lundi 24 janvier 2011

La République Démocratique du Congo, un combat pour la survie (table des matières)

Auteur : Gaspard-Hubert LONSI KOKO
ISBN : 978-2-296-13725-7
Pages : 100
Prix : 11 euros
Éditeur : L’Harmattan - Collection Études Africaines
Parution : février 2011






Table des matières

Avant-propos
A - La République Démocratique du Congo
B - Le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo
C - Un gouvernement a minima

I - La paix et la sécurité
1.1 - L’armée nationale congolaise
1.2 - La police et la gendarmerie nationales
1.3 - La sécurité publique
1.4 - La participation citoyenne
1.5 - L’intégrité territoriale et l’unité nationale
1.6 - L’ordre public

II - La relance économique, la politique monétaire et budgétaire
2.1 - Étude du marché   
2.2 - Les organismes de crédits
2.3 - Le compte bancaire
2.4 - La libre-circulation des biens et des capitaux, ainsi que la libre concurrence
2.5 - Une politique agricole nationale
2.6 - L’artisanat, l’élevage, la pêche et la sylviculture
2.7 - La politique budgétaire et monétaire
2.7.1 - Les transactions monétaires
2.7.2 - La maîtrise de l’inflation
2.7.3 - Le budget de l’État
2.7.4 - Les finances publiques
2.7.5 - Un Fonds de Développement du Congo
2.7.6 - Les ressources naturelles et minérales

III - Les apports extérieurs
3.1 - Les investisseurs étrangers
3.2 - La participation des Congolais de la diaspora
3.3 - Garantir les investissements
3.4 - La mondialisation et le libre-échange

IV - L’éducation et la formation
4.1 - L’éducation pour tous et la formation tout au long de la vie
4.2 - L’enseignement supérieur et universitaire
4.3 - La recherche et le développement

V - L’emploi, la santé, la protection sociale et les droits fondamentaux
5.1 - L’emploi
5.2 - La santé
5.3 - Les services sociaux
5.4 - Le confort matériel et moral, ainsi que le bien-être
5.4.1 - L’eau et l’électricité
5.4.2 - Le logement et l’immobilier
5.4.3 - L’urbanisme, l’urbanisation et la ville
5.4.4 - Les loisirs et la culture
5.4.5 - La Laïcité républicaine
5.5 - Les droits fondamentaux
5.5.1 - Les droits sociaux
5.5.2 - Les droits syndicaux
5.5.3 - L’affirmation de la liberté
5.5.4 - La démocratie sociale
5.5.5 - Les droits de la personne humaine
5.5.6 - La diaspora, l’émigration et l’immigration
5.5.7 - La détention judiciaire et la garde à vue

VI - Les voies et les moyens de communication
6.1 - Les infrastructures routières, fluviales et ferroviaires
6.2 - Le transport aérien
6.3 - La poste et les télécommunications
6.3.1 - Le courrier et les nouvelles technologies
6.3.2 - La banque postale

VII - La réforme de l’État
7.1 - L’administration
7.2 - La fonction publique
7.3 - La bonne gouvernance
7.4 - La décentralisation
7.5 - Les compétences des collectivités territoriales
7.5.1 - Les secteurs
7.5.2 - Les territoires
7.5.3 - Les districts
7.5.4 - Les provinces
7.5.5 - La loi KML
7.5.6 - Les commissaires du gouvernement
7.5.7 - Le nouveau paysage administratif
7.5.8 - La Constitution

VIII - La justice
8.1 - La responsabilité du corps judiciaire
8.2 - La responsabilité des justiciables
8.3 - Les perspectives
8.3.1 - Une justice indépendante, impartiale et intègre
8.3.2 - Un aggiornamento du système judiciaire
8.3.3 - La justice au regard du droit international
8.3.4 - La Cour Pénale Internationale

IX - La diplomatie
9.1 - La région des Grands Lacs
9.2 - L’Union Africaines et les communautés africaines
9.3 - La communauté internationale
9.3.1 - La prévention des crises
9.3.2 - Les défis de sécurité et de gouvernance
9.3.3 - La gestion des ressources naturelles
9.3.4 - Les institutions internationales

