lundi 26 novembre 2012

Conférence de presse sur la situation en RD Congo

Le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC), le Congrès des Démocrates pour le Progrès Social (CDPS-France), l'Alliance pour le Développement de la République (ADR-France), le Collectif des Démocrates Congolais (CDC), Union du Congo (UDC) et le Groupe des Réflexions des Congolais de France (GRCF) organisent une conférence de presse sur la situation en cours dans la région du Kivu. Ils exposeront, à cette occasion, leurs positions communes et feront des propositions en vue d’un État de droit, de la stabilité de la République Démocratique du Congo et de la pacification de la région des Grands Lacs africains.

Date et heure : 28 novembre 2012 à 9 h 00.

Lieu :
Mucha Café
227, boulevard Saint-Garmain - 75007 Paris
Métro Solférino

Contact :
Gaspard-Hubert LONSI KOKO
Tél. : 0033 612 066 872
E-mail: rdpc.rdc@gmail.com

NOTA BENE : Prière de confirmer sa présence à cet effet. Seuls les journalistes sont conviés.

vendredi 23 novembre 2012

« Des puissances occidentales cherchent la balkanisation de la RDC »

Alors que les rebelles du M23 poursuivent leur avancée sur le territoire congolais, après la prise de la ville de Goma, dans la région du Nord-Kivu, la crise guette et l’insurrection pourrait se propager rapidement dans tout le pays, car les rebelles ont le champ libre, aucune force ne s’oppose à eux. Gaspard-Hubert Lonsi Koko, essayiste et observateur des rapports Nord-Sud, donne son analyse de la situation.

Après leur première offensive, les rebelles du M23 se sont emparés de Goma, la capitale du Nord-Kivu. Derrière cette offensive, que ni les casques-bleus de l’ONU ni les forces armées congolaises n’ont empêchée, de nombreux doutes subsistent.
Qui est vraiment derrière cette attaque ? Pourquoi Joseph Kabila, à la tête de la République démocratique du Congo, est resté inactif ? Pourquoi les Nations unies semblent également se taire devant le risque de balkanisation de la RDC ?

Gaspard-Hubert Lonsi Koko, essayiste et observateur des rapports Nord-Sud, également contributeur pour JOL Press, répond à ces questions, donne son analyse de la situation [lire la suite].

Propos recueillis par Syblille de Larocque

© Jolpress

jeudi 22 novembre 2012

La résolution 1533 (2004) concernant la RD Congo

Lettre datée du 12 novembre 2012, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Président du Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 1533 (2004) concernant la République démocratique du Congo 
 Au nom du Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 1533 (2004) concernant la République démocratique du Congo et en application du paragraphe 4 de la résolution 2021 (2011) du Conseil de sécurité, j’ai l’honneur de vous faire tenir ci-joint le rapport final du Groupe d’experts sur la République démocratique du Congo (voir annexe).

Je vous serais reconnaissant de bien vouloir porter à l’attention des membres du Conseil de sécurité le texte de la présente lettre et de son annexe et de le faire publier comme document du Conseil.

(Signé) Agshin  Mehdjiyev

mardi 20 novembre 2012

Debout, Congolais !

Les affrontements entre les rebelles du M23[1] et les FARDC[2] aux environs de Goma hypothèquent encore plus la paix dans la région des Grands Lacs. Elles confirment la volonté de quelques puissances extracontinentales, lesquelles s’appuient sur le Rwanda et l’Ouganda, de balkaniser la République Démocratique du Congo. Malgré les mises en garde des Nations unies, l’entrée du M23 dans la ville de Goma, pourtant gardée par la monusco[3], confirme la complicité de la communauté internationale dans la balkanisation de la République Démocratique du Congo. De toute évidence, le peuple congolais est le dindon d’une farce tragique qui est en train de se jouer cyniquement en Afrique centrale et dans la région des Grands Lacs.

Les vraies causes des affrontements

La région composée des provinces des Nord et Sud-Kivu est le théâtre de conflits permanents depuis une vingtaine d’années à cause des richesses en ressources minières (or, coltan, cassitérite) et agricoles tant convoitées par les pays frontaliers – notamment l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi – et quelques entreprises étrangères (surtout occidentales). Le pillage des matières premières et les aspects fonciers constituent donc les motifs de cette guerre que l’on impose injustement au peuple congolais. Ainsi est-il incompréhensible que, pour des raisons purement matérialistes, la communauté internationale ferme les yeux sur les crimes de guerre, les crimes contre l’Humanité et le génocide qui se déroulent en toute impunité dans la région du Kivu.

L’ambiguïté des Nations unies et de la communauté internationale

Selon les Nations Unies et d’autres organisations internationales, le Rwanda et l’Ouganda sont les voix d’approvisionnement de la rébellion du M23 – ces deux pays étant les parrains de toutes les rébellions survenues en République Démocratique du Congo depuis 1997. Au vue de ces accusations, comment un pays agresseur, en l’occurrence le Rwanda, a-t-il été admis, ne serait-ce qu’à titre temporaire, au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies ? Comment peut-on admettre qu’un président, en l’occurrence l’ougandais Yoweri Kaguta Museveni, puisse-t-il servir de médiateur d’un conflit dans lequel son pays est directement mis en cause ?

