Le
groupe « Congolais de France » salue le discours de François Hollande
Reçue le 17 septembre dernier à la cellule diplomatique de l’Elysée pour exprimer leurs aspirations, quant à la participation de François Hollande au 14e sommet de la Francophonie à Kinshasa, la délégation du groupe de réflexion « Congolais de France », constituée de Gaspard-Hubert Lonsi Koko, Dario Maleme et votre serviteur, se réjouit que leur vœu ait été exaucé et salue avec gratitude le discours prononcé samedi par le président français à l’occasion de l’ouverture de ce forum.
Après quelques incertitudes, le 14e sommet de la Francophonie s’est tenu à Kinshasa et à la date prévue. Un soulagement pour les autorités congolaises, certes, mais aussi pour une majorité des Congolais de l’intérieur et de la diaspora qui ont milité jusqu’au plus haut sommet de l’Etat français, non seulement pour que ce sommet ait lieu, mais aussi pour que le président français, François Hollande, accepte de s’y rendre. C’est le cas notamment de la délégation du groupe de réflexion « Congolais de France » reçue le 17 septembre dernier à la cellule diplomatique de l’Elysée.
Au cours de leur
entretien avec les conseillers Afrique de la cellule diplomatique de l’Elysée,
Gaspard-Hubert Lonsi Koko (porte-parole du Rassemblement pour le Développement
et la Paix au Congo), Dario Maleme (porte-parole des Congolais d’Aubervilliers,
adjoint au Maire d’Aubervilliers chargé des finances) et votre serviteur
avaient exprimé avec « force et vigueur » les attentes des Congolais
concernant le discours que devrait tenir
François Hollande devant les autorités congolaises et présenté quelques
suggestions.
Les questions sur la
démocratie et le respect de l’opposition, la liberté de la presse, les droits
de l’Homme, la bonne gouvernance, la justice, la protection des minorités et
des militants associatifs, le droit de se syndiquer, la lutte contre la corruption
et les discriminations, exigences universelles en ce qu’elles participent à la
paix et à la concorde, c’est-à-dire au « vivre ensemble » ont été au
menu de l’échange engagé entre que les membres de la délégation du groupe de
réflexion « Congolais de France » et les conseillers Afrique de la
cellule diplomatique de l’Elysée.
UNE TRIBUNE « POUR PARLER CLAIR »
Force est de constater qu’au cours de son discours prononcé à l’occasion de l’ouverture, samedi, du forum sur la Francophonie, le président français n’a pas botté en touche pour évoquer certains points saillants soulevés lors de la rencontre entre les membres de la délégation du groupe de réflexion « Congolais de France » et les conseillers Afrique de la cellule diplomatique de l’Elysée sur la situation en RDC.
Ouverture officielle du XIVe sommet de la Francophonie à Kinshasa |
La tenue du 14e
sommet de la Francophonie dans la capitale congolaise offrait donc à François Hollande une bonne tribune pour faire
connaitre sa position sur ces sujets. « Pour parler clair ».
La Francophonie a
déclaré le président français « doit porter la démocratie, les droits de
l’homme, le pluralisme, le respect de la liberté d’expression, l’affirmation
que tout être humain doit pouvoir choisir ses dirigeants ».
Pour ce qui concerne la
démocratie, les difficultés qui ont émaillé le processus électoral du 28
novembre 2011 en RDC doivent servir de tableau de bord pour rectifier le tir et
définir le cadre dans lequel devront se dérouler les prochaines échéances.
Des élections locales,
prévues l’an prochain, serviront de test. Et la réforme attendue de la Commission
électorale indépendante (Ceni) tout comme la création d’une commission des
droits de l’Homme, adresseraient des « signaux positifs » aux
Congolais et à la communauté internationale.
« S’il y’a eu des
progrès, encore trop timides, ces derniers jours, il y’a un processus en RDC et
je souhaite qu’il soit conduit jusqu’à son terme », a déclaré François Hollande
à la presse à l’issue de son entretien avec le président congolais.
