mercredi 27 juin 2012

La mission « historique » des socialistes


Devant un parterre de représentants du monde des affaires qui s’étaient réunis avant le sommet du G20 à Los Cabos au Mexique, le Premier ministre britannique, David Cameron, a critiqué les projets du gouvernement français consistant à porter à 75 % le taux de l’imposition pour les revenus au-delà d’un million d’euros. Ainsi a-t-il déclaré qu’il déroulerait « le tapis rouge » aux entreprises françaises qui souhaiteraient s’installer outre-Manche après l’adoption de ladite taxe. Rappelons que, en Grande-Bretagne, le taux marginal d’imposition passera de 50 % à 45 % à partir de 2013, au-delà de 150 000 livres – soit 180 000 euros. Quelle politique fiscale faudra-il mener, en France, pour que les entreprises ne puissent pas rejoindre la perfide Albion ?
Une taxation dissuasive pour les gros revenus
L’initiative privée doit être respectée dans le domaine de l’investissement, en particulier pour les petites et moyennes entreprises, au besoin avec des aides sélectives consenties par l’intermédiaire de banques et institutions de crédits. Néanmoins, la loi de 1969 sur les sociétés, relative à l’organisation du pouvoir dans l’entreprise, devra être révisée et le système du Conseil de surveillance généralisée. En faisant participer le personnel à la gestion de l’entreprise, on réduira l’inconvénient dû à l’oligarchie qui avait été imposée en 1986, lorsque la droite avait repris le pouvoir et procédé aux privatisations des sociétés nationalisées par la gauche.
Le personnel salarié de l’entreprise devra avoir la possibilité d’en devenir actionnaire, soit par le biais des émissions d’actions accompagnant une augmentation de capital, soit en acquérant des stock-options. En fait, il faudra généraliser le droit d’acquérir des stock-options de la société à tout son personnel. Un lien doit exister entre salaires minima et salaires maxima. Il faudra donc remanier les conventions collectives. Le meilleur moyen d’y parvenir, c’est de porter de 60 à 75 % la taxation dissuasive à partir d’un million d’euros. Quant au salaire minimum, c’est une mesure à généraliser dans toute l’Union européenne, à l’exemple de l’initiative qu’avait prise Tony Blair en Grande-Bretagne [lire la suite].

Gaspard-Hubert Lonsi Koko chez Eugénie Diecky


Gaspard-Hubert Lonsi Koko, porte-parole du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC), a été le jeudi 28 juin 2012 l’Invité de 8 h 20 dans la "Grande Matinale" d’Eugénie Diecky sur la Radio Africa n° 1. Ainsi avait-il réagi sur la dramatique situation en cours dans l'Est de la République Démocratique du Congo, plus précisément dans la région du Kivu.
Pour écouter l'émission, prière de de cliquer sur le lien ci-contre : http://africa1.com/IMG/mp3/invite_du_jour_-_28_06_12_g.h.lonsikoko_pdt_union_cogo_rdv_vs_rwanda_pad.mp3.

dimanche 24 juin 2012

Réaction de Gaspard-Hubert Lonsi Koko aux déclarations de Paul Kagamé


Réagissant aux déclarations de Paul Kagame accusé de soutenir les mutins du M23
Gaspard-Hubert Lonsi Koko : « Je demande au Rwanda de matérialiser sa bonne foi ».
Le porte-parole du Rassemblement pour le développement et la paix au Congo (RDPC), Gaspard-Hubert Lonsi Koko, réagit aux propos sévères tenus par le président rwandais, Paul Kagame, lors d’une conférence de presse à Kigali sur la situation dans l’Est de la RDC. Soucieux de la stabilité du pays, il lui suggère des pistes de solutions pour mettre un terme à une crise qui n’a que trop duré.


Accusé par Kinshasa et la Monusco (Mission de l’Onu pour la stabilisation en République démocratique du Congo) de soutenir les mutins du Mouvement du 23 mars (M23) dans le Nord-Kivu, Paul Kagame n’a pas mâché ses mots pour démentir cette information.

« Le Rwanda n’est pas la cause des problèmes du Congo. Ils existaient avant que je naisse », a lancé le président rwandais lors d’une conférence de presse tenue, le 19 juin 2012, à Kigali sur la situation sécuritaire qui sévit dans l’Est de la République démocratique du Congo. Et pour enfoncer le clou, il a ajouté : « Les problèmes congolais doivent être gérés par les Congolais ».
Dans un communiqué de presse publié le 21 juin 2012, le porte-parole du Rassemblement pour le développement et la paix au Congo (RDPC), Gaspard-Hubert Lonsi Koko, prend acte de la position de Kigali vis-à-vis du conflit armé qui oppose les forces régulières de la RDC aux différents mouvements rebelles dans l’Est du pays et demande au Rwanda de « matérialiser sa bonne foi ».

Réagissant aux propos très fermes du président rwandais, Gaspard-Hubert Lonsi Koko propose au président rwandais quelques pistes de solutions pour ramener la paix dans cette partie du Congo.

Il lui conseille d’«extrader le criminel Laurent Nkunda vers Kinshasa ; empêcher l’approvisionnement en armes des rebelles congolais à partir du territoire rwandais ; accepter le rapatriement vers Kigali de tous les éléments des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) censées se trouver dans le territoire congolais».

Ainsi, le porte-parole du Rassemblement pour le développement et la paix au Congo appelle-t-il la communauté internationale à soutenir : « Les Forces armées de la RDC (FARDC) dans ses actions relatives au maintien de la paix dans la région du Kivu ; à la diplomatie congolaise en vue du rapatriement des éléments du FDLR au Rwanda ou dans un pays non limitrophe de la RDC ».

Il appelle également le gouvernement congolais à « mettre les moyens nécessaires pour sécuriser le territoire national ».

