lundi 29 octobre 2012

François Hollande en Afrique: une première à hauts risques

C’est un des dossiers que François Hollande a trouvé sur son bureau de président : le Sommet de la francophonie prévu à Kinshasa du 12 au 14 octobre. Le choix du lieu, fait par l’Organisation internationale de la francophonie, pouvait difficilement être pire : la République démocratique du Congo (RDC) où Joseph Kabila s’est maintenu au pouvoir après une élection présidentielle entachée de fraudes, où les violations des droits de l’homme sont légion, et où l’est du pays vit dans la terreur de la guerre civile. François Hollande, qui avait promis durant la campagne de rompre avec la Françafrique, a finalement décidé de s’y rendre. C’est un déplacement à hauts risques, après le quinquennat de Nicolas Sarkozy marqué par le discours de Dakar.
Dakar, c’est justement le choix fait par l’Élysée pour accueillir la première étape du séjour de deux jours de François Hollande. Avant de se rendre samedi à Kinshasa, il sera reçu vendredi par le nouveau président Macky Sall avant de prononcer un discours très attendu devant l’Assemblée nationale sénégalaise et de se rendre sur l’île de Gorée, haut lieu de la traite négrière. « Si nous avons choisi Dakar, c’est parce que le Sénégal, sur le plan des principes démocratiques, est assez exemplaire… Nous n’y serions pas allés si les élections avaient été contestables », explique-t-on à l’Élysée. Et pour cause : en mars dernier, Macky Sall a mis fin aux douze années de présidence Wade au terme d’un scrutin jugé transparent et pacifique [Lire le billet].

Lénaïg Bredoux

© Mediapart

lundi 22 octobre 2012

Vivre dans les zones rebelles du Nord-Kivu

Une vingtaine de mouvements rebelles terrorisent le Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo. 
Parmi eux, le M23, un mouvement sorti de l’armée congolaise en avril dernier, dont le but affiché est de renverser Joseph Kabila, président contesté.

Reportage auprès de populations sans défense, que l’ONU ne parvient pas à protéger.
Avec cet article
C’est à la hauteur de Nkwenda (Nord-Kivu), un village occupé depuis le début du mois d’octobre par le mouvement rebelle M23 (lire Les mouvements rebelles au Nord-Kivu, en quelques points),  que les combats font rage aujourd’hui. Le M23 affronte au mortier et à la kalachnikov un autre mouvement rebelle. De nombreux villageois ont déjà fui les combats. Mais pas tous. Ils ne veulent pas abandonner leurs champs et leurs cultures : leur seul moyen de se nourrir une fois par jour [Lire la suite].
 
© La Croix

Les habitants dénoncent les viols et pillages des rebelles du M23

RUGARI (RDCongo) - "Des femmes et des filles sont violées par le M23. Ils pillent nos chèvres ou nos biens dans nos maisons", se plaint un habitant de Rugari, une ville de la province instable du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo,
où opère une rébellion depuis mai.

 Les rebelles Mouvement du 23 mars (M23) contrôlent une partie du Rutshuru, territoire situé dans le Nord-Kivu. Les habitants de cette région agricole verdoyante, qui vivent de la culture de fruits et de légumes et de l'élevage de chèvres et de vaches, dénoncent, discrètement, exactions, viols et pillages.

Le M23 est composé essentiellement d'anciens membres du Congrès national pour la défense du peuple, une ex-rébellion intégrée dans l'armée nationale de RDC en 2009. L'ONU accuse le Rwanda et l'Ouganda, pays voisins de la région du Rutshuru, de soutenir le M23, ce que démentent Kigali et Kampala.

Samedi, le président du M23, Jean-Marie Runiga, a annoncé que son bras armé changeait de nom et était rebaptisé "Armée révolutionnaire du Congo".

Les combats entre l'armée et le M23 ont fait plus de 300.000 déplacés et réfugiés. Les affrontements sont rares depuis juillet mais les populations reviennent au compte-goutte, et de nombreuses maisons et commerces restent fermés. Mais, signe qu'une certaine normalité s'installe, les écoles rouvrent.

Avant la rentrée, début septembre, le M23 avait encouragé les parents à scolariser leurs enfants et, après une reprise timide, on observe désormais un peu partout des jeunes en uniforme bleu et blanc qui vont ou viennent de l'école, cartable ou dos, et jouant parfois en cours de route.

Mais l'habitant de Rugari, qui comme beaucoup, ne donne pas son nom, n'est pas rassuré. "J'accompagne ma fille au camp de Kanyarucinya, où restent ma femme et mes autres enfants: même des petites filles sont violées", affirme-t-il en charriant deux gros sacs de charbon sur un vélo, avec l'aide d'un proche et de sa fille.

"Chez moi, il n'y a pas beaucoup de viols. Mais à Rugari, il y a des viols de femmes à grande échelle", renchérit un habitant d'une localité proche. Il ne précise pas directement qui, d'après lui, en sont les auteurs, mais il soupçonne le M23.

