dimanche 30 mars 2014

Communiqué de presse n° 20140330/0012 relatif à la condamnation de M. Eugène Diomi Ndongala en RD Congo

Le 26 mars 2014, en République Démocratique du Congo, la Cour suprême de justice a condamné M. Eugène Diomi Ndongala, le président du parti d’opposition Démocratie Chrétienne (DC), pour viol sur mineures à l’issue d’un jugement ayant été prononcé à huis clos en l’absence du prévenu et de ses avocats.

D’une part, les ennuis de M. Diomi Ndongala ont commencé en juin 2012, juste au moment où il devait signer la charte de la nouvelle Majorité présidentielle populaire avec M. Étienne Tshisekedi, et à quelques heures d’une manifestation commune entre Démocratie Chrétienne et l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS). D’autre part, le président de Démocratie Chrétienne a toujours nié les faits qui lui étaient reprochés.

Rappelons que, dans les heures ayant suivi la disparition de M. Diomi Ndongala, le siège de Démocratie Chrétienne avait été investi pendant plusieurs jours par les forces de l’ordre, alors que les accusations avaient trait à une affaire de mœurs. Par ailleurs, durant toute la procédure judiciaire, la présomption d’innocence n’a en aucun été prise en compte.

Rappelons aussi que la Cour suprême de justice avait demandé, à maintes reprises, le placement de M. Diomi Ndongala en résidence surveillée, mais que le parquet général de la République a préféré, à la grande surprise des Nations Unies, maintenir le prévenu en détention à la prison centrale de Makala.

Compte tenu des faits évoqués ci-dessus, le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo condamne fermement :
- le caractère autoritaire de la décision rendue le 26 mars 2014, par la Cour suprême de justice, à l’issue d’un jugement arbitraire ;
- la volonté manifeste de neutraliser un adversaire politique ;
- l’impartialité de la justice, laquelle est tristement au service des ennemis de la démocratie.

De facto, le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo réclame avec force et vigueur :
- l’égalité des tous les Congolais devant la loi et l’impartialité de la justice ;
- la cessation des dénis de justice, lesquels découragent les potentiels investisseurs ;
- le respect des droits fondamentaux de la personne humaine.

Fait à Paris, le 30 mars 2014

Gaspard-Hubert Lonsi Koko, Porte-parole du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo

lundi 3 mars 2014

Le budget gouvernemental, un sérieux handicap à la stabilité et à la sécurisation de la RD Congo

Le budget 2014 a été récemment adopté par le Parlement et promulgué par le président de la République Démocratique du Congo, sans aucune inquiétude des institutions habilitées à l'améliorer. Dans un pays qui est en proie à l’insécurité et à une crise sociale, ainsi qu’à la menace d’un démembrement territorial, le budget gouvernemental aurait dû logiquement consacrer une part considérable à l’armée, à la gendarmerie, à la police et aux services de renseignements. Or, au Congo-Kinshasa, la programmation budgétaire des actions gouvernementales a attribué seulement 6,8 % à la réforme de l’armée et 3 % à celle de la police, les sommes allouées au ministère de l’Intérieur et de la Sécurité étant de presque 115 millions USD et d’à peu près 415 millions USD pour le ministère de la Défense nationale sur un budget global de 8,9 milliards USD.

Un budget cohérent

La stabilité de la République Démocratique du Congo dépend avant tout de l’inviolabilité de ses frontières et de la sécurisation de son territoire national. Ainsi le budget des ministères de la Défense nationale aurait dû s’élever au minimum à 1,36 milliards USD tandis que celui de l’Intérieur à 748,7 millions USD pour un budget global d’au moins 10,2 milliards USD.
Dans ce cas, la défense nationale aurait représenté 12,75 % et la sécurité nationale 7 % du budget gouvernemental lequel aurait dû être, dans l’absolu, de 10,2 milliards USD. Pour atteindre une telle ambition, le budget qui avait été proposé par le Premier ministre congolais, Augustin Matata Ponyo, aurait dû être globalement amélioré de 1,3 milliards USD. Cela aurait permis d’allouer respectivement, pour plus d’efficacité, 65 millions USD aux secteurs relatifs à la défense et à la sécurisation du sanctuaire national.