Propos suffisamment étayé dans son dernier essai publié chez l’Harmattan, « Congo-Kinshasa : le degré zéro de la politique », et illustré par le passage ci-après :
« Il faut un Etat fort, capable d’exercer son autorité sur l’ensemble du territoire national. Il faut aussi une armée citoyenne capable de sécuriser nos frontières et d’assurer la défense de notre pays en cas d’agression, d’où qu’elle vienne », écrit-il, convaincu qu’une issue positive à cette crise est possible.
« Seul le rétablissement d’une paix durable permettra le début de la reconstruction de la RDC », conclut Gaspard-Hubert Lonsi Koko dans son communiqué. Une action immédiate s’impose.

Robert Kongo, correspondant en France

jeudi 21 juin 2012

COMMUNIQUE DE PRESSE n° 20120621/034, relatif à la situation dans l’Est de la RD Congo


À l’occasion d’une conférence de presse tenue le 19 juin à Kigali, le président rwandais a clarifié sa position au regard de la situation en cours dans la partie orientale de la République Démocratique du Congo. Pour Paul Kagamé, « le Rwanda n’est pas la cause des problèmes du Congo », car ceux-ci « existaient avant [sa naissance] ». En conséquence, a-t-il tranché, « les problèmes congolais doivent être gérés par les Congolais ».

Le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC), prend acte par la voix de son porte-parole Gaspard-Hubert Lonsi Koko, des déclarations du président de la République rwandaise. Ainsi le porte-parole du RDPC demande-t-il au Rwanda de matérialiser sa bonne foi en commençant par :
- extrader le criminel Laurent Nkunda vers Kinshasa ;
- empêcher l’approvisionnement en armes des rebelles congolais à partir du territoire rwandais ;
- accepter le rapatriement vers Kigali des tous les éléments des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) censés se trouver dans le territoire congolais.

M. Lonsi Koko interpelle également la communauté internationale sur l’éventualité d’un soutien :
- aux Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) dans ses actions relatives au maintien de la paix dans la région du Kivu ;
- à la diplomatie congolaise en vue du rapatriement des éléments du FDLR au Rwanda ou dans un pays non limitrophe de la République Démocratique du Congo.

Faisant d’une pierre trois coups, le porte-parole du RDPC interpelle enfin le gouvernement congolais quant aux moyens nécessaires à la sécurisation du territoire national. De plus, seul le rétablissement d’une paix durable permettra le début de la reconstruction de la République Démocratique du Congo.

La Direction du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo

Fait à Paris, le 21 juin 2012

mercredi 20 juin 2012

L'INVITE DE LA SEMAINE SUR RADIO VEXIN

Invité sur Radio Vexin Val de Seine 96.2FM


Ancien candidat indépendant à la députation dans la circonscription de Madimba, province du Bas-Congo, Gaspard-Hubert Lonsi Koko, porte-parole du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC), a été l'invité de Robert Kongo sur Radio Vexin Val de Seine le lundi 25 juin 2012 à 18h10 (heure de Paris).


Homme de conviction et d’action, il vient de publier chez l’Harmattan un essai intitulé : « Congo-Kinshasa : le degré zéro de la politique ».


Avec la verve qu'on lui connait, et dont seul il connaît le secret, Gaspard-Hubert Lonsi Koko a analysé la situation en République Démocratique du Congo. Pour écouter cette émission, prière de cliquer sur le lien ci-contre : 
http://www.rvvs.fr/audio/invite/gh-lonsi-koko_2012-07.mp3.

vendredi 1 juin 2012

Pour la maîtrise de l'économie sociale en France


Gaspard-Hubert Lonsi Koko, essayiste d’origine congolaise, explique pourquoi, à ses yeux, François Hollande doit continuer à s’opposer au Pacte budgétaire européen.

Récemment, alors que la chancelière allemande Angela Merkel se déclarait optimiste sur un partenariat avec le président français nouvellement élu, le président de la Bundesbank, Jens Weidmann, s’est opposé de manière catégorique aux intentions de François Hollande en matière de relance de la croissance en Europe. Il a refusé l’idée de modifier le pacte budgétaire et de permettre à la Banque centrale européenne de prendre des mesures de relance.

Le capitalisme est d’actualité, sur le plan économique, depuis plus de quatre siècles. Son handicap est d’être instable, entre expansion, récession et parfois crises. A cela, il faut ajouter l’accumulation, ou alors la concentration, du capital. Adam Smith écrivait que l’Etat devait limiter son intervention dans les affaires économiques afin de favoriser au mieux le bien de l’individu, donc de la société. Après la doctrine néo­classique du capitalisme et son illustration a contrario par la grande crise de 1929, il n’était plus acceptable d’invoquer la «main invisible» comme mécanisme automatique de régulation [lire la suite].

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

lundi 28 mai 2012

Cinq questions à Gaspard-Hubert Lonsi Koko sur l'élection de François Hollande à la présidence de la République française


1. Le 6 mai 2012, François Hollande a été élu président de la République française. Une journée aussi historique que celle du 10 mai 1981 pour un ancien cadre du parti socialiste français que vous êtes ?
Le 6 mai 2012 restera une journée historique pour la jeunesse qui n’a pas connu la première victoire au suffrage universel d’un socialiste à la présidence de la République française, celle de François Mitterrand en 1981. Pour les anciens, cet événement a confirmé que l’histoire n’est qu’un perpétuel recommencement. Le point commun, aussi bien pour les jeunes que pour les aînés, c’est le rassemblement symbolique à la place de la Bastille, ce lieu mythique pour le peuple de gauche, à travers la célébration d’un second président socialiste prénommé François. Cette date représente dans l’absolu, pour le socialiste que je suis, le triomphe des idées de la social-démocratie sur le libéralisme non contrôlé.