X - La sécurité globale
10.1 - L’indépendance dans l’interdépendance
10.2 - La conférence intergouvernementale sur la sécurité, la paix et la coopération régionales
10.3 - Les éléments constitutifs du pacte de stabilité des systèmes régionaux de sécurité et de défense
10.4 - Le conseil permanent du pacte de stabilité des systèmes régionaux de sécurité et de défense

En guise de conclusion

Remerciements

Table des matières


samedi 22 janvier 2011

RD Congo : Ni argent, ni tee-shirt, ni bière...

Je n'ai ni argent, ni tee-shirt, ni bière à donner aux Congolaises et aux Congolais, mais seulement un projet de société cohérent pour qu'ils retrouvent la dignité et le bonheur...
Pour plus d'informations, prière de cliquer sur le lien ci-contre : http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=33224

mercredi 19 janvier 2011

Dans la peau des kabilistes

On disait que le président Joseph Kabila avait un boulevard devant lui, s'agissant de la prochaine élection présidentielle. Un boulevard tellement vide qu'il ne conduirait nulle part, sauf dans une impasse. Comment allons-nous nous y prendre, dès lors que la réalité sur le terrain n'est plus ce que les supposés spécialistes du paysage politique congolais avaient pronostiqué ? Un constat s'impose obligatoirement. L'opposition parlementaire est déjà domestiquée. Aucun risque majeur de ce côté-là. Quand même, tel le caméléon d'Amadou Hampaté Bâ, pensons à tout prix à assurer nos arrières. Le danger ne peut que venir du peuple. Agissons très vite pour mettre devant le fait accompli celui qui est censé être le souverain. Allions-nous donc, ne sait-on jamais, aux affidés de Laurent Nkunda et de Bosco Ntaganda. En effet, nous aurons besoin, le moment venu, de la branche armée du Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP). Néanmoins, deux précautions valent mieux qu'une. Commençons par changer les règles du jeu à moins de dix mois de l'échéance. Allons-y pour la révision de la Constitution, notamment l'article 71, en vue de la modification de la loi électorale, l'objectif étant d'imposer l'élection présidentielle à un tour. Ces précautions sont-elles suffisantes ?

Non, pas du tout. De plus, l'opposition non parlementaire va vouloir combler le déficit de leurs collègues qui siègent dans les institutions de la République : en l'occurrence les Chambres haute et basse, ainsi que les Parlements provinciaux. Soyons tout à fait machiavéliques, muselons-la avant qu'elle n'impose véritablement sa marque. Faisons adopter un projet de loi dans le seul but d'empêcher les candidats de plus de 70 ans de se présenter à l'élection présidentielle. Ainsi limiterons-nous l'éventualité d'une menace de la part d'un quelconque vieux routier de la politique.

Mais, il y a toutefois les candidats de la diaspora. Ces derniers risquent de nous créer beaucoup d'ennuis avec leur logique démocratique qu'ils comptent imposer sur le plan national : notamment la rigueur dans la gestion de la chose publique. Comment allons-nous les empêcher de se présenter à l'élection présidentielle ? Nous leur avons déjà refusé – injustement, certes ! – le droit de vote, mais ils ont compris qu'il faille descendre dans l'arène pour changer le cours des choses. Il ne faut surtout pas qu'ils parviennent à leurs fins. Alors, imposons légalement une clause exigeant trois années de résidence continue en République Démocratique du Congo pour être éligible.

Si jamais toutes les conditions évoquées ci-dessus sont remplies, nous sommes certains d'avoir finalement un boulevard devant nous. Un boulevard qui conduira recta vers la présidence à vie. Bien entendu, certains esprits mal intentionnés ne manqueront pas de nous donner des leçons de morale, en prétextant par exemple l'instauration d'une nouvelle dictature dans notre pays. Balivernes ! Nous resterons droits dans nos bottes, en leur répondant sans détour que le fait pour le chien d'aboyer n'empêche nullement la caravane de passer.