Comment la monusco peut-elle rester neutre devant les violences sexuelles, les crimes de guerre et crimes contre l’Humanité incessamment commis dans la région du Kivu ? Pense-t-elle rétablir la paix seulement en s’interposant entre les forces loyalistes et les rebelles, matérialisant de facto la balkanisation du Congo-Kinshasa ? Faut-il davantage des personnes déplacées dans des camps pour que la monusco justifie son maintien sur le sol congolais, en prétextant assister les populations civiles ?
Il est des moments où l’attaque doit constituer la meilleure défense. Tout comme il est incompréhensible que les Nations Unies placent l’armée nationale congolaise et les différents mouvements rebelles sur le même pied d’égalité. La sincérité voudrait que les forces onusiennes passent à l’offensive, aux côtés des FARDC, afin de neutraliser les forces négatives qui déstabilisent l’Est de la RD Congo. Le fait de rester indéfiniment neutre laisse supposer la complicité onusienne dans les massacres perpétrés contre les populations non armées.

L’incapacité de la classe politique congolaise

L’incompétence avec laquelle la classe politique congolaise gère la guerre dans l’Est ne peut qu’étonner plus d’un observateur. Le Parlement n’interpelle, en aucun cas, le gouvernement sur la dramatique situation en cours dans la partie orientale. Quand ils leur arrivent d’agir de la sorte, les parlementaires le font de façon timorée et surtout dans l’optique de négocier à la hausse leurs rémunérations. L’opposition doit-elle espérer, à tout prix, la prise des portions du territoire national par des criminels agissant en intelligence avec les ennemis, en contrepartie de la chute du gouvernement en place à Kinshasa ?
Vouloir négocier avec les mouvements rebelles composés de criminels, comme le préconisent quelques politiciens, c’est faire le jeu des agresseurs. Le patriotisme veut que l’on ne discute pas, surtout en position de faiblesse, avec ceux qui ont fait couler votre sang, violer vos femmes et vos enfants et fouler votre Constitution sous le pied. Est-ce que l’arrivée des forces armées rwandaises, burundaises et ougandaises dans les bagages de Laurent-Désiré Kabila en 1997 a-t-elle permis la stabilité de la RD Congo ? Comment peut-on avoir la mémoire courte à ce point ? En tout cas, la classe politique congolaise, toutes tendances confondues, a démontré son incapacité à gérer aussi bien diplomatiquement que militairement la guerre qui hypothèque la cohésion nationale et la stabilité territoriale.

Et le peuple Congolais ?

Le peuple congolais, bien que conscient de la médiocre comédie jouée par la classe politique au regard de l’agression dont le pays est victime, se contente de se lamenter au lieu d’envisager autrement la situation. Restera-t-il à jamais le dindon de la farce ? Son sang est-il versé pour rien ? Acceptera-t-il de se faire exterminer, de se retrouver sans terre et d’errer désespérément à travers le monde ?

La République Démocratique du Congo ne trouvera le salut que dans l’implication directe de ses populations. Celles-ci devraient harmoniser ses actions internes et externes. Si aucun consensus n’est trouvé entre les différentes forces vives de la Nation congolaise – de l’intérieur comme de l’extérieur – n’est trouvé à très court terme, seul un soulèvement populaire pourra sauver l’intégrité du territoire national et la mise en place d’un gouvernement d’union nationale. Debout, Congolais !

Gaspard-Hubert Lonsi Koko
© Jolpress

Notes : 
[1] Allusion au 23 mars 2009, date à laquelle le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) de Laurent Nkunda, alors mouvement politico-militaire, avait signé un accord avec le gouvernement congolais pour mettre fin à la rébellion, se transformer en parti politique et faire intégrer ses troupes dans les FARDC. Le M23 dénonce le non-respect par le gouvernement dudit accord relatif au maintien de tous les officiers du CNDP dans leurs grades et l’intégration de la branche politique dans les institutions gouvernementales. Les éléments de ce mouvement armé refusent également « le brassage » : c’est-à-dire l’affectation dans d’autres unités et d’autres régions que veut leur imposer Kinshasa, ce qui les éloignerait de leur zone d’influence dans l’Est.
[2] Forces armées de la République Démocratique du Congo.
[3] Mission de l’organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RD Congo.

lundi 19 novembre 2012

RD Congo : la rébellion aux portes de Goma


RD CONGO : La rébellion M23 aux portes de la ville de Goma. Civils et militaires fuient la capitale régionale du Nord-Kivu. La monusco dépassée par les événements. Une énième crise humanitaire en vue. Où va la Rd Congo ?

Pour en parler, ce lundi 19 novembre 2012 de 13 h 30 à 14 h 00 (heure de Paris) dans le Journal des Auditeurs (JDA) d'Africa n° 1, Gaspard-Hubert Lonsi Koko, essayiste et acteur politique.

Pour écouter l'émission : http://www.africa1.com/IMG/mp3/jda_-_19_11_12_pad.mp3

mercredi 14 novembre 2012

Quelle perspective immédiate popur la RDC ?

Le Premier ministre de la République démocratique du Congo, Augustin Matata Ponyo Mapom, effectue de mercredi 14 novembre à vendredi 16 une visite d’État en France, où il rencontrera son homologue Jean-Marc Ayrault, plusieurs ministres et des opérateurs économiques, pour discuter des questions de sécurité, d’économie et de démocratie. 
  Outre le chef du gouvernement français, Monsieur Matata Ponyo Mapom devra rencontrer le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, le ministre des Finances Pierre Moscovici, la ministre déléguée à la Francophonie Yamina Benguigui et le ministre délégué au Développement Pascal Canfin.
Rappelons que, quelques jours avant le sommet de la Francophonie mi-octobre à Kinshasa, le président français François Hollande avait qualifié d« inacceptable sur le plan des droits de la démocratie et de la reconnaissance de l’opposition » la situation des droits de l’Homme et de la démocratie en République Démocratique du Congo. Cela avait valu la réplique du président congolais, Joseph Kabila, selon laquelle son pays n’était « pas du tout complexé ».

