mardi 30 juillet 2013

Concertations nationales : faire mentir les pessimistes

Les parlementaires Congolais en Congrès
La tenue des concertations nationales annoncées par le président Joseph Kabila soulève pas mal de polémiques et cristallise les passions. Les partis de l’opposition réunis en « conclave » ont rejeté cette initiative. Faire mentir les pessimistes est la meilleure façon de mobiliser l’opinion nationale et les forces socio-politiques à cette problématique.

Après la publication de l’Ordonnance n°13/078 du 26 juin 2013 portant création, organisation et fonctionnement des concertations nationales, certains acteurs politiques, au nom de l’opposition, rejettent le fondement même de ce forum national convoqué par le président Joseph Kabila. Ils menacent de ne pas participer à ces concertations « biaisées et scellées d’avance » et prédisent l’échec du projet présidentiel.


Cette opposition radicale, le mot n’est pas assez fort, propose une vue à court terme de la RDC. Elle est silencieuse quand elle obtient des avantages , tonnent quand elles doivent consentir à des efforts , inévitables en temps de crise. Les honorables députés de l’opposition ne se sont-ils pas rangés, il y a peu, du côté de leurs homologues de la majorité présidentielle pour réclamer un doublement de leur salaire ? Déjà payés plus de 7000 $ par mois, les élus Congolais exigeaient 13000 $, dans un pays où une large partie de la population vit avec moins de 1$ par jour. Bien mal leur en a pris, le premier ministre, Matata Ponyo, a refusé d’accéder à leur demande en leur offrant une fin de non-recevoir.


Et pourquoi ne s’allient-ils pas avec ces députés de la majorité pour défendre une noble initiative qui a pour objet de « consolider la cohésion nationale, de renforcer l’autorité de l’Etat sur l’étendue du territoire national afin de mettre fin au cycle de violences dans l’Est du pays, d’accélérer le développement du pays dans la paix et la concorde » ? Quoi d’anormal qu’un chef de l’Etat puisse réunir toutes les couches socio-politiques de la nation afin de réfléchir et débattre « en toute liberté et sans contraintes » des voies et moyens susceptibles de sortir le pays de la situation actuelle ? Les combats qui ont repris au Nord-Kivu montrent que la situation reste fragile. Chapeau bas aux FARDC qui accomplissent un travail délicat et périlleux sur le théâtre des opérations, et qui y récoltent un franc succès.


Le seul rempart contre ces forces politiques sceptiques est la mobilisation de tous ceux qui croient dans l’idéal congolais. Car les défis pour les prochaines années sont capitaux : restaurer la paix dans l’Est du pays , assurer la liberté des citoyens, assurer le progrès du pays en relançant la croissance et en créant des emplois sur tout le territoire national, et ainsi redonner confiance aux Congolais.


Volonté politique


Pour mener à bien ces projets d’envergure, il faut une volonté politique. Il appartient donc aux acteurs politiques, de la majorité présidentielle et de l’opposition,  à dépasser leurs divergences. On ne le dira jamais assez. De cette volonté politique naîtra  un débat capital entre les forces socio-politiques dans le cadre des concertations nationales. Il est temps pour les Congolais de se parler.


Tous les participants, on l’espère, auront leur place durant ces assises et tout leur rôle à jouer dans ce processus. Il est normal qu’ils exigent des garanties pour la bonne marche, l’aboutissement et le suivi de ces concertations.


Il faudra que le contenu des réunions soit le plus transparent et clair pour la bonne compréhension des participants ; que l’expression soit libre de toute opinion ; que les participants débattent sur toutes les questions intéressant la vie de la nation sans tabou, sans acrimonie, ni esprit partisan.


Le souhait des Congolais est de voir toutes les forces vives de la nation, la diaspora comprise, participer à ces concertations, non pas avec des arrières pensées  de partage du pouvoir autour d’interminables querelles politiciennes mais avec la volonté sincère de dégager des orientations claires et partagées pour le développement d’un Congo uni et prospère au cœur de l’Afrique.


La question posée pour les prochaines années n’est pas d’être en faveur ou contre les concertations nationales et c’est là que certains acteurs politiques de l’opposition se trompent. La question est quel Congo voulons-nous . Etre pour la tenue des concertations nationales, ce n’est pas être « kabiliste » ou pour le Congo tel qu’il est gouverné aujourd’hui mais être pour un Congo réorienté.


Si les concertations nationales constituent une occasion pour définir le futur souhaité afin de sauver durablement le Congo et garantir l’unité, la paix, la sécurité et la cohésion nationale, elles offrent également l’opportunité d’impulser un nouvel élan et une nouvelle direction pour l’avenir d’un Congo plus beau qu’avant.


