mercredi 29 octobre 2014

RD Congo : Gaspard-Hubert Lonsi Koko plaide pour une croissance économique au service de la cohésion sociale

Dans l’interview qu’il vient d’accorder à Œil d’Afrique, Gaspard-Hubert Lonsi Koko se montre pragmatique dans le choix budgétaire en vue de l’exercice 2015. A cet effet, il allie politiquement le dynamisme économique à la justice sociale.


Œil d’Afrique : Le Premier ministre congolais, Augustin Matata Ponyo, a proposé un budget de 9 milliards USD pour l’exercice  2015, alors que vous proposez 12,5 milliards USD. Comment avez-vous fait pour trouver les 3,5 milliards USD ?
Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Dans l’absolu, en prenant en compte les estimations selon lesquelles le Trésor public perd plus de 11,13 milliards USD par an, le budget de la République Démocratique du Congo pour l’exercice 2015 devrait s’élever à plus de 23,63 milliards USD. Mais il serait absurde d’acheter la chikwangue (le bâton de manioc) pour le poisson que l’on n’a pas encore pêché. Fort de ce constat, j’ai privilégié l’option qui consiste à récupérer progressivement, en cours de mandature, les sommes inutilement gaspillées ou alors détournées. Mon souhait le plus cher, c’est que le budget prévisionnel que je propose aux Congolaises et aux Congolaises puisse être révisé en hausse, dans les trois premiers mois de son application, à la suite d’une gestion rigoureuse et sérieuse de la chose publique.

Œil d’Afrique : Qu’est-ce qui prouve l’exactitude de vos chiffres, d’autant plus que le Premier ministre a l’avantage de disposer des chiffres non connus de l’opposant que vous êtes ?
Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Un budget correspond en principe aux dépenses réelles et croit chaque année par rapport aux besoins du pays. L’information gouvernementale étant une source parmi tant d’autres, j’ai fait mes prévisions en fonction de tous les éléments – aussi bien internes qu’externes – en ma possession. En tout cas, les prévisions que j’avance tiennent compte non seulement des différentes hypothèses de croissance, mais aussi de nombreux gaspillages de l’argent du circuit officiel, de la corruption, du détournement des fonds publics… Tous ces facteurs ont conduit à ce que je puisse précautionneusement tabler le budget de la République Démocratique du Congo, dans un premier temps, à 12,5 milliards USD pour l’exercice 2015. Par rapport à la loi de règlement de l’exercice clos, je ne serai pas surpris que mes observations soient prises en compte soit dans la loi de finances initiale, soit dans la loi de finances rectificative.

Œil d’Afrique : Comment se fait-il que le Premier ministre mise sur 48 milliards USD de recettes sur les 5 ans tandis que votre pronostic est de plus de 65 milliards USD pour la même période ?
Gaspard-Hubert Lonsi Koko : L’équation est simple. Elle est claire et limpide comme de l’eau de roche. Si le gouvernement en place à Kinshasa est en mesure de dilapider plus de 11,13 milliards USD en une année, on peut a contrario économiser la même somme à chaque exercice budgétaire pendant tout le quinquennat. Ce n’est qu’une question de volonté politique et du désintérêt personnel au profit de l’intérêt de l’Etat, de la capacité à maîtriser les circuits informels en rapport avec la fuite des capitaux. Je ne préconise nullement plus de 65 milliards USD des recettes pour le simple plaisir d’amuser la galerie. Cette préposition est le résultat d’un cheminement gestionnaire mûrement réfléchi.

Œil d’Afrique : Pourquoi, malgré votre pragmatisme, les 65 milliards USD que vous proposez dans 5 ans restent néanmoins inférieurs au budget de l’Angolais pour l’exercice 2014 ?
Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Le budget de l’Angola n’a pas atteint cette année plus de 70 milliards USD par l’opération du Saint-Esprit. Cela est dû à un long processus basé sur une exploitation efficace et une commercialisation sérieuse des minerais. Le gouvernement angolais a su investir l’argent des produits exportés dans les infrastructures publiques. Mon ambition, c’est que la croissance économique contribue largement au bonheur du peuple congolais. Elle doit à tout prix améliorer les conditions matérielles et intellectuelles de nos compatriotes. La cohésion sociale, c’est la finalité de la vision que j’ai, à très court terme, de l’avenir des Congolaises et des Congolais.

Propos recueillis par Roger Musandji

mardi 28 octobre 2014

Pleurs pour le Congo

Dona Mobeti, à travers « Pleurs pour le Congo », rappelle le patriotisme qui doit animer, à tout moment, le peuple congolais. Musicien engagé, il en appelle à la conscience des acteurs politiques et du citoyen lambda afin que cessent à jamais les violences sexuelles, afin que soit reconnu le génocide congolais, afin que la RD Congo aspire à une réelle indépendance. Bravo l’artiste, ton combat est aussi le nôtre !


vendredi 24 octobre 2014

La double nationalité en RD Congo, une donnée à géométrie variable ?