Dans la capitale régionale du Nord-Kivu, Goma, Justin Paluku, gynécologue-obstétricien à l'hôpital Heal Africa, a estimé récemment que 5.000 femmes avaient été violées depuis le début de l'année, et que cette hausse "dramatique" était due au regain d'instabilité qui a suivi la création du M23.

Outre les viols, le M23 est accusé de recrutement d'enfants soldats et d'exécutions sommaires par l'ONG Human Rights Watch.

Reporters sans Frontières et Journaliste en Danger s'inquiètent par ailleurs du "climat d'insécurité" dans lequel les journalistes locaux font leur travail.

Le président du M2 Jean-Marie Runiga réfute les accusations: "Jusque-là, il n'y a pas d'exactions" et si jamais elles arrivaient les responsables seraient "jugés et condamnés", dit-il. Il a aussi promis de sanctionner ses hommes qui menaceraient des journalistes.

Face aux feu des critiques, le M23 tente de donner des gages de confiance. A Rutshuru-centre, des panneaux neufs siglés "M23" annoncent: "Luttons contre la corruption", en français, anglais, swahili et kinyarwanda. Des taxes et impôts assimilés à des "tracasseries" ont été supprimés mais un système de péage a été instauré.

"C'est 5 dollars pour un minibus, 20 pour les camions, et cela peut aller jusque 50 pour les très gros camions", explique Benjamin Mbonimpa, l'administrateur du territoire désigné en juillet par le M23.

Dans les rues de Rutshuru, l'ambiance paraît calme. "On ne voit absolument rien de mal concernant le M23, mais les gens ont peur à cause de tout ce qui s'est passé... Ils n'ont pas confiance", dit à voix basse un commerçant de la ville, qui affirme n'avoir jamais entendu parler de viols.

Calme aussi à Bunagana, un important poste-frontière avec l'Ouganda, qui a été le théâtre d'âpres combats. La vie tourne au ralenti, comme à Rutshuru et d'autres zones conquises par le M23. "C'est la crise! Il n'y a plus rien comme avant !", se plaint une restauratrice.

Soutien au M23: les experts de l’ONU pointent de nouveau le Rwanda et l’Ouganda

Le Conseil de sécurité a exprimé dans une déclaration, vendredi 19 octobre, son «soutien total» au groupe d’experts qui accuse le Rwanda et l’Ouganda d’armer les rebelles du M23 dans l’est de la RDC. Les experts de l’ONU ont renouvelé leurs accusations dans la version finale de leur rapport. Un rapport encore confidentiel, mais que le correspondant de RFI à l’ONU a pu consulter. 
 Les experts de l’ONU persistent et signent. Dans un document de 44 pages remis aux membres du Conseil de sécurité le 12 octobre, le groupe d’expert (GoE) chargé de surveiller l’application des sanctions de l’ONU en République démocratique du Congo réaffirme et détaille les accusations portées à l’encontre du Rwanda et de l’Ouganda dans leur rapport préliminaire du mois de juin. 

« Le gouvernement du Rwanda continue de violer l’embargo sur les armes en apportant un soutien militaire direct aux rebelles du M23, en facilitant leur recrutement, en encourageant et facilitant les désertions au sein des FARDC [armée congolaise, NDR], ainsi qu’en fournissant des armes, des munitions, des renseignements et des conseils politiques » [Lire le billet].

Par Karim Lebhour

© RFI

samedi 20 octobre 2012

Un incident au Palais de la nation entre Kabila et Hollande

La gestuelle a tout expliqué sur ce que François Hollande et Joseph Kabila pense l’un de l’autre. Au delà, il y a eu un grave un incident lors du tête à tête entre les deux chefs d’Etat, selon des sources dignes de foi. Le Français s’est permis de demander des comptes à son hôte sur l’affaire Floribert Chebeya et celui-ci lui a rétorqué sèchement que cette question ne faisait pas l’objet de leurs discussions.
  « Joseph Kabila a expliqué à Hollande que déontologiquement, il ne pouvait pas interférer dans une affaire qui suit son cours normal au niveau de la justice », ont rapporté des membres de l’entourage présidentiel.

Comme pour rappel au «Président normal» l’indépendance de la justice sur laquelle les Occidentaux eux-mêmes ne transigent pas du tout. Mais ici, y a-t-il indépendance de la magistrature lorsque le jugement avant dire droit sur le statut du Général John Numbi est renvoyé au 23 octobre, question d’éviter le pression d’avant-Francophonie. A partir du Palais de la nation, le décor était planté pour la suite des événements dans la salle de congrès du Palais du peuple.

Assis l’un à côté de l’autre, Hollande et Kabila se sont à peine regardés dans les yeux. Quand le second descend de la tribune après avoir prononcé son discours, son voisin ne se donne pas la peine de le congratuler, selon les us et coutumes en la matière. Le président congolais le lui rendra bien aux termes d’une allocution où Hollande a dit a demi mot que les dernières élections n’ont pas permis aux Congolais d’exercer pleinement leurs droits de se choisir leurs dirigeants [Lire le billet].