Grâce à ce débat ouvert, pluriel et franc, les participants pourront réinventer le Congo ! A eux de mieux en saisir la portée.


Courageuse diaspora


Nkashama Kabeya, G-H Lonsi Koko et Augustin Mukamba
Par ailleurs, il faut saluer le courage des Congolais de la diaspora regroupés au sein des organisations associatives et partis politiques, qui, malgré les critiques les plus acerbes, les injures et les menaces émanant de certains de leurs compatriotes, allergiques au pouvoir en place, continuent à se mobiliser en faveur de la paix au Congo et la tenue des concertations nationales.

A preuve, ces deux sujets préoccupants étaient au centre d’une session extraordinaire  qu’ils ont tenu à Paris lundi 15 juillet dernier. La déclaration commune signée par les participants,  à l’issue de cette rencontre,  est assez éloquente qu’exhaustive sur cette actualité brûlante de la RDC.

Les concertations nationales, « un moment fort de la vie de la nation », ils y croient dur comme fer. Depuis plusieurs mois, ils n’ont eu de cesse de revendiquer leur participation à ces assises.


En effet, leur vœu a été exaucé : le projet de règlement intérieur, qui fixe les règles relatives aux modalités d’organisation et de fonctionnement de ces concertations nationales, prévoit 18 sièges pour la diaspora congolaise.   


Hommes de convictions fortes et fervents patriotes, Nkashama Kabeya ( CDPS France), Gaspard-Hubert Lonsi Koko ( Délégué et porte-parole du groupe Diaspora congolaise favorable au dialogue,  porte-parole du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo), et Augustin Mukamba ( Troisième Force), pour ne citer que ceux-ci, entendent défendre le Congo, leur pays, dont l’avenir vaut plus que des calculs sournois de leurs vilipendeurs.

                                                      
Robert Kongo, correspondant en France

© Le Potentiel

lundi 22 juillet 2013

Déclaration des organisations associatives et politiques de la diaspora congolaise sur les concertations nationales et la situation dans l’Est de la République Démocratique du Congo

Nous, membres des associations et partis politiques de la diaspora congolaise réunis à Paris en session extraordinaire en date du 15 juillet 2013, faisons patriotiquement une déclaration commune sur la situation politique et sécuritaire qui prévaut en République Démocratique du Congo, en général, et dans sa partie orientale, en particulier. À l’issue de cette réunion, des résolutions ont été prises sur les plans national, continental et international.

Sur la situation dans l’Est de la République Démocratique du Congo

Nous condamnons avec « force et vigueur » la reprise des hostilités dans la province du Nord-Kivu. Ainsi demandons-nous à tous les belligérants de cesser, sans aucune condition, les hostilités dont les populations civiles sont les premières victimes. Par contre, nous exhortons la Brigade d’intervention des Nations Unies, qui plus est déjà déployée dans le territoire congolais et plus particulièrement dans la zone attaquée par les forces négatives bien identifiées par le Conseil de sécurité des Nations Unies, à s’acquitter efficacement, surtout dans le meilleur délai, de sa mission conformément à la Résolution 2098 des Nations Unies – quant à la protection des populations civiles et à l’éradication des groupes armés, y compris le M23, qui persisteront dans la voix armée au détriment de la solution politique.

L’accord-cadre d’Addis-Abeba doit être opposable à tous les pays de la sous-région, sous peine des sanctions. À cet effet, pour une paix durable dans la région des Grands lacs, nous appuyons la démarche du Président tanzanien, Son Excellence Jakaya Kikwete, qui, dans une dernière déclaration faite à Addis-Abeba, a demandé au Rwanda et à l’Ouganda d’ouvrir des dialogues avec leurs opposants internes et exilés en vue des solutions politiques pouvant mettre un terme à des accusations mutuelles d’appui, par les voisins, des groupes rebelles de chaque pays.

S’appuyant sur l’article 52 de la Constitution du 18 février 2006, nous rappelons que les Congolais ont droit à la paix et à la sécurité, tant sur le plan national qu’international. En conséquence, aucun individu, ou groupe d’individus, ne peut utiliser une portion du territoire national comme base de départ d’activités subversives, ou terroristes, contre l’État congolais ou tout autre État.

Sur les concertations nationales

Nous demandons à la classe politique congolaise, toutes tendances confondues, et à la société civile de privilégier l’intérêt supérieur de la Nation en surmontant leurs divergences – l’objectif étant la participation, dans un cadre républicain, de toutes les forces vives, la diaspora comprise, aux Concertations nationales en vue d’une réflexion inclusive susceptible de consolider l’unité et la cohésion nationale et la formation d’une véritable armée républicaine capable de défendre le territoire national.