Arrière-pensées politiques

Pourquoi le Parlement congolais a-t-il alors adopté un budget qui, connaissant très bien les impératives auxquelles est confrontée la République Démocratique du Congo sur les plans sécuritaire et défensif, un budget peu ambitieux ? La réponse à cette question permettra au peuple congolais, qui plus est le souverain primaire constitutionnellement parlant, de comprendre le rôle que joue la classe politique congolaise, celle qui est représentée dans les institutions étatiques, dans l’instabilité chronique qui ne cesse de déstabiliser la partie orientale, notamment les régions du Kivu et de l’Ituri, ainsi que la province minière du Katanga.
Il est évident que la balkanisation de ce grand géant ancré au cœur du continent africain ne pourra se matérialiser qu’à cause de la complicité interne. Ainsi la corruption des acteurs politiques siégeant dans les institutions de la République reste-t-elle le moyen le plus efficace d’assouvir les appétits expansionnistes de quelques pays régionaux, du point de vue économique et géostratégique, à la grande satisfaction des intérêts extracontinentaux.
Gaspard-Hubert Lonsi Koko

lundi 17 février 2014

Cinq question à Gaspard-Hubert Lonsi Koko

1. François Hollande vient d’effectuer une visite d’Etat aux Etats-Unis, la première du genre depuis 18 ans. En tant qu’ancien cadre du parti socialiste français, comment analysez-vous aujourd’hui les relations entre la France et les Etats-Unis ?
La nouvelle géopolitique pousse les Américains et les Français à respecter leurs zones d’influence respectives, pour mieux faire face aux ambitions chinoises et à une éventuelle émergence de l’axe Sud-Sud. Il y a une évolution considérable, constate-t-on, par rapport à la présidence de Nicolas Sarkozy. A l’exception du couac syrien, le soutien américain apporté aux actions de la France au Mali et en Centrafrique en est l’illustration parfaite. Un autre exemple : vous aurez  remarqué que les Etats-Unis n’entravent jamais les initiatives françaises au Conseil de sécurité des Nations unies, par rapport à la catastrophique situation en cours dans ce grand territoire francophone qu’est la République Démocratique du Congo. Ces deux pays sont déterminés à garder leur rang, en tant qu’alliés de longue date, au plan mondial. Ils sont condamnés à s’entendre et à se coordonner.

2. François Hollande n’a pas apprécié que Barack Obama veuille consulter le Congrès sur le dossier syrien, alors que la France lui avait déjà apporté son soutien. Cela semble être la vraie raison de cette visite. Qu’en pensez-vous ?
Le contexte politique américain ne pouvait pas permettre à Barack Obama d’engager les troupes américaines en Syrie. Ainsi a-t-il été obligé de faire faux bond à la France plutôt que d’affronter le Congrès qui était défavorable au dossier syrien. Fort, d’une part, du fait que la pression diplomatique française a contraint la Syrie à revenir sur certaines positions et, d’autre part, avantagé par la maladresse américaine dans l’affaire des écoutes, François Hollande, en fin stratège, a su tirer habilement profit de la dette morale que son homologue américain avait désormais envers lui, de la même façon que les Américains ont toujours rappelé aux Français, dans les moments de tension, qu’ils auraient prié un autre Dieu si les GI (soldats américains, ndlr) n’avaient pas débarqué en France en 1945. L’objectif du voyage de François Hollande a consisté, entre autres, à peaufiner avec son homologue les règles à ne pas enfreindre et à fixer les limites à ne pas franchir dans le cadre de la nouvelle donne.
3. Le scandale des écoutes n’a-t-il pas aussi assombri les relations entre la France et les Etats-Unis ?
Il était nécessaire de renforcer, après cette maladresse, le partenariat en matière de politique étrangère. Le scandale, qui a semblé assombrir les relations entre les deux pays, ne pouvait que très difficilement rompre les liens historiques franco-américains, dont la profondeur et les intérêts communs ont marqué les grands événements planétaires. De plus, les Etats-Unis et la France ont besoin de s’épauler dans le rôle qu’ils comptent jouer à l’avenir sur le plan mondial. « Alliés, nous l’étions au temps de Jefferson et de La Fayette, alliés nous le sommes encore aujourd’hui […] amis nous le sommes pour toujours », a expliqué François Hollande. Cette déclaration montre que l’affaire des écoutes n’a en rien affecté l’amitié sempiternelle qui lie les deux Nations. Par ailleurs, le voyage de François Hollande a permis d’harmoniser les rapports tendus, ces derniers temps, entre le gouvernement Ayrault et quelques entrepreneurs français très actifs dans la Silicon Valley. Enfin, faisant d’une pierre deux coups, le président français en a profité pour améliorer l’image de la France auprès des entreprises américaines.

4. Barack Obama et François Hollande revendiquent « une relation personnelle de qualité ». Est-ce vraiment le cas, selon vous ?
Les présidents français et américain ne peuvent que s’accorder sur un bon nombre de dossiers – contrairement aux relations entre Ronald Reagan, George H. W. Bush et François Mitterrand – car ils ont en partage l’idéal social-démocrate. Le fait de s’être rendu ensemble dans l’Airbus présidentiel à Charlottesville, en Virginie, est un symbole fort qui confirme la qualité de cette relation personnelle. Aucun président américain en exercice n’a visité Monticello, dans le passé, en compagnie d’un dirigeant étranger. Les passionnés de l’histoire des Etats-Unis savent que l’ancien maître de ces lieux, Thomas Jefferson, fut ambassadeur à Paris et considéré comme l’un des plus francophiles des dirigeants américains au même titre que Gilbert Motier, marquis de La Fayette.