Et si, en dépit de toutes ces manœuvres, le peuple se soulevait ? C'est bien beau de tout entreprendre pour éviter le syndrome ivoirien, mais l'exemple tunisien ne doit surtout pas nous laisser indifférents. Ce qui se passe en Tunisie risque de faire tâche d'huile sur l'échiquier politique en Afrique. Au cas où telle serait la situation, il ne nous resterait plus qu'à utiliser les Nord et Sud Kivu comme solution de repli. De toute façon, il nous faudra un espace géographique pour exister ; sans cet espace, bernique ! Alors, pensons d'ores et déjà à vider les bases militaires de l'Est du pays, entre autres celle de Kibomango. Nous devons y installer des contingents d'hommes mieux armés, de préférence ceux venus d'ailleurs, en vue d'une éventuelle balkanisation. Ainsi aurions-nous, de facto, habilement atteint notre mission initiale. Et nos commanditaires nous diront : « Bravo, les artistes ! Comme ils sont naïfs, ces Congolais ! ».

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

dimanche 16 janvier 2011

RD Congo : pétition contre l'élection présidentielle à un tour


Selon l'article 218 de la Constitution congolaise, l'initiative de la révision constitutionnelle appartient concurremment au Président de la République, au Gouvernement après délibération en Conseil des ministres, à chacune des Chambres du Parlement à l'initiative de la moitié de ses membres et à une fraction du peuple congolais, en l'occurrence 100 000 personnes, s'exprimant par une pétition adressée à l'une des deux Chambres.

Sachant que l'initiative de l'Alliance pour la Majorité Présidentielle (AMP) relative à modification de l'article 71 de la Constitution et de la loi électorale au profit du mode de scrutin à un tour privilégie les intérêts personnels, ceux du président de la République et de ses amis, au détriment de la majorité des Congolaises et des Congolais ;

Convaincus surtout que l'élection présidentielle à deux tours permet non seulement aux électeurs de se prononcer en faveur de leur candidat(e) préféré(e) une deuxième fois, ou même de changer d'avis quant à leur préférence entre le premier et le second tour, mais aussi aux partis politiques et à l'électorat de s'ajuster aux éventuels changements de l'environnement politique entre les deux tours de scrutin ;

À l'initiative du Collectif des Démocrates Congolais (CDC), Nous, Peuple congolais de l'intérieur et de la Diaspora favorables au maintien de l'élection présidentielle à deux tours en République Démocratique du Congo, demandons, conformément à l'article 218 de la Constitution congolaise, l'organisation d'un référendum sur la non-révision de l'article 71 de la Constitution.

Pour signer cette pétition, prière de cliquer sur le lien ci-contre : http://9112.lapetition.be

lundi 10 janvier 2011

NON À L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE À UN SEUL TOUR !


Après concertation et au vu de l’actualité politique en cours en Démocratique du Congo, précisément suite aux dernières déclarations du ministre de l’Information et de la Presse, M. Lambert Mende, qui plus est porte-parole du gouvernement, portant sur le changement de mode de l’élection présidentielle, le Collectif des Démocrates Congolais (CDC) rappelle les dispositions juridiques et constitutionnelles relatives au mode de scrutin.

En effet, conformément à la Constitution de la République Démocratique du Congo, plus précisément en son article 211, seule « la Commission électorale nationale indépendante est chargée de l’organisation du processus électoral, notamment de l’enrôlement des électeurs, de la tenue du fichier électoral, des opérations de vote, de dépouillement et de tout référendum ». De la même façon, l’article 101 de la loi électorale n° 06/006 du 09 mars 2006 portant organisation des élections présidentielles, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales stipule que « le président de la République est élu au suffrage universel direct et au scrutin majoritaire à deux tours pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois » ; tout comme l’article 3 de la loi organique n° 10/013 du 28 juillet 2010 portant organisation et fonctionnement de la commission électorale nationale indépendante (CENI) précise que « la CENI est chargée de l’organisation du processus électorale et référendaire » et qu’« elle en assure la régularité ».