Pour garantir l’intégrité des travaux des assises des concertations nationales et le suivi des conclusions, nous préconisons d’inclure à ce processus, en tant qu’observateurs, les 15 membres du Conseil de sécurité des Nations Unies, les membres du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, ainsi que les représentants de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC) et de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC).

Sur l’intégrité du territoire national

Nous demandons aux populations congolaises de rester vigilantes et de décourager toute tentative pouvant porter atteinte à la sécurité et à la paix, en application de l’article 63 de la Constitution qui leur accorde le droit et le devoir sacré de défendre le pays et son intégrité territoriale face à une menace ou à une agression extérieure. Dans cette optique, nous devons être en symbiose avec nos soldats en les soutenant et en les encourageant car, au péril de leur vie, ils sont tout le temps au front pour défendre la Nation.

Fait à Paris, le 18 juillet 2013

Signataires :
Symphorien Kabeya Ntumbansela (CDPS France), N’Kashama-Mutoke Kabeya (CDPS France), Gaspard-Hubert Lonsi Koko (Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo), Llyod Mayala Matondo (Ligue des Jeunes pour la Démocratie et les Droits de l’Homme), Augustin Mukamba (Troisième Force), Emmanuel Mutombo (Union du Congo), Herman Nzeza Malungidi (Alliance Nationale pour le Changement).

DES CONGOLAIS DE LA DIASPORA SE MOBILISENT EN FAVEUR DE LA PAIX DANS LE NORD-KIVU ET LA TENUE DES CONCERTATIONS NATIONALES

Regroupés au sein des organisations associatives et partis politiques, des Congolais de la diaspora se sont retrouvés lundi 15 juillet dernier pour échanger sur la situation dans l’Est de la RDC et la tenue des concertations nationales initiées et convoquées par le président Joseph Kabila. C’est ce qui ressort de la déclaration commune signée par les participants à cette rencontre.

N'Kashama Kabeya, Gaspard-Hubert Lonsi Koko et Augustin Mukamba, trois des signataires de la déclaration du 15 juillet 2013
Dans une déclaration publiée à Paris, le 18 juillet 2013, nous apprenons que des Congolais de la diaspora rassemblés au sein des associations et partis politiques ont tenu une session extraordinaire pour évoquer la situation dans le Nord-Kivu, où la guerre a repris de plus belle, et la tenue des concertations nationales annoncées par le président Joseph Kabila.

« Droit à la paix et à la sécurité »

Les signataires de la déclaration condamnent avec « force et vigueur » la reprise de la guerre au Nord-Kivu.

«   Nous demandons à tous les belligérants de cesser, sans aucune condition, les hostilités dont les populations civiles sont les premières victimes. Par contre, nous exhortons la Brigade d’intervention des Nations Unies, qui plus est déjà déployée dans le territoire congolais, et plus particulièrement dans la zone attaquée par les forces négatives bien identifiées par le Conseil de sécurité des Nations Unies, à s’acquitter efficacement, surtout dans le meilleur délai, de sa mission conformément à la Résolution 2098 des Nations Unies quant à la protection des populations civiles et à l’éradication des groupes armés, y compris le M23, qui persisteront dans la voie armée au détriment de la solution politique. »

Les déplacés du Nord-Kivu
Ils dénoncent le non respect de l’accord-cadre signé à Addis-Abeba, le 24 février dernier, par  les chefs d’Etat et de gouvernement des 11 pays de la région. Tous s’étaient engagés à ne pas appuyer les mouvements rebelles agissant dans l’Est de la RDC.

« L’accord-cadre d’Addis-Abeba doit être opposable à tous les pays de la région, sous peine des sanctions. À cet effet, pour une paix durable dans la région des Grands lacs, nous appuyons la démarche du Président tanzanien, Son Excellence Jakaya Kikwete, qui, dans une dernière déclaration faite à Addis-Abeba, a demandé au Rwanda et à l’Ouganda d’ouvrir des dialogues avec leurs opposants internes et exilés en vue des solutions politiques pouvant mettre un terme à des accusations mutuelles d’appui, par les voisins, des groupes rebelles de chaque pays. »

S’appuyant sur l’article 52 de la Constitution du 18 février 2006, les signataires de la déclaration rappellent à l’opinion publique mondiale  que « les Congolais ont droit à la paix et à la sécurité, tant sur le plan national qu’international. En conséquence, aucun individu, ou groupe d’individus, ne peut utiliser une portion du territoire national comme base de départ d’activités subversives, ou terroristes, contre l’État congolais ou tout autre État. »

L’intérêt supérieur de la Nation, d’abord

Pour consolider l’unité et la cohésion nationale , les signataires de la déclaration  approuvent sans réserve la tenue des concertations nationales annoncées par le président Joseph Kabila.