L’insécurité et la crise des institutions

Le Premier ministre congolais va « travailler avec les autorités françaises sur les questions de sécurité », notamment dans l’Est de la République Démocratique du Congo, qui est sans cesse en proie à une instabilité chronique depuis l’accession de Joseph Kabila à la présidence en 2001. Les deux guerres qu’a connu le pays ces vingt dernières années ont de facto amplifié l’instabilité et l’insécurité aussi bien à l’intérieur des frontières nationales que dans la région des Grands Lacs. L’impunité reste donc totale. L’infiltration des FARDC[1] par les éléments appartenant à quelques pays limitrophes, attirés par des terres fertiles et riches en minerais, et une diplomatie moribonde empêchent la République Démocratique du Congo de faire efficacement face aux groupes rebelles qui poussent comme des champignons dans la région du Kivu. Pis encore, la crise post-électorale n’a fait qu’aggraver la faillite de l’État et mettre en évidence la carence des institutions – lesquelles sont pourtant aux bottes de Joseph Kabila – ainsi que l’illégitimité du pouvoir kabiliste.
Joseph Kabila s’est cyniquement maintenu à la magistrature suprême, en dépit d’une élection présidentielle entachée de fraudes, dans un pays où les violations des droits des droits fondamentaux de la personne humaine sont légion, où la partie orientale ne cesse de subir les conséquences d’une guerre civile et des hégémoniques ambitions des petits voisins. Entre-temps, profitant de l’inexistence de l’État congolais, les multinationales pillent sans vergogne toutes les ressources naturelles, les exploitent en toute illégalité et s’adonnent en toute tranquillité au trafic des minerais.

Les violations des droits fondamentaux

Monsieur Matata Ponyo Mapom va par ailleurs souligner les efforts pour améliorer les questions liées à la démocratie, relatives aux droits de l’Homme et à la paix. Nul ne doute que – après la spoliation l’élection présidentielle du 28 novembre 2011 2011, couplée aux élections législatives – la garde rapprochée de Joseph Kabila s’active davantage. Ainsi la répression a-t-elle fait des milliers de victimes. Les enlèvements, les disparitions forcées et les arrestations arbitraires se sont amplifiés. Selon divers rapports d’organisations des droits de l’Homme, plusieurs opposants ont été assassinés ou sont portés disparus depuis les élections bâclées de 2011 et plusieurs milliers de personnes croupissent en prison et dans des de lieux de détentions pour des raisons politiques.

La réconciliation nationale

L’attitude du Rwanda et l’inaction de Joseph Kabila constituent, à n’en pas douter, des facteurs déterminants en vue de la balkanisation de la République Démocratique du Congo. Si rien n’est entrepris, cela ne pourra qu’aggraver la guerre. Si la fermeté de François Hollande lors du XIVe Sommet de la Francophonie[2], s’agissant de l’intangibilité des frontières du Congo-Kinshasa, a constitué une mise en garde envers les agresseurs de ce grand pays francophone, les Congolaises et les Congolais sont désormais conscients que le salut ne peut venir que de la réconciliation nationale. Mais encore faut-il éviter les erreurs du passé. Encore faut-il que cette réconciliation se fasse avec des opposants crédibles et compétents, qui n’ont jamais été impliqués, d’une manière ou d’une autre, dans la catastrophique gestion de la chose publique de 1997 à nos jours. Seuls les Congolais n’ayant pas pris les armes, ou cautionné leur usage en vue de la prise ou du partage du pouvoir, peuvent mettre à jamais un terme aux violences sexuelles, aux crimes de guerre, aux crimes contre l’Humanité et au génocide en cours en République Démocratique du Congo.

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

Documentation

vendredi 9 novembre 2012

La rénovation de la vie publique française selon Lionel Jospin

Le rapport sur la rénovation et la déontologie de la vie publique a été remis vendredi 9 novembre par Lionel Jospin à François Hollande. Analyse de Gaspard-Hubert Lonsi Koko.
Le rapport sur la rénovation et la déontologie de la vie publique préconise entre autres une dose de 10 % de proportionnelle, s’agissant de l’élection des 577 députés. Si les propositions de la commission présidée par l’ancien Premier ministre Lionel Jospin sont suivies par le gouvernement, la France changerait de mode de scrutin, quant aux élections législatives. Les circonscriptions seraient donc redécoupées, il n’y en aurait plus que 520. On voterait pour deux candidats aux législatives, un dans sa circonscription et un sur la liste nationale. Toutes ces préconisations, que le gouvernement n’est pas obligée d’adopter dans leur totalité, feraient l’objet d’un projet de loi annoncé pour janvier prochain.

Manque d’audace et de clarification

Pour Hervé Gategno, cela n’a rien d’évident dans la mesure où les 57 députés en question seraient élus sur des listes nationales présentées par les partis politiques. Ainsi les candidats seraient-ils choisis en fonction de calculs internes et d’accords d’appareils. Le journaliste du Point y voit une astuce pour placer les glorieux battus des scrutins précédents – en l’occurrence une Ségolène Royal, un François Bayrou, un Jean-Luc Mélenchon, une Marine Le Pen... – et non un facteur de renouvellement ! [lire le billet]

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

© jolpress.com

Pourquoi seulement l'huile de palme ?