En conséquence, les arguments avancés dans le but de modifier le mode de scrutin de l’élection présidentielle n’étant pas du tout convaincants, le Collectif des Démocrates Congolais rejette fermement la proposition gouvernementale et exclut toute possibilité de révision de l’article 71 de la Constitution qui stipule : « Le président de la République est élu à la majorité absolue des suffrages exprimés. Si celle-ci n’est pas obtenue au premier tour du scrutin, il est procédé dans un délai de quinze jours, à un second tour ». De ce fait, le CDC attire l’attention de toutes les personnes désireuses d’un changement et partisanes d’une réelle alternative politique en République Démocratique du Congo sur l’impérieuse nécessité de l’unité des forces de progrès, ainsi que de sa capacité à se choisir un leader en mesure à la fois de réconcilier l’opposition avec elle-même, d’innover dans la manière de faire de la politique et de prendre le pouvoir.

Ainsi le Collectif des Démocrates Congolais demande-t-il à l’opposition parlementaire et non parlementaire, en particulier, et au peuple congolais, en général, d’accompagner vaillamment les signes du temps qui annoncent la fin d’un régime impopulaire. Non seulement le condamne toute révision constitutionnelle en vue de la modification du mode de scrutin et n’accepte en aucun l’élection présidentielle à un seul tour, mais il demande surtout à tous les parlementaires et sénateurs de faire preuve de courage et de patriotisme en rejetant toute initiative susceptible de porter préjudice au principe démocratique. De plus, les intérêts du peuple congolais doivent prévaloir sur toute initiative personnelle, aussi présidentielle soit-elle. Que les parlementaires congolais imitent leurs homologues zambiens et nigérians qui, dans des cas similaires, ont su faire obstacle en 2000 et 2006 aux projets de modification constitutionnelle respectivement présentés par les anciens présidents Frederick Chiluba et Olusegun Obassandjo.

Le CDC incite surtout au réveil des esprits et préconise d’emblée des actions d’envergure aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale en vue de la victoire prochaine, quel que soit le mode de scrutin qui s’imposera. À cet effet, le Collectif propose une série de concertations, de tous les ténors de l’opposition et de ceux du régime acquis au changement et prônant l’alternative, pour définir les stratégies appropriées, l’harmonisation d’un programme électoral et le choix d’un nom ainsi que la mise en place d’une équipe performante en vue de la prise du pouvoir. Bien entendu, toutes les forces vives de la Nation, tant de l’intérieur que de la diaspora, sont conviées à ces concertations sans exclusion aucune.

Pour le Collectif des Démocrates Congolais (CDC),

Augustin Mukamba, Dr Bent Francis MboyoNdombo et Gaspard-Hubert Lonsi Koko

Fait à Genève, le 9 janvier 2011

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Contacts :
- Augustin Mukamba : berpdc@hotmail.fr ;
- Dr Bent Francis Mboyo : nmsc2011@yahoo.com ;
- Gaspard-Hubert Lonsi Koko : lonsikoko75015@gmail.com

samedi 8 janvier 2011

La rémanence d’un coup d’État ?

Dans tout processus politique, le changement n’est envisageable que lorsque les institutions servent avant tout la chose publique. Est-ce pour cela que le président de la République Démocratique du Congo, Joseph Kabila, s’apprête à faire réviser la Constitution, en l’occurrence l’article 71, en vue d’une modification du mode de scrutin de l’élection présidentielle ? Celui-ci passera, si jamais le parlement adopte la proposition gouvernementale, des deux tours à un seul. « Toute opinion meurt impuissante ou frénétique si elle n’est logée dans une assemblée qui la rend pouvoir, la munit d’une volonté, lui attache une langue et des bras », écrivait Chateaubriand. Mais encore faut-il que cela ne réveille pas les espérances endormies. S’agit-il, par rapport à cet événement, de la rémanence d’un coup d’État ? Dans l’affirmative, comment le peuple congolais et la communauté internationale doivent-ils réagir respectivement ?