Lorsque le jeune attaquant congolo-français a marqué le premier but des Léopards contre les Eléphants de la Côte d’Ivoire lors de la quatrième journée des éliminatoires de la CAN 2015, le peuple congolais – de l’intérieur comme de l’extérieur – s’est à l’unanimité senti fier du compatriote que la France a si chèrement élevé et formé. Force est de constater que, à cet instant précis, le patriotisme a naturellement pris le dessus sur la stérile et politicienne polémique relative à la double nationalité. Ainsi est-on en droit de se demander en toute objectivité si, en République Démocratique du Congo, la binationalité est une donnée à géométrie variable.

Les efforts de la Fecofa

Outre le sélectionneur congolais-français Florent Ibenge Ikwange et son adjoint Mwinyi Zahera juridiquement logé à la même enseigne, beaucoup de jeunes binationaux et de jeunes footballeurs de souche congolaise nés ou grandis en Europe n’ont pas hésité une fraction de seconde à endosser les maillots des Léopards, c’est-à-dire de l’équipe nationale de la République Démocratique du Congo qui plus est le pays de leurs parents. Les démarches de la Fédération congolaise de football (Fecofa) afin de les convaincre à rejoindre les Léopards – lesquelles avaient déjà porté leurs fruits avec des binationaux comme Mulumbu (l’actuel capitaine de l’équipe nationale), Makiadi, Dikaba, Sami Joël, Mongungu, Mabiala – ne peuvent qu’être saluées. De plus, en conformité avec l’article 10-3 de la Constitution du 18 février 2006, l’initiative de la Fecofa a dans le fait confirmé qu’est Congolais d’origine tout individu appartenant aux groupes ethniques dont les personnes et le territoire constituaient ce qui est devenu le Congo – présentement la République Démocratique du Congo –  à l’indépendance. La non-application, voire la mauvaise interprétation, de ce dispositif constitutionnel a sans conteste privé les Léopards de talents comme Claude Makelele, Péguy Luyindula, Steve Mandanda, Yan Mvila, Dimitri Mbuyu, les frères Mpenza, Romuald Lukaku, Vincent Kompany, Christian Benteke, Anthony Van Den Borre, José Bosingwa, Blaise Nkufo… D’aucuns savent que ces derniers ont fait et continuent de faire sportivement le bonheur des pays européens comme la France, la Belgique, le Portugal et la Suisse.

La fierté et le patriotisme

Il est indéniable que les démarches de la Fecofa ont renforcé la conscience des binationaux. Effectivement, à l’instar de Fabrice Nsakala (Anderlecht), Arthur Masuaku (Olympiakos), Tshimanga (Anderlecht), Gaël Kakuta, Presnel Kimpembe (Paris Saint-Germain), Junior Malanda (Wolfsburg en Allemagne), Chris Mavinga (Reims en France)…, les jeunes footballeurs de souche congolaise sont de plus en plus nombreux à vouloir emboiter le pas à ceux qui ont déjà opté pour l’équipe nationale de la République Démocratique du Congo. Selon toute vraisemblance, ils veulent porter fièrement et patriotiquement les maillots des Léopards.

Les faits par rapport à la Loi

En droit, il existe un principe selon lequel les faits précèdent la loi. En effet, après la nomenklatura politique qui compte déjà une pléthore d’acteurs possédant la double nationalité (même si elle refuse de le reconnaître publiquement), la Fecofa vient tout simplement de confirmer ce principe.
Par conséquent, au lieu de se mettre systématiquement en porte-à-faux avec le dispositif du droit international attribuant à chaque Etat la souveraineté en matière de nationalité, les autorités congolaises feraient mieux de se conformer à la réalité. Elles doivent de facto cesser de chercher politiquement noise aux Congolais d’origine portant une citoyenneté étrangère. Cela ne fera que renforcer la République Démocratique du Congo sur les plans économique, social, culturel, sportif et démocratique. Il est temps d’améliorer en matière de nationalité, ou de citoyenneté, et d’égalité de tous les Congolais au regard de la Loi, tout dispositif discriminatoire rendant pratiquement conflictuelle la Constitution du 18 février 2006. En agissant de la sorte, celle-ci deviendra juste et parfaite.

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

mardi 21 octobre 2014

RD Congo : plus de 65 milliards USD de croissance économique en 2020

Le 15 octobre 2014, l’assemblée nationale a estimé recevable le projet de budget du gouvernement pour l’exercice 2015 – estimé à environ 9 milliards USD – présenté deux jours plutôt. Envoyé pour amendement à la Commission économique et financière de la chambre basse du Parlement, ce texte devra être transmis au Sénat avant d’être soumis à la signature du Président de la République pour promulgation. Le Premier ministre, Augustin Matata Ponyo, a souligné à cette occasion l’engagement du gouvernement dans la réduction du train de vie des institutions politiques, l’objectif étant d’opérer une meilleure redistribution et d’intensifier les efforts en vue d’une plus grande mobilisation des recettes qui proviendraient à 79 % des ressources internes et à 21 % des ressources externes.