« Nous demandons à la classe politique congolaise, toutes tendances confondues, et à la société civile de privilégier l’intérêt supérieur de la Nation en surmontant leurs divergences, l’objectif étant la participation, dans un cadre républicain, de toutes les forces vives, la diaspora comprise, aux Concertations nationales en vue d’une réflexion inclusive susceptible de consolider l’unité et la cohésion nationale et la formation d’une véritable armée républicaine capable de défendre le territoire national. »

Soucieux de la bonne tenue de ces assises et de son heureux dénouement, ils préconisent : « d’inclure à ce processus, en tant qu’observateurs, les 15 membres du Conseil de sécurité des Nations Unies, les membres du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, ainsi que les représentants de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC) et de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC). »

Pour conclure, ils lancent un appel au peuple congolais, qui souffre tant le martyre,  à s’abstenir de toute action pouvant porter atteinte à la souveraineté, l’indépendance , l’intégrité et l’inviolabilité territoriales.

« Nous demandons aux populations congolaises de rester vigilantes et de décourager toute tentative pouvant porter atteinte à la sécurité et à la paix, en application de l’article 63 de la Constitution qui leur accorde le droit et le devoir sacré de défendre le pays et son intégrité territoriale face à une menace ou à une agression extérieure. Dans cette optique, nous devons être en symbiose avec nos soldats en les soutenant et en les encourageant car, au péril de leur vie, ils sont tout le temps au front pour défendre la Nation. »

Cette déclaration, dont la presse en Europe s’en est largement fait l’écho, a été signée par Symphorien Kabeya Ntumbansela (CDPS France), N’Kashama-Mutoke Kabeya (CDPS France), Gaspard-Hubert Lonsi Koko (Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo), Llyod Mayala Matondo (Ligue des Jeunes pour la Démocratie et les Droits de l’Homme), Augustin Mukamba (Troisième Force), Emmanuel Mutombo (Union du Congo), Herman Nzeza Malungidi (Alliance Nationale pour le Changement).

Robert Kongo, correspondant en France

© Le Potentiel

samedi 13 juillet 2013

Un moment partagé avec Gaspard-Hubert Lonsi Koko

La diaspora congolaise a en son sein des voix qui ne laissent personne indifférente. Du dialogue inter-congolais proposé par le président Joseph Kabila, fortement contesté par l’opposition et d’autres membres de cette même diaspora, l’auteur, politicien, Gaspard-Hubert Lonsi Koko a été une des premières personnes à y répondre par la positive.  Une interview avec celui qui secoue le cocotier était plus que nécessaire.

Œil d’Afrique : Vous êtes l’un des acteurs la diaspora congolaise qui ne laisse personne indifférente. Cela vous vaut à la fois de l’admiration et de l’animosité. Comment expliquez-vous cela ?

Gaspard-Hubert Lonsi Koko :
 Vous avez raison de dire que la diaspora congolaise contient quelques précieuses pépites qui, en brillant de temps à autre au firmament, font la fierté de la République Démocratique du Congo. J’en connais quelques-unes, même si la majorité d’entre elles préfère, pour des raisons que je comprends, s’épanouir le plus souvent dans l’ombre. Ainsi évite-t-elle de s’exposer quotidiennement à la lumière au risque de faire l’objet, avec l’avènement de l’Internet, des critiques trop souvent non fondées. Je n’ai aucune explication à donner, s’agissant des réactions que suscitent ma personne et mes prises de position. En tout cas, l’eau va toujours à la rivière [lire la suite].

Propos recueillis par Roger Musandji


© Œil d
Afrique

jeudi 11 juillet 2013

RD Congo : polémique concernant une éventuelle révision constitutionnelle

Depuis quelques semaines, l’ouvrage[1] écrit par l’ancien Président de l’Assemblée nationale congolaise et professeur de droit[2], Evariste Boshab, ne cesse d’opposer les Congolais sur l’éventualité d’une révision de la Constitution du 18 février 2006. D’aucuns soupçonnent déjà la majorité présidentielle de tâter le terrain en vue de la révision de l’article 220[3] de la Constitution.

Qu’est-ce qu’une Constitution ?

Rappelons que la Constitution est un ensemble de textes juridiques qui définit les différentes institutions composant l’État et qui organise leurs relations. Sa rédaction peut permettre de garantir à chacun le respect de ses droits et de définir les différents organes de l’État selon le principe de la séparation des pouvoirs. Les régimes démocratiques sont organisés selon le principe de la séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire pour éviter leur concentration entre les mains d’une seule personne. Certaines Constitutions privilégient la stricte séparation des pouvoirs, d’autres leur permettent, tout en étant distincts, de disposer de moyens de contrôle les uns à l’égard des autres.