RDC : l'envoi d'une force neutre ne règlera pas les problèmes dans l'est du pays, selon ICG

La reprise des tensions depuis six mois dans l'est de la République du Congo est due au non-respect d'accords signés par le gouvernement et par les rebelles et l'envoi d'une force neutre n'y règlera pas les problèmes, affirme le groupe de réflexion International Crisis Group (ICG).

La rebellion du Mouvement du 23 mars (M23) est constituée d'anciens rebelles du Congrés national pour la défense du peuple (CNDP) qui avaient été intégrés dans l'armée régulière selon un accord du 23 mars 2009 mais qui se sont mutinés au printemps en accusant Kinshasa de ne pas respecter les termes de l'accord.

Selon un récent rapport de l'ICG, cette crise est le résultat direct d'un déficit de gouvernance où les deux parties, le gouvernement et le CNDP, ont "rivalisé de mauvaise foi".

Sur le plan administratif, le M23 n'a pas obtenu les postes qui lui avaient été promis mais sur le plan de l'intégration militaire il a par contre "gardé la main", écrit ICG. Aucun ministre venu des rangs des rebelles n'est dans le gouvernement mais les soldats ont intégré l'armée aux grades qu'ils s'étaient attribués et refusent de quitter leur région d'origine, l'est, ajoute le rapport.

Selon l'accord de 2009, la lutte contre les groupes armés dans la région avait été confiée à Bosco Ntaganda, l'ex chef du CNDP, qui est aussi "un ancien seigneur de la guerre recherché par la Cour pénale internationale", relève ICG.

Pour de nombreux responsables politiques congolais, la crise a été provoquée par la volonté de l'arrêter. Peu avant son interpellation décidée par Kinshasa, il s'est enfui avec quelques centaines d'hommes.

Ces forces ont constitué le M23 et sont aujourdhui évaluées à 1.250 hommes dont 250 enfants par le dernier rapport de l'ONU sur la région.

"L'absence de dialogue politique et de réforme de gouvernance dans l'armée et l'administration congolaise sont au coeur du problème", conclut l'ICG.

Le groupe de réflexion suggère "d'éviter les fausses solutions comme l'envoi d'une force supplémentaire de 4.000 hommes pour faire ce que n'ont pas fait les 18.000 casques bleus et 30.000 soldats congolais".

Il fait référence à la force neutre de 4.000 hommes dont l'envoi dans l'est de la RDC a été proposé par les pays de la région mais qui peine à se matérialiser.

L'ICG conclut qu'aprés la poursuite des auteurs de crimes de guerre, il faudrait "appliquer les réformes de gouvernance définies depuis longtemps, ouvrir l'espace politique aux acteurs légitimes et sanctionner les ingérences étrangères".

"Cela implique une volonté politique de la part de ceux qui règlent les factures des régimes congolais et rwandais", dit l'ICG.

Kinshasa et l'ONU ont accusé le Rwanda de soutenir militairement le M23, ce que Kigali dément.

© 2012 AFP.

mercredi 17 octobre 2012

SOMMET DE LA FRANCOPHONIE A KINSHASA

Le groupe « Congolais de France » salue le discours de François Hollande

Reçue le 17 septembre dernier à la cellule diplomatique de l’Elysée pour exprimer leurs aspirations, quant à la participation de François Hollande au 14e sommet de la Francophonie à Kinshasa, la délégation du groupe de réflexion « Congolais de France », constituée de Gaspard-Hubert Lonsi Koko, Dario Maleme  et votre serviteur, se réjouit que leur vœu ait été exaucé et salue avec gratitude le discours prononcé samedi par le président français à l’occasion de l’ouverture de ce forum.

Après quelques incertitudes, le 14e sommet de la Francophonie s’est tenu à Kinshasa et à la date prévue. Un soulagement pour les autorités congolaises, certes, mais aussi pour une majorité des Congolais de l’intérieur et de la diaspora qui ont milité jusqu’au plus haut sommet de l’Etat français, non seulement pour que ce sommet ait lieu, mais aussi pour que le président français, François Hollande, accepte de s’y rendre. C’est le cas notamment de la délégation du groupe de réflexion « Congolais de France » reçue le 17 septembre dernier à la cellule diplomatique de l’Elysée.

Au cours de leur entretien avec les conseillers Afrique de la cellule diplomatique de l’Elysée, Gaspard-Hubert Lonsi Koko (porte-parole du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo), Dario Maleme (porte-parole des Congolais d’Aubervilliers, adjoint au Maire d’Aubervilliers chargé des finances) et votre serviteur avaient exprimé avec « force et vigueur » les attentes des Congolais  concernant le discours que devrait tenir François Hollande devant les autorités congolaises et présenté quelques suggestions.
Les questions sur la démocratie et le respect de l’opposition, la liberté de la presse, les droits de l’Homme, la bonne gouvernance, la justice, la protection des minorités et des militants associatifs, le droit de se syndiquer, la lutte contre la corruption et les discriminations, exigences universelles en ce qu’elles participent à la paix et à la concorde, c’est-à-dire au « vivre ensemble » ont été au menu de l’échange engagé entre que les membres de la délégation du groupe de réflexion « Congolais de France » et les conseillers Afrique de la cellule diplomatique de l’Elysée.