Le déficit et le faible niveau budgétaire

Compte tenu de la faiblesse des recettes prévues dans le projet de loi de finances relatif à l’exercice 2015, de l’inefficacité des réformes fiscales et du laxisme dans l’application des lois budgétaires, auxquels il faudra ajouter l’absence de contrôle, l’impunité ainsi que la modeste contribution des secteurs minier et des hydrocarbures, le Premier ministre a promis d’engager des réformes idoines, en matière de sécurité et de développement économique afin d’atteindre les 48 milliards USD de recettes sur les cinq ans de la mandature. A cet effet, il a souligné à juste titre que « les questions sur la fraude et l’évasion fiscale, notamment dans la phase d’exportation, la lutte contre l’impunité et l’exercice efficace du contrôle exigent que les institutions ad hoc soient renforcées effectivement dans leurs missions ».
Selon Augustin Matata Ponyo, les recettes internes connaissent ainsi un taux d’accroissement de 7,4 % par rapport aux assignations de l’exercice passé et sont constituées des recettes de douanes et assises, des impôts, des recettes non fiscales ainsi que des recettes des pétroliers producteurs. Or, d’aucuns n’ignorent que les recettes mobilisées et réellement canalisées dans les caisses de l’Etat congolais ne reflètent guère le potentiel fiscal ou la vraie capacité contributive du pays. Ceci constitue, à n’en pas douter, un manque à gagner et prive l’Etat d’une partie de ressources pouvant satisfaire les besoins vitaux des populations.

Un budget à la hauteur des enjeux

C’est en mettant définitivement un terme à la fuite des recettes publiques que l’on pourra harmoniser le potentiel en ressources et les performances économique. En effet, le développement économique de la République Démocratique du Congo nécessite que le gouvernement s’implique sérieusement dans la maîtrise de l’endettement et des capitaux internes. Il est donc indispensable de privilégier la rigueur dans la gestion de la chose publique. C’est la condition sine qua non en vue d’un budget à la hauteur des enjeux en cours et à l’image d’immenses richesses dont regorge le sol congolais.
En principe, au vu de divers facteurs évoqués supra, le budget minimal de la République Démocratique du Congo pour l’exercice 2015 doit s’élever à 23 milliards USD. Mais comme on estime à environ 11 milliards USD les flux financiers illicites enregistrés par l’Etat congolais, soit 2 milliards de plus que la proposition gouvernementale, la prudence voudrait que ce budget s’élève dans un premier temps à au moins 12 milliards USD. La finalité consistera à dynamiser la croissance économique à plus de 65 milliards USD à la fin du quinquennat, soit une augmentation annuelle des recettes d’au moins 11 milliards USD de 2015 à 2020, et à encourager un meilleur usage des ressources externes.

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

mercredi 8 octobre 2014

La IVe République, voie salutaire pour l’émergence de la RD Congo

Un Forum international s’est tenu, sous la présidence du Premier ministre Augustin Matata Ponyo, les 2 et 3 octobre 2014 à Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo. A l’issue des assises de ce conclave, les participants ont adopté les recommandations qui ont été proposées par M. Azzeddine Diouri, le secrétaire général du ministère délégué auprès du chef du gouvernement marocain chargé de la Fonction publique et de la Modernisation de la fonction publique.

Les différentes propositions

Les recommandations préconisées par M. Azzedine Diouri ont trait au renforcement de la coopération Sud-Sud dans la mise en place de réformes et au partage soutenu des expériences réussies avec les autres pays d’Afrique et d’ailleurs. Elles concernent aussi l’échange et le partage fructueux entre les pays du continent, l’instauration de bonnes pratiques, ainsi que les pistes de solution et d’adaptation. Les recommandations du représentant du Maroc portent notamment sur l’élaboration d’une feuille de route de leur mise en œuvre sous-forme d’un programme d’actions prioritaires devant s’inspirer des orientations de la modernité, tout en appelant les partenaires bilatéraux et multilatéraux à apporter leur soutien en vue de leur concrétisation. Elles préconisent également le renforcement des capacités opérationnelles de l’Ecole nationale d’administration en République Démocratique du Congo quant à son statut et son fonctionnement, particulièrement l’amélioration des programmes de formation et la généralisation de l’utilisation efficiente des technologies de l’information et de la communication au sein de l’administration publique.
Pour M. Azzedine Diouri, le gouvernement congolais devra prendre en considération la mise en place d’un mécanisme efficace et durable de protection sociale, l’octroi de facilités de reconversion professionnelle à ceux qui quittent la fonction publique, ainsi que la promotion d’une administration publique de proximité, grâce à la création de guichets uniques. Cela permettra de renforcer la transparence et l’efficience des services publics à travers la simplification des procédures administratives et la mise en place d’une administration ouverte, outre la promotion du dialogue social permanent avec les partenaires sociaux, dont les syndicats.

Plus concrètement

La volonté du gouvernement congolais de réformer l’Etat est louable dans la mesure où, en République Démocratique du Congo, s’impose une réforme profonde de la fonction publique. De ce fait, il faut une rupture avec le pouvoir en place par rapport au régime à la fois semi-parlementaire et semi-présidentiel. Plus précisément, l’instauration de la IVe République doit permettre de réformer en profondeur les institutions étatiques. De plus, au vu de l’incessante crise politique en cours, il est plus que jamais indispensable de conforter les acteurs sociaux, d’écouter les citoyens et de les rendre actifs, de doter les élus du peuple d’un véritable statut pouvant les protéger dans l’exercice de leurs fonctions, surtout contre les arrestations arbitraires et l’abus du pouvoir.
Les propositions du représentant du royaume chérifien auraient dû être plus audacieuses que les simples recommandations tout à fait évidentes, lesquelles sont déjà faites par quelques opposants congolais crédibles. Seul un électrochoc politique orientera la République Démocratique du Congo sur des voies politiquement démocratiques et socio-économiquement viables. A cet effet, sous la IVe République, la réforme des institutions de l’Etat devra rendre véritablement égaux tous les Congolais devant la loi, ainsi que matérialiser réellement la séparation des pouvoirs entre le législatif, l’exécutif et le judiciaire.