L’article 220 de la Constitution congolaise

Il s’agit d’une disposition qui spécifie le caractère irréformable du nombre, de la durée des mandats du président de la République et de la forme de l’Etat. Augustin Mukamba n’a pas forcément tort lorsque, dans ces cours ayant trait à l’éducation des couches populaires, il rappelle que la menace ne réside pas forcément dans l’amendement de l’article 220 de la Constitution du 18 février 2006. En effet, dans un passé très récent, ce dispositif constitutionnel n’a nullement empêché la réduction du scrutin présidentiel à un seul tour. La vraie menace se cache plutôt dans les dispositifs satellitaires – notamment les articles 70 et 218 – qui risquent d’être toilettés au profit de la majorité présidentielle, sans pour autant générer le conflit avec l’article 220 ni sombrer dans l’inconstitutionnalité.

L’éventualité d’une révision constitutionnelle

Selon la description qu’en fait l’éditeur, l’ouvrage de M. Boshab est une « porte ouverte sur l’avenir afin que la Constitution ne puisse se scléroser ». Effectivement, toutes les Constitutions prévoient les modalités selon lesquelles elles peuvent être modifiées. Il s’agit donc d’une procédure de révision soit afin de corriger des imperfections, soit pour modifier des règles de fonctionnement d’un régime. Cette procédure est « souple » lorsqu’elle peut être révisée par les mêmes organes[4] et selon les mêmes procédures servant à l’adoption des lois ordinaires. Cela permet d’adapter la Constitution aux circonstances sans formalisme excessif et sans blocage politique. Mais il faudra veiller à ce que le texte constitutionnel ne soit pas déstabilisé, qu’il ne soit pas modifié au gré des circonstances et des rapports de force, alors même qu’il a pour fonction de mettre en place un cadre institutionnel pouvant permettre de surmonter les crises. En agissant au profit des intérêts personnels ou d’une nomenklatura, on fait perdre à la Constitution sa portée symbolique et sa suprématie au regard des autres textes juridiques.
La procédure relative à la modification de la Constitution est « rigide » lorsqu’elle ne peut être révisée que par un organe distinct[5] et/ou selon une procédure différente, comme le référendum, de celles servant à l’adoption des lois ordinaires. Dans ce cas précis, la loi constitutionnelle est préservée des ajustements trop fréquents et conserve de facto un statut spécifique, ainsi que sa primauté par rapport aux autres règles de droit correspondant à son rang de « pacte fondamental » de la Nation. Mais l’on doit faire en sorte d’éviter les procédures des blocages difficilement surmontables.

L’amélioration de la loi fondamentale

La Constitution, qui plus est impersonnelle, fonde l’organisation de l’État et garantit le respect des droits fondamentaux de la personne humaine. Pour ces deux raisons, il est nécessaire de la protéger des modifications de circonstance et de la violation des principes qu’elle définit. Norme suprême du système juridique, ne pouvant nullement échapper au principe selon lequel les faits précèdent la loi, elle n’est donc pas figée dans le marbre. Mais la modification, partielle ou totale, de la loi fondamentale ne doit en principe être envisagée que, selon le constitutionnaliste français Gérard Cornu, comme un « réexamen d’un corps de règles en vue de son amélioration ».

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

© Jolpress 


[1] Intitulé Entre révision de la constitution et l’inanition de la nation.
[2] Egalement Secrétaire général du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), d’obédience présidentielle.
[3] Cet article stipule : « La forme républicaine de l’Etat, le principe du suffrage universel, la forme représentative du Gouvernement, le nombre et la durée des mandats du Président de la République, l’indépendance du pouvoir judiciaire, le pluralisme politique et syndical, ne peuvent faire l’objet d’aucune révision constitutionnelle. 
» Est formellement interdite toute révision constitutionnelle ayant pour objet ou pour effet de réduire les droits et libertés de la personne, ou de réduire les prérogatives des provinces et des entités territoriales décentralisées. »
[4] C’est-à-dire par une assemblée législative ordinaire.
[5] Par exemple le Congrès du Parlement.

RDC : Le règlement intérieur devant régir les assises des concertations nationales

Après avoir pris connaissance du projet de règlement intérieur devant régir les assises des concertations nationales en République Démocratique du Congo, le Bureau de coordination de la Diaspora congolaise favorable au dialogue (DCFD) rappelle son soutien à toute initiative relative à l’unité et à la cohésion nationale, au respect et à la tolérance réciproque, ainsi qu’au devoir de préserver et de renforcer la solidarité nationale lorsque celle-ci est singulièrement menacée.