Le Sénat français a adopté mercredi 7 novembre, en commission des Affaires sociales, l’amendement proposant de quadrupler la taxe sur l’huile de palme. Proposé par le socialiste Yves Daudigny, le texte veut inciter l’industrie agroalimentaire à délaisser cette substance jugée nocive pour la santé, au profit d’ingrédients plus sains.
Mais la « taxe Nutella »[1] ne fait pas l’unanimité. Effectivement, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, n’est pas « certaine que ce soit à l’occasion d’un amendement purement financier que l’on puisse engager le débat ». En tout cas, l’amendement propose une contribution additionnelle de 300 %[2] à la taxe spéciale prévue sur les huiles de palme, de palmiste et de coprah « destinées à l’alimentation humaine, en état ou après incorporation dans tous les produits »[3]. Les spécialistes rappellent que cette taxe rapporterait peu, 40 millions d’euros, pour réduire le déficit de la sécurité sociale [lire le billet].

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

© jolpress.com

lundi 29 octobre 2012

François Hollande en Afrique: une première à hauts risques

C’est un des dossiers que François Hollande a trouvé sur son bureau de président : le Sommet de la francophonie prévu à Kinshasa du 12 au 14 octobre. Le choix du lieu, fait par l’Organisation internationale de la francophonie, pouvait difficilement être pire : la République démocratique du Congo (RDC) où Joseph Kabila s’est maintenu au pouvoir après une élection présidentielle entachée de fraudes, où les violations des droits de l’homme sont légion, et où l’est du pays vit dans la terreur de la guerre civile. François Hollande, qui avait promis durant la campagne de rompre avec la Françafrique, a finalement décidé de s’y rendre. C’est un déplacement à hauts risques, après le quinquennat de Nicolas Sarkozy marqué par le discours de Dakar.
Dakar, c’est justement le choix fait par l’Élysée pour accueillir la première étape du séjour de deux jours de François Hollande. Avant de se rendre samedi à Kinshasa, il sera reçu vendredi par le nouveau président Macky Sall avant de prononcer un discours très attendu devant l’Assemblée nationale sénégalaise et de se rendre sur l’île de Gorée, haut lieu de la traite négrière. « Si nous avons choisi Dakar, c’est parce que le Sénégal, sur le plan des principes démocratiques, est assez exemplaire… Nous n’y serions pas allés si les élections avaient été contestables », explique-t-on à l’Élysée. Et pour cause : en mars dernier, Macky Sall a mis fin aux douze années de présidence Wade au terme d’un scrutin jugé transparent et pacifique [Lire le billet].

Lénaïg Bredoux

© Mediapart

lundi 22 octobre 2012

Vivre dans les zones rebelles du Nord-Kivu

Une vingtaine de mouvements rebelles terrorisent le Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo. 
Parmi eux, le M23, un mouvement sorti de l’armée congolaise en avril dernier, dont le but affiché est de renverser Joseph Kabila, président contesté.

Reportage auprès de populations sans défense, que l’ONU ne parvient pas à protéger.
Avec cet article
C’est à la hauteur de Nkwenda (Nord-Kivu), un village occupé depuis le début du mois d’octobre par le mouvement rebelle M23 (lire Les mouvements rebelles au Nord-Kivu, en quelques points),  que les combats font rage aujourd’hui. Le M23 affronte au mortier et à la kalachnikov un autre mouvement rebelle. De nombreux villageois ont déjà fui les combats. Mais pas tous. Ils ne veulent pas abandonner leurs champs et leurs cultures : leur seul moyen de se nourrir une fois par jour [Lire la suite].
 
© La Croix

Les habitants dénoncent les viols et pillages des rebelles du M23

RUGARI (RDCongo) - "Des femmes et des filles sont violées par le M23. Ils pillent nos chèvres ou nos biens dans nos maisons", se plaint un habitant de Rugari, une ville de la province instable du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo,
où opère une rébellion depuis mai.

 Les rebelles Mouvement du 23 mars (M23) contrôlent une partie du Rutshuru, territoire situé dans le Nord-Kivu. Les habitants de cette région agricole verdoyante, qui vivent de la culture de fruits et de légumes et de l'élevage de chèvres et de vaches, dénoncent, discrètement, exactions, viols et pillages.

Le M23 est composé essentiellement d'anciens membres du Congrès national pour la défense du peuple, une ex-rébellion intégrée dans l'armée nationale de RDC en 2009. L'ONU accuse le Rwanda et l'Ouganda, pays voisins de la région du Rutshuru, de soutenir le M23, ce que démentent Kigali et Kampala.

Samedi, le président du M23, Jean-Marie Runiga, a annoncé que son bras armé changeait de nom et était rebaptisé "Armée révolutionnaire du Congo".

Les combats entre l'armée et le M23 ont fait plus de 300.000 déplacés et réfugiés. Les affrontements sont rares depuis juillet mais les populations reviennent au compte-goutte, et de nombreuses maisons et commerces restent fermés. Mais, signe qu'une certaine normalité s'installe, les écoles rouvrent.

Avant la rentrée, début septembre, le M23 avait encouragé les parents à scolariser leurs enfants et, après une reprise timide, on observe désormais un peu partout des jeunes en uniforme bleu et blanc qui vont ou viennent de l'école, cartable ou dos, et jouant parfois en cours de route.