2. 51,6 % des voix contre 48,4 % à Nicolas Sarkozy. Ce résultat vous semble-t-il honorable ?
Je rappelle que ce résultat correspond, à quelques chiffres près, à celui qui avait permis à François Mitterrand de battre Valéry Giscard d’Estain en 1981. Il est honorable, car François Hollande a triomphé du président de la République sortant. Cela laisse augurer non seulement un second mandat pour l’heureux élu, mais préfigure aussi les prochaines victoires des socialistes européens.

3. Que vous inspire l’anaphore déclinée 16 fois par François Hollande au cours du débat de l’entre-deux-tours avec Nicolas Sarkozy : « Moi, président… » ?
Cette figure de style a marqué plus d’un électeur. C’était la preuve de la certitude de François Hollande dans la victoire contre Nicolas Sarkozy. Le peuple de France a eu l’impression que le candidat socialiste incarnait la personne idéale à la fonction présidentielle. Il a senti la volonté d’un homme d’enrichir le troisième millénaire de l’humanisme français. Ainsi François Hollande s’est-il élevé à la hauteur des illustres socialistes hexagonaux comme Gracchus Babeuf, Jean Jaurès, Léon Blum et François Mitterrand.

4. Le débat sur le besoin de croissance s’est engagé en Europe. Est-ce que la victoire de François Hollande, lui , qui soutient avec force cette idée, pourrait être un tournant pour l’Europe ?
Malgré le pessimiste d’Angela Merkel par rapport à une croissance à crédit et les déclarations de Bruxelles sur l’éventualité d’un dérapage du déficit français, François Hollande doit maintenir le cap pour ce qui est de la prévision de croissance à 1,7% en 2013. De plus, le rôle d’un État socialiste nouveau consistera à instaurer des mécanismes de contrôle du capitalisme qui se développera – non seulement au profit des actionnaires, mais aussi des salariés – sous la garantie de la loi. Rappelons que pour François Hollande, il ne s’agit pas de relancer la croissance d’un côté en aggravant les déficits et la dette de l’autre.
L’objectif du président français nouvellement élu, c’est de parvenir, en quelque dizaines d’années, à la démocratie économique et sociale que poursuivent les socialistes depuis plus de deux siècles. Ainsi, doit-il initier des réformes sociales qui aboutiront à une réduction de la disparité des conditions humaines en limitant, entre autres mesures, le plafond de la richesse individuelle. Cela permettra l’émergence d’un système basé sur une démocratie financière et industrielle au sein des entreprises européennes, dont la productivité et le taux de croissance doperont l’économie. La victoire de François Hollande constitue bel et bien un tournant favorable à une Europe politique et sociale.

5. Après cinq ans de sarkozysme, le nouveau président français cristallise de nombreuses attentes en Afrique, notamment sur la fin de la fameuse Françafrique. Selon vous, quelle doit être la politique africaine de François Hollande ?
Pour imposer la marque d’une nouvelle politique africaine, François Hollande doit prendre le taureau par les cornes. En effet, il doit privilégier le régionalisme et le multilatéralisme dans les relations avec le continent africain. Il doit aussi s’appuyer sur les Français africains en vue de la réorientation et de la dynamisation des échanges entre l’Europe et l’Afrique. Encore faut-il que les Africaines veuillent un réel changement dans leur rapport avec le reste du monde. François Mitterrand nous a appris qu’«il n’y a pas d’espérance sans courage et ténacité». François Hollande doit donc conditionner le partenariat avec les pays d’Afrique à l’instauration des États de droit et au développement économique. Si l’innovation passe par un discours sur les investissements, toute relation future devra tenir compte des aspirations des peuples concernés qui devront se montrer à la fois imaginatifs et entreprenants.

Propos recueillis par Robert Kongo, correspondant en France


(*) Porte-parole du Rassemblement pour le développement et la paix au Congo (RDPC)

mercredi 16 mai 2012

Communiqué de presse n° 20120516/033, relatif la rémunération des salariés en République Démocratique du Congo


Lors de la séance relative à l’investiture du gouvernement le 9 mai dernier à l’Assemblée nationale, le Premier Ministre, Augustin Matata Ponyo Mapom, a déclaré être « d’accord avec la proposition [ayant été] faite par les honorables députés de payer les salaires des militaires et des policiers par voie bancaire ». Ainsi a-t-il précisé que « l’appel par voie bancaire a été initié par le gouvernement » dont l’objectif consiste à « pouvoir généraliser cette politique à tous les fonctionnaires avant la fin de l’année ». Pour Augustin Matata Ponyo Mapom, « cette mesure vise la maîtrise des effectifs pour une mise à jour du listing de la paie des fonctionnaires et agents de l’État ».

Gaspard-Hubert Lonsi Koko, porte-parole du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC), encourage toute initiative allant dans ce sens. En effet, si l’on se réfère aux trois fonctions ayant été convenues d’attribuer, depuis Aristote, à la monnaie, indépendamment de l’opposition entre classiques et keynésiens, un État digne de ce qualificatif ne peut que respecter, en la matière, les fondamentaux.

Conscient du fait que l’État congolais, encore faut-il qu’il existe, ne peut guère négliger les questions posées par les mécanismes monétaires et leurs conséquences dans le développement économique, M. Lonsi Koko propose que toute personne qui occupe un emploi en République Démocratique du Congo, aussi bien dans le secteur privé que dans la fonction publique, doit disposer d’un compte bancaire. Le virement mensuel de cette rémunération doit s’effectuer par le truchement d’un compte en banque.

En conséquence, le gouvernement doit faciliter la circulation de la monnaie, car toutes les transactions doivent se faire de manière automatique. D’autre part, il doit permettre à l’employeur et à l’employé de s’acquitter des cotisations sociales et fiscales. Enfin, la paie des fonctionnaires provinciaux et agents de l’État doit être régulièrement versée.