UNE TRIBUNE « POUR PARLER CLAIR »

Force est de constater qu’au cours de son discours prononcé à  l’occasion de l’ouverture, samedi,  du forum sur la Francophonie, le président français  n’a pas botté en touche pour évoquer certains points saillants soulevés lors de la rencontre entre les membres de la délégation du groupe de réflexion  « Congolais de France » et les conseillers Afrique de la cellule diplomatique de l’Elysée sur la situation en RDC.
Ouverture officielle du XIVe sommet de la Francophonie à Kinshasa
La tenue du 14e sommet de la Francophonie dans la capitale congolaise offrait donc  à François Hollande une bonne tribune pour faire connaitre sa position sur ces sujets. « Pour parler clair ».
La Francophonie a déclaré le président français «  doit porter la démocratie, les droits de l’homme, le pluralisme, le respect de la liberté d’expression, l’affirmation que tout être humain doit pouvoir choisir ses dirigeants ».
Pour ce qui concerne la démocratie, les difficultés qui ont émaillé le processus électoral du 28 novembre 2011 en RDC doivent servir de tableau de bord pour rectifier le tir et définir le cadre dans lequel devront se dérouler les prochaines échéances.
Des élections locales, prévues l’an prochain, serviront de test. Et la réforme attendue de la Commission électorale indépendante (Ceni) tout comme la création d’une commission des droits de l’Homme, adresseraient des « signaux positifs » aux Congolais et à la communauté internationale.
« S’il y’a eu des progrès, encore trop timides, ces derniers jours, il y’a un processus en RDC et je souhaite qu’il soit conduit jusqu’à son terme », a déclaré François Hollande à la presse à l’issue de son entretien avec le président congolais.

METTRE LA LANGUE « AU SERVICE DU MONDE ET DE LA LIBERTE »

Le groupe de réflexion « Congolais de France » se réjouit que la question des droits de l’homme ait constitué le fil rouge d’une journée du chef de l’Etat français en RDC, où il a invité les pays membres de la Francophonie à mettre leur langue « au service du monde et de la liberté ».
François Hollande a inauguré la médiathèque Floribert Chebeya
« C’est la bataille des droits de l’homme, elle demeure. Ici nous sommes, je l’ai dit, dans une démocratie où le processus n’a pas été encore complet, c’est le moins que l’on puisse dire. Il y’a encore des réalités inacceptables », a souligné François Hollande, après avoir inauguré une plaque en l’honneur du militant des droits de l’homme congolais, Floribert Chebeya, assassiné en juin 2010.
Selon l’Elysée, François Hollande a particulièrement insisté auprès de Joseph Kabila sur la nécessité que le procès des assassins de Floribert Chebeya se tienne et que ses agresseurs soient condamnés. D’après la même source, le cas des journalistes emprisonnés a été également abordé lors de l’entretien entre les deux chefs d’Etat.  
Outre les représentants de sept ONG de défense des droits de l’homme en RDC, cinq personnalités de l’opposition parlementaire congolaise, « qui ont demandé un renforcement de la démocratie et des libertés en RDC », ont aussi rencontré François Hollande.
Comme l’a ardemment souhaité les membres de la délégation du groupe de réflexion « Congolais de France », Etienne Tshisekedi, chef de l’opposition congolaise,  a été reçu pendant une vingtaine de minutes à la résidence de France par François Hollande.
Selon l’Elysée, « les deux hommes ont évoqué les questions intérieures, y compris les droits de l’opposition et des médias et aussi la situation dans l’Est et l’intégrité territoriale du pays ».

INTANGIBILITLE DES FRONTIERES

La situation infligée depuis une décennie aux populations de la région du Kivu est inacceptable. Par le biais des conseillers Afrique de la cellule diplomatique de l’Elysée, le groupe de réflexion  « Congolais de France »  avait demandé à la France « d’exiger la cessation immédiate des combats et des ingérences extérieures dans cette partie du territoire congolais. Qu’elle invite les pays voisins  de la République Démocratique du Congo- un pays ouvert, mais pas offert ou à prendre-à s’inscrire dans un projet politique qui vise la paix, la sécurité, l’intégration solidaire et le développement socio-économique. Que la France insiste sur le fait que « la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République Démocratique du Congo ne sont pas négociables. » La France devra donc « rappeler avec force et vigueur les principes de la charte de l’Union africaine, relatifs à l’intangibilité des frontières héritées des indépendances. »
Ce qui fut fait. Le groupe de réflexion  « Congolais de France » se félicite donc des propos tenus par le président français à Kinshasa sur cette question, en condamnant les « agressions extérieures » dans l’Est de la RDC où l’armée congolaise est opposée à des groupes qui sèment la terreur. Il lui sait gré d’avoir réaffirmé dans son discours que « les frontières  de la République  Démocratique du Congo sont intangibles », contrairement à Nicolas Sarkozy qui souhaitait un « partage des richesses congolaises » avec le Rwanda.
C’est aussi une bonne chose pour la RDC que  François Hollande, président de la France, l’un des pays membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies,  se dise favorable à ce que le mandat de la Monusco ( la Mission d’observation des Nations Unies en République Démocratique du Congo), « puisse être précisé, élargi si nécessaire ».
Fort de ce qui précède et parce qu’il se reconnaît dans le discours prononcé par  François Hollande lors du 14e sommet de la Francophonie à Kinshasa, le groupe de réflexion « Congolais de France » en salue hautement la teneur et le remercie pour sa position objective sur la situation en RDC.
                                                        