METTRE LA LANGUE « AU SERVICE DU MONDE ET DE LA LIBERTE »
Le groupe de réflexion « Congolais de France » se réjouit que la question des droits de l’homme ait constitué le fil rouge d’une journée du chef de l’Etat français en RDC, où il a invité les pays membres de la Francophonie à mettre leur langue « au service du monde et de la liberté ».
François Hollande a inauguré la médiathèque Floribert Chebeya |
« C’est la
bataille des droits de l’homme, elle demeure. Ici nous sommes, je l’ai dit,
dans une démocratie où le processus n’a pas été encore complet, c’est le moins
que l’on puisse dire. Il y’a encore des réalités inacceptables », a
souligné François Hollande, après avoir inauguré une plaque en l’honneur du
militant des droits de l’homme congolais, Floribert Chebeya, assassiné en juin
2010.
Selon l’Elysée,
François Hollande a particulièrement insisté auprès de Joseph Kabila sur la
nécessité que le procès des assassins de Floribert Chebeya se tienne et que ses
agresseurs soient condamnés. D’après la même source, le cas des journalistes
emprisonnés a été également abordé lors de l’entretien entre les deux chefs d’Etat.
Outre les représentants
de sept ONG de défense des droits de l’homme en RDC, cinq personnalités de
l’opposition parlementaire congolaise, « qui ont demandé un renforcement
de la démocratie et des libertés en RDC », ont aussi rencontré François
Hollande.
Comme l’a ardemment
souhaité les membres de la délégation du groupe de réflexion « Congolais
de France », Etienne Tshisekedi, chef de l’opposition congolaise, a été reçu pendant une vingtaine de minutes à
la résidence de France par François Hollande.
Selon l’Elysée, « les
deux hommes ont évoqué les questions intérieures, y compris les droits de
l’opposition et des médias et aussi la situation dans l’Est et l’intégrité
territoriale du pays ».
INTANGIBILITLE DES FRONTIERES
La situation infligée depuis une décennie aux populations de la région du Kivu est inacceptable. Par le biais des conseillers Afrique de la cellule diplomatique de l’Elysée, le groupe de réflexion « Congolais de France » avait demandé à la France « d’exiger la cessation immédiate des combats et des ingérences extérieures dans cette partie du territoire congolais. Qu’elle invite les pays voisins de la République Démocratique du Congo- un pays ouvert, mais pas offert ou à prendre-à s’inscrire dans un projet politique qui vise la paix, la sécurité, l’intégration solidaire et le développement socio-économique. Que la France insiste sur le fait que « la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République Démocratique du Congo ne sont pas négociables. » La France devra donc « rappeler avec force et vigueur les principes de la charte de l’Union africaine, relatifs à l’intangibilité des frontières héritées des indépendances. »
Ce qui fut fait. Le groupe
de réflexion « Congolais de
France » se félicite donc des propos tenus par le président français à
Kinshasa sur cette question, en condamnant les « agressions
extérieures » dans l’Est de la RDC où l’armée congolaise est opposée à des
groupes qui sèment la terreur. Il lui sait gré d’avoir réaffirmé dans son
discours que « les frontières de la
République Démocratique du Congo sont
intangibles », contrairement à Nicolas Sarkozy qui souhaitait un
« partage des richesses congolaises » avec le Rwanda.
C’est aussi une bonne
chose pour la RDC que François Hollande,
président de la France, l’un des pays membres permanents du Conseil de sécurité
des Nations Unies, se dise favorable à
ce que le mandat de la Monusco ( la Mission d’observation des Nations Unies en
République Démocratique du Congo), « puisse être précisé, élargi si
nécessaire ».
Fort de ce qui précède
et parce qu’il se reconnaît dans le discours prononcé par François Hollande lors du 14e
sommet de la Francophonie à Kinshasa, le groupe de réflexion « Congolais
de France » en salue hautement la teneur et le remercie pour sa position
objective sur la situation en RDC.
Robert Kongo, correspondant en France
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