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

samedi 4 octobre 2014

La nécessité de dynamiser le budget 2015 en RD Congo

En République Démocratique du Congo, lors du débat sur l’exécution des finances de l’Etat à l’Assemblée nationale survenu le 2 octobre dernier, les députés nationaux ont mis en cause le déséquilibre ayant caractérisé la gestion du budget 2013. Ainsi ont-il fait remarquer l’incapacité du gouvernement à mobiliser les recettes, soit plus de 2 milliards USD pourtant prévus dans le budget 2013, tout en pointant le défaut de crédibilité quant à l’écart de 30 % observé entre les prévisions et les réalisations budgétaires. Les députés ont aussi reproché au gouvernement d’avoir engagé des dépenses au-delà des fonds prévus, sans en informer les deux chambres du Parlement. Par conséquent, ils ont jugé prioritaire l’examen et le vote de la loi portant reddition des comptes de l’exercice 2013, dont l’adoption est préalable à celle de la loi des finances pour l’exercice 2015, déposée le 29 septembre dernier au bureau de l’Assemblée nationale, par le Premier ministre Augustin Matata Ponyo. De toute évidence, au-delà de la critique acerbe des députés à l’encontre de la gestion gouvernementale du budget 2013, il est question de trouver des voies et moyens susceptibles de contribuer à l’amélioration de la gouvernance et de la transparence dans la gestion des finances publiques en République Démocratique du Congo.

Le budget 2014

Ayant justement pris en compte la catastrophique situation financière à laquelle n’a cessé d’être confrontée la République Démocratique du Congo jusqu’en 2013, le budget global pour l'exercice 2014 qu’a proposé le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC) s’est élevé à presque 7,75 milliards d’euros – soit 10,2 milliards USD. Plusieurs milliards d’euros étant systématiquement perdus à cause de la corruption, du détournement des fonds publics et des dépenses supposées que l’on amputait sans vergogne à la guerre, un effort constant aurait dû être fourni pour que le budget puisse correspondre aux dépenses réelles et croître chaque année au profit du bien-être des populations. En effet, la transparence et la rigueur dans l’exploitation et dans la commercialisation des minerais, les contrats chinois et les importations des produits alimentaires auraient dû rapporter plus de 800 millions d’euros par an. 1,738 milliard d’euros serait provenu des produits pétroliers et 329,4 millions d’euros des économies que le Trésor public aurait dû faire, en temps de paix, en ne les attribuant pas aux dépenses de guerre. La maîtrise de différents gaspillages de l’argent du circuit officiel, dus à la mauvaise utilisation et aux contraintes liées à la guerre, aurait évidemment permis de récupérer dans les 3 ans au moins 3,11 milliards d’euros sur les 11,13 milliards d’euros du circuit informel. Cette répartition budgétaire tenait compte – à court, moyen et long terme – de l’affectation des ressources et de la réalisation des objectifs prioritaires à atteindre à tout prix : à savoir la paix, la cohésion nationale, la croissance économique et l’évolution sociale.
Les 10,2 milliards USD du budget de l’exercice 2014 – soit 2,2 milliards USD supérieurs au budget du gouvernement – ont d’ailleurs été estimés sur la base de l’exercice 2013 que le Premier ministre Matata Ponyo avait jugé très équilibré. La croissance, très dégradée à cause des politiques menées depuis 2001, aurait pu nettement progresser au regard du budget gouvernemental de 2013, c’est-à-dire 7 milliards USD, de 10 % en 2014 à 18,25 % en 2019 – soit une évolution de 8,25 % en 5 ans. Il est à noter que, selon les estimations du PIB réalisées par le gouvernement congolais à la fin décembre 2012, la croissance économique avait atteint le taux de 7,2 %, alors que le RDPC préconisait 10 % en décembre 2014 – soit une hausse de 2,8 % – et 11,65 % en 2015, au lieu de 10,5 % qu’avait prévu le gouvernement, soit une hausse de 1,15 %.