Mais l'habitant de Rugari, qui comme beaucoup, ne donne pas son nom, n'est pas rassuré. "J'accompagne ma fille au camp de Kanyarucinya, où restent ma femme et mes autres enfants: même des petites filles sont violées", affirme-t-il en charriant deux gros sacs de charbon sur un vélo, avec l'aide d'un proche et de sa fille.

"Chez moi, il n'y a pas beaucoup de viols. Mais à Rugari, il y a des viols de femmes à grande échelle", renchérit un habitant d'une localité proche. Il ne précise pas directement qui, d'après lui, en sont les auteurs, mais il soupçonne le M23.

Dans la capitale régionale du Nord-Kivu, Goma, Justin Paluku, gynécologue-obstétricien à l'hôpital Heal Africa, a estimé récemment que 5.000 femmes avaient été violées depuis le début de l'année, et que cette hausse "dramatique" était due au regain d'instabilité qui a suivi la création du M23.

Outre les viols, le M23 est accusé de recrutement d'enfants soldats et d'exécutions sommaires par l'ONG Human Rights Watch.

Reporters sans Frontières et Journaliste en Danger s'inquiètent par ailleurs du "climat d'insécurité" dans lequel les journalistes locaux font leur travail.

Le président du M2 Jean-Marie Runiga réfute les accusations: "Jusque-là, il n'y a pas d'exactions" et si jamais elles arrivaient les responsables seraient "jugés et condamnés", dit-il. Il a aussi promis de sanctionner ses hommes qui menaceraient des journalistes.

Face aux feu des critiques, le M23 tente de donner des gages de confiance. A Rutshuru-centre, des panneaux neufs siglés "M23" annoncent: "Luttons contre la corruption", en français, anglais, swahili et kinyarwanda. Des taxes et impôts assimilés à des "tracasseries" ont été supprimés mais un système de péage a été instauré.

"C'est 5 dollars pour un minibus, 20 pour les camions, et cela peut aller jusque 50 pour les très gros camions", explique Benjamin Mbonimpa, l'administrateur du territoire désigné en juillet par le M23.

Dans les rues de Rutshuru, l'ambiance paraît calme. "On ne voit absolument rien de mal concernant le M23, mais les gens ont peur à cause de tout ce qui s'est passé... Ils n'ont pas confiance", dit à voix basse un commerçant de la ville, qui affirme n'avoir jamais entendu parler de viols.

Calme aussi à Bunagana, un important poste-frontière avec l'Ouganda, qui a été le théâtre d'âpres combats. La vie tourne au ralenti, comme à Rutshuru et d'autres zones conquises par le M23. "C'est la crise! Il n'y a plus rien comme avant !", se plaint une restauratrice.

Soutien au M23: les experts de l’ONU pointent de nouveau le Rwanda et l’Ouganda

Le Conseil de sécurité a exprimé dans une déclaration, vendredi 19 octobre, son «soutien total» au groupe d’experts qui accuse le Rwanda et l’Ouganda d’armer les rebelles du M23 dans l’est de la RDC. Les experts de l’ONU ont renouvelé leurs accusations dans la version finale de leur rapport. Un rapport encore confidentiel, mais que le correspondant de RFI à l’ONU a pu consulter. 
 Les experts de l’ONU persistent et signent. Dans un document de 44 pages remis aux membres du Conseil de sécurité le 12 octobre, le groupe d’expert (GoE) chargé de surveiller l’application des sanctions de l’ONU en République démocratique du Congo réaffirme et détaille les accusations portées à l’encontre du Rwanda et de l’Ouganda dans leur rapport préliminaire du mois de juin. 

« Le gouvernement du Rwanda continue de violer l’embargo sur les armes en apportant un soutien militaire direct aux rebelles du M23, en facilitant leur recrutement, en encourageant et facilitant les désertions au sein des FARDC [armée congolaise, NDR], ainsi qu’en fournissant des armes, des munitions, des renseignements et des conseils politiques » [Lire le billet].

Par Karim Lebhour

© RFI

samedi 20 octobre 2012

Un incident au Palais de la nation entre Kabila et Hollande

La gestuelle a tout expliqué sur ce que François Hollande et Joseph Kabila pense l’un de l’autre. Au delà, il y a eu un grave un incident lors du tête à tête entre les deux chefs d’Etat, selon des sources dignes de foi. Le Français s’est permis de demander des comptes à son hôte sur l’affaire Floribert Chebeya et celui-ci lui a rétorqué sèchement que cette question ne faisait pas l’objet de leurs discussions.
  « Joseph Kabila a expliqué à Hollande que déontologiquement, il ne pouvait pas interférer dans une affaire qui suit son cours normal au niveau de la justice », ont rapporté des membres de l’entourage présidentiel.

Comme pour rappel au «Président normal» l’indépendance de la justice sur laquelle les Occidentaux eux-mêmes ne transigent pas du tout. Mais ici, y a-t-il indépendance de la magistrature lorsque le jugement avant dire droit sur le statut du Général John Numbi est renvoyé au 23 octobre, question d’éviter le pression d’avant-Francophonie. A partir du Palais de la nation, le décor était planté pour la suite des événements dans la salle de congrès du Palais du peuple.

Assis l’un à côté de l’autre, Hollande et Kabila se sont à peine regardés dans les yeux. Quand le second descend de la tribune après avoir prononcé son discours, son voisin ne se donne pas la peine de le congratuler, selon les us et coutumes en la matière. Le président congolais le lui rendra bien aux termes d’une allocution où Hollande a dit a demi mot que les dernières élections n’ont pas permis aux Congolais d’exercer pleinement leurs droits de se choisir leurs dirigeants [Lire le billet].

