mardi 28 mai 2013

COMMUNIQUE DE PRESSE n° 20130528/0004 relatif à la situation en cours en RD Congo et dans la région des Grands lacs


La délégation du groupe Diaspora Congolaise Favorable au Dialogue (DCFD) – composée de MM. Gaspard-Hubert Lonsi Koko, Emmanuel Mutombo et Herman Nzeza Malungidi – a été reçue, le mardi 28 mai 2013 à l’Assemblée nationale française par le député Philippe Baumel, Président du groupe d’amitiés France-République Démocratique du Congo. L’entretien, qui a duré plus d’une heure et demie, avait trait au conflit géopolitique dans la région des Grands lacs et en Afrique australe, aux problématiques propres à la République Démocratique du Congo ainsi qu’à la nouvelle vision africaine de la France.

La veille, M. Lonsi Koko avait rencontré le député Pouria Amirshahi, au siège du Parti Socialiste à Paris, et a eu une séance de travail très constructive avec la responsable Afrique de ce parti politique, Mme Capucine Edou, sur la République Démocratique du Congo et la région des Grands lacs.

Pour la DCFD,

Le porte-parole, Gaspard-Hubert Lonsi Koko

Fait à Paris, le 28 mai 2013

lundi 27 mai 2013

La RD Congo, ou la pax Anglo-Saxonica ?

Les chefs d’Etat africains réunis à Addis-Abeba ont échangé à huis clos, le dimanche 26 mai dernier, sur la dramatique situation en cours dans l’Est de la République Démocratique du Congo. En effet, foyer d’instabilité depuis des décennies, qui plus est ravagé par de nombreuses milices rivales, la région du Kivu, tant convoitée pour ses immenses ressources minières, était au cœur d’une réunion des pays riverains, en marge du XXIe sommet de l’Union africaine qui s’est tenu dans la capitale éthiopienne.
 
Dialogue entre les différents acteurs locaux

En ayant signé l’accord-cadre du 28 février 2013, les dirigeants de la région des Grands Lacs se sont interdits toute ingérence dans l’est de la République Démocratique du Congo. «Nous aurons besoin [de passer, ndlr] le test de la mise en œuvre» de l’accord, a déclaré le secrétaire général des Nations Unies, qui a récemment effectué une tournée en République Démocratique du Congo, au Rwanda et en Ouganda. A en croire Ban Ki-moon, une paix durable n’est possible que « si tous les pays signataires travaillent ensemble pour sortir de l’impasse politique et créer une nouvelle dynamique en faveur de la sécurité et du développement économique ». Quant au président tanzanien, Jakaya Kikwete, il a saisi cette occasion pour livrer sa vision de la feuille de route à tenir en vue d’une résolution durable de la crise dans le Kivu. Après avoir insisté sur l’aspect politique, il a conclu que la brigade onusienne d’intervention n’aurait aucun impact si le dialogue ne s’ouvrait pas entre les différents protagonistes[1] – y compris entre le Rwanda et les FDLR[2], ainsi qu’entre l’Ouganda et l’ADF-NALU[3].

Le dé pipé d’avance ?

 « Un coup de dé jamais n’abolira le hasard », écrivait Stéphane Mallarmé. Ce n’est un secret pour personne. Tout accord excluant les sanctions est d’office voué à l’échec. Effectivement, tant que le mécanisme de suivi régional[4] mis en place par les signataires de l’accord-cadre d’Addis-Abeba pour la paix en République Démocratique du Congo ne pourra sanctionner tout manquement aux engagements contractés, la raison du plus fort sera toujours la meilleure dans la région du Kivu. Par ailleurs, sans vouloir sombrer dans le complexe de Fachoda[5], l’absence à la fois des troupes francophones et des pays d’Afrique centrale dans la composition de la brigade d’intervention laisse-t-elle supposer la volonté d’imposer la « pax Anglo-Saxonica » dans la région des Grands lacs africains ? Veut-on faire croire que le dé est équilibré, alors qu’il est pipé d’avance ? Les Francophones seront-ils, en fin de compte, les dindons de la farce ? La proposition de François Hollande relative à un sommet pour la paix et la sécurité en Afrique vise-t-elle à éviter le mat du berger ?