Le manque de courage politique

En tout cas, les opinions aussi bien nationale, continentale qu’internationale ne cessent de s’interroger sur le processus en cours en République Démocratique du Congo. D’autant plus que, pas plus tard qu’hier, on avançait triomphalement l’idée selon laquelle Joseph Kabila avait un boulevard en face de lui. Effectivement, son souhait le plus cher consiste à gagner l’élection dès le premier tour. Seulement, compte tenu de la complexité de l’arithmétique électorale et des pesanteurs traditionnelles au Congo-Kinshasa, aucun candidat ne pourra en principe obtenir à lui seul, en cas d’élection transparente, plus de 30 % au premier tour. Seul le second tour peut donner, dans ce cas, une vraie légitimité au vainqueur. En conséquence, Joseph Kabila a pris l’option de contourner cette évidence. Mais en faisant le choix de traficoter la Constitution, à défaut d’être légitimé par le peuple, il prend le risque de quitter le pouvoir comme il y a accédé en 2001 : c’est-à-dire dans l’indifférence. Le courage politique aurait voulu qu’il ne contourne pas l’obstacle, mais qu’il s’appuie dessus.

La manœuvre constitutionnelle

François Mitterrand écrivait déjà en 1964 dans Le coup d’État permanent : « Pressée de toutes parts, la majorité parlementaire [gaulliste] qui gouvernait la France finit par offrir l’os traditionnel aux appétits de rénovation : la réforme de la Constitution. Mais en se gardant de toucher [...] aux seuls articles qui constituaient un véritable obstacle à la refonte nécessaire des structures [...] ». À force d’avoir peur de la démocratie, de se montrer injuste à l’égard du peuple, on finit par rendre inacceptable un régime politique. C’est ainsi que, au Congo-Kinshasa, le glas va très vite sonner pour la troisième République, laquelle n’est qu’une malencontreuse parenthèse de l’Histoire nationale. À propos de la tentative de l’Alliance pour la Majorité Présidentielle (AMP), il est à noter qu’il s’agit de la troisième phase d’une opération qui consiste à rétablir, comme à l’époque de Joseph-Désiré Mobutu, une présidence à vie en République Démocratique du Congo. Les deux premières manœuvres ont déjà abouti : à savoir la domestication du parlement et la privation des prérogatives financières au Premier ministre. Or, un coup d’État réussi doit être protégé constitutionnellement. C’est cette cérémonie ultime qu’il faudra coûte que coûte faire avorter.

Le non-respect des règles du jeu

Il est certain que la responsabilité des parlementaires congolais est grande car, s’ils acceptent de cautionner la farce que l’on veut leur faire jouer, ils endosseront les conséquences de l’opération qui consiste, en réalité, à constitutionnaliser un régime dictatorial. Quant au peuple congolais, il ne doit en aucun cas être reconnaissant des services rendus, par des alliés extérieurs, pour chasser le maréchal Mobutu du pouvoir. Il ne doit donc pas accepter l’inacceptable. Les alliances signées par des rebelles de l’époque ne doivent nullement valoir d’hypothèque sur la nation congolaise au point de fouler sous le pied sa Constitution, de violer systématiquement les droits fondamentaux de la personne humaine, de faire main basse sur ses ressources naturelles... Au contraire, le peuple congolais a plus que jamais besoin d’un autre spectacle que celui offert par un acteur qui n’hésite pas à fausser les règles du jeu en vue de se maintenir au pouvoir pour ne rien entreprendre de grand.

Un nouveau destin

Il est une évidence, le peuple finit toujours par préférer celui qui l’exalte au détriment de celui qui n’a cessé de le mentir. Si jamais Joseph Kabila parvient à se maintenir à tout prix au pouvoir, quitte à recourir aux méthodes peu orthodoxes, c’est à ses adversaires que l’Histoire ferait des reproches. Cette tentative de modification du mode du scrutin présidentiel est donc une chance inouïe pour l’opposition, en particulier, et le peuple congolais, en général. Ainsi ce dernier doit-il se saisir de l’opportunité qui vient de lui être offerte pour désavouer, avant même l’élection présidentielle, les velléités des partisans de Joseph Kabila. Il faut que l’éveil de conscience assure un nouveau destin à la Nation congolaise.

