dimanche 11 octobre 2015

RDC : L’Abaco craint une « farce électorale avec un tout petit budget d’un peu plus de 8 milliards USD » en 2016

A l’analyse du « tout petit budget d’un peu plus de 8 milliards USD » pour l’exercice 2016 que le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) vient de déposer à l’Assemblée nationale, l'Alliance de base pour l'action commune (Abaco) dit craindre une « farce électorale ».

« A défaut d’un meilleur usage des ressources externes et d’une réelle volonté de récupérer une partie des 11 milliards USD des flux financiers illicites enregistrés annuellement par l’Etat congolais, 2016 risque d’être l’année d’une farce électorale. Seul un budget 2016 conséquent pourra éviter au pays l’asphyxie financière », estime le premier vice-président du parti, Gaspard-Hubert Lonsi Koko.

D’abord, il rappelle dans son analyse que le calendrier électoral défini par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) fixe les élections présidentielle et législatives au 27 novembre 2016.

Ensuite, il relève qu’« outre les élections provinciales, municipales, urbaines et locales qui devraient avoir lieu le 25 octobre 2015, les sénateurs seront élus le 17 janvier 2016 alors que l’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs aura lieu le 31 janvier 2016 ».

« Le montant global de 1,2 milliard USD voté à cet effet par le Parlement a été finalement rabattu à 900 millions USD. A ces différents scrutins, il faut envisager une éventuelle organisation du référendum. Cette consultation coûterait au moins 50 millions USD », signale-t-il.

« Il ne restera au gouvernement que 7,05 milliards USD »

Se fondant sur « les révélations faites par le Premier ministre Augustin Matata Ponyo lors du dépôt du projet de loi de finance au Parlement, le budget de l’Etat pour l’exercice 2016 se chiffrant à un peu plus de 8 milliards USD », le premier vice-président de l’Abaco juge « incompréhensible » l’arbitrage du chef du gouvernement dans la mesure où « l’estimation du budget 2015 était de 9,09 milliards USD, soit 1 milliard USD de plus que l’exercice pour une année 2016 placée sous le signe des élections ».
En plus, fait remarquer Gaspard-Hubert Lonsi Koko, « aux dires du président de la Ceni, l'abbé Apollinaire Malu Malu, un plan de décaissement a été convenu avec le gouvernement pour le financement des élections » tandis que « le Premier ministre a rappelé que le ministre du Budget avait prévu une ligne budgétaire significative ».

« Par conséquent, en soustrayant les 950 millions USD qui seront affectés aux différents scrutins, il ne restera au gouvernement que 7,05 milliards USD pour financer à la fois "la révolution de la modernité sur laquelle est fondée le programme du chef de l’Etat" », souligne-t-il.

D’autant plus que, insiste-t-il, ces 7,05 milliards USD vont financer particulièrement « la politique sociale et sanitaire, le développement économique, la réforme de l’armée et de la police, la lutte contre le chômage, la pacification de la région du Kivu … ».

Nécessité d’un « budget 2016 conséquent »

Récemment, l’Alliance de base pour l’action commune - sans tenir compte de l’aspect électoral - a estimé le budget 2016 à 13,2 milliards USD.


« En ajoutant à cette somme les 950 millions USD relatifs au financement du processus électoral, il faudra au moins 14,15 milliards US afin de mener, l’année prochaine, une politique honorable pour un pays aux très fortes potentielles naturelles et organiser sérieusement toutes les échéances électorales en perspective », insiste son premier vice-président Lonsi Koko.


Angelo Mobateli

© Le Potentiel

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