Robert Kongo, correspondant en France

mardi 16 octobre 2012

RDC : Un Sommet pour rien ?

Le 14ème Sommet de la Francophonie s'est clôturé dimanche 14 octobre à Kinshasa. Sans surprise, Paris et Kinshasa ont joué leur partition : François Hollande défendant les "valeurs de la Francophonie" et les droits de l'homme et Joseph Kabila, droit dans ses bottes, et "pas du tout complexé par le niveau de démocratie" de son pays. A l'heure des bilans, que doit-on retenir du ce Sommet ?

La tension était au rendez-vous samedi à Kinshasa. Poignée de main pas vraiment franche, sourires crispés, François Hollande et Joseph Kabila ont joué à fleuret moucheté par discours interposés. François Hollande avait pris soin de "déminer" le terrain quelques jours avant son arrivée en déclarant que "la situation en RDC était tout à fait inacceptable sur le plan des droits, de la démocratie et de la reconnaissance de l'opposition". A Kinshasa, les propos ont été plus "mesurés", diplomatie oblige. Mais François Hollande a gardé le cap : "tout dire" au président Kabila. En retour, le président français a eu droit à un discours très ironique de Joseph Kabila : "nous pratiquons la démocratie dans ce pays par conviction. Conviction, et non pas par contrainte". Voilà pour les paroles [lire la suite].

Christophe Rigaud

© Afrikarabia

lundi 15 octobre 2012

François Hollande en Afrique : chapeau, l'artiste !

Comment serrer la main d’un président de la République contesté par une majorité d’électeurs, en l’occurrence Joseph Kabila, sans pour autant légitimer le pouvoir qu’il a confisqué à l’issue du scrutin de novembre 2011 ? L’Élysée devait trouver une parade. Ainsi l’étape sénégalaise du voyage africain de François Hollande était-elle indispensable.
François Hollande à Kinshasa (crédit: © Présidence de la République - Christelle ALIX)
Le séjour africain du président de la République française s’est basé sur l’équilibrisme, atout maître d’un certain François Mitterrand, contrebalançant les acquis démocratiques et les abus aristocratiques, bonne et mauvaise gouvernances, poignées de main chaleureuse à Dakar et froide à Kinshasa. François Hollande a-t-il su négocier la rupture avec ses prédécesseurs, s’agissant de la Françafrique, d’autant plus qu’il a déjà été critiqué pour avoir reçu à l’Élysée les partisans du statu quo et prévu d’être reçu par un Joseph Kabila dont la réélection est en proie à l’illégitimité ? [Lire le billet]

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

© Jolpress.com

dimanche 14 octobre 2012

Une démocratie mondiale, seule solution à la crise financière

Le Fonds monétaire international s’est inquiété, dans un rapport publié récemment, des risques politiques « importants » qui pèseraient sur le nouveau programme de rachat d’obligations publiques de la Banque centrale européenne (BCE), en raison des conditions exigées des pays bénéficiaires. Les dernières prévisions du FMI mettent donc en évidence la fragilité des États européens. Explications de Gaspard-Hubert Lonsi Koko [Lire le billet].

© Jolpress.com

samedi 13 octobre 2012

RDC : L'échec de la stabilisation des Kivus dénoncé par ICG

Dans son dernier rapport, International Crisis Group (ICG) revient sur les raisons de l'impossible retour de la paix dans les Kivus, en proie à une nouvelle flambée de violence depuis avril 2012. ICG dénonce la responsabilité des  autorités congolaises, rwandaises, des rebelles, mais aussi "l'impuissance" et "la politique à géométrie variable" de la Monusco. Pour "résoudre le conflit" et sortir de la simple "gestion de crise", le think tank demande aux bailleurs "d'exercer des pressions sur Kigali et Kinshasa".
Dans maintenant plus de 5 mois, la rébellion du M23, affronte les forces gouvernementales dans le Nord-Kivu, à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC). Les rebelles tiennent la ville frontière de Bunagana, administrent plusieurs localités dont celle de Rutshuru, et menacent de prendre Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu. Véritable "copier-coller" de la rébellion du CNDP de 2008, l'apparition du M23 signe un nouveau constat d'échec des multiples programmes de "stabilisation" pour ramener la paix dans la région [Lire la suite].