Un budget 2015 ambitieux

Ayant retenu les leçons du passé, pour ce qui est de la bonne supposée foi du gouvernement en place à Kinshasa, le chiffrage proposé « hic et nunc » tient surtout compte des moyens qu’un gouvernement de la République aura besoin dans la déclinaison de sa politique. Cela permettra non seulement de vérifier la rentabilité et l’équilibre financier du programme du RDPC, mais surtout de réaliser le sérieux de la future administration, sans conteste modernisée, avec laquelle les Congolaises et les Congolais auront à faire. Plus entreprenant et plus pragmatique que le gouvernement Matata Ponyo, le RDPC n’a pas hésité à proposer, sur la base de ses propres estimations, un bilan global de 12,5 milliards USD pour l’exercice 2015 – soit 3,5 milliards USD en plus par rapport aux 9 milliards USD proposés par le gouvernement Matata Ponyo.
Néanmoins, les critiques émises par les députés incitent à la prudence. De plus, en principe, gouverner c’est également prévoir. Le cardinal François Marty ne soutenait-il pas que « l’art de gouverner ne consiste pas à rendre souhaitable ce qui est possible […] mais à rendre possible tout ce qui est souhaitable » ?Bien entendu, par prudence et par réalisme, les prévisions du RDPC s’appuient sur des hypothèses de croissance de l’économie nationale.

Crédibilité et faisabilité

C’est en jonglant habilement avec les chiffres, analysés les uns par rapport aux autres, que l’on parvient à mieux crédibiliser un axiome et à démystifier les préceptes à propos de l’économie. Le budget étant par excellence l’expression chiffrée de la politique économique et sociale de tout gouvernement, le RDPC a toujours fait le choix de se projeter dans l’avenir, au lieu de s’attarder tout le temps sur le calamiteux constat d’un pays dont l’avenir est davantage hypothéqué par des facteurs tant endogènes qu’exogènes, locaux que régionaux, et continentaux qu’internationaux. En effet, il faut en finir définitivement avec un État patrimonial au service de quelques oligarques dont la logique reste la gabegie, la prédation, la mendicité internationale, le pillage des richesses nationales et l’enrichissement personnel.
Rappelons que les prévisions dont il est question ont vocation à démontrer la crédibilité et la faisabilité de la démarche initiée dans l’espoir, comme le disait l’écrivain et historien français Charles Pinot Duclos, « de faire le plus grand nombre d’heureux ». « Si tes projets portent sur un an, plante du riz ; sur vingt ans, plante un arbre ; sur plus d’un siècle, développe les hommes », dit un proverbe chinois. C’est parce que le RDPC a la ferme intention de bâtir les fondations durables du Congo-Kinshasa du troisième millénaire que ses dirigeants commencent par poser la première pierre. Ainsi reviendra-t-il aux futures générations de la dégrossir tous les jours, à l’aide des outils qu’on doit mettre dès maintenant à leur disposition.

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

mardi 30 septembre 2014

COMMUNIQUE DE PRESSE n° 20140930/00019 relatif au budget 2015 de la RD Congo

Après avoir rappelé que le budget de l’État congolais n’était que de 300 millions de dollars américains, le Premier ministre Augustin Matata Ponyo a insisté sur le que fait « le pays dispose désormais d'un budget qui avoisine les 9 milliards de dollars américains. « C’est des progrès qui sont réalisés. Nous devons en tenir compte », a commenté devant la presse Augustin Matata Ponyo après avoir déposé au bureau de l'Assemblée nationale, le 29 septembre dernier, le projet de budget de l’État pour l'exercice 2015. Toutefois, le Premier ministre a reconnu le caractère modeste de ce budget au regard des potentialités de la République Démocratique du Congo.

Le Bureau du Rassemblement pour Développement et la Paix au Congo (RDPC) partage l'inquiétude du Premier ministre quant à l'absence d'ambition qui caractérise ce budget. Bien que celui-ci ayant progressé de 1 milliard USD par rapport au budget précédent, il est néanmoins de 1,2 milliard USD inférieur à celui qu'avait déjà proposé le RDPC l'année dernière (cf. l'article intitulé Le budget gouvernemental, un sérieux handicap à la stabilité et à la sécurisation de la RD Congo).

Tenant à tout prix à mettre un terme à la crise politique et à l'insécurité auxquelles la République Démocratique du Congo est confrontée, le RDPC se soucie davantage de la crédibilité du processus électoral en cours et de la réussite du mécanisme de suivi des accords d'Addis-Abeba. Par conséquent, plus ambitieux que le gouvernement Matata Ponyo, il propose un bilan global de 12,5 milliards USD pour l'exercice 2015.