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

mardi 4 janvier 2011

COMMUNIQUE DE PRESSE n0 20110104/010 relatif au mode de scrutin en République Démocratique du Congo

Par la voie de son porte-parole, le gouvernement congolais propose de réduire à un seul tour le mode de scrutin présidentiel. En effet, selon Lambert Mende, « le scrutin à deux tours tel que [cela a été] expérimenté en 2006 n'est pas conforme aux intérêts du peuple congolais du point de vue économique, politique et sécuritaire » et « éviterait au pays de sombrer dans des guerres identitaires ». Il est donc question, pour le gouvernement de Joseph Kabila, de changer les règles à quelques mois de l'élection présidentielle. S'imposera donc la révision constitutionnelle, notamment l'article 71, afin de faire passer le scrutin présidentiel à un seul tour.

Force est de constater la peur qui anime la majorité présidentielle. L'éventualité d'une victoire avec le mode de scrutin uninominal majoritaire à deux tours étant de plus en plus exclue, l'Alliance pour la Majorité présidentielle (AMP) tente de modifier la Constitution au profit du mode de scrutin à un tour. Si jamais la pilule ne passe pas, les affidés du président de la République préconiseraient l'allongement de l'intervalle entre les deux tours à deux mois, et non plus deux semaines, dans l'intention de bloquer le processus électoral au second tour au cas où les données leur seraient défavorables.

La politique de fuite en avant n'ayant toujours rien résolu, au sein du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC), nous exigeons avec force et vigueur le maintien du scrutin à deux tours. De plus, ce système permet non seulement aux électeurs de se prononcer en faveur de leur candidat(e) préféré(e) une deuxième fois, ou même de changer d'avis quant à leur préférence entre le premier et le second tour, mais aussi aux partis politiques et à l'électorat de s'ajuster aux éventuels changements de l'environnement politique entre les deux tours de scrutin.

La Direction du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo.

Fait à Paris, le 4 janvier 2011

samedi 1 janvier 2011

Adresse de Gaspard-Hubert Lonsi Koko au peuple congolais

Mes chers compatriotes,

Notre pays est à la croisée des chemins. Plus de 50 ans après sa reconnaissance internationale, le bilan est globalement négatif. En effet, notre pays n’a jamais été sérieusement dirigé depuis le 30 juin 1960. Cela est dû non seulement aux troubles internes imposés par des volontés extérieures, mais surtout au manque de rigueur de notre classe politique dans la gestion de la chose publique et à l’insouciance de nos populations pour ce qui est du processus démocratique.

De toute évidence, sur le plan économique, l’année 2010 a confirmé l’inacceptable. En effet, la République Démocratique du Congo, bien que naturellement très riche, a été cataloguée parmi les pays pauvres et très endettés (PPTE). Dans la même optique, le mauvais climat des affaires a mis notre pays en porte-à-faux avec la loi américaine connue sous le nom de « African Growth and Opportunity Act » (AGOA) ayant de ce fait privé le peuple congolais, sur le plan commercial, d’un partenariat import avec les États Unis d’Amérique.

Sur le plan social, l’année 2010 a particulièrement été mauvaise. Le fort taux de chômage a gravement porté préjudice à plus de la majorité des ménages, ayant ainsi hypothéqué l’avenir des millions de familles. En conséquence, nos compatriotes ont de plus en plus de mal à subvenir aux besoins vitaux de leurs familles.

À propos de la sécurité alimentaire, le pouvoir d’achat d’un grand nombre de Congolais ne leur permet plus du tout de manger plus d’une fois par jour. Ainsi connaît-il quotidiennement la « mort subite », comme cela se dit tristement à Kinshasa.