5. La France est-elle devenue le partenaire privilégié des Etats-Unis en Europe ?
Les rapports franco-américains, de Charles de Gaulle à François Hollande, d’Eisenhower à Barack Obama, au-delà de leur diversité et de leurs contradictions, ont toujours fonctionné par rapport aux relations personnelles et aux préventions, selon les circonstances et le pragmatisme, entre l’admiration et une concurrence loyale. Cela a permis aux diplomaties américaine et française de faire des concessions, de trouver des terrains d’entente et d’adapter leurs points de vue en se partageant les rôles, chaque fois que les intérêts communs l’exigeaient. Au moment où Barack Obama a réduit l’effectif militaire dans quelques régions, la « belliqueuse » attitude de François Hollande pourra bien l’arranger.

PROPOS RECUEILLIS PAR ROBERT KONGO, CORRESPONDANT EN FRANCE

(*) Essayiste, acteur politique congolais et ancien cadre du parti socialiste français.

jeudi 13 février 2014

Crimes ethniques ou génocide en RD Congo ?

Le lundi 10 février de cette année, Fatou Bensouda, la procureure de la Cour pénale internationale, a accusé l'ancien chef de guerre Bosco Ntaganda, ainsi que sa milice composée de l’Union des patriotes congolais (UPC) et des Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC), de crimes « ethniques » dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Par conséquent, elle doit convaincre les juges de la solidité de son dossier en vue de l’ouverture d’un procès. La persécution des civils sur « des bases ethniques » n’était pas le fait du hasard dans la mesure où elle visait délibérément la population non-Hema de l’Ituri dans l’optique de faire main basse sur l’Ituri, une région riche en ressources naturelles.
D’aucuns n’ignorent que Bosco Ntaganda doit répondre de crimes contre l'Humanité et de crimes de guerre commis en 2002 et en 2003 en Ituri par les FPLC, dont il était le chef militaire. L’accusation de la procureure Fatou Bensouda à l’encontre du « Terminator des Grands Lacs » nécessite que l’on s’interroge sérieusement sur les raisons qui poussent à privilégier, dans ce cas précis, les crimes « ethniques » au détriment des crimes contre l’Humanité.

Une nouvelle infraction en droit pénal international ?

Crimes « ethniques » ? Est-ce une nouvelle infraction en droit pénal international ? Qu'est-ce qui les différencie de crimes contre l’Humanité ou crimes de génocide ? Ainsi s’est interrogé judicieusement, sur l’espace social Facebook, le journaliste Joël Asher Lévy.
En effet, pourquoi ne doit-on parler de crimes contre l’Humanité, ou crime de génocide, que lorsqu’il s'agit de certaines populations et utiliser le terme exclusif de « crimes ethniques » quand il est question des populations congolaises ? On a l’impression que l’on essaie de minimiser les crimes commis dans la partie orientale de la République Démocratique du Congo pour renvoyer l’ascenseur à quelqu’un qui a tout simplement été mandaté de faire le sale boulot au profit des Etats régionaux, lesquels sont des représentants officieux des puissances économiques extracontinentales.
Ainsi est-il inhumain de vouloir utiliser le droit international pour confiner en crimes ethniques les actes qui relèvent normalement des crimes contre l’Humanité. Rien n’est plus injuste que lorsque la loi génère des injustices, ne cessait de clamer Cicéron.

Le crime contre l’Humanité

Tout le monde sait qu’un crime contre l’Humanité désigne une « violation délibérée et ignominieuse des droits fondamentaux d’un individu ou d’un groupe d’individus inspirée par des motifs politiques, philosophiques, raciaux ou religieux ». S’il n’existe pas pour les crimes contre l’Humanité de définition généralement admise, en dépit de la complexité quant aux crimes punis sur les plans international et national, on doit néanmoins respecter le principe juridique selon lequel les faits précèdent la loi.
Rappelons que le génocide des Tutsis a été officiellement reconnu, et à juste titre, du fait qu’il fut commis dans le cadre d’une guerre civile ayant opposé le gouvernement rwandais, constitué de Hutus, au Front patriotique rwandais (FPR), considéré par les autorités nationales d’être essentiellement « tusti ». D’ailleurs, l’accusation de la procureure Fatou Bensouda à l’encontre de Bosco Ntaganda repose sur le fait que les actes visant les non-Hema étaient délibérés.