RDC : l'envoi d'une force neutre ne règlera pas les problèmes dans l'est du pays, selon ICG

La reprise des tensions depuis six mois dans l'est de la République du Congo est due au non-respect d'accords signés par le gouvernement et par les rebelles et l'envoi d'une force neutre n'y règlera pas les problèmes, affirme le groupe de réflexion International Crisis Group (ICG).

La rebellion du Mouvement du 23 mars (M23) est constituée d'anciens rebelles du Congrés national pour la défense du peuple (CNDP) qui avaient été intégrés dans l'armée régulière selon un accord du 23 mars 2009 mais qui se sont mutinés au printemps en accusant Kinshasa de ne pas respecter les termes de l'accord.

Selon un récent rapport de l'ICG, cette crise est le résultat direct d'un déficit de gouvernance où les deux parties, le gouvernement et le CNDP, ont "rivalisé de mauvaise foi".

Sur le plan administratif, le M23 n'a pas obtenu les postes qui lui avaient été promis mais sur le plan de l'intégration militaire il a par contre "gardé la main", écrit ICG. Aucun ministre venu des rangs des rebelles n'est dans le gouvernement mais les soldats ont intégré l'armée aux grades qu'ils s'étaient attribués et refusent de quitter leur région d'origine, l'est, ajoute le rapport.

Selon l'accord de 2009, la lutte contre les groupes armés dans la région avait été confiée à Bosco Ntaganda, l'ex chef du CNDP, qui est aussi "un ancien seigneur de la guerre recherché par la Cour pénale internationale", relève ICG.

Pour de nombreux responsables politiques congolais, la crise a été provoquée par la volonté de l'arrêter. Peu avant son interpellation décidée par Kinshasa, il s'est enfui avec quelques centaines d'hommes.

Ces forces ont constitué le M23 et sont aujourdhui évaluées à 1.250 hommes dont 250 enfants par le dernier rapport de l'ONU sur la région.

"L'absence de dialogue politique et de réforme de gouvernance dans l'armée et l'administration congolaise sont au coeur du problème", conclut l'ICG.

Le groupe de réflexion suggère "d'éviter les fausses solutions comme l'envoi d'une force supplémentaire de 4.000 hommes pour faire ce que n'ont pas fait les 18.000 casques bleus et 30.000 soldats congolais".

Il fait référence à la force neutre de 4.000 hommes dont l'envoi dans l'est de la RDC a été proposé par les pays de la région mais qui peine à se matérialiser.

L'ICG conclut qu'aprés la poursuite des auteurs de crimes de guerre, il faudrait "appliquer les réformes de gouvernance définies depuis longtemps, ouvrir l'espace politique aux acteurs légitimes et sanctionner les ingérences étrangères".

"Cela implique une volonté politique de la part de ceux qui règlent les factures des régimes congolais et rwandais", dit l'ICG.

Kinshasa et l'ONU ont accusé le Rwanda de soutenir militairement le M23, ce que Kigali dément.

© 2012 AFP.

mercredi 17 octobre 2012

SOMMET DE LA FRANCOPHONIE A KINSHASA

Le groupe « Congolais de France » salue le discours de François Hollande

Reçue le 17 septembre dernier à la cellule diplomatique de l’Elysée pour exprimer leurs aspirations, quant à la participation de François Hollande au 14e sommet de la Francophonie à Kinshasa, la délégation du groupe de réflexion « Congolais de France », constituée de Gaspard-Hubert Lonsi Koko, Dario Maleme  et votre serviteur, se réjouit que leur vœu ait été exaucé et salue avec gratitude le discours prononcé samedi par le président français à l’occasion de l’ouverture de ce forum.

Après quelques incertitudes, le 14e sommet de la Francophonie s’est tenu à Kinshasa et à la date prévue. Un soulagement pour les autorités congolaises, certes, mais aussi pour une majorité des Congolais de l’intérieur et de la diaspora qui ont milité jusqu’au plus haut sommet de l’Etat français, non seulement pour que ce sommet ait lieu, mais aussi pour que le président français, François Hollande, accepte de s’y rendre. C’est le cas notamment de la délégation du groupe de réflexion « Congolais de France » reçue le 17 septembre dernier à la cellule diplomatique de l’Elysée.

Au cours de leur entretien avec les conseillers Afrique de la cellule diplomatique de l’Elysée, Gaspard-Hubert Lonsi Koko (porte-parole du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo), Dario Maleme (porte-parole des Congolais d’Aubervilliers, adjoint au Maire d’Aubervilliers chargé des finances) et votre serviteur avaient exprimé avec « force et vigueur » les attentes des Congolais  concernant le discours que devrait tenir François Hollande devant les autorités congolaises et présenté quelques suggestions.
Les questions sur la démocratie et le respect de l’opposition, la liberté de la presse, les droits de l’Homme, la bonne gouvernance, la justice, la protection des minorités et des militants associatifs, le droit de se syndiquer, la lutte contre la corruption et les discriminations, exigences universelles en ce qu’elles participent à la paix et à la concorde, c’est-à-dire au « vivre ensemble » ont été au menu de l’échange engagé entre que les membres de la délégation du groupe de réflexion « Congolais de France » et les conseillers Afrique de la cellule diplomatique de l’Elysée.