M. Lonsi Koko insiste sur la nécessité de combattre en toute efficacité les impayés, ou les arriérés de salaire de plusieurs mois qui sont la mère de la corruption et les maux dont souffre la République Démocratique du Congo. Ainsi propose-t-il de réviser le salaire minimum sur la base de l’accord de Mbudi et du coût de la vie.

La direction du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC)

Fait à Paris, le 16 mai 2012

jeudi 10 mai 2012

Louis Keumayou a reçu Gaspard-Hubert Lonsi Koko sur Télésud



Le 10 mai 2012, à 19 h 00 (heure de Paris), Gaspard-Hubert Lonsi Koko, l'auteur de Congo-Kinshasa : le degré zéro de la politique, a été l'invité de Louis Keumayou dans L'entretien du jour sur Télésud.

Plusieurs problématiques ont été abordées à cette occasion, le processus électoral en RD Congo : la situation en cours dans la région du Kivu, le sommet de la Francophonie...


lundi 7 mai 2012

RDC : Le degré zéro de la politique ?


Candidat aux dernières élections législatives, Gaspard-Hubert Lonsi Koko analyse dans son dernier ouvrage le processus électoral chaotique de novembre 2011 et l'incurie de la classe politique congolaise. Dans "Congo-Kinshasa : le degré zéro de la politique" (*) Lonsi Koko appelle à une recomposition de l'opposition et trace les contours d'une nouvelle classe politique congolaise qui a "urgemment besoin d'inventeurs d'avenir". Afrikarabia l'a rencontré à Paris.


- Afrikarabia : Vous êtes retourné en République démocratique du Congo pour vous présenter aux élections législatives de novembre 2011 à Madimba, dans le Bas-Congo. Dans votre ouvrage vous écrivez avoir reçu "un choc" en retournant à Madimba ? [lire la suite]

Propos recueillis par Christophe RIGAUD

(*) "Congo-Kinshasa : le degré zéro de la politique" de Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Editions L'Harmattan - avril 2012 • 152 pages - 15,50 euros

© Afrikarabia

jeudi 3 mai 2012

Lettre ouverte à la classe politique et aux forces vives de la Nation congolaise


Selon l’article 78-1 de la Constitution de la République Démocratique du Congo du 18 février 2006, « le Président de la République nomme le Premier ministre au sein de la majorité parlementaire après consultation de celle-ci ». Cela renvoie d’emblée à l’appartenance politique d’Augustin Matata Ponyo Mapom. Ainsi sommes-nous en droit de nous interroger sur la conformité de sa nomination, à la Primature, au regard des dispositifs constitutionnels.

La nomination d’Augustin Matata Ponyo Mapom, comme Premier Ministre, oblige de lever l’équivoque. En effet, la majorité parlementaire concerne la formation politique qui détient la majorité, relative ou absolue, au sein du Parlement. Quant à la majorité présidentielle, elle a trait à la coalition des forces politiques soutenant, au sein de cette institution, l’action du Président de la République. Rappelons surtout que la nomination du Chef de Gouvernement est fonction des élections législatives, donc de la composition de l’Assemblée nationale.

En conséquence, le président Joseph Kabila aurait dû nommer au poste de Premier Ministre un membre de la formation politique majoritaire au sein de la coalition présidentielle représentée à la chambre basse. Le fait de ne pas avoir agi de la sorte, laisse supposer qu’il ne détient aucune majorité identifiée à l’issue des élections législatives du 28 novembre 2011. Or, conformément à l’article 78-2 de la Constitution du 18 février 2006, « si une telle majorité n’existe pas, le Président de la République confie une mission d’information à une personnalité en vue d’identifier une coalition ».

Le facilitateur Charles Mwando Nsimba a-t-elle constaté l’absence de majorité parlementaire, à l’issue des consultations voulues par le Président de la République, au point de proposer un Premier Ministre émanant de la majorité présidentielle ? Même si c’était le cas, fallait-il pour autant violer la Constitution ?

Nous mettons donc en cause l’acte présidentiel, dont les conséquences risquent de provoquer, d’une manière ou d’une autre :
- une crise politique ;
- la paralysie des institutions de l’État ;
- l’insécurité ;
- la partition du pays…

C’est par souci de respect de la Constitution que nous demandons au président Joseph Kabila de démettre l’actuel Premier Ministre de ses fonctions et d’en nommer un autre qui sera issu de la majorité parlementaire, et non présidentielle, conformément à la Constitution de 2006.

C’est aussi par souci de bon fonctionnement des institutions de la République que nous nous adressons à la classe politique pour que l’Assemblée nationale, au cas où la situation resterait inchangée, adopte une motion de censure conformément à l’article 146-2 de la Constitution pour violation, par le Président de la République, du dispositif constitutionnel relatif aux articles 74-2 et 78.

C’est également par souci de cohésion sociale, de sécurité, de paix et d’unité du pays que nous interpellons les forces vives de la Nation pour que la classe politique n’hypothèque pas l’avenir du peuple congolais.

Fait en Europe, le 27 avril 2012

Pour le Collectif des Démocrates Congolais (CDC)
Augustin Mukamba
Gaspard-Hubert Lonsi Koko

Contact : lonsikoko75015@gmail.com ou auguymu@yahoo.fr

Lettre ouverte à la classe politique et aux forces vives de la Nation congolaise

jeudi 12 avril 2012

Processus électoral en RD Congo : atouts et faiblesses


Comment s’est déroulé le processus électoral congolais du 28 novembre 2011 ? Dans quel climat ? Quels furent les points faibles et les points forts de ce processus ? Quels enseignements pour les scrutins à venir ?