En dépit de l’absence de concertation préalable quant à l’articulation concrète des Etats généraux, la DCFD prend acte de la nomination du Présidium à titre provisoire qui, dans la forme actuelle, s’apparente à celui d’un congrès parlementaire. Néanmoins, le texte du règlement intérieur qui régira les assises des concertations nationales n’étant pour le moment qu’un projet, il est de ce fait susceptible d’être amendé. Par conséquent, le Bureau de coordination de la DCFD propose que les articles 1er, 5, 7, 9, 11 et 15 fasse l’objet d’un toilettage. En effet :

- le deuxième alinéa de l’art 1er du règlement intérieur ne devra pas définir, à l’issue de son approbation par l’assemblée plénière, les questions à traiter – ceux-ci étant énoncées par les articles 63 et 66 de la Constitution du 18 février 2006, par les paragraphes 4, 5 et 14 de la Résolution n° 2098 adoptée le 28 mars 2013 par le Conseil de Sécurité des Nations Unies, ainsi que par l’article 2 de l’ordonnance n° 13/020 du 13 mai 2013 relatif à l’accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République Démocratique du Congo et la Région ratifiée le 24 février 2013 – ces dispositifs ayant été matérialisés par l’ordonnance présidentielle n° 13/078 du 26 juin 2013 relative à la convocation du forum national dénommé « Les Concertations Nationales » ;

- l’article 5 devra ajouter un paragraphe incluant la communauté internationale comme observatrice au vu de ses implications en amont, quant à la sécurisation et à la pacification du territoire national, ainsi que de la caution par rapport à la crédibilité des conclusions de travaux et des recommandations à la Nation congolaise ;

- l’article 7 devra spécifier le caractère provisoire du Présidium, lequel devra faire élire séance tenante, ou par consensus, le Bureau définitif et l’installer ;

- le troisième paragraphe de l’article 9 devra conférer aux membres des ateliers l’autonomie dans la désignation des modérateurs ;

- l’article 11 devra permettre l’autonomie des groupes thématiques, dans leur fonctionnement, ainsi que la possibilité de faire appel aux experts, si nécessaire, auprès du Présidium ;

- l’article 15 devra préciser l’ouverture des assises des Concertations par le Présidium provisoire, qui présentera le projet du règlement intérieur en vue de son adoption, procèdera à l’élection et à l’installation – par vote ou par consensus – du Bureau définitif.

Le Bureau de coordination de la DCFD est convaincu que la participation de toutes les forces vives de la Nation à un processus censé aboutir à l’unité et à la cohésion nationale dépendra surtout de la manière dont sera articulée la structure qui en aura la charge. Ainsi demande-t-il à l’autorité compétente de prendre en compte les observations ayant trait audit projet de règlement intérieur, l’objectif étant un véritable dialogue inclusif en vue de réfléchir sans contrainte et débattre en toute liberté pour mieux comprendre et préparer les enjeux encours en s’appuyant sur l’histoire.

Pour le Bureau de coordination de la DCFD,

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

Délégué et porte-parole

Fait à Paris, le 11 juillet 2013

mardi 9 juillet 2013

CONCERTATIONS NATIONALES : LA DCFD SE FELICITE DE LA PARTICIPATION DE LA DIASPORA CONGOLAISE COMME COMPOSANTE A PART ENTIERE DU FORUM

A l’instar des partis politiques congolais, le groupe « Diaspora Congolaise Favorable au Dialogue » (DCFD) a réagi par le biais d’un communiqué signé par son Délégué et porte-parole, Gaspard-Hubert Lonsi Koko, au projet de règlement intérieur des prochaines concertations nationales.

Dans un communiqué publié le lundi 8 juillet 2013 à Paris, Gaspard-Hubert Lonsi Koko, Délégué et porte-parole du groupe « Diaspora Congolaise Favorable au Dialogue » (DCFD), prend acte  du projet de règlement intérieur fixant les règles relatives aux modalités d’organisation et de fonctionnement des concertations nationales, conformément à l’article 3 de l’ordonnance présidentielle n° 13/078 du 26 juin 2013.
« Le Bureau de coordination de la Diaspora Congolaise Favorable au Dialogue (DCFD) prend acte  du projet de règlement intérieur, proposé conformément à l’article 3 de l’ordonnance présidentielle par MM Léon Kengo Wa Dondo et Aubin Minaku- respectivement du Sénat et de l’Assemblée nationale- devant régir les Etats généraux relatifs aux concertations nationales en République Démocratique du Congo. »

De surcroît, le groupe « Diaspora Congolaise Favorable au Dialogue » (DCFD), par la voie dudit communiqué, se félicite que la diaspora congolaise ait été reconnue comme une composante à part entière du forum.