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

Source : Jolpress 


[1] C’est-à-dire entre le gouvernement congolais et le M23.
[2] Forces démocratiques de libération du Rwanda.
[3] Les Forces démocratiques alliées-Armée nationale de libération de l’Ouganda.
[4] Qui plus est étroitement lié à l’Union africaine, à la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs et à la Communauté pour le développement de l’Afrique australe, ainsi qu’à d’autres partenaires internationaux, y compris l’Union européenne, la Belgique, les Etats-Unis d’Amérique, la France et le Royaume-Uni.
[5][5] Ce complexe remonte à la fin du XIXe siècle, quand la France tenta de devancer l’Angleterre dans la conquête du haut Nil (nom du Soudan à cette époque) et échoua à Fachoda, ayant ainsi scellé le partage des terres africaines entre Britanniques et Français.

samedi 25 mai 2013

L'Afrique du troisième millénaire

A l’occasion du cinquantième anniversaire de l’unité africaine, les dirigeants africains ont célèbre ce samedi 25 mai à Addis-Abeba les efforts vers l’unité du continent et formulé l’espoir que l’envol économique de l’Afrique permette enfin de réaliser les rêves nés de la décolonisation et de l’indépendance. « Les pères fondateurs [de l’unité africaine, ndrl] s’étaient donné rendez-vous pour constituer l’Organisation de l’unité africaine (OUA), à l’aube des indépendances il y a cinquante ans, et il est opportun que nous nous retrouvions aujourd’hui au moment où l’Afrique se redresse », a déclaré lors de la cérémonie d’ouverture l’hôte du sommet, le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, en présence de nombreuses personnalités du monde entier : la présidente du Brésil Dilma Rousseff, le secrétaire d’Etat américain John Kerry et le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon.

Les partenariats extérieurs

Dans ce monde où chaque entité politico-économique défend avant tout, et à juste titre, ses propres intérêts, l’Afrique doit commencer par compter sur elle-même. Les partenariats extérieurs ne doivent être que secondaires. On constate aisément sur le plan local, en aucun cas, un village ne s’intéresse véritablement au développement de son voisin. S’il lui arrive d’agir de la sorte, ce n’est pas tant par philanthropie mais parce qu’il est en train de subir les conséquences des problèmes extérieurs. Comment un pays appartenant à un autre continent peut-il alors s’impliquer sans arrière-pensée, dans pareil contexte, dans le développement d’un continent autre que le sien. Pour qu’un tel partenariat ne souffre d’aucune suspicion, un véritable lien doit exister entre les protagonistes. D’où la chance des pays comme la France et l’Angleterre qui ont des enfants venus d’horizons divers, entre autres du continent africain. On peut dire a contrario, du moins par complémentarité, que le moment est venu pour l’Afrique de tirer enfin profit des fruits de ses cerveaux ayant migré, à un moment donné, de gré ou de force, ou alors, pour ceux qui sont nés et ont grandi ailleurs, malgré eux [lire la suite].

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

Source : Œil d'Afrique

jeudi 23 mai 2013

Le périple de Ban Ki-moon dans la région des Grands lacs africains

« Le temps est venu pour la paix et le développement pour le peuple de la République Démocratique du Congo et ceux de la région », a déclaré à Kinshasa le mercredi dernier Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations Unies, à l'issue de son entretien avec le président Joseph Kabila. Cette rencontre s’est déroulée dans un climat tendu par la reprise d’affrontements[1] entre les FARDC[2] et la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23) dans le Nord-Kivu. Outre la ville de Goma, Ban Ki-moon se rendra à Kigali, la capitale rwandaise.

Une mise sous-tutelle déguisée ?