Fait à Paris, le 30 septembre 2014

Pour le Bureau du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo,

Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Le Porte-parole

lundi 29 septembre 2014

L'espérance de vie en République Démocratique du Congo

En République Démocratique du Congo, selon l’Organisation mondiale de la santé, l’espérance de vie était de 50 à 53 ans en 2013, tandis que les dépenses totales consacrées à la santé s’élevaient à 5,6 % du budget gouvernemental. En 2011, elle était de 48,3 ans. En 2010, le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans était de 170 pour 1 000 naissances vivantes, tandis que le taux de mortalité maternelle s’élevait à 540 pour 1 000 naissances vivantes. En 2009, le revenu national brut par an et par habitant était de 140 dollars US alors que le pays avait occupé le 195ème rang sur 196, à cause du taux le plus élevé de mortalité des moins de 5 ans. Pourquoi l’espérance de vie ne cesse-t-elle de s’améliorer dans ce pays, alors que, au regard des ressources naturelles dont regorge le territoire national, elle devrait logiquement augmenter ?
La santé publique et l’hygiène
Sans conteste, la dégradation croissante de l’espérance de vie représente le marqueur essentiel des résultats négatifs de la régression dans la société congolaise dont le secteur sanitaire laisse à désirer. Plus qu’un effort considérable, il faut un réel volontarisme politique pour juguler la catastrophique situation en matière de santé publique et d’hygiène. Il en sera de même pour les dispensaires publics et le désengorgement du secteur hospitalier, les actions de prévention et de prévoyance, ainsi que pour la lutte contre l’insalubrité. A cet effet, l’inspection sanitaire et alimentaire doit être renforcée par une Brigade d’intervention sanitaire (BIS). Pour désengorger le secteur hospitalier, il faudra construire dans les agglomérations un réseau étoffé, interrelié, de centres de services sociaux locaux et communautaires (CSSLC) afin de procurer des soins bénins ou élémentaires, de pouvoir prodiguer des conseils médicaux à des couches populaires et de les vacciner.
Les logements sociaux
Dans cette perspective, le pouvoir public doit œuvrer pour l’épanouissement digne des familles ou des ménages, c’est-à-dire en faveur d’un environnement sain. Ainsi doit-il encourager la construction des unités d’habitation qui seront destinées aux logements sociaux, lesquels respecteront les normes de l’habitat moderne : d’où la nécessité d’établir un plan quinquennal, afin de résorber l’habitat insalubre, et un programme de construction de logements sociaux et intermédiaires. L’ambition la plus louable consistera à atténuer la surpopulation des logements parentaux. Par conséquent, il faudra réintroduire l’Office national de logement (ONL) de jadis et entreprendre des démarches pour que la Société financière internationale (International financial corporation, IFC), une agence de la Banque mondiale, puisse financer la construction des logements sociaux.
Une gouvernance innovante
Selon le professeur Jean-Pierre Guengant, expert international en démographie, la population de la République Démocratique du Congo atteindrait 100 millions d’habitants en 2050. Partant du principe selon lequel gouverner c’est prévoir, des précautions doivent êtres prises dès maintenant en vue de la réduction de la pauvreté, donc en faveur du développement harmonieux. Cela passera forcément par une innovation – dans la gouvernance – privilégiant la lutte contre le chômage des jeunes, la sécurité alimentaire, l’accès à la propriété foncière, aux soins, ainsi qu’à l’eau potable et à l’électricité. La maîtrise par le gouvernement des facteurs évoquéssupra évitera forcément l’émigration des Congolaises et des Congolais, très considérable ces derniers temps, avec ce que cela comporte comme conséquences négatives dans les traitements subis dans les pays d’accueil.
Gaspard-Hubert Lonsi Koko

vendredi 26 septembre 2014

Sur radio Panik : Révision constitutionnelle en RD Congo ?

Le samedi 27 septembre 2014, de 12 h 00 à 13 h 00 (heure de Bruxelles), M. Gaspard-Hubert Lonsi Koko a été l'invité d'Afrik Challenge, émission présentée par Sanoussy Baldé sur Radio Panik. A cette occasion, il a été question de la problématique constitutionnelle - révision ou changement de la Constitution du 18 février 2006 - en République Démocratique du Congo.

Pour écouter l'émission, prière de cliquer sur le lien ci-contre : http://www.radiopanik.org/media/sounds/afrik-challenge/crise-politique-en-rd-congo_01499__1.mp3

jeudi 25 septembre 2014

Quelle stratégie en vue du développement socio-économique de la RD Congo ?

Le président de la République Démocratique du Congo a investi le 21 septembre dernier les soixante-huit membres du Conseil économique et social, lequel aura pour mission de formuler les propositions concrètes pour améliorer le vécu quotidien des Congolais. Les  propositions de cette institution seront soumises au Gouvernement, au Parlement ou au chef de l’Etat. Sa mise en place pourrait-elle avoir un impact réel sur le social des populations ? Contribuera-t-elle, franchement, au développement économique de la République Démocratique du Congo ?

Des mesures incitatives

Pour contribuer au développement économique de la République Démocratique du Congo et permettre l’épanouissement social des Congolais, il faudra soutenir les entreprises qui sont installées dans le territoire national et faire de l’agriculture la priorité des priorités. Ainsi faudra-t-il instaurer des Coopératives d’utilisation de matériels agricoles (CUMA), en vue de l’usage en commun des équipements et de la formation dans les domaines afférents. A cet effet, il va falloir créer une banque agricole dont la mission consistera à participer au développement agricole, à soutenir l’activité des petits et moyens exploitants, des grandes firmes et aussi de tout ce qui s’articule autour de l’agro-industrie. Il est donc important de prendre des mesures économiques incitatives pour relancer l’élevage industriel – l’objectif étant de mieux répondre aux besoins alimentaires du pays. Le gouvernement de la République doit subvenir aux besoins des populations en alimentation et, de surcroît, assurer la sécurité, c’est-à-dire l’autosuffisance alimentaire.