Pour ce qui est des infrastructures, le peu de travaux effectués concernant les routes a été soit réalisé sans respect des normes adéquates, soit est resté inachevé, soit n’est d’aucun intérêt direct par rapport au développement socio-économique local. Force est de constater que les 5 chantiers du président de la République n’ont en rien amélioré le quotidien de nos compatriotes pour ce qui est de l’accès à l’eau potable et à l’électricité, de l’accès aux soins, de l’entretien des routes dans les cités, du désenclavement du pays...

Selon l’ambassadeur de France pour les droits de l’Homme, François Zimeray, les droits de l’Homme relèvent « du naufrage » dans notre pays. Un constat accablant que confirment les propos de la députée européenne Michèle Striffler. N’en déplaise au ministre de l’Information et porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, nous avons besoin de personnes de bonne volonté qui veulent bien nous aider, en matière de lutte contre les violations des droits humains, « à sortir la tête hors de l’eau ». De plus, nos compatriotes de l’Est connaissent de moins en moins une vie paisible, tourmentés psychologiquement comme ils le sont à cause de l’insécurité, de la séparation avec les membres de leurs familles ballottés d’un camp de réfugiés à un autre à l’intérieur comme à l’extérieur de nos frontières. Ils ne cessent d’être victimes d’assassinats et d’arrestations du fait de leurs convictions, subissent des violences sexuelles et des humiliations dégradantes ainsi qu’inhumaines. Et c’est dans ce contexte qu’est intervenue, à la fin de l’année 2010, l’alliance politique entre l’AMP de Joseph Kabila ainsi que le CNDP de Laurent Nkunda et Bosco Ntaganda.

Sur le plan de la paix, l’invitation du cardinal Laurent Monsengwo Pasinya aux belligérants du conflit armé sévissant sans cesse dans l’Est de la République démocratique du Congo à un processus de réconciliation, lancée lors de son homélie, ne fait que confirmer la guerre qui est en cours dans cette partie du territoire national. Le rapport du Grisis group paru le 16 novembre dernier rappelle que la « paix au Congo est hypothétique », donc elle relève « du domaine du virtuel »...

Mes chers compatriotes,

Pensez-vous que les promesses du président de la République sont-elles crédibles, dès lors que les 5 chantiers pour lesquels il a été élu n’ont en rien modifié la vie quotidienne pour plus de la majorité de nos compatriotes ? Pensez-vous que nous devons reconduire au pouvoir quelqu’un qui noue des alliances politiques avec ceux qui ont versé le sang de nos frères et sœurs, violé sexuellement les membres de nos familles et agi contre les intérêts de notre peuple ? En 10 années de présidence de Joseph Kabila, qu’est-ce qui a réellement changé dans la vie du citoyen lambda ? De quel acquis social bénéficie-t-il ?

Il serait franchement inadmissible de ma part de vous souhaiter une bonne et agréable année 2011 dans pareilles circonstances, sachant très bien que cette année nouvelle risque d’aggraver davantage votre condition sociale si rien n’est entrepris politiquement. Néanmoins, mon premier souci consiste à ce que vous retrouviez avant tout le bonheur. Et pour que vous retrouviez le bonheur auquel vous aspirez, il faut un véritable changement dans la manière de faire de la politique et de gérer la chose publique.

Dans l’espoir d’apporter un véritable changement dans la manière de gouverner notre pays, j’ai fait le choix de me battre à vos côtés, aussi bien dans les cités que dans les campagnes abandonnées à leur propre sort. Mon premier souhait, c’est que l’élection présidentielle de 2011 instaure donc dans notre pays une réelle alternative politique en vue de la Liberté, de l’Égalité, de la Sécurité et de la Prospérité. Pour cela, nous devons bâtir ensemble le Congo d’avenir en vue du triomphe de la paix, de la croissance économique et de l’évolution sociale.

Que vive la République Démocratique du Congo !

Que vive le peuple congolais !

Fait à Paris, le 1er janvier 2011