Une tentative d’émigration forcée ou d’extermination

Il est évident que les différentes crises civiles et armées qui déstabilisent l’Est de la République Démocratique du Congo n’est pas du tout étranger aux aspects fonciers. Le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi essaient de s’approprier, par tous les moyens, les régions congolaises riches en ressources naturelles alors que les puissances économiques extracontinentales s’intéressent aux matières premières. Le processus de balkanisation ne peut être atteint que si lesdites contrées sont majoritairement peuplées de populations en provenance des pays aux velléités expansionnistes.
Ainsi faudra-il provoquer soit l’émigration forcée des populations autochtones, soit parvenir à leur extermination. Le fait que les populations congolaises sont tuées du simple fait d’être nées congolaises relève, qu’on le veule ou non, du génocide. Cette logique est à la base, aussi bien dans la région du Kivu que dans la province orientale, des violences sexuelles contre les femmes et les enfants, des violations systématiques des droits fondamentaux de la personne humaine, de la volonté de priver les Congolais d’origine détenant une citoyenneté étrangère de leur nationalité congolaise…

La partialité et la complicité des institutions internationales

Le fait de reconnaître officiellement le génocide congolais risque de mettre en branle toute une mécanique susceptible de clarifier les complicités locales, nationales, régionales, continentales et internationales relatives au génocide commis dans l’Est de la République Démocratique du Congo.
A contrario, le fait de vouloir protéger les auteurs des crimes contre l’Humanité, de s’activer dans des institutions internationales pour réduire les actes génocidaires en banals « crimes ethniques » ne fait que confirmer la partialité de la Cour pénale internationale et la complicité des Nations Unies au détriment de la République Démocratique du Congo en particulier, et des peuples bantouphones en général.
En tout cas, le fait d’avoir été une victime ne doit pas donner le droit de devenir à son tour un bourreau. Cela ne doit en aucun cas octroyer le permis de violer, de piller, d’humilier et de tuer impunément.
Gaspard-Hubert Lonsi Koko

lundi 27 janvier 2014

La conjuration des expansionnistes et des pilleurs au détriment de la RD Congo

« Pour la Monusco[1], un plan de réintégration des soldats de l’ancienne rébellion en dehors de leurs communautés d’origine n’est pas viable », peut-on lire dans un article publié dans le site de l’Agence d’information (AI)[2] intituléLes arrière-pensées gouvernementales de la démobilisation du M23. Et les auteurs de l’article de préciser que « le M23 ne l’acceptera pas et les risques de nouvelles tensions ne sont pas à prendre à la légère ». Rappelons que les différentes tentatives du Rwanda de bloquer la publication, en raison des accusations de soutien au Mouvement du 23 Mars (M23), n’ont pas empêché la transmission du rapport des experts des Nations Unies sur la République Démocratique du Congo, le 23 janvier dernier, au Conseil de sécurité.

Le désarmement du M23

D’après l’Agence d’information, dont la seule raison d’être consiste à surveiller la première intervention offensive des Nations Unies sur le sol congolais, « le plan gouvernemental [congolais] de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) des combattants de l’Armée révolutionnaire congolaise (ARC), aile militaire du M23, suscite craintes et perplexités au sein de l’appareil onusien à Kinshasa ». Il paraîtrait que, aux dires d’un officiel de la Monusco lors d’une réunion en date du 21 janvier dernier présidée par le général Abdallah Wafi en présence de nombreux diplomates, « le plan DDR conçu par les autorités congolaises, et sur lequel les fonctionnaires de l’Agence nationale de renseignements (ANR) ont la haute main, ressemble davantage à un projet de déportation qu’à un processus de démobilisation ».
D’aucuns n’ignorent que, dans le passé, les accords ayant été conclus par le gouvernement congolais avec les différents groupes armés n’ont jamais abouti à la moindre résolution des conflits qui ne cessent de déstabiliser la région du Kivu. Au contraire, ils ont facilité le noyautage des institutions étatiques et servi de chantage à d’autres menaces de rébellion.
Personne n’ignore non plus que l’objectif des présidents rwandais et ougandais, en l’occurrence Paul Kagamé et Yoweri Kaguta Museveni, consiste à administrer de manière autonome le Nord-Kivu[3]. Après la débandade militaire de leurs poulains du M23, dans un premier temps, le Rwanda et l’Ouganda essaient d’obtenir par tous les moyens leur maintien dans le Kivu dans l’optique d’aboutir tacitement au fédéralisme.
La réussite de cette opération permettra d’exporter, dans un second temps, des populations burundaises, rwandaises et ougandaises dans la région tant convoitée, afin d’y organiser un référendum populaire en vue de l’autodétermination. Enfin, tout le monde a à l’esprit le calendrier relatif à la mainmise par les pays frontaliers, du point de vue foncier dans l’optique d’un démembrement d’une portion de la République Démocratique du Congo[4].