« Le paragraphe 5 de l’article 5 dudit projet de règlement intérieur attribue 18 délégués à la diaspora congolaise. Tel a été le souhait de la DCFD. » [lire la suite]

Robert Kongo

© Le Potentiel

RDC : La diaspora intègrera les concertations nationales

La diaspora grande oubliée du dialogue nationale ? Nous posions cette question sur ce site il y a quelques jours. La publication du règlement intérieur des futures concertations répond aujourd'hui à cette question : 18 délégués issus de la diaspora feront finalement partie du dialogue souhaité par le président Joseph Kabila. Des concertations qui sont pourtant loin de faire l'unanimité dans l'opposition.

Le projet de règlement intérieur des prochaines concertations nationales (consultable ici) prévoit 18 sièges pour la diaspora. A Paris, le représentant de la Diaspora congolaise favorable au dialogue (DCFD) se dit satisfait de cette intégration, "qui plus est reconnue comme composante à part entière", souligne Gaspard-Hubert Lonsi Koko, son porte-parole. Dans ces colonnes, nous avions relayé son appel pour la participation de la diaspora au dialogue national (lire Afrikarabia). Le règlement intérieur associera la diaspora à la société civile, au même titre que "les confessions religieuses, les défenseurs des droits de l'homme ou la magistrature (article 5-5)". Gaspard-Hubert Lonsi Koko estime que 8 délégués pourraient représenter l'Europe [lire la suite].

Christophe Rigaud

© Afrikarabia

vendredi 5 juillet 2013

Concertations nationales : Cinq questions à Gaspard-Hubert Lonsi Koko



1. Le président Joseph Kabila vient de signer l’ordonnance relative à la création d’un forum national en vue des concertations nationales. La diaspora congolaise n’y a pas été associée en tant que composante à part entière. Un espoir déçu pour le groupe « Diaspora Congolaise Favorable au Dialogue » (DCFD) qui a tant milité  pour la tenue de ces assises ?
Il est vrai que l’ordonnance présidentielle relative au forum national dénommé « Les Concertations Nationales » ne mentionne nullement la participation de la diaspora comme composante à part entière. Non, ce n’est pas un espoir déçu pour la  DCFD. En politique, disait François Mitterrand, la désillusion est une sottise. Le bon sens voudrait que le règlement intérieur, prévu par l’article 3 de ladite ordonnance, veille à ce que la diaspora soit traitée à sa juste valeur. C’est un préalable important que, personnellement, j’ai posé.

2. Quelle suite a été réservée à votre demande de participer à ces assises ?
Je constate seulement que les propositions faites dans notre cahier des charges correspondent aux thèmes des États généraux des concertations nationales. D’une part, nous avons souhaité que les assises soient non seulement financées par le gouvernement congolais et présidées par des nationaux mais puissent aussi avoir Kinshasa comme cadre. D’autre part, nous avons proposé que les travaux de ces assises se fassent dans un délai raisonnable. Ensuite, nous avons préconisé les thèmes relatifs à la légitimité et au renforcement des institutions étatiques, à la relance économique et à la politique sociale, à la souveraineté nationale, à la sécurité ainsi qu’à la paix, aux droits et devoirs des Congolais de la diaspora ainsi qu’à la nationalité congolaise d’origine, et, enfin, à la mise en place d’une commission « vérité et réconciliation ». Quant au sort réservé à notre démarche, nous nous trouvons dans la même situation que toutes les structures ayant introduit un cahier des charges. Nous attendons donc le verdict. Sera-t-il favorable ? Oui, si le clientélisme n’est pas retenu comme premier critère de sélection.

3. Selon vous, pourquoi le pouvoir ne fait-il pas confiance à la diaspora ?
En quoi la diaspora serait-elle néfaste à la majorité présidentielle ? Personne, désormais, n’ignore l’implication et l’engagement de la diaspora pour faire progresser notre pays. Le non-respect du mode opératoire incluant toutes les composantes de la société congolaise serait par contre nuisible à la bonne tenue de ces assises. Comme toute la classe politique et la société civile, la DCFD pense que seul un dialogue républicain et inclusif – conformément à l’article 215 de la Constitution du 18 février 2006, à l’accord-cadre d’Addis-Abeba et à la résolution 2098 du Conseil de sécurité des Nations Unies – pourra permettre la sortie des crises récurrentes en République Démocratique du Congo, notamment la pacification et la stabilisation de la région des Grands lacs.

4. Croyez-vous vraiment que les participants à ces concertations auront à y « réfléchir et débattre en toute liberté et sans contrainte » ?
On sait seulement que, d’après l’ordonnance présidentielle, les délégués seront issus des institutions publiques nationales, des institutions publiques provinciales et locales, des partis politiques, des autorités coutumières, de la société civile, des personnalités historiques, des experts et des invités du Chef de l’État. J’ignore les critères ayant conditionné ce choix. S’agira-t-il, en grande majorité, des affidés du régime ? Espérons que le patriotisme l’emportera sur le clientélisme. Nous pensons que la qualité des compétences et la sécurité des participants contribueront à la réussite des États généraux, que l’implication de la communauté internationale en qualité d’observatrice crédibilisera davantage les conclusions des travaux et les recommandations à la Nation congolaise.