UNE TRIBUNE « POUR PARLER CLAIR »

Force est de constater qu’au cours de son discours prononcé à  l’occasion de l’ouverture, samedi,  du forum sur la Francophonie, le président français  n’a pas botté en touche pour évoquer certains points saillants soulevés lors de la rencontre entre les membres de la délégation du groupe de réflexion  « Congolais de France » et les conseillers Afrique de la cellule diplomatique de l’Elysée sur la situation en RDC.
Ouverture officielle du XIVe sommet de la Francophonie à Kinshasa
La tenue du 14e sommet de la Francophonie dans la capitale congolaise offrait donc  à François Hollande une bonne tribune pour faire connaitre sa position sur ces sujets. « Pour parler clair ».
La Francophonie a déclaré le président français «  doit porter la démocratie, les droits de l’homme, le pluralisme, le respect de la liberté d’expression, l’affirmation que tout être humain doit pouvoir choisir ses dirigeants ».
Pour ce qui concerne la démocratie, les difficultés qui ont émaillé le processus électoral du 28 novembre 2011 en RDC doivent servir de tableau de bord pour rectifier le tir et définir le cadre dans lequel devront se dérouler les prochaines échéances.
Des élections locales, prévues l’an prochain, serviront de test. Et la réforme attendue de la Commission électorale indépendante (Ceni) tout comme la création d’une commission des droits de l’Homme, adresseraient des « signaux positifs » aux Congolais et à la communauté internationale.
« S’il y’a eu des progrès, encore trop timides, ces derniers jours, il y’a un processus en RDC et je souhaite qu’il soit conduit jusqu’à son terme », a déclaré François Hollande à la presse à l’issue de son entretien avec le président congolais.

METTRE LA LANGUE « AU SERVICE DU MONDE ET DE LA LIBERTE »

Le groupe de réflexion « Congolais de France » se réjouit que la question des droits de l’homme ait constitué le fil rouge d’une journée du chef de l’Etat français en RDC, où il a invité les pays membres de la Francophonie à mettre leur langue « au service du monde et de la liberté ».
François Hollande a inauguré la médiathèque Floribert Chebeya
« C’est la bataille des droits de l’homme, elle demeure. Ici nous sommes, je l’ai dit, dans une démocratie où le processus n’a pas été encore complet, c’est le moins que l’on puisse dire. Il y’a encore des réalités inacceptables », a souligné François Hollande, après avoir inauguré une plaque en l’honneur du militant des droits de l’homme congolais, Floribert Chebeya, assassiné en juin 2010.
Selon l’Elysée, François Hollande a particulièrement insisté auprès de Joseph Kabila sur la nécessité que le procès des assassins de Floribert Chebeya se tienne et que ses agresseurs soient condamnés. D’après la même source, le cas des journalistes emprisonnés a été également abordé lors de l’entretien entre les deux chefs d’Etat.  
Outre les représentants de sept ONG de défense des droits de l’homme en RDC, cinq personnalités de l’opposition parlementaire congolaise, « qui ont demandé un renforcement de la démocratie et des libertés en RDC », ont aussi rencontré François Hollande.
Comme l’a ardemment souhaité les membres de la délégation du groupe de réflexion « Congolais de France », Etienne Tshisekedi, chef de l’opposition congolaise,  a été reçu pendant une vingtaine de minutes à la résidence de France par François Hollande.
Selon l’Elysée, « les deux hommes ont évoqué les questions intérieures, y compris les droits de l’opposition et des médias et aussi la situation dans l’Est et l’intégrité territoriale du pays ».

INTANGIBILITLE DES FRONTIERES

La situation infligée depuis une décennie aux populations de la région du Kivu est inacceptable. Par le biais des conseillers Afrique de la cellule diplomatique de l’Elysée, le groupe de réflexion  « Congolais de France »  avait demandé à la France « d’exiger la cessation immédiate des combats et des ingérences extérieures dans cette partie du territoire congolais. Qu’elle invite les pays voisins  de la République Démocratique du Congo- un pays ouvert, mais pas offert ou à prendre-à s’inscrire dans un projet politique qui vise la paix, la sécurité, l’intégration solidaire et le développement socio-économique. Que la France insiste sur le fait que « la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République Démocratique du Congo ne sont pas négociables. » La France devra donc « rappeler avec force et vigueur les principes de la charte de l’Union africaine, relatifs à l’intangibilité des frontières héritées des indépendances. »
Ce qui fut fait. Le groupe de réflexion  « Congolais de France » se félicite donc des propos tenus par le président français à Kinshasa sur cette question, en condamnant les « agressions extérieures » dans l’Est de la RDC où l’armée congolaise est opposée à des groupes qui sèment la terreur. Il lui sait gré d’avoir réaffirmé dans son discours que « les frontières  de la République  Démocratique du Congo sont intangibles », contrairement à Nicolas Sarkozy qui souhaitait un « partage des richesses congolaises » avec le Rwanda.
C’est aussi une bonne chose pour la RDC que  François Hollande, président de la France, l’un des pays membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies,  se dise favorable à ce que le mandat de la Monusco ( la Mission d’observation des Nations Unies en République Démocratique du Congo), « puisse être précisé, élargi si nécessaire ».
Fort de ce qui précède et parce qu’il se reconnaît dans le discours prononcé par  François Hollande lors du 14e sommet de la Francophonie à Kinshasa, le groupe de réflexion « Congolais de France » en salue hautement la teneur et le remercie pour sa position objective sur la situation en RDC.
                                                        
Robert Kongo, correspondant en France

mardi 16 octobre 2012

RDC : Un Sommet pour rien ?