La connaissance de la vérité

On ne doit pas avoir la mémoire courte. Il semble bien que certaines personnes ont pris les armes, à l’Est de la République Démocratique du Congo, pour assurer la protection des leurs proches ethniquement parlant et défendre leurs intérêts au détriment de la Nation Congolaise. Ainsi ont-ils remis en cause l’insertion et l’intégration d’un bon nombre d’entre eux, qui se considèrent sincèrement comme des citoyens congolais, et mis en cause l’intégrité du territoire national. Face aux millions de morts et à la souffrance humaine, on ne doit pas s’amuser à se draper de la toge de l’avocat du diable. Sauf si on considère les actes ayant occasionné plus de 8 millions de morts et des violences sexuelles, sans compter les autres violations des droits fondamentaux de la personne humaine, comme des simples errements. Un banal détail de l’histoire, si l’on veut. On ne peut pas faire abstraction de la vérité, par rapport à ce qui se passe dans la région du Kivu, si l’on tient réellement à proposer des solutions salutaires.
« Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire », préconisait à juste titre Jean Jaurès, tout en conseillant d’avoir « une confiance inébranlable pour l’avenir ». « Il ne peut y avoir de révolution que là où il y a conscience », a-t-il précisé tout en rappelant néanmoins de ne pas être « d’une ignorance encyclopédique ». Il est une réalité : les minorités ethniques existent au Congo-Kinshasa. Raison pour laquelle on doit à tout prix sauvegarder leurs droits tout en leur rappelant leurs devoirs au regard de la Nation congolaise. Face à la dramatique situation en cours dans la région du Kivu, on doit plutôt avoir la capacité de se pencher sur les différentes causes des conflits et le courage de chercher les solutions les plus efficaces.

La problématique de la trahison

Comment la majorité peut-elle défendre et assurer les droits de la minorité, si celle-ci apparaît, d’une manière ou d’une autre, comme étant la source des problèmes ? Si cette minorité ne cesse d’agir en intelligence avec les ennemis de la Nation ? Par ailleurs, il est important de rappeler que la trahison n’est pas seulement le propre des immigrants. Les gouvernants congolais devront également être cohérents et sincères, dans leurs actions et engagements en faveur de la paix et de la cohésion nationale.
C’est une question de conscience et de patriotisme, d’autant plus que le nœud du problème n’est pas forcément ces « minorités » de la région du Kivu mais l’implication de quelques Congolais dans une entreprise de criminalisation des soi-disant enjeux politiques, des complicités locales dans la région du Kivu, ainsi que dans la haute hiérarchie militaire et dans la sphère politique à Kinshasa. Seule la conscience patriotique évitera l’instrumentalisation, par les uns et les autres, de la question ethnique.

Un pacte de non-trahison

S’il existe en République Démocratique du Congo des pactes de non-agression, par exemple entre Nilotiques et Soudanais dans la province orientale et dans la province de l’Équateur, pourquoi l’État congolais n’imposera-t-il pas un pacte de non-trahison avec ceux qui, dans la région du Kivu, sont venus d’ailleurs ?  Il suffit que les citoyens respectent les lois de la République, que l’État les respecte aussi et les fasse appliquer.
La question ne doit pas en principe se poser, s’agissant des rwandophones devenus sincèrement congolais (allusion aux 52 familles, par exemple). Il n’est pas non plus question de condamner ad vitam aeternam une ethnie à payer les errements de quelques-uns. Il est plutôt question de rétablir l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire et de rappeler les droits ainsi que les devoirs de tous les citoyens au regard des lois de la République. Et le pacte de non-trahison constituera un élément fondamental pour l’éveil du patriotisme, pour la prospérité économique et l’épanouissement des populations congolaises, pour l’unité et la grandeur de la République Démocratique du Congo.

Les FARDC, une institution étatique

Pour faire échouer le plan machiavélique relatif à la balkanisation conçu par des puissances extracontinentales qui utilisent quelques pays limitrophes comme bras armés, le gouvernement congolais devra à tout prix éviter l’intégration des criminels à la solde des présidents Kagamé et Museveni dans certaines institutions et structures stratégiques, donc décisionnelles, de la République. Dans la même optique, l’armée nationale congolaise étant une institution étatique, tous les militaires congolais sont obligés d’accepter leur mutation dans l’ensemble du territoire national. Ainsi revient-il au gouvernement congolais de garantir la sécurité des éléments du M23, qui sont éligibles à la réintégration dans l’armée nationale congolaise, en contrepartie de leur bonne foi et de leur sincérité quant au fait de remplir leur mission en dehors de la région du Kivu. La fermeté gouvernementale devra donc s’imposer, s’agissant de leur relocalisation dans d’autres régions du pays.

Un voleur derrière chaque menteur ?