Pour télécharger le rapport : http://www.crisisgroup.org/~/media/Files/africa/central-africa/dr-congo/b091-lest-du-congo-pourquoi-la-stabilisation-a-echoue.pdf

Christophe Rigaud

© Afrikarabia

mercredi 10 octobre 2012

La fièvre du XIVe Sommet de la Francophonie


RD CONGO : le pays tout entier est dans la fièvre du 14e Sommet de la Francophonie. Le compte à rebours a commencé. Plus que deux jours avant la tenue à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo du plus grand évènement du monde francophone.

Kinshasa est-elle prête à accueillir ses hôtes de marque ?
Kinshasa n’a ménagé aucun effort pour impressionner autant le monde que les pays de l’espace francophone.

Ce Sommet marquera-t-il le grand retour du Congo dans le giron international ?

Pour en parler :
Jean-Marie KASSAMBA, conseiller du Chef de l’Etat, président chargé de la Commission chargée des Médias et de la Communication du 14e Sommet de la Francophonie ;
Cyrille MILANDOU MEBOYA, journaliste à Top Congo de Kinshasa ;
Gaspard-Hubert Lonsi Koko, essayiste et acteur politique.

Pour écouter l'émission : 

Hollande tance Kabila avant son voyage à Kinshasa

Le président français a hésité à se rendre au Sommet de la francophonie dans un pays, la République Démocratique du Congo, qui bafoue la démocratie.


« La situation en République démocratique du Congo est tout à fait inacceptable sur le plan des droits, de la démocratie, et de la reconnaissance de l'opposition. » Cette déclaration de François Hollande, au détour d'une conférence de presse mardi, a retenu l'attention, alors que le président français doit précisément se rendre samedi à Kinshasa pour le Sommet de la francophonie. « Cela n'a rien de surprenant. C'est juste une première approche des messages qu'il délivrera sur place », explique-t-on à l'Élysée, où l'on rejette toute idée d'improvisation.

Les autorités françaises trahissent un certain embarras à quelques jours du déplacement. Car se rendre à ce sommet n'était pas une évidence. À peine élu, François Hollande a été confronté à la question de sa participation à ce rendez-vous prévu de longue date. Nicolas Sarkozy hésitait lui aussi. Dans l'entourage du nouvel élu, le sujet divise tant les diplomates que le Parti socialiste. « Il y a eu un vrai débat », reconnaît Yamina Benguigui, ministre déléguée à la Francophonie. Les ONG, elles non plus, ne parlent pas d'une seule voix [lire la suite].

© Le Figaro

Hollande juge "tout à fait inacceptable" la situation politique au Congo

A quelques jours de la venue de François Hollande en République démocratique du Congo (RDC) pour le sommet de la Francophonie, le ton monte entre Paris et Kinshasa, mardi 9 octobre.


Le président de la République française a fait une sortie remarquée dans la matinée sur la situation politique en RDC. "La situation dans ce pays est tout à fait inacceptable sur le plan des droits, de la démocratie, et de la reconnaissance de l'opposition", a-t-il souligné lors d'une conférence de presse commune avec le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.

François Hollande veut rencontrer l'opposition ce week-end

La réponse congolaise ne s'est pas faite attendre : un porte-parole du gouvernement a jugé à la mi-journée que la déclaration de François Hollande ne correspondait à "aucune réalité""Je voudrais d'abord insister sur le fait que c'est au peuple congolais d'accepter ou ne pas accepter une situation au Congo", a-t-il ajouté.
Cet échange d'amabilités intervient alors que la RDC organise, du 12 au 14 octobre, le sommet de la Francophonie. Il devrait se dérouler dans un climat tendu, l'opposition congolaise appelant à la contestation. Après avoir hésité cet été, François Hollande a finalement décidé de se rendre à Kinshasa, où il a promis de rencontrer "l'opposition politique, les militants associatifs, la société civile" et de "tout dire partout".

lundi 8 octobre 2012

Pour une paix durable en RDC et dans la région des grands lacs

M. Joseph Kabila est président de la République depuis 2001. Pour Gaspard-Hubert Lonsi Koko, force est de constater qu’il n’est parvenu, onze années plus tard, à sécuriser le territoire national ni à pacifier la partie orientale de la République Démocratique du Congo. Pis encore, la présence étatique n’est pas assurée dans certaines contrées. Cela risque de porter préjudice à l’unité nationale, au point de rendre de plus en plus crédible l’hypothèse du démembrement de la région du Kivu. Dans ce contexte défavorable à la cohésion nationale, le plan de sortie de crise préconisé par M. Vital Kamerhe, le président de l’Union pour la nation congolaise (UNC), a certes le mérite de mettre les pieds dans le plat. Malheureusement, il pêche sur plusieurs plans, comme nous l'explique Gaspard-Hubert Lonsi Koko.
 