La croissance

Bien entendu, il faut commencer par définir une politique d’exportation pour favoriser la vente des produits nationaux à l’étranger. Celle-ci doit être coordonnée par un organisme public, l’Agence nationale de coopération, de développement et d’exportation (ANCODE) qui accompagnera l’évolution du secteur agricole et agro-industriel. Quant à la production destinée à l’exportation, le Gouvernement de la République doit initier une politique productiviste et mécanisée. Dans la foulée, il doit faciliter l’émergence d’un patronat et encourager la création de petites et moyennes entreprises, notamment dans le secteur informel, tout en obligeant un contrat pour chaque embauche. De ce fait, surtout en matière de recrutement, il va falloir mettre en place une Institution d’aide et de gestion des petites et moyennes entreprises (IAGPME) qui sera sous la tutelle du ministère de l’Economie et des Finances.
Le Gouvernement de la République doit surtout dynamiser des pôles de croissance industrielle (PCI), lesquels concerneront des bassins regroupant des régions qui mettront en commun des moyens pour lutter contre le chômage et développer diverses activités industrielles, ainsi que des services relatifs à leurs atouts naturels. Enfin, l’implantation des zones d’activités commerciales et industrielles (ZACI) s’imposent. Celles-ci dépendront des ministères de l’Industrie et du Commerce extérieur ainsi que du Plan, mais leur gestion sera confiée aux autorités provinciales et territoriales.

Quelques organismes efficaces

Au lieu de mettre en place un Conseil économique et social, lequel risque de n’être qu’une coquille vide, la création d’une Agence nationale de développement économique et social (ANDES), dont le statut s’apparentera à un organisme gouvernemental de droit public, permettra de conseiller le Gouvernement en matière de développement social et économique. Pour plus d’efficacité, tout en améliorant les dispositifs qui existent déjà dans quelques localités sur le plan économique, il faut faire émerger des zones d’activités économiques (ZAE) sur toute l’étendue du territoire national en vue de pallier l’absence d’emplois faisant gravement défaut au décollage de la République Démocratique du Congo. Enfin, pour mieux juguler la dette, il y a la nécessité qu’une Agence Congo Trésor (ACT) soit chargée, sous l’autorité d’un directeur général du Trésor, de la gestion de la dette et de la trésorerie de l’Etat.

L’apport des Congolais de l’étranger

Il serait souhaitable que les Congolais de l’étranger puissent apporter leur compétence sur les plans social, économique et sécuritaire dans le cadre d’un Conseil représentatif des Congolais de l’extérieur (CRCE). Composé de membres élus, ses missions consisteront à élaborer des projets économiques novateurs, en faveur des Congolais de l’étranger et à émettre des avis sur les politiques publiques en matière de coopération internationale et bilatérale dans les pays de résidence. Elles apporteront ainsi au gouvernement congolais l’expertise, en accord avec les diplomates en postes à l’étranger, tout en répertoriant et coordonnant tous les projets relatifs à l’investissement des Congolais de la diaspora.
En concertation avec le Conseil économique et social, puisqu’elle vient d’être mise en place, le CRCE pourra émettre des avis, à titre consultatif, à l’attention du Gouvernement de la République en matière de migration. Il pourra aussi définir des stratégies afin de mieux intégrer les émigrés porteurs des projets d’investissement économique, ainsi que financier, et de générer la création d’emplois en République Démocratique du Congo.

Un pays dynamique

Dans Ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs, il est démontré que l’ambition la plus honorable, s’agissant d’une action publique, consiste à se soucier sincèrement du développement économique de la République Démocratique du Congo en boostant l’économie interne, mais ouverte en même temps sur le reste du monde. Raison pour laquelle il est primordial d’accorder une place de choix à l’agriculture, à la pêche, à l’élevage, à la sylviculture et à l’artisanat. Dans un contexte de mondialisation marchande, il faudra dynamiser la culture de l’entreprise afin de peser davantage régionalement, et pourquoi pas à l’échelle continentale, sur les plans commercial et industriel. On doit absolument assurer l’avenir des générations à venir.

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

lundi 22 septembre 2014

A propos de la récente rencontre entre les présidents Denis Sassou Nguesso et Joseph Kabila