5. D’aucuns disent que toutes les conditions dans lesquelles se déroulera cette réunion a déjà été ficelé par le pouvoir. Qu’en pensez-vous ?
Il est évident que la crise politique en cours nécessite un patriotisme sans faille dans l’articulation et l’acceptation d’un processus censé aboutir à la cohésion nationale. Le peuple congolais restera-t-il sans cesse l’otage d’une classe politique non désireuse d’agir au profit de l’intérêt national ? Il n’est pas du tout question que la classe politique, opposition et majorité, ainsi que la société civile participent à cette réunion comme des moutons de Panurge pour entériner des décisions déjà arrêtées d’avance. En tout cas, la DCFD ne conçoit pas le dialogue national comme l’arbitrage entre des factions rivales. Elle l’envisage comme une occasion de faire des propositions d’avant-garde pour maîtriser les causes ayant contribué à l’affaiblissement de l’État, à la fracture sociale, à l’incohésion nationale et au risque de balkanisation. Ainsi espérons-nous que, à l’issue des travaux du forum national, un mécanisme de suivi sera mis en place afin de prévenir les tensions, rappeler les décisions de justice et sanctionner en cas de manquement.

Propos recueillis par Robert Kongo, correspondant en France 

Gaspard-Hubert Lonsi Koko, porte-parole du groupe « Diaspora Congolaise Favorable au Dialogue » (DCFD).

© Le Potentiel

Repris par Digitalcongonet

jeudi 4 juillet 2013

RDC : LE MIRACLE EST ENCORE POSSIBLE

Joseph Kasavu, père de l'indépendance nationale
Cinquante-trois ans, c’est peu à l’échelle de l’histoire du monde. C’est en revanche une éternité pour un peuple qui se bat pour l’amélioration de ses conditions de vie. Le 30 juin 1960 est la date qui symbolise pour la RDC et les Congolais la libération de la domination coloniale. Ce jour-là, les Congolais avaient manifesté leur joie à l’indépendance, et l’espoir de bâtir un pays plus beau qu’avant était né.  
Comment ne pas penser à ce morceau joyeux au refrain entraînant,  « Indépendance Cha Cha », composé à Bruxelles (Belgique) en 1960 par Joseph Kabasele, alias le Grand Kallé et son orchestre l’African Jazz, pour célébrer l’indépendance, cette fierté retrouvée, cette dignité conquise à force de luttes ?
Mais après cinquante-trois ans de marche vers la réalisation de ce rêve tant espéré , que de défis ! Des interrogations demeurent, notamment sur la gestion des affaires publiques, l’éducation, la sécurité des personnes et biens, la santé, qui pourtant sont des domaines prioritaires, indispensables pour tout développement. La cupidité et la corruption, la délinquance financière et la mauvaise gestion des affaires publiques, le cynisme des dirigeants, l’absence de gouvernance responsable  demeurent un fléau. L’unité de la nation congolaise, consacrée par la constitution, est mise à mal par des guerres successives et des rébellions dans l’Est du pays. Le pays de Joseph Kasa-Vubu, père de l’indépendance nationale ( n’en déplaise aux falsificateurs de l’Histoire ), est l’un des pays les plus pauvres  du monde, malgré ses immenses ressources naturelles [lire la suite].

Robert Kongo

© Kongoespoir21

RDC : La diaspora oubliée du dialogue national

Joseph Kabila a annoncé la prochaine tenue de "consultations nationales" dans un contexte de crise politique après les élections contestées de 2011 et la reprise de la guerre à l'Est du pays. A Paris, la Diaspora congolaise favorable au dialogue (DCFD) regrette l'absence de la diaspora à cette initiative.

Annoncé en janvier 2013, le dialogue national voulu par Joseph Kabila devrait finalement voir le jour. Le président congolais a signer dernièrement une ordonnance convoquant des "consultations nationales" sous la direction de deux de ses proches : Aubin Minaku, le président de l'Assemblée nationale et Léon Kengo, le président du Sénat. Objectif de ces consultations : "rétablir la cohésion nationale, consolider l'unité du pays et mettre fin aux cycles de violence à l'Est du pays afin de permettre la reconstruction du pays". Un programme ambitieux qui butte sur l'affaiblissement du chef de l'Etat congolais depuis la présidentielle contestée de novembre 2011 et le retour de la guerre au Nord-Kivu. Les "consultations nationales" devraient se dérouler sur 15 à 20 jours à une date encore "indéterminée" par l'ordonnance présidentielle [lire la suite].

Christophe Rigaud

© Afrikarabia