation officielle des parrains du M23 garantira la souveraineté de la République Démocratique du Congo. Secundo, tant qu’aucun mécanisme de suivi des accords déjà ratifiés n’est habilité à sanctionner les signataires fautifs, d’autres rébellions risquent de voir le jour non pas forcément dans la région du Nord-Kivu, où les forces onusiennes sont présentes, mais dans d’autres provinces comme le Katanga. Tertio, il est impossible d’envisager le réaménagement de la Communauté économique des pays des Grands Lacs (CEPGL) tant que les peuples rwandais, burundais et congolais ne se réconcilieront pas. Cela ne sera pas envisageable tant que la République Démocratique du Congo n’aura ni fait son deuil, ni réformé totalement son système défensif.
Face aux rebelles du M23, le gouvernement congolais doit désormais se comporter en vainqueur. Sa magnanimité, s’il en faut, ne doit en rien hypothéquer l’avenir d’un peuple qui, depuis 1997, n’a cessé de vivre un calvaire. Kinshasa doit donc imposer sa volonté aux vaincus, et mettre le Rwanda et l’Ouganda dans l’obligation de ne plus s’ingérer dans ses affaires intérieures. Telles sont les conditions sine que non en vue d’une paix durable dans la région des Grands Lacs africains. De toute évidence, au risque de retourner à la case départ, la victoire militaire des FARDC doit être confirmée par le gouvernement congolais sur le plan diplomatique.
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
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mardi 5 novembre 2013

Cinq questions à Gaspard-Hubert Lonsi Koko

1.Comment réagissez-vous au succès de la contre-offensive des FARDC dans les territoires occupés du Nord-Kivu, en vue d’y rétablir une paix durable ?
Au-delà de toute considération politique, tout Congolais doit applaudir les différentes victoires des FARDC sur les criminels du M23. Au nom du Bureau de coordination de la DCFD, je félicite nos vaillants soldats qui n’ont cessé de croire, dans les moments difficiles et dans l’humiliation, en leur mission consistant à défendre le territoire national. Mes collaborateurs et moi-même, nous leur rendons solennellement un vibrant hommage. De toute évidence, en bon patriote, je ne peux que me réjouir de la débandade des poulains du Rwanda et de l’Ouganda. Je souhaite vivement que les FARDC viennent très vite à bout des autres forces négatives, parmi lesquelles figurent les éléments du FDLR. J’ose également espérer que le gouvernement central assurera, dans un bref délai, la présence étatique sur les territoires repris aux agresseurs et exclura l’éventualité de l’impunité des criminels ayant cyniquement violé les lois de la République.


2. L’option militaire ne serait-elle pas finalement la meilleure solution pour régler rapidement le problème du M23 ?
La force armée a toujours été l’un des outils permettant à la diplomatie de mettre, en cas de renversement de rapport de force, une menace à exécution. Une victoire militaire sur les champs de bataille ne peut que renforcer le gouvernement congolais dans l’optique de la finalisation des pourparlers de Kampala. De plus, dans toute négociation, le vaincu subit en principe la loi du vainqueur. La RD Congo est maintenant en masure de pratiquer, au regard des forces négatives responsables de la déstabilisation de la partie orientale, la politique de la carotte et du bâton. Dans le cas en l’espèce, je considère l’armée nationale comme non seulement le bras armé de la diplomatie congolaise, mais surtout la protectrice du sanctuaire national.


3. D’aucuns soutiennent que l’offensive militaire risque de mettre en péril les pourparlers de Kampala. Est-ce également votre avis ?
N’oublions pas que le médiateur des pourparlers de Kampala, en l’occurrence le président Yoweri Kaguta Museveni, n’est pas du tout impartial. Devons-nous toujours rester statiques au risque d’exposer nos femmes et nos enfants aux violences sexuelles ? Devons-nous toujours courber sans cesse l’échine au point d’encourager des millions de pertes en vies humaines ? Devons-nous systématiquement rester impuissants face aux pillages organisés de nos ressources naturelles ? Devons-nous accepter tacitement la balkanisation de notre pays ? Nous avons l’obligation patriotique de nous lever, de prendre les armes, de défendre vaillamment nos populations et de bouter nos ennemis dehors. S’il faut que l’offensive militaire mette en péril des négociations, dont l’arbitre est juge et partie, je ne peux que me réjouir et saluer les forces de l’esprit d’avoir impitoyablement permis un baptême du feu du tonnerre sur des pantins aux services d’un Bismarck de pacotille et d’un Napoléon sorti droit d’un horrible dessin animé. La patrie d’abord !


4. Ne redoutez-vous pas que l’armée rwandaise intervienne directement, sur le terrain, auprès du M23 ?
Dès lors que nos valeureux soldats ont fait résonner les bruits de bottes sur les différents champs de bataille, il y a de fortes chances que les loups sortent du bois. Après tout, ne faut-il pas montrer à la face du monde que le M23 est l’œuvre des pays frontaliers ? De toute façon, à travers les éléments du M23, les FARDC combattent en réalité les armées rwandaise et ougandaise. L’implication directe de ces deux pays ne fera que confirmer le secret de polichinelle que nous avons toujours dénoncé. La RD Congo a intérêt à pousser cette crise jusqu’au bout du paroxysme, libre à ce que la guerre se poursuive jusqu’à Kigali et à Kampala. Celui qui veut la paix doit forcément gagner la guerre, surtout quand celle-ci lui est imposée.


5. Une table ronde regroupant  les représentants de la Tanzanie, l’Ouganda, la RDC, le Rwanda, le Burundi, l’UA et le Conseil de sécurité des Nations unies, serait également une solution pour résoudre les problèmes de paix, de sécurité et de coopération dans la région des Grands Lacs. Qu’en pensez-vous ?
Je ne peux que me prononcer en faveur des négociations avec le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda. De plus, une victoire militaire n’est longtemps bénéfique que si elle permet d’enrayer définitivement les causes ayant été à l’origine d’une guerre. J’exhorte donc le gouvernement congolais à participer, en tant que vainqueur, aux différentes négociations afin d’imposer le respect des accords de non-agression et les sanctions contre les agresseurs, d’obtenir la responsabilité à la fois morale et civile des commanditaires. Bref, je demande « avec force et vigueur » au gouvernement congolais d’exiger des réparations en vue de la reconstruction de la région du Kivu. La réconciliation régionale et le réaménagement de la CEPGL ne se feront qu’en fonction de ces exigences. J’ai dit !


Propos recueillis par Robert Kongo, correspondant en France


(*) Porte-parole de la Diaspora congolaise favorable au dialogue (DCFD)


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