D’après un nouveau rapport des Nations Unies, publié le 8 mai 2013, des graves violations des droits de l’Homme ont été perpétrées en novembre et décembre 2012. Selon les critères de la CPI[3], ces exactions[4] « peuvent constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’Humanité ». La situation en cours au Kivu est tellement complexe que la contribution des Nations Unies et la bonne foi des pays des Grands lacs sont indispensables à la stabilité régionale. Mais la pacification de la République Démocratique du Congo n’est avant tout fonction que d’une réelle volonté politique et du patriotisme des Congolais eux-mêmes. Ainsi l’Etat congolais, en tant que pays souverain, devra-t-il conforter dans l’urgence la cohésion nationale et conditionner l’assistance militaire des forces onusiennes à un soutien sans faille aux FARDC. Cela évitera l’éventualité d’une mise sous-tutelle qui se profile à l’horizon, dans l’optique de mieux exploiter, dans la légalité cette fois-ci, les richesses de la région du Kivu.

Un stratagème malhonnête ?

Accompagnant le secrétaire général des Nations Unies, le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, a confirmé une aide d’un milliard de dollars supplémentaire pour la région des Grands Lacs, dont la République Démocratique du Congo. Cette aide au développement sera destinée à des projets concernant l’énergie, l’agriculture, le commerce transfrontalier, la santé et l’emploi. Fallait-il commencer par détruire pour pouvoir imposer un quelconque développement, dans des conditions avantageuses aux bailleurs de fonds, à des pays complètement fragilisés ? S’agit-il d’un énième stratagème malhonnête ? Une aide véritable, semble-t-il, est celle qui permet de relever le bénéficiaire et non de l’humilier davantage. Ainsi l’aide au développement que compte apporter la Banque mondiale aux pays des Grands lacs ne doit en aucun cas servir à les endetter encore plus dans le but de faire main basse sur leurs ressources naturelles.

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

Source : Jolpress




[1] Lesquels ont fait fuir plus de 30 000 personnes des camps situés près de la zone des combats, selon le Haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU.
[2] Forces armées de la République Démocratique du Congo.
[3] Cour pénale internationale.
[4] Le document de 17 pages est le fruit d'une longue enquête, lors de laquelle 350 témoins et victimes ont été entendus. Les faits se sont produits avant, pendant et après la chute de Goma aux mains du M23, tombée sous le regard impuissant des casques bleus de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (Monusco), et alors que les FARDC battaient en retraite.

vendredi 10 mai 2013

GASPARD-HUBERT LONSI KOKO : "MES AMIS DU GROUPE DCFD ET MOI-MÊME CONTINUONS A NOUS Y PREPARER SERIEUSEMENT"


En attendant la tenue du dialogue national

Initiée par le chef de l’Etat, la tenue du dialogue national républicain et inclusif peine à se concrétiser. Mais les Congolais, en l’occurrence de la diaspora, qui attendent beaucoup de ce forum, continuent de s’y préparer. C’est le cas notamment du groupe « Diaspora congolaise favorable au dialogue » (DCFD). Dans cette interview, son délégué et porte-parole, Gaspard-Hubert Lonsi Koko, évoque le sujet et commente l’actualité politique du moment en RDC : le déploiement de la brigade d’intervention spéciale dans l’Est, la nomination de Mary Robinson comme envoyée spéciale des Nations unies pour la région des Grands Lacs et l’Accord-cadre signé le 24 février dernier à Addis-Abeba par onze pays africains.   
Le dialogue national républicain et inclusif promis par le président Joseph Kabila se fait attendre. Cela vous surprend-t-il ?

Il n’y a rien de surprenant. En effet, à partir du moment où une partie de l’opposition et quelques Congolais de la diaspora ont réagi favorablement à l’initiative présidentielle relative au dialogue républicain et inclusif, cela est devenu, pour les tenants du pouvoir à Kinshasa, une véritable équation à plusieurs inconnus. Ainsi sont-ils en train de chercher un schéma qui ne risque pas de remettre complètement en cause leurs acquis. Ce qui est sûr, mes amis du groupe DCFD et moi-même continuons à nous y préparer sérieusement.

Qu’attendez-vous de cette rencontre, si elle aura bel et bien lieu un jour ?

Contrairement aux compatriotes ayant à l’esprit le partage du pouvoir, les membres de notre structure poursuivent une démarche avant tout patriotique. Ils attendent de cette rencontre un travail de fond, au-delà des divergences, afin de doter la RD Congo des institutions solides et viables pouvant garantir des élections transparentes et crédibles, le respect des principes démocratiques et des droits fondamentaux de la personne humaine, la sécurité et la paix, la cohésion nationale, ainsi que l’intangibilité de nos frontières nationales.