Rencontre autour de ces questions avec Gaspard-Hubert Lonsi Koko, porte-parole du rassemblement pour le développement et la paix au Congo et auteur de « Congo-Kinshasa : Le degré zéro de la politique » récemment paru aux Éditions l’Harmattan.

Date : 4 mai 2012
Heure : 19 heure précise
Lieu : Maison de l’Afrique, 7 rue des Carmes - 75005 Paris (France)
Métro : Maubert-Mutualité

Nota Bene : L’auteur dédicacera son ouvrage à cette occasion.

mardi 3 avril 2012

A propos de « Congo-Kinshasa : le degré zéro de la politique »


Gaspard-Hubert Lonsi Koko : « Je me suis intéressé à un pays où il faut imaginer d’autres voies, un système politique adéquat en vue du bien-être des populations en proie à la misère»
Par  Le Potentiel
C’est le premier entretien que Gaspard-Hubert Lonsi Koko accorde à la presse depuis les élections du 28 novembre 2011 en RDC. Homme de conviction et d’action, il s’est présenté comme candidat indépendant à la députation dans la circonscription de Madimba (Bas-Congo). Rentré en France, quelque peu dépité, cet écrivain au style raffiné publie chez l’Harmattan un livre intitulé : « Congo-Kinshasa : le degré zéro de la politique », œuvre dans laquelle il analyse férocement la situation en RDC. Avec la verve qu’on lui connait, il a accepté de répondre aux questions de notre correspondant en France.

Vous publiez bientôt chez l’Harmattan un livre au titre qui ne peut laisser indifférent : « Congo-Kinshasa : le degré zéro de la politique ». Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ?
J’ai voulu faire le point, en tant que candidat à la députation nationale, sur les élections dans un pays africain où le processus démocratique est en plein balbutiement, un pays où l’économie peine à décoller, où les droits fondamentaux de l’être humain sont bafoués, où les infrastructures font défaut. Je me suis penché sur le cas d’un pays où le chômage ne cesse de battre des records inimaginables, un pays où l’État a démissionné depuis longtemps. Oui, je me suis intéressé à un pays où il faut imaginer d’autres voies, un système politique adéquat en vue du bien-être des populations en proie à la misère.

Que recouvre la formule « le degré zéro de la politique » en parlant de la République démocratique du Congo ?
La carence dans la formation des membres de la CENI, le manque de formation des témoins de partis politiques et de candidats indépendants ont démontré l’irresponsabilité des acteurs politiques dans les nombreux déficits ayant hypothéqué le processus électoral. On ne doit pas excuser les faits graves concernant les électeurs dont les noms ne figuraient nulle part et la mise en place des bureaux fictifs. L’improvisation et le retard dans l’envoi du matériel ne doivent être tolérés au prétexte que l’on était confronté au défaut d’infrastructures et à la défaillance en matière des transports. Je n’exagère donc pas, à propos du degré zéro de la politique qui caractérise notre pays. Vous dites que « le Congo est un bateau ivre »…
Au-delà de la description rimbaldienne, la RD Congo ressemble à un navire qui vague vers un futur incertain. Son équipage, en ayant pris en otage les passagers, a bafoué les institutions. Il s’est moqué de la morale, dès lors qu’il a transformé une défaite électorale en une victoire à la Pyrrhus.

Vous parlez d’un futur incertain pour le Congo. Selon vous, le pays n’est pas dirigé par des acteurs politiques capables de le sortir du bourbier dans lequel il se trouve ?
Des forbans, qui ne se soucient guère du bien mal acquis, sont aux commandes du bateau ivre qu’est devenu le Congo-Kinshasa. Nous devons empêcher le naufrage, pour nous épargner un investissement titanesque. Notre pays a besoin d’hommes et de femmes en mesure d’offrir une autre perspective que le bricolage.

Avez-vous une ou des solutions pour cela ?
Je dispose de toute une panoplie de solutions en vue de la liberté, l’égalité, la prospérité et la paix. Encore faut-il que nos compatriotes privilégient le projet de société aux promesses chimériques, que la conscience politique prenne le dessus sur la politique du ventre, que la gestion de la chose publique l’emporte sur l’esprit de lucre. Les mentalités doivent évoluer. L’avenir ne dépendrait que de la capacité des différents acteurs à bâtir un havre où prédominerait la vraie joie de vivre.

Que vous inspire les noms de vos ascendants que vous évoquez dans votre livre : les Nlasa Ngandu, les Vuzi di Nkuwa, les Kimuakasa et les Nsala Nkanga ?
Je suis à la fois mfumu Nlasa Ngandu, fils des Vuzi di Nkuwa, petit-fils des Kimuakasa et des Nsala Nkanga. Mes ascendants confirment mes quatre identités claniques propres aux Bantous. Le troisième alinéa de l’article 10 de la Constitution du 18 février 2006 constate, en effet, la nationalité congolaise d’origine. Celle-ci est inaliénable. Ainsi prime-t-elle sur une autre citoyenneté. Quelle leçon tirez-vous de votre expérience de candidat à la députation dans la circonscription de Madimba ?
Le bilan est globalement négatif. Néanmoins, la campagne électorale que j’ai faite dans le Bas-Congo constitue le premier pas vers l’espérance à venir. Je la considère comme étant l’échec le plus honorable de mon parcours politique, car les forces de la vie finiront par faire oublier la défaite. Les temps des épreuves ne pourront que me rendre digne du temps des victoires. Socialiste jaurésien à tendances blumiste et mitterrandiste, j’essaie toujours de concilier l’idéal et le réel. Je n’ai ni regret pour le passé, ni remords pour le présent mais une confiance inébranlable pour le futur.