Le 14ème Sommet de la Francophonie s'est clôturé dimanche 14 octobre à Kinshasa. Sans surprise, Paris et Kinshasa ont joué leur partition : François Hollande défendant les "valeurs de la Francophonie" et les droits de l'homme et Joseph Kabila, droit dans ses bottes, et "pas du tout complexé par le niveau de démocratie" de son pays. A l'heure des bilans, que doit-on retenir du ce Sommet ?

La tension était au rendez-vous samedi à Kinshasa. Poignée de main pas vraiment franche, sourires crispés, François Hollande et Joseph Kabila ont joué à fleuret moucheté par discours interposés. François Hollande avait pris soin de "déminer" le terrain quelques jours avant son arrivée en déclarant que "la situation en RDC était tout à fait inacceptable sur le plan des droits, de la démocratie et de la reconnaissance de l'opposition". A Kinshasa, les propos ont été plus "mesurés", diplomatie oblige. Mais François Hollande a gardé le cap : "tout dire" au président Kabila. En retour, le président français a eu droit à un discours très ironique de Joseph Kabila : "nous pratiquons la démocratie dans ce pays par conviction. Conviction, et non pas par contrainte". Voilà pour les paroles [lire la suite].

Christophe Rigaud

© Afrikarabia

lundi 15 octobre 2012

François Hollande en Afrique : chapeau, l'artiste !

Comment serrer la main d’un président de la République contesté par une majorité d’électeurs, en l’occurrence Joseph Kabila, sans pour autant légitimer le pouvoir qu’il a confisqué à l’issue du scrutin de novembre 2011 ? L’Élysée devait trouver une parade. Ainsi l’étape sénégalaise du voyage africain de François Hollande était-elle indispensable.
François Hollande à Kinshasa (crédit: © Présidence de la République - Christelle ALIX)
Le séjour africain du président de la République française s’est basé sur l’équilibrisme, atout maître d’un certain François Mitterrand, contrebalançant les acquis démocratiques et les abus aristocratiques, bonne et mauvaise gouvernances, poignées de main chaleureuse à Dakar et froide à Kinshasa. François Hollande a-t-il su négocier la rupture avec ses prédécesseurs, s’agissant de la Françafrique, d’autant plus qu’il a déjà été critiqué pour avoir reçu à l’Élysée les partisans du statu quo et prévu d’être reçu par un Joseph Kabila dont la réélection est en proie à l’illégitimité ? [Lire le billet]

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

© Jolpress.com

dimanche 14 octobre 2012

Une démocratie mondiale, seule solution à la crise financière

Le Fonds monétaire international s’est inquiété, dans un rapport publié récemment, des risques politiques « importants » qui pèseraient sur le nouveau programme de rachat d’obligations publiques de la Banque centrale européenne (BCE), en raison des conditions exigées des pays bénéficiaires. Les dernières prévisions du FMI mettent donc en évidence la fragilité des États européens. Explications de Gaspard-Hubert Lonsi Koko [Lire le billet].

© Jolpress.com

samedi 13 octobre 2012

RDC : L'échec de la stabilisation des Kivus dénoncé par ICG

Dans son dernier rapport, International Crisis Group (ICG) revient sur les raisons de l'impossible retour de la paix dans les Kivus, en proie à une nouvelle flambée de violence depuis avril 2012. ICG dénonce la responsabilité des  autorités congolaises, rwandaises, des rebelles, mais aussi "l'impuissance" et "la politique à géométrie variable" de la Monusco. Pour "résoudre le conflit" et sortir de la simple "gestion de crise", le think tank demande aux bailleurs "d'exercer des pressions sur Kigali et Kinshasa".
Dans maintenant plus de 5 mois, la rébellion du M23, affronte les forces gouvernementales dans le Nord-Kivu, à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC). Les rebelles tiennent la ville frontière de Bunagana, administrent plusieurs localités dont celle de Rutshuru, et menacent de prendre Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu. Véritable "copier-coller" de la rébellion du CNDP de 2008, l'apparition du M23 signe un nouveau constat d'échec des multiples programmes de "stabilisation" pour ramener la paix dans la région [Lire la suite].

Pour télécharger le rapport : http://www.crisisgroup.org/~/media/Files/africa/central-africa/dr-congo/b091-lest-du-congo-pourquoi-la-stabilisation-a-echoue.pdf

Christophe Rigaud

© Afrikarabia

mercredi 10 octobre 2012

La fièvre du XIVe Sommet de la Francophonie


RD CONGO : le pays tout entier est dans la fièvre du 14e Sommet de la Francophonie. Le compte à rebours a commencé. Plus que deux jours avant la tenue à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo du plus grand évènement du monde francophone.

Kinshasa est-elle prête à accueillir ses hôtes de marque ?
Kinshasa n’a ménagé aucun effort pour impressionner autant le monde que les pays de l’espace francophone.

Ce Sommet marquera-t-il le grand retour du Congo dans le giron international ?

Pour en parler :
Jean-Marie KASSAMBA, conseiller du Chef de l’Etat, président chargé de la Commission chargée des Médias et de la Communication du 14e Sommet de la Francophonie ;
Cyrille MILANDOU MEBOYA, journaliste à Top Congo de Kinshasa ;
Gaspard-Hubert Lonsi Koko, essayiste et acteur politique.

Pour écouter l'émission :