Gaspard-Hubert Lonsi Koko, porte-parole du Rassemblement pour le Développement et la paix au Congo (RDPC) - Photo RDPC.

Il est des moments où une crise doit aller jusqu’au bout de son paroxysme. Ainsi est-il inutile de vouloir systématiquement contourner un obstacle. Il faudra au contraire avoir le courage de s’appuyer dessus. 

Un négociateur impartial 

D’aucuns connaissent le rôle néfaste joué par l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi en vue de la déstabilisation de l’Est de la République Démocratique du Congo. Accepter le président ougandais, Yoweri Kaguta Museveni, comme négociateur entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23 ne pourrait que relever de la naïveté, de l’impuissance et de la complicité. En effet, l’Ouganda, qui mise, comme ses alliés locaux, sur la désintégration de son grand voisin, sera a fortiori juge et partie. Sa partialité ne pourra que renvoyer dos-à-dos les belligérants, et cautionner l’impunité en faveur des criminels réclamés par la Cour pénale internationale.

La République Démocratique du Congo étant un pays souverain, le Rassemblement pour le développement et la paix au Congo (RDPC) milite pour que l’oubli n’efface à jamais les crimes de guerre et crimes contre l’Humanité commis par les bourreaux des grands lacs. En conséquence, aucun pays impliqué d’une manière ou d’une autre dans les actions relatives aux violences sexuelles, aux violations des droits fondamentaux de la personne humaine, à l’enrôlement de force des enfants dans les groupes armés et au génocide congolais[1] ne doivent faire partie de la médiation. Ainsi le RDPC demande-t-il au président Joseph Kabila de solliciter ses pairs francophones en vue d’une diplomatie susceptible de convaincre le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda de cesser toute implication, directe ou indirecte, dans la région du Kivu. La Francophonie en particulier, et la communauté internationale en général, devront mener à leur encontre la politique de la carotte et du bâton.

Une assistance militaire aux FARDC[2]

Le malheur des populations de l’Est de la République Démocratique du Congo résulte de l’opération Turquoise[3]. La France ayant de ce fait une responsabilité morale au regard des crimes et des violations des droits fondamentaux de la personne humaine à l’encontre des autochtones congolais, le RDPC incite le président Joseph Kabila à demander à son homologue François Hollande pour que la France pèse de tout son poids au Conseil de sécurité des Nations Unies. L’objectant consiste à ce que la Monusco reste la force neutre et puisse assister les FARDC dans leur tâche ayant trait à la pacification de la région du Kivu.

Le rôle négatif des multinationales 

D’aucuns savent que le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi ne sont que des bras séculiers de multinationales qui sont intéressées à moindre coût par les richesses dont regorge la République Démocratique du Congo. La non-ingérence de ses entreprises étrangères privera leurs faire-valoir de la région des grands lacs de moyens qu’ils mettent à la disposition des rebelles qui sévissent dans la région du Kivu.
Le RDPC souhait que le législateur congolais adapte quelques lois nationales aux divers plans anti-corruption, comme la loi américaine contre les pratiques de corruption à l’étranger (Foreign Corrupt Practices Act)[4] et la loi anglaise[5] concernant les poursuites à l’encontre des multinationales dont les maisons-mères n’ont aucun dispositif de prévention adéquat.

L’illégitime du pouvoir politique

On ne peut continuer d’ignorer l’illégitimité du pouvoir politique en place à Kinshasa, qui ne cesse d’hypothéquer la cohésion nationale. En effet, les conséquences de la crise due aux élections bâclées de 2011[6] ne peuvent qu’encourager le recours aux armes pour sanctionner ceux qui se sont maintenus aux commandes des institutions étatiques indépendamment de la volonté populaire. Sans pour autant sombrer dans les erreurs du passé, allusion entre autres au système « 1 + 4 »[7] ayant été mis en place avant l’élection présidentielle de 2006, le RDPC est favorable aux solutions idoines. Ainsi les Congolais de l’étranger doivent-ils être impliqués, au même titre que les acteurs locaux, dans toute initiative relative à la cohésion nationale.
Documentation
- NicolasSarkozy et Paul Kagame : les noces franco-rwandaises.