Dans une lettre ouverte au président Denis Sassou Nguesso relative àl’opération « Mbata ya mokolo » initiée par les administrations de la République du Congo à l’encontre des migrants originaires de la République Démocratique du Congo, les signataires – en l’occurrence Gaspard-Hubert Lonsi Koko, Ferdinand Lufete, Modeste Mputu-Mulenda, Emmanuel Motombo-Lupetu et Samuel Tambue-Kanyuka – ont manifesté leur inquiétude sur les violation des droits fondamentaux de la personne humaine. Ainsi se sont-ils demandé avec force et vigueur si les expulsés étaient victimes d’un règlement de compte entre Kinshasa et Brazzaville, tout en voulant connaître les véritables motivations de ces refoulements, dans la mesure où les extraditions judiciaires auraient été le processus le plus approprié.
Les souhaits des signataires
Ayant préféré privilégier la sagesse et pris en compte la dimension étatique en vue du rassemblement de tout ce qui est épars sur les deux rives du fleuve Congo, au vu des relations millénaires entre leurs deux peuples, les signataires ont voulu connaître les tenants et les aboutissants qui ont débouché sur l’humiliation de leurs compatriotes. Ainsi les valeurs humanistes les ont-elles poussé à soutenir toute initiative favorable au plus grand bienfait des populations concernées et à demander à ce que tout soit entrepris dans le meilleur délai afin de mettre un terme au climat de haine qui s’est installé entre Brazzaville et Kinshasa. La sauvegarde des intérêts des ressortissants du Congo-Kinshasa vivant en République du Congo ont été à l'origine de la voix diplomatique en vue de la résolution pacifique, en toute fraternité, des conséquences dues à cette expulsion massive. Conscients du fait que l’on ne résout pas positivement les rapports entre Nations par la passion, les signataires ont privilégié, dans leur démarche, les obligations morales qui cimentent les rapports entre les deux pays, ainsi que l’amélioration et la poursuite d’un bon voisinage.
La rencontre de Kinshasa
A l'issue de la récente rencontre à Kinshasa, le 19 septembre dernier, entre les présidents Denis Sassou Nguesso et Joseph Kabila, les deux chefs d'Etat ont mis l'accent sur les questions d’intérêt commun. Ainsi se sont-ils engagés à œuvrer davantage au raffermissement des liens séculaires de fraternité, d’amitié et de coopération qui unissent les deux pays et leurs peuples respectifs. Dans cette optique, en attendant la ratification de la Convention sur la circulation et l’établissement des personnes et des biens signée le 3 juin 2014 à Kinshasa, ils ont convenu d’instruire les experts de deux parties de se retrouver le 23 septembre 2014 à Kinshasa afin d’examiner les modalités pratiques de la reprise du commerce transfrontalier entre les deux pays, de proposer les modalités de coopération en matière de lutte contre la criminalité urbaine dans les grandes villes de deux pays, de constituer la Commission mixte d’enquête sur les allégations de violation des droits de l’Homme ayant émaillé les expulsions vers Kinshasa des ressortissants de la République Démocratique du Congo et de faire des suggestions aux Gouvernements de Kinshasa et de Brazzaville sur toutes les questions d’intérêt commun.
L'harmonie entre les deux peuples
Les signataires de la lettre ouverte au président Denis Sassou Nguesso, qu'ils considèrent comme leur aîné, espèrent néanmoins qu’aucune entrave au principe inhérent aux obligations morales et fraternelles ne doit être tolérée. La violence n’ayant jamais rien arrangé, ont-il rappelé dans leur courrier, l’objectif de leur initiative a surtout consisté à chercher la vérité en vue de la solidarité. Par conséquent, ils souhaitent que leurs deux peuples vivent en harmonie et que l’humanisme soit au service des populations. De plus, l’harmonie, tout comme le bien, se diffuse. Les signataires osent espérer que les échanges constructifs entre les présidents Denis Sassou Nguesso et Joseph Kabila aboutiront sur des mesures susceptibles de répondre aux pratiques inhumaines ayant porté atteinte à l’honneur d’un peuple frère. Seules la tolérance mutuelle, ainsi que le respect des autres et de soi-même faciliteront les échanges culturels, traditionnels et économiques – la finalité étant de permettre l’entente cordiale entre Kinshasa et Brazzaville.
Gaspard-Hubert Lonsi Koko

dimanche 14 septembre 2014

COMMUNIQUE DE PRESSE n° 20140914/00018 relatif à la liberté de manifester en RD Congo

Dans la matinée du septembre 2014, des éléments de la police nationale congolaise ont dispersée à Kinshasa des manifestants et interpellé plusieurs personnes en dépit des consignes des autorités municipales. Ainsi ont-il empêché le déroulement d’une manifestation organisée par des partis politiques de l’opposition dans le but de demander la libération des détenus politiques et de dénoncer toute tentative de modification constitutionnelle qui permettrait au président de la République Démocratique du Congo, Joseph Kabila, de se maintenir au pouvoir au-delà de 2016.

En effet, compte tenu de la dispersion par la violence policière dudit rassemblement, le Bureau du Rassemblement pour le Développement et la Paix et Congo (RDPC) constate :
- le non respect par les autorités congolaises de l’article 26 de la Constitution du 18 février 2006 garantissant « la liberté de manifestation » sur les voies publiques ou en plein air, dès lors que les organisateurs ont informé par écrit l’autorité administrative compétente ;
- la mise en cause de l’unité du peuple congolais – par le destin et par l’histoire autour de nobles idéaux de liberté, de fraternité, de solidarité, de justice, de paix et de travail – animé par la volonté commune de bâtir un Etat de droit et une Nation puissante et prospère, grâce à une véritable démocratie politique, économique, sociale et culturelle ;
- l’atteinte à l’adhésion et à l’attachement du peuple congolais à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples...

En conséquence, le Bureau du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo incite l’opposition congolaise dans toute sa pluralité à poursuivre pacifiquement, à l’intérieur et à l’extérieur du territoire nationale, des actions et d’entreprendre des démarches susceptibles :
- d’empêcher la révision des dispositifs bloqués de la Constitution du 18 février 2006 ;
- de garantir le respect des droits fondamentaux de la personne humaine ;
- de consolider le droit inaliénable et imprescriptible de s’organiser librement et de développer la vie politique, économique, sociale et culturelle, selon le génie congolais.

Fait à Paris, le 14 septembre 2014

Pour le Bureau du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo,

Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Le Porte-parole