Nul n’ignore que le bourreau tue d’abord par les armes, ensuite par l’oubli. Le peuple congolais ne doit avoir en aucun cas la mémoire courte. Sachant très bien qu’un voleur se cache toujours derrière chaque menteur, Kinshasa doit privilégier le droit – à la fois sur les plan national, régional et international – pour permettre la stabilisation du territoire national.
Si l’État congolais ne se penche pas sérieusement sur les causes réelles des conflits civils et armés qui ne cessent d’hypothéquer l’appartenance commune à la Nation, même si la situation est presque stabilisée militairement, les problèmes risqueront de ressurgir quelques années plus tard. Tant qu’à faire, il vaut mieux agir sans complaisance, ni romantisme.
On doit surtout avoir à l’esprit la corrélation entre le droit et le rapport de force. Tant que le gouvernement congolais ne saura imposer le rapport de force, il aura du mal à faire triompher le droit. Ainsi Kinshasa devra-t-elle, sur la base d’un État de droit, reprendre la main à travers des mécanismes idoines.
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
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Notes
[1] La mission de l’organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo.
[2] Une structure qui œuvre en faveur des proches du président rwandais Paul Kagamé et fait du lobbying en vue de la balkanisation de la région du Kivu au profit du Rwanda, du Burundi et dans, une moindre mesure, de l’Ouganda.

Cinq questions à Gaspard-Hubert Lonsi Koko

1. Quelle lecture faites-vous du budget de l’Etat, exercice 2014, s’élevant à 8,9 milliards de dollars US voté récemment par l’Assemblée nationale ?


Avant tout, dans la mesure où la gestion de l’Etat dépend de la structuration et du pilotage des finances publiques, je ne peux que me réjouir du fait que la République Démocratique du Congo soit enfin dotée d’un budget pour l’exercice 2014. En revanche, les énormes potentialités dont dispose notre pays et les enjeux en cours nécessitent un budget annuel de plus de 8,9 milliards de dollars US. J’ose néanmoins espérer que l’articulation concrète de ce budget sera sérieusement contrôlée par les parlementaires.


2. Approuvez-vous les correctifs apportés par la commission ECOFIN de l’Assemblée nationale, une amélioration de 739 130 dollars US par rapport au budget initial présenté par le gouvernement ?


C’est à juste titre que l’ECOFIN a amélioré le budget initial proposé par le Premier ministre Matata Ponyo, lequel s’élevait à 8,2 milliards de dollars US. En effet, les défis auxquels le gouvernement de la RD Congo est confronté nécessitent un budget conséquent. Malheureusement, je déplore le manque d’ambition ayant animé cette structure parlementaire. Que représente, franchement, une augmentation de 739 130 dollars US dans un pays en proie à l’insécurité et à une dégradation socio-économique sans précédent ? Pour plus d’efficacité, l’apport global de la commission économique du Parlement aurait dû avoisiner la somme de 2 milliards de dollars US. De plus, l’amélioration ne devait pas concerner que les recettes des douanes et Accises, les recettes des impôts, ainsi que les recettes non fiscales et celles de la DGRAD. En guise d’exemple, le secteur de la défense nationale méritait à lui seul un budget d’au moins 1,32 milliard de dollars US.


3. Dans votre ouvrage « Ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs », vous proposez un budget de 10,2 milliards de dollars US. Par rapport aux chiffres, la différence n’est pas énorme. Au fond, qu’est-ce qui distingue le budget adopté par le Parlement congolais à votre proposition ?


Primo, le fait que le budget que j’ai proposé pour l’exercice 2014 soit excédentaire de 1,3 milliard de dollars US, par rapport à celui dont est actuellement dotée RD Congo, montre le sérieux du travail que j’ai effectué. M’étant appuyé sur l’exercice budgétaire de l’année 2013, j’ai analysé les chiffres, les uns par rapport aux autres, pour crédibiliser mes analyses. Je me suis sérieusement attelé aux grands équilibres sociaux, économiques et politiques ayant toujours fait défaut à nos institutions étatiques dans les secteurs de l’emploi, de l’éducation nationale et de l’enseignement, ainsi que dans les domaines de la défense nationale, de la sécurité et de la protection civile. Je tiens à en finir définitivement avec un État patrimonial qui est sans cesse au service de quelques oligarques dont la logique reste la gabegie, la prédation, la mendicité internationale, le pillage des richesses nationales et l’enrichissement personnel. Voilà les quelques facteurs qui ont motivé ma démarche et qui distinguent ma proposition du budget ayant été adopté par le Parlement congolais.


4. La priorité est accordée aux secteurs tels que l’agriculture, la santé, la défense, la sécurité, l’éducation et la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Cela vous satisfait-il ?


On ne peut qu’être satisfait, à partir du moment où l’accent est mis sur la défense nationale, le processus démocratique, l’instruction et le niveau de vie des populations. Toutefois, il ne suffit pas d’accorder la priorité aux différents secteurs, mais de se doter des moyens conséquents afin de sortir le pays de la catastrophique situation dans laquelle il s’est embourbé depuis 2001. Pour atteindre cet objectif, j’ai estimé en mon âme et conscience que le budget pour l’exercice 2014 devait s’élever à 10,2 milliards de dollars US, la finalité étant de récupérer dans les 3 années à venir au moins 4,25 milliards de dollars US sur les 15,22 milliards de dollars US du circuit informel. Je reste profondément convaincu que, la compétence et la rigueur aidant, la croissance pourra nettement progresser de 10 % en 2014 à 18,25 % en 2019 – soit une évolution considérable de 8,25 % en 5 ans.