[1] La mort de six millions de Congolais est reconnue par les Nations Unies (voir rapport du Projet Mapping 2010 concernant les violations des droits de l'homme 1993-2003).
[2] Forces armées de la République Démocratique du Congo.
[3] Cette opération fut mandatée par les Nations Unies, par le vote de la résolution 929, et menée et par l’armée française – sous le commandement du général Jean-Claude Lafourcade du 21 juin au 24 août 1994 – pour le maintien de la paix au Rwanda. La résolution onusienne avait prévu un déploiement français avec des objectifs humanitaires en coopération avec la Mission des Nations Unies au Rwanda (MINUAR). Un pont aérien fut donc réalisé entre Paris et Goma, ayant projeté hommes et matériels à l’Est de la République du Zaïre (l’actuel République Démocratique du Congo).
[4] Elle a été utilisée de manière agressive par des juges américains contre des multinationales, lors de pratiques de dessous de table avérées dans le monde.
[5] Une nouvelle loi anti-pots-de-vin au Royaume-Uni, peut-être la plus dure en l’espèce dans le monde, peut avoir des effets sur la lutte contre la corruption à un niveau global. Votée à la fin de l’année 2010, elle est en principe entrée en vigueur en avril 2011.
[6] Lors de la présentation officielle de son rapport final sur le déroulement des élections du 28 novembre dernier, la Voix des sans voix (VSV) a proposé l’organisation de nouvelles élections. Selon cet ONG, la République Démocratique du Congo connaît une crise de légitimité de pouvoir à cause des irrégularités constatées lors de ces élections. Elle a donc proposé l’instauration d’un dialogue entre Joseph Kabila et l’opposant Étienne Tshisekedi, le président d’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), pour la gestion consensuelle du pays en vue de l’organisation des nouvelles élections. (In La VSV demande l’organisation de nouvelles élections en RDC).
[7] Le pouvoir devait être partagé entre un président : Joseph Kabila et quatre vice-présidents. Le gouvernement d’union nationale, formé le 30 juin 2003, était chargé de mettre en œuvre le processus électoral dont le référendum constitutionnel, organisé les 18 et 19 décembre 2005, constituait la première étape, suivie par les élections présidentielle et législatives en juillet et octobre 2006. Le gouvernement avait aussi pour mission de rétablir l’autorité de l’État dans toutes les provinces, autorité bafouée par les belligérants qui s’étaient répartis leur contrôle administratif et militaire, au gré de leurs alliances et de leurs intérêts économiques.

vendredi 5 octobre 2012

Vers une balkanisation de la RDC?

1ère partie: Retour de Cuba
- Pierre Delannoy, reporter pour Géo et Paris Match.

2ème partie: Vers une balkanisation de la RDC?
- Christophe RIGAUD, journaliste, (blog Arikarabia).
- Gaspard-Hubert LONSI KOKO, homme politique congolais, candidat aux législatives en 2011, auteur de Congo-Kinsahasa : le degré zéro de la politique (L’Harmattan, avril 2012).

Invité(s) :
Christophe Rigaud, journaliste.
Gaspard-Hubert Lonsi Koko, homme politique congolais.
Maria Malagardis


mercredi 3 octobre 2012

La RD Congo sur France culture

Le vendredi 5 octobre 2012 à 11 h 00 (heure de Paris), Gaspard-Hubert Lonsi Koko sera l'invité de CulturesMonde sur France Culture (93,5 MHz). L'émission sera consacrée à l'actualité en République Démocratique du Congo.

Qu’elles soient sociales, sociétales, environnementales, ou économiques ; les problématiques contemporaines se forment et s’appréhendent différemment selon les pays, les régions et les cultures du monde. CulturesMonde se veut une émission d’abord et avant tout culturelle au sens où elle tente de saisir les différences entre ces cultures qui s’entrechoquent, se frictionnent, dans le grand maelstrom de la mondialisation…

lundi 1 octobre 2012

La « règle d'or », pomme de discorde en France

Près de 64% des Français se prononceraient en faveur du « oui » au traité budgétaire européen s’il était soumis à référendum, contre 36 % qui voteraient « non », selon un sondage BVA publié récemment en France par Le Parisien/Aujourd’hui. La « règle d’or », l’un des points centraux du traité, est approuvée par 72 % des personnes interrogées, 25 % s’étant prononcé contre et 3 % étant sans opinion. BVA a néanmoins souligné que, si le « oui » semble devoir l’emporter largement, un scénario analogue à celui du référendum de 2005[1] n’est pas à exclure. De plus, le choix des 45 % des partisans du « oui » pourrait changer. Cette proportion s’élève à 40 % chez les partisans du « non ».
La situation budgétaire des pays signataires du Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance en zone euro (TSCG) doit être « en équilibre ou en excédent », conformément à l’article 3 du traité de discipline budgétaire. C’est la fameuse « règle d’or ». Nicolas Sarkozy, qui avait négocié et signé ce traité le 2 mars 2011, était partisan de l’inscrire dans la Constitution. Lors de la campagne présidentielle, François Hollande, qui n’avait pas estimé nécessaire la révision constitutionnelle pour assurer le respect de la « règle d’or » par la France, s’était engagé à le « renégocier » pour y ajouter un volet consacré à la croissance et à l’emploi. Les Sages du Conseil constitutionnel ont abondé dans ce sens en ayant estimé, dans leur décision rendue le 9 août, que le traité de discipline budgétaire n’était pas contraire à la Constitution. En cas de non-respect de la transposition du TSCG dans le droit national, la Cour de justice européenne, saisie par l’un des États de l’Union, peut infliger des sanctions financières allant jusqu’à 0,1 % du PIB[2] [lire la suite]

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

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