mardi 19 novembre 2013

Autour de ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs

Les députés et sénateurs congolais ont moins de trente jours pour examiner et adopter, lors de la session ordinaire de septembre, le projet de loi des finances pour l’exercice 2014 et l’envoyer au Président de la République pour promulgation. Alors que le gouvernement Matata Ponyo n’a pas encore déposé le projet de Budget de l’Etat de l’année prochaine au bureau de l’Assemblée nationale, dans mon dernier ouvrage intitulé « Ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs », paru le 15 novembre 2013 chez L’Harmattan à Paris, je propose un budget de plus de 7,75 milliards d’euros, soit plus de 10,2 milliards de dollars US, pour l’année 2014 en vue d’une politique à la hauteur des attentes des Congolaises et des Congolais.

Un programme alternatif
 
Dans cet ouvrage, il n’est nullement question d’envisager un quelconque poste ministériel dans un gouvernement de cohabitation nationale que compte mettre en place le président de la République Démocratique du Congo. Loin de moi l’idée de faire partie d’un cadre gouvernemental dans de circonstances non prévues par la Constitution, lequel ne bénéficie d’aucune majorité parlementaire issue des élections législatives. Il n’est pas non plus dans mes intentions de rentrer dans la ratière au détriment des intérêts du peuple congolais. Je me suis toujours considéré comme un opposant constructif. Est-il que tout le monde me reconnaît comme tel, j’ai l’obligation d’incarner une alternative crédible au régime en place à Kinshasa aussi cohabitationniste soit-il. Et cela passe avant tout par un projet non seulement d’avant-garde, mais surtout crédible.

Un projet chiffré

Le projet que je propose aux Congolaises et aux Congolais est non seulement chiffré, mais il décline le budget pour 2014 afin de soutenir une politique humaniste en matière d’emploi, de santé publique et d’éducation, une politique audacieuse en matière de défense nationale et de diplomatie régionale. Cela ne consiste en rien en une leçon administrée au gouvernement Matata Ponyo qui peine à présenter le sien. En tout cas, je n’ai jamais envisagé la politique comme une adversité sur fond de machiavélisme. Je ne la conçois pas non plus comme une compétition cynique en vue de la prise à tout prix du pouvoir.
Aspirant un jour à présider aux destinées de la République Démocratique du Congo, mes propositions ne peuvent être crédibles que si elles s’appuient sur un budget réaliste. Je ne suis pour rien dans les difficultés qu’éprouvent, s'agissant de ’adoption du budget 2014, le gouvernement en place à Kinshasa. Je ne fais que jouer mon rôle d’opposant consciencieux. Mes prévisions budgétaires, je les ai établies en fonction du budget gouvernemental 2013 et à la suite de différentes observations faites pendant l’exercice qui est en train de s’achever. Mon budget pour 2014, qui est de plus de 7,75 milliards d’euros, pourra être rectifié trois mois après l’exercice 2014. Ainsi atteindra-t-il dans les trois premiers mois de l'exercice gouvernemental, selon les différentes simulations, au moins 10 milliards d’euros grâce à la maîtrise du circuit informel qui génère annuellement plus de 11,13 milliards d’euros.

La déconcentration, un véritable cheval de bataille

On ne peut que se poser des questions sur la politique de décentralisation voulue par le président de la République Démocratique du Congo depuis 2006. Voilà pourquoi, dans mon ouvrage, l’accent est mis sur la déconcentration. Celle-ci consiste à accorder une certaine autonomie à des institutions ne détenant pas de personnalité morale, tandis que la décentralisation abandonne quelques compétences à des institutions dotées de personnalité morale. J’estime que la fonction publique étatique doit être déconcentrée pour assurer efficacement la présence de l’Etat sur la totalité du territoire national et rendre aux populations les services auxquels elles ont droit. Je suis convaincu qu’une déconcentration intelligente et pratique permettra à l’armée nationale congolaise de mieux se déployer dans les différentes zones de défense militaire et de protéger de manière performante, en temps et en heure, la patrie en cas d’agression intérieure ou extérieure. Je suis très soucieux de la meilleure articulation dans la chaîne de commandement des Forces armées de la République Démocratique du Congo.

La diplomatie régionale

Cette diplomatie régionale sur laquelle je me penche concerne notamment les pays des Grands Lacs. Ai-je l’impression que le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda constituent une menace permanente contre la République Démocratique du Congo ? Quand on a été mordu par le serpent, dit un proverbe bantou, on craint même le mille-pattes. Même en étant un homme de dialogue, il me semble qu’un pays immensément riche et ayant neuf voisins est condamné à exceller dans la diplomatie et à se doter d’une armée dissuasive. Cela lui permettra d’être non seulement craint, mais aussi de garantir la paix à ses populations. Je tiens beaucoup à l’intégrité du territoire national et à notre souveraineté au regard de la communauté internationale.

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

Titre : Ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs
Editeur : L’Harmattan
Collection : Etudes Africaines
ISBN : 978-2-343-02079-2

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