5. Quel regard portez-vous sur l’action de Matata Ponyo Mapon à la tête de l’exécutif congolais ?


Aspirant à présider un jour aux destinées de la République Démocratique du Congo, je ne peux qu’être objectif vis-à-vis d’une action gouvernementale indépendamment de l’appartenance politique. Monsieur Matata Ponyo a certes le sens de la responsabilité. Malheureusement, le contexte politique ne lui a pas permis de faire évoluer de manière positive les pesanteurs institutionnelles et étatiques. Force est de constater que le rapport de force lui a toujours été défavorable au sein même de la majorité présidentielle. En conséquence, son action ne pouvait qu’être vouée à l’échec. Ne pas avoir pris en compte un tel paramètre, dès la nomination de Matata Ponyo à la Primature, relève de l’inconscience et de l’irresponsabilité. On gouverne un pays avant tout par le raisonnement politique, ensuite seulement par le souffle.


Propos recueillis par Robert Kongo, correspondant en France


(*)Porte-parole du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC).


© Le Potentiel

lundi 20 janvier 2014

La diaspora dans le développement économique de la RD Congo

Quels choix pratiques, au profit de la République Démocratique du Congo, par rapport au patriotisme et aux actions politiques de ses émigrants ? Cette interrogation dépasse, à n’en pas douter, la simple approche propre à la diaspora et aux stratégies, ainsi qu’aux initiatives que celle-ci peut impulser de manière efficace par son engagement patriotique.
Il ne s’agit pas du tout question de monter une faction de la population contre une autre, ni de donner tort aux uns et raison aux autres, ni d’ailleurs d’attiser le feu. Mais il est plutôt question d’essayer de relever les faiblesses dans les relations entre la diaspora et le gouvernement, pour pouvoir valoriser et matérialiser davantage les atouts susceptibles de contribuer à l’émergence d’une République Démocratique du Congo solide, sur le plan étatique, et performante, du point de vie socio-économique.

Les inconvénients

L’exclusion d’une certaine catégorie des Congolais du processus électoral, sous prétexte qu’ils vivent en dehors du territoire national, ne cesse de détériorer le rapport entre le gouvernement et ses citoyens ayant émigré. Cette attitude est contraire aux dispositifs constitutionnels – tels que les articles 5 alinéa 3, 12, 50 et 66 – favorables aux droits humains, aux libertés fondamentales, aux devoirs du citoyen et de l’État.
Par ailleurs, sur le plan légal, l’existence du conflit entre les articles 10 et 72 de la Constitution, et le 1er alinéa de l’article 4 de la loi du 12 novembre 2004 relative à la nationalité congolaise, ne cesse d’empoisonner les rapports entre les Congolais de la diaspora et les gouvernants. En effet, les alinéas 3 de l’article 10 et 1er de l’article 72 de la Constitution du 18 février 2006 évoquent le caractère inaliénable de la nationalité congolaise d’origine, tandis que le 1er alinéa de l’article 4 de la loi du 12 novembre 2004 fixe la perte de la nationalité congolaise à l’acquisition de la nationalité étrangère par toute personne de nationalité congolaise.
Deux constats s’imposent à première vue. Primo, il est injuste que les Congolais de l’étranger concernés à la fois par le jus sanguinis et le jus soli puissent perdre la nationalité congolaise d’origine du fait de détenir une citoyenneté étrangère. Secundo, la terre en République Démocratique du Congo appartient aux tribus. Or, personne ne reniera les membres de sa famille parce qu’ils ont acquis une citoyenneté étrangère. Ainsi risque-t-on de s’exposer à des conflits fonciers, au cas où on leur contesterait injustement la nationalité congolaise.
Force est de constater également que l’insécurité à travers le territoire national ne facilite guère la libre-circulation des biens, des personnes et des capitaux, facteur indispensable au développement économique, à la liberté d’entreprendre et d’investir.
Sur le plan des infrastructures, l’enclavement du pays et le déséquilibre territorial, la carence des routes et des outils de communication constituent un handicap considérable quant à l’essor de l’emploi et au développement des activités commerciales. Enfin, la diaspora congolaise, qui plus est variée, n’est pas a minima structurée [lire la suite].
Gaspard-Hubert Lonsi Koko

jeudi 16 janvier 2014

La RD Congo, un Etat à bâtir institutionnellement et à développer économiquement

Les orientations politiques et économiques à prendre en vue d’une République Démocratique du Congo institutionnellement cohérente et économiquement puissante ne peuvent être définies que par rapport au passé et à l’héritage que l’on compte laisser aux futures générations. Indissociable du passé, le présent doit en principe permettre la mise au point pour mieux préparer l’avenir. Dans cette optique, les options relatives au futur ne sauraient faire abstraction des facteurs institutionnel et politique, préventif et sécuritaire, économique et social, diplomatique et régional. Par sa situation géographique, la République Démocratique du Congo a toujours représenté un enjeu géostratégique par rapport à la géopolitique mondiale.