Tout le monde a décrié le travail réalisé par la CENI et soutient qu’il faut recadrer cette institution ou mettre en place une nouvelle CENI pour les élections futures (les provinciales, les sénatoriales...). Quel est votre avis ?
Le double scrutin du 28 novembre dernier n’a été, sur le plan national, qu’une mascarade censée permettre la réélection de Joseph Kabila, et lui donner une majorité confortable au Parlement. La CENI n’a-t-elle pas cautionné la nomination des députés du cru 2011 ? Il est indispensable de réformer cette institution, pour éviter d’autres déboires électoraux.

Que pensez-vous de l’ouverture prônée par Joseph Kabila ?
C’est la majorité parlementaire qui gouverne. La politique de la main tendue prouve que le président sortant est électoralement minoritaire. S’imposer sur le plan légal ne donne pas forcément la légitimité, laquelle s’acquiert par la reconnaissance populaire. C’est la raison pour laquelle Joseph Kabila veut associer l’opposition à son probable échec.

Etes-vous pour un gouvernement d’union nationale avec une majorité recomposée ?
La manipulation, la contestation, la suspicion et le rejet des résultats des élections sont dus au laisser-faire. Cette négligence concernait la bataille liée à l’articulation du processus électoral, le manque de confiance à l’égard de la CENI et d’autres institutions qui étaient impliquées dans la démarche, la méfiance entre les acteurs politiques majeurs, l’attitude des élites. Elle est aussi due à la manipulation des populations et à l’instrumentalisation des institutions, à l’opacité des conditions de transfert et de compilation des résultats, aux arrière-pensées politiques dictées par l’angoisse et les incertitudes, quant à l’avenir et au devenir tant individuel que collectif. Ces facteurs ont poussé les uns et les autres à perturber ce processus électoral pour aboutir à des négociations en vue d’un nouveau partage du pouvoir dans le cadre d’un gouvernement d’union nationale, ou de transition. Joseph Kabila n’aura aucun mal à débaucher au sein de l’opposition, moyennant quelques postes ministériels et d’autres avantages matériels. Non, je ne suis pas favorable à un gouvernement d’union nationale. Il faut mettre la soi-disant majorité présidentielle au pied du mur et la laisser se décomposer au profit d’une opposition crédible, dont je préconise instamment la mise en place.

On prendrait le risque de dire que le débauchage, s’il en est un, affaiblirait ou fragiliserait l’Opposition qui sera incapable de jouer son rôle de contre-pouvoir. Est-ce qu’en RDC l’Opposition a-t-elle déjà été à la hauteur d’un quelconque enjeu ?
Si l’opposition congolaise n’avait rien entrepris durant la mandature 2006-2011, alors qu’elle détenait plus d’élus qu’à l’issue du scrutin du 28 novembre dernier, elle serait davantage inexistante face à l’actuelle majorité concoctée pour la tranquillité de Joseph Kabila.

Pour calmer la tension politique entre la majorité présidentielle et l’Opposition, d’aucuns souhaitent que soit nommer un premier ministre issu de l’opposition. Qu’en pensez-vous ?
Que fera un Premier ministre qui ne détiendra aucune majorité au Parlement ? De quelle marge de manœuvre disposera-t-il ? Je m’insurgerais volontiers contre une telle nomination.

Selon vous, comment créer les conditions d’un dialogue possible entre la majorité présidentielle et l’Opposition ?
Il y a quelque chose de malsain au Congo-Kinshasa. Mais une jurisprudence bantoue recommande de façonner l’argile pendant qu’elle est humide. Ainsi est-il important de réfléchir à d’autres voies pouvant permettre au peuple congolais de connaître des lendemains meilleurs. Il faudrait créer les conditions favorables à des alternances politiques qui ne souffriraient d’aucune contestation. Et cela passerait par le fait de juguler en urgence la crise politique actuelle et de permettre l’émergence de nouveaux acteurs à l’étoffe d’hommes et de femmes d’État. Les Congolais devraient obliger la classe politique à tendre vers l’excellence.

Continuez-vous votre combat politique ?
Le processus électoral tant décrié en RD Congo ne doit guère décourager les femmes et les hommes de bonne volonté, dans la recherche des voix salutaires en vue de l’amélioration matérielle et du rayonnement intellectuel. Il est des moments où l’on doit faire l’impasse sur une injustice quelconque pour ensuite cheminer en toute quiétude vers l’aube de la démocratie. À l’instar de Josué, fils de Nun, qui avait jadis su patienter avant de se lever et de traverser le Jourdain, j’ai fait le choix de franchir le Congo... Quand on fixe un cap, il faut le suivre.

Propos recueillis par Robert Kongo, correspondant en France

mardi 27 mars 2012

Un bateau ivre nommé République Démocratique du Congo


« La dictature, c'est “ferme ta gueule”, la démocratie, c'est “cause toujours”. » Faisant sienne la citation du metteur en scène français Jean-Louis Barrault, Gaspard-Hubert Lonsi Koko se penche, tel un entomologiste, sur l'expérience l'ayant conduit à séjourner pendent plus de quatre mois en République Démocratique du Congo dans le cadre des élections présidentielle et législatives qui s'étaient tenues le 28 novembre 2011. En effet, dans l'ouvrage intitulé Congo-Kinshasa : le degré zéro de la politique, en tant que bantou, l'auteur évoque ses ascendants : les Nlasa Ngandu, les Vuzi di Nkuwa, les Kimuakasa et les Nsala Nkanga, dont l'établissement se situe dans les territoires de Madimba et de Kasangulu, c'est-à-dire dans le district de la Lukaya dans la province du Bas-Congo.