Qu’en est-il du cahier des charges déposé par votre groupe la « Diaspora congolaise favorable au dialogue » au bureau du président de l’Assemblée nationale,  Aubin Minaku ?

Nous avons introduit en bonne et due forme notre cahier des charges auprès des services du président de l’Assemblée nationale, en l’occurrence Aubin Minaku, et nous attendons la suite des événements. En tout cas, quelques-unes de nos propositions – notamment la tenue des assises à Kinshasa sous la direction des Congolais et l’observation de la communauté internationale, leur financement par le gouvernement congolais, la qualité et la compétence des participants… – semblent faire l’unanimité.

Que propose le groupe « DCFD » en prévision de ce dialogue ?

Au-delà des thématiques relatives à la réforme des institutions étatiques, à la sécurisation des biens et des personnes, ainsi qu’à la défense du territoire national (armée républicaine et aguerrie, police et gendarmerie performantes), les problématiques de la nationalité congolaise d’origine, des droits civils et politiques des Congolais de la diaspora, du contentieux foncier, du recensement de la population en vue de l’attribution d’une carte d’identité et de la constitution du fichier électoral, d’une commission « vérité et réconciliation » en vue de la prise de conscience occupent une place primordiale dans nos propositions. Nous insistons aussi sur la réconciliation, car il est antinomique de préconiser le dialogue national tout en maintenant en prison et en faisant arrêter quelques personnes du fait de leurs opinions.

Tous les Congolais, en l’occurrence de la diaspora, prétendent avoir leur place dans ce forum. Qu’en pensez-vous ?
Certes, tout citoyen congolais est de prime abord habilité à participer aux assises concernant le dialogue national. Néanmoins, il faudra des compétences sûres dans divers domaines pour trouver les voies et moyens pour la stabilité du territoire national, du développement économique et du bonheur du peuple congolais. Comme il n’est pas question d’une foire d’empoigne en vue d’une redistribution des cartes ou d’un partage des postes ministériels, les critères de sélection doivent donc se faire sur la base de la compétence, de l’expérience, de la notoriété morale et intellectuelle, d’une préparation politique certaine…

Pensez-vous qu’il soit possible de faire représenter à ces assises les Congolais de l’étranger, notamment ceux des pays de Schengen, par une structure unique ?
Le groupe DCFD
Personne n’ignore que l’unité des Congolais de l’étranger permettra un rapport de force à l’avantage des propositions ayant trait à leurs droits civils et politiques. Mais l’esprit partisan et l’animosité stérile entre quelques factions constituent un frein considérable à l’homogénéité. Ces raisons me poussent à miser sur la diversité de la diaspora dont la richesse et la dynamique, si elles sont judicieusement exploitées, peuvent aboutir aux résultats escomptés. Face à la réalité, nous devons nous montrer pragmatiques. Alors, faisons en sorte que, peu importe les différentes voies empruntées, nous nous retrouvions à la croisée des chemins pour mieux accorder nos violons.

Le fait de vivre hors des frontières nationales ne constitue-t-il pas un obstacle à la participation des Congolais de l’étranger à ce forum, comme le prétendent certains acteurs politiques ?
D’aucuns savent qu’un tel obstacle est dû à ceux qui tiennent absolument à écarter, par tous les moyens, la diaspora de la gestion de la chose publique. Ne dit-on pas que celui qui veut noyer son chien l’accuse de la rage ?  Pourtant, la constitution du 18 février 2006 garantit – notamment dans ses articles 5, 6, 12, 50 et 66 – l’égalité de tous les Congolais indépendamment du lieu de résidence. Ces acteurs politiques  feraient mieux d’initier un travail de fond en vue de l’abrogation des lois injustes qui portent préjudice aux droits civils et politiques des Congolais de l’étranger. Au lieu d’essayer de monter une faction de la population contre une autre, ils doivent plutôt s’atteler à l’harmonisation des clauses inconstitutionnelles en vue de la cohésion nationale.