Ressources naturelles et convoitises

La République Démocratique du Congo est un pays très vaste, 5 fois plus grand que la France et 80 fois plus étendu que la Belgique, qui compte plus de 65 millions d’habitants. Un territoire très riche qui partage ses frontières avec neuf autres pays, dont quelques-uns sont animés d’un vorace appétit expansionniste. Un pays qui est en guerre depuis plus d’une quinzaine d’années.
Si ce territoire aux frontières artificielles s’active autour du fleuve Congo, sa grande diversité ethnique a toujours été une source de différents conflits fonciers à la fois internes et externes, civils ou armés. De plus, les principales ethnies appartiennent au groupe bantou et vivent à cheval sur des États voisins. Ainsi la République Démocratique du Congo se situe-t-elle au croisement des quatre grands espaces linguistiques : le lingala au Nord-Ouest, le kikongo au Sud-Ouest, le tshiluba au centre et le swahili à l’Est [lire la suite].

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

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RD Congo : un budget à la hauteur des défis en cours



Le projet de budget 2014 proposé par le Premier ministre congolais Augustin Matata Ponyo, lequel vient d’être déclaré recevable par l’Assemblée nationale après avoir été récemment ajourné par le Parlement, s’élève à 8,2 milliards de dollars US. Il y a donc une augmentation de 9,3 % par rapport au budget de 2013, qui était de 7,5 milliards de dollars US. Une évolution, certes, mais insuffisante vu les défis auxquels la RD Congo est confrontée.
Dans mon livre de Gaspard-Hubert Lonsi Koko intitulé Ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs, sorti en septembre 2013, un budget de 10,2 milliards de dollars US est proposé pour l’exercice 2014 - soit une différence de 2 milliards de dollars US par rapport à la proposition de M. Matata Ponyo, c’est-à-dire 24,4 % d’augmentation. C’est donc 24,4 % d’augmentation par rapport aux 8,2 milliards de dollars US du budget 2014 que propose le gouvernement congolais, et 36 % d’augmentation sur les 7,5 milliards de dollars US du budget 2013.

lundi 6 janvier 2014

L'Afrique au regard de la nouvelle géostratégie

En ce début du troisième millénaire, le continent africain doit réfléchir sérieusement sur son rôle dans la nouvelle géostratégie qui est en train de s’articuler. En effet, une vision continentale permettra à l’Afrique de mieux appréhender les velléités internes et externes dont elle fait l’objet, de jouer à la perfection par rapport à l’attrait commercial et au besoin des ressources naturelles des partenaires extracontinentaux, d’enrayer les luttes civiles et armées qui ne cessent de la fragiliser au détriment des puissances étrangères.
De plus, de nos jours, plusieurs facteurs sont réunis pour que les Africains puissent faire bloc en vue de la multiplication des échanges intracontinentaux et du front commun par rapport au contexte international.

Un taux de croissance exemplaire

Dans le site d’African Economic Outlook, on réalise que les perspectives économiques du continent pour les années 2013 et 2014 sont prometteuses. Effectivement, elles confirment tant la résilience de l’Afrique face aux chocs internes et externes, ainsi que son rôle comme pôle de croissance dans une économie mondiale atone. Ainsi la croissance continentale progressera-t-elle de 4,8 % en 2013 à 5,3 % en moyenne en 2014.
D’après les prévisions du Fonds monétaire international (FMI), « les vents contraires [ayant soufflé] à l’échelle mondiale ont peu affecté [la croissance de l’Afrique subsaharienne] en 2013 et le rythme de celle-ci devrait s’accélérer en 2014 ». Son taux de croissance passerait de 5 % en 2013 à 6 % l’année prochaine. Mieux, le taux d’inflation annoncé reste en baisse pour la troisième année consécutive et passera en dessous de 6 % à la fin de 2014[1].
Selon quelques prévisions[2], dans un pays comme la République Démocratique du Congo, la croissance économique, laquelle était de 7,2 % en décembre 2013, atteindra le taux de 10 % en 2014, de 11,65 % en 2011, de 13,30 % en 2016, de 14,95 % en 2017, de 16,60 % en 2018 et de 18,25 % en 2019. En cinq années, le taux de croissance de ce pays connaîtra une évolution d’au moins 8,25 % [lire la suite].

Gaspard-Hubert Lonsi Koko
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jeudi 2 janvier 2014