lundi 22 juillet 2013

DES CONGOLAIS DE LA DIASPORA SE MOBILISENT EN FAVEUR DE LA PAIX DANS LE NORD-KIVU ET LA TENUE DES CONCERTATIONS NATIONALES

Regroupés au sein des organisations associatives et partis politiques, des Congolais de la diaspora se sont retrouvés lundi 15 juillet dernier pour échanger sur la situation dans l’Est de la RDC et la tenue des concertations nationales initiées et convoquées par le président Joseph Kabila. C’est ce qui ressort de la déclaration commune signée par les participants à cette rencontre.

N'Kashama Kabeya, Gaspard-Hubert Lonsi Koko et Augustin Mukamba, trois des signataires de la déclaration du 15 juillet 2013
Dans une déclaration publiée à Paris, le 18 juillet 2013, nous apprenons que des Congolais de la diaspora rassemblés au sein des associations et partis politiques ont tenu une session extraordinaire pour évoquer la situation dans le Nord-Kivu, où la guerre a repris de plus belle, et la tenue des concertations nationales annoncées par le président Joseph Kabila.

« Droit à la paix et à la sécurité »

Les signataires de la déclaration condamnent avec « force et vigueur » la reprise de la guerre au Nord-Kivu.

«   Nous demandons à tous les belligérants de cesser, sans aucune condition, les hostilités dont les populations civiles sont les premières victimes. Par contre, nous exhortons la Brigade d’intervention des Nations Unies, qui plus est déjà déployée dans le territoire congolais, et plus particulièrement dans la zone attaquée par les forces négatives bien identifiées par le Conseil de sécurité des Nations Unies, à s’acquitter efficacement, surtout dans le meilleur délai, de sa mission conformément à la Résolution 2098 des Nations Unies quant à la protection des populations civiles et à l’éradication des groupes armés, y compris le M23, qui persisteront dans la voie armée au détriment de la solution politique. »

Les déplacés du Nord-Kivu
Ils dénoncent le non respect de l’accord-cadre signé à Addis-Abeba, le 24 février dernier, par  les chefs d’Etat et de gouvernement des 11 pays de la région. Tous s’étaient engagés à ne pas appuyer les mouvements rebelles agissant dans l’Est de la RDC.

« L’accord-cadre d’Addis-Abeba doit être opposable à tous les pays de la région, sous peine des sanctions. À cet effet, pour une paix durable dans la région des Grands lacs, nous appuyons la démarche du Président tanzanien, Son Excellence Jakaya Kikwete, qui, dans une dernière déclaration faite à Addis-Abeba, a demandé au Rwanda et à l’Ouganda d’ouvrir des dialogues avec leurs opposants internes et exilés en vue des solutions politiques pouvant mettre un terme à des accusations mutuelles d’appui, par les voisins, des groupes rebelles de chaque pays. »

S’appuyant sur l’article 52 de la Constitution du 18 février 2006, les signataires de la déclaration rappellent à l’opinion publique mondiale  que « les Congolais ont droit à la paix et à la sécurité, tant sur le plan national qu’international. En conséquence, aucun individu, ou groupe d’individus, ne peut utiliser une portion du territoire national comme base de départ d’activités subversives, ou terroristes, contre l’État congolais ou tout autre État. »

L’intérêt supérieur de la Nation, d’abord

Pour consolider l’unité et la cohésion nationale , les signataires de la déclaration  approuvent sans réserve la tenue des concertations nationales annoncées par le président Joseph Kabila.

« Nous demandons à la classe politique congolaise, toutes tendances confondues, et à la société civile de privilégier l’intérêt supérieur de la Nation en surmontant leurs divergences, l’objectif étant la participation, dans un cadre républicain, de toutes les forces vives, la diaspora comprise, aux Concertations nationales en vue d’une réflexion inclusive susceptible de consolider l’unité et la cohésion nationale et la formation d’une véritable armée républicaine capable de défendre le territoire national. »

Soucieux de la bonne tenue de ces assises et de son heureux dénouement, ils préconisent : « d’inclure à ce processus, en tant qu’observateurs, les 15 membres du Conseil de sécurité des Nations Unies, les membres du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, ainsi que les représentants de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC) et de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC). »

Pour conclure, ils lancent un appel au peuple congolais, qui souffre tant le martyre,  à s’abstenir de toute action pouvant porter atteinte à la souveraineté, l’indépendance , l’intégrité et l’inviolabilité territoriales.

« Nous demandons aux populations congolaises de rester vigilantes et de décourager toute tentative pouvant porter atteinte à la sécurité et à la paix, en application de l’article 63 de la Constitution qui leur accorde le droit et le devoir sacré de défendre le pays et son intégrité territoriale face à une menace ou à une agression extérieure. Dans cette optique, nous devons être en symbiose avec nos soldats en les soutenant et en les encourageant car, au péril de leur vie, ils sont tout le temps au front pour défendre la Nation. »

Cette déclaration, dont la presse en Europe s’en est largement fait l’écho, a été signée par Symphorien Kabeya Ntumbansela (CDPS France), N’Kashama-Mutoke Kabeya (CDPS France), Gaspard-Hubert Lonsi Koko (Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo), Llyod Mayala Matondo (Ligue des Jeunes pour la Démocratie et les Droits de l’Homme), Augustin Mukamba (Troisième Force), Emmanuel Mutombo (Union du Congo), Herman Nzeza Malungidi (Alliance Nationale pour le Changement).

Robert Kongo, correspondant en France

© Le Potentiel

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