Etes-vous favorable à un gouvernement d’union nationale pour affronter efficacement les principaux problèmes qui se posent actuellement en RDC ?
Notre participation au dialogue inclusif et républicain se rapporte à la mise en place des institutions démocratiques, à la sécurisation et à la pacification du territoire national. Si, à l’issue des assises nationales, les tenants du pouvoir éprouvent la nécessité d’un gouvernement d’union nationale – sous quelle forme et pour quelle finalité ? – ils le diront et nous réagirons en fonction du contexte politique et des pesanteurs institutionnelles.

Pensez-vous que le déploiement d’une brigade d’intervention spéciale dans l’Est de la RDC soit une solution à la situation sécuritaire qui y prévaut ?
L’envoi d’une brigade d’intervention dans la partie orientale est sans aucun doute, dans un pays où l’armée ne parvient guère à se déployer sur l’ensemble du territoire, une partie de la solution. Cette brigade sera-t-elle dissuasive ? L’avenir le dira. De toute évidence, la présence de la brigade onusienne ne doit nullement empêcher la RD Congo, pays souverain, de prendre quelques dispositions en matière de défense nationale.

Que vous inspire la nomination de Mary Robinson comme envoyée spéciale des Nations unies pour la région des Grands Lacs ? 
La nomination de Mary Robinson est conforme à l’accord-cadre d’Addis-Abeba sur la paix en RD Congo signé le 24 février 2013. Encore faut-il qu’elle puisse imposer la volonté des Nations Unies aux présidents Museveni et Kagamé, s’agissant des opérations offensives et ciblées contre les bandes armées, et faire respecter l’Accord-cadre à tous les contractants dans le cadre du mécanisme de suivi.

Alors,  que pensez-vous de cet Accord-cadre signé par onze pays africains ? 

L’accord-cadre pour la paix en République d’Addis-Abeba signé par les pays des Grands Lacs, de la SADC et de l’Afrique centrale – sous l’égide des Nations unies – est globalement satisfaisant dans la mesure où les contractants ont manifesté la volonté de s’atteler aux causes profondes du conflit et de mettre un terme aux cycles de violence récurrents. Néanmoins, quelques engagements de cet accord-cadre constituent une ingérence dans les affaires intérieures de la RD Congo tandis que d’autres méritent d’être clarifiés. Il me semble que seules les ressources frontalières doivent être partagées grâce à l’exploitation commune par des sociétés publiques d’économie mixte, et que l’on doit réaménager la CEPGL et non la relancer sans tenir compte des causes ayant contribué à la déstabilisation de la région. Par ailleurs, il ne revient pas à la communauté internationale de s’attribuer les compétences du Parlement national en imposant à un pays souverain la décentralisation et la promotion de la réforme structurelle des institutions étatiques.

La RDC ne souffre-t-elle pas d’une crise de légitimité ? 
Dès lors que le scrutin du 28 novembre 2011 avait été bâclé, on peut aisément confirmer la crise de légitimité politique qui fragilise les institutions étatiques, en RD Congo, et a de facto débouché sur la faillite de l’Etat. Celle-ci a encouragé le recours aux armes dans les régions abandonnées à elles-mêmes. Les Congolais doivent à tout prix se parler, dans un cadre inclusif et républicain, pour consolider la cohésion nationale et mieux faire face aux enjeux qui, si rien n’est entrepris comme cela se doit, risquent de balkaniser le pays.

Propos recueillis par Robert Kongo, correspondant   en France

Source : Le Potentiel

lundi 6 mai 2013

Les biens de première nécessité en RD Congo

Le vendredi 3 mai dernier, après plusieurs tentatives infructueuses, l’Assemblée nationale a finalement voté la loi libéralisant le secteur de l’électricité en République Démocratique du Congo. La Société nationale d’électricité (Snel) perd de facto le monopole de production et de commercialisation de l’énergie électrique. L’objectif de l’initiative gouvernementale consiste à améliorer, grâce à la concurrence, la qualité du service de desserte en électricité. Ainsi le ministre des Ressources hydrauliques et Electricité, Bruno Kapanji, espère-t-il que la concurrence obligera les intervenants dans le secteur concerné à fournir des services de qualité aux clients.

Sur les traces du gouvernement précédent

Le 20 mai 2011, le ministre de l’Energie de l’époque, Gilbert Tshiongo, avait présenté à la plénière de l’Assemblée nationale un projet de loi relatif au code d’électricité en République Démocratique du Congo. Parmi les innovations qui étaient proposées par ce projet figurait, entre autres, la libéralisation dudit secteur : c’est-à-dire la fin du monopole de la Société Nationale d’Electricité. Selon l’ancien ministre de l’Energie, l’ouverture du marché de l’électricité à d’autres opérateurs améliorerait à terme la desserte et attirerait des investisseurs, car il s’en suivrait l’émulation et la concurrence.

La loi du plus fort

Pour le ministre des Ressources hydrauliques et Electricité, Bruno Kapanji, la Snel, qui gère jusqu’à nouvel ordre la quasi-totalité des infrastructures, continuerait à offrir ses services même si le secteur était libéralisé. Néanmoins, il conviendrait de rappeler que le libéralisme n’a cessé de profiter de la faillite de l’Etat congolais pour faire davantage main basse sur les secteurs clés de l’économie : l’eau, l’électricité, l’alimentation, les transports en communs (cf. le récent décret gouvernemental sur l’importation des voitures d’occasion)… Impuissant, le gouvernement de Mata Ponyo subit le libéralisme à outrance qu’imposent les bailleurs de fonds et d’autres institutions comme la Fonds monétaire international et la Banque mondiale.

Le respect des règles étatiques

Il ne faudra surtout pas que la lutte contre le libéralisme, compte tenu de l’incapacité de l’Etat congolais à créer des emplois, se fasse au détriment de la libre-entreprise et de la libre-concurrence. Les réalités locales étant ce qu’elles sont, il faudra plutôt recourir à quelque garde-fou : notamment le respect des règles qui seront définies par un État soucieux de l’aisance, du confort matériel et moral, ainsi que du bien-être du peuple. En conséquence, le gouvernement de Matata Ponyo devra harmoniser, dans l’urgence, les prix des biens de première nécessité – l’eau, l’électricité, la santé et la nourriture – sur le marché. Ainsi agira-t-il sur l’ensemble du territoire national en faveur de leur vulgarisation, l’objectif étant d’uniformiser les prix pour faciliter leur accessibilité.

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

Source : Jolpress

dimanche 5 mai 2013

COMMUNIQUE DE PRESSE n° 20130505/0039 relatif aux droits des personnes handicapées en RD Congo

Les députés nationaux ont approuvé le 3 mai dernier la ratification par la République Démocratique du Congo de la convention relative aux droits des personnes vivant avec handicap, laquelle vise la promotion des droits et l’amélioration des conditions de vie des personnes handicapées.

Réaffirmant le caractère universel, indivisible, interdépendant et indissociable de tous les droits de l’Homme et de toutes les libertés fondamentales, ainsi que la nécessité de lutter efficacement contre toutes les discriminations, le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC) rappelle par le biais de son porte-parole, Gaspard-Hubert Lonsi Koko, le fait que le gouvernement congolais s’est enfin résolu à signer la Convention des Nations Unies, entrée en vigueur le 3 mai 2008, telle que recommandé dans la soixante-huitième proposition de ses 12O propositions pour la République Démocratique du Congo.

Partisan de la dignité, de l’égalité devant la loi, des droits humains et des libertés fondamentales des personnes avec des handicaps en tous genres, M. Lonsi Koko affirme que cette décision va dans le bon sens. Depuis Barcelone, la capitale de la Catalogne en Espagne, le porte-parole du RDPC déclare que le combat pour l’égalité étant la base de l’engagement humaniste, le gouvernement congolais devra mettre en place, dans le meilleur délai possible, un observatoire des politiques du handicap, l’objectif premier étant l’insertion des personnes handicapées, leur accès aux traitements médicaux appropriés ainsi qu’aux équipements matériels nécessaires à leur quotidienneté.

Pour le Bureau du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC),

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

Fait à Barcelone (Catalogne, Espagne), le 5 mai 2013