À peine ses racines dévoilées, M. Lonsi Koko s'attarde sur sa campagne dans le territoire de Madimba où il s'est présenté aux élections législatives de faire un diagnostic que le scrutin présidentiel. De ce fait, il a évoqué les fraudes ayant émaillé ledit scrutin et mit l'accent sur la responsabilité commune de la classe politique et du peuple congolais. Un ouvrage à lire absolument, si l'on veut comprendre les causes du degré zéro qui ne cesse d'agiter ce bateau ivre qu'est la République Démocratique du Congo.

Mbuta Muntu

(*) Pour se procurer cet ouvrage, prière de cliquer sur le lien ci-contre : http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=36789.

dimanche 18 mars 2012

Gaspard-Hubert sur la Radio Vexin Val de Seine

À l’occasion de la prochaine parution de son livre au titre qui ne peut laisser indifférent : « Congo-Kinshasa : le degré zéro de la politique », chez l’Harmattan , Gaspard-Hubert Lonsi Koko sera l’invité de Robert Kongo sur l’antenne de RVVS 96.2 FM (http://www.rvvs.fr), le samedi 24 mars à 15 heures (heure de Paris).
 
Acteur et témoin du double scrutin du 28 novembre 2011 en République Démocratique du Congo, Gaspard-Hubert Lonsi Koko, avec le talent d’orateur qu’on lui connaît, livrera aux auditeurs de la radio ouest-parisienne son analyse de la situation au Congo.

                                                                               LA REDACTION

jeudi 15 mars 2012

Congo-Kinshasa : le degré zéro de la politique

L’auteur décortique, dans cet ouvrage, le chaotique processus électoral qui s’est déroulé le 28 novembre 2011 au Congo-Kinshasa. Ainsi met-il en évidence le combat politique dans un pays où l’État a démissionné depuis belle lurette ; un pays où il faut absolument imaginer d’autres voies ; un pays qui a urgemment besoin « d’inventeurs d’avenir », d’hommes et de femmes de talent capables de tracer des sillons qui serviront de canevas aux générations à venir.

À la fois acteur et témoin d’un des moments décisifs du devenir du Congo-Kinshasa, Gaspard-Hubert Lonsi Koko livre aux lecteurs, grâce à l’ironie du peintre et à la culture du savant, un vécu censé conscientiser à court, moyen et long terme les acteurs économiques, sociaux et politiques d’un pays qui, s’il est consciencieusement dirigé, deviendra sans conteste l’un des géants du continent africain.

Éditeur : L’Harmattan
ISBN : 978-2-296-96162-3
Prix : 15,50 €
Parution : Fin mars 2012

dimanche 11 mars 2012

L’immaturité politique en République Démocratique du Congo


Congo-Kinshasa : le degré zéro de la politique. Tel est le titre d’un ouvrage qui paraîtra très prochainement chez un éditeur parisien, dont l’auteur n’est rien d’autre que Gaspard-Hubert Lonsi Koko(*). En effet, le narrateur évoque la campagne électorale dans le territoire de Madimba dans le Bas-Congo en République Démocratique du Congo, où il s’est présenté à la députation nationale. Il fait, au-delà de sa propre expérience, le bilan d’un processus qui a abouti le 28 novembre 2011 aux élections présidentielle et législatives. Ainsi s’insurge-t-il contre la crise post-électorale qui risque d’hypothéquer l’avenir des Congolaises et des Congolais.

Comme à l’accoutumée, Gaspard-Hubert Lonsi Koko a su s’appuyer sur les différents genres littéraires pour livrer aux lecteurs un verdict implacable. Celui-ci met en évidence l’irresponsabilité de la classe politique congolaise, toutes tendances confondues, et s’interroge sur la maturité politique des Congolaises et des Congolais. Les peuples méritent-ils les dirigeants qu’ils ont ? Telle est, grosso modo, la théorie sur laquelle repose la démonstration de l’auteur.

À la lecture de cet ouvrage, on réalise que l’on a affaire à un auteur émerveillé qui sermonne les mauvais citoyens qui s’obstinent dans la médiocrité et propose aux citoyens consciencieux une perspective toute nouvelle de la pratique politique.

Charles Banikina


(*) Gaspard-Hubert Lonsi Koko a publié l’année dernière, chez L’Harmattan, un ouvrage intitulé La République Démocratique du Congo, un combat pour la survie.

vendredi 24 février 2012

De la spiritualité en politique ?


L'avenir de la République Démocratique du Congo relève-t-il en partie de la spiritualité ? Telle est la question que l'on est amené à se poser à la lecture des belles pages du livre que publiera prochainement Gaspard-Hubert Lonsi Koko chez L'Harmattan. En effet, cet ouvrage intitulé Congo-Kinshasa : le degré zéro de la politique est dédié en premier lieu au Dieu tout puissant et aux forces de l'esprit ; ensuite aux ascendants de l'auteur – les Nlasa Ngandu, les Vuzi di Nkuwa, les Kimuakasa et les Nsala Nkanga – et enfin à son père, sa petite sœur et son petit frère décédés.

Au fil des chapitres, à travers le territoire de Madimba dans le Bas-Congo et les autres contrées de la République Démocratique du Congo, les héros congolais – tels que Kimpa Vita, M'Siri, Simon Kimbangu, Joseph Kasa Vubu, Patrice Lumumba... – côtoient des illustres Gaulois d'obédience socialiste comme Jean Jaurès, Léon Blum et François Mitterrand. Ainsi la dimension internationale de l'auteur consolide-t-elle la vision mystique qui a toujours habité les grandes personnalités.

S'appuyant avec habilité sur l'ironie du peintre et la culture du savant, Gaspard-Hubert Lonsi Koko démontre qu'une victoire, la vraie, s'obtient à travers les batailles qui se déroulent à la frontière entre l'eau et la savane, l'invisible et le visible... Si les peuples ont des chefs qu'ils méritent, une élection doit surtout servir à leur conscientisation et non au simple bourrage d'urnes pour des intérêts personnels.

Antoine Ndontoni


© Madimba d'abord

vendredi 17 février 2012

République Démocratique du Congo, une victoire à la Pyrrhus


Après une épreuve de force entre l’opposition thisekediste et la majorité kabiliste, le président sortant, en l’occurrence Joseph Kabila, est reconnu par la plupart des partenaires de la République Démocratique du Congo et par la communauté internationale comme étant le vainqueur de l’élection présidentielle du 28 novembre 2011. Entre temps, plus de 350 députés nationaux ont assisté, le jeudi dernier, à la première session extraordinaire de la nouvelle Assemblée nationale convoquée par le secrétaire général de cette institution conformément à l’article 114 de la Constitution congolaise. La participation des députés de l’opposition, parmi lesquels figuraient quelques membres de l’Union pour la Démocratique et le Progrès Social (UDPS) d’Étienne Tshisekedi, dont l’un d’eux a d’ailleurs assuré la présidence du bureau provisoire en qualité de doyen d’âge, ne fait que légitimer les résultats, pourtant contestés, dudit scrutin.

Minoritaire nationalement mais plus ou moins majoritaire au parlement

À l’issue d’une élection présidentielle à un seul tour, le président Joseph Kabila a été finalement désigné vainqueur avec 48,95 % contre 51,05 % capitalisés par les dix prétendants qui avaient clamé haut et fort leur appartenance à l’opposition. Celle-ci, faute d’une candidature unique, s’est-elle-même privée d’un succès électoral qui était à sa portée. Quant aux élections législatives, la mouvance présidentielle est parvenue à rassembler sous sa bannière, dans un pays où l’esprit de lucre prime sur la conscience politique, une majorité hétéroclite qui volerait en éclats à la première occasion. Ainsi est-on en droit de s’interroger sur la longévité du gouvernement qui sera mis en place. D’aucuns savent qu’il est très difficile de gouverner en toute sérénité lorsqu’on est minoritaire sur le plan national. La situation devient davantage kafkaïenne quand on espère s’appuyer sur une majorité qui plus est hétéroclite.
En politique, on n’est souvent trahi que par les siens. Le nouveau parlement congolais – compte tenu de sa composition, de la crise économique que traverse le pays et des tensions socio-politiques en cours – finira-t-il par devenir une sorte d’épée de Damoclès suspendu au cou du président Joseph Kabila ? Il est donc nécessaire de trouver dans l'urgence des solutions efficaces aux causes déstabilisatrices de la victoire à la Pyrrhus que constitue la réélection de Joseph Kabila à la présidence de la République Démocratique du Congo.

Un futur incertain

« Rien n’est acquis d’avance à Kinshasa », dit un dicton populaire. C’est qui est en train de se décliner pathétiquement en République Démocratique du Congo, à savoir une confusion totale due à un processus électoral bâclé, ne doit laisser indifférente aucune institution aussi bien nationale, régionale qu’internationale. En effet, ce géant au pied d’argile risque de sombrer dans une crise aux conséquences incommensurables si les acteurs congolais ne parviennent pas à privilégier l’intérêt national. Tout observateur averti est conscient du fait que ce pays oscille avec imprécision, tel un bateau ivre, entre la stabilisation et la déstabilisation, la démocratisation et le chaos, la construction et la destruction, la pacification et les violences… Il vogue, lentement mais sûrement, vers un futur incertain.

Un choix rationnel

Il est indispensable que la majorité politique, aussi imprécise soit-elle, puisse permettre la liberté d’expression et, a contrario, l’opposition ne reste pas systématiquement contre-productrice. Dans la même optique, un peu de bonne volonté de la part des pays frères et amis ne peut qu’aider la classe politique congolaise à faire un choix rationnel en vue de la recherche des voix salutaires susceptibles de contribuer à la paix, à la maîtrise de l’insécurité, ainsi qu’à l’amélioration matérielle et au rayonnement intellectuel du peuple congolais. L’objectif consistera à ce que la République Démocratique du Congo soit véritablement dirigée par des acteurs politiques capables de mettre sur pied un havre où prédominera la vraie joie de vivre.

Gaspard-Hubert Lonsi Koko


(*) Gaspard-Hubert Lonsi Koko est l’auteur de La République Démocratique du Congo, un combat pour la survie. Il publiera très prochainement chez L’Harmattan Congo-Kinshasa : le degré zéro de la politique.

samedi 11 février 2012

La Banque mondiale sanctionne Kinshasa

Après la réélection contestée de Joseph Kabila en République démocratique du Congo (RDC), les premières sanctions tombent sur les autorités congolaises... et elles sont financières. La Banque mondiale, qui estime que les "contrôles démocratiques sont insuffisants "en RDC a décidé de ne plus contribuer au budget général du pays.
 

Robert Zoellick, le président de la Banque mondiale s'est montré très sceptique sur les "contrôles démocratiques", ainsi que sur le manque de "contre-pouvoirs" en RDC dans une conférence diffusé sur internet. Il a donc décidé de stopper la contribution de la Banque mondiale au budget général du Congo, tout en précisant que les programmes sur la nutrition, l'éducation, le Sida ou le paludisme continueraient à être soutenus.



Robert Zoellick a qualifié la RDC de "zone grise", à l'image de l'Afghanistan ou de Haïti. Cette décision intervient après des élections présidentielle et législatives particulièrement chaotiques et entachées de nombreuses irrégularités. L'Union européenne et les Etats-unis avaient notamment relevé le manque de transparence et de crédibilité du scrutin. La Banque mondiale est le premier organisme international a infliger ainsi une sanction financière à la République démocratique du Congo. D'autres vont-ils suivre ?


Christophe RIGAUD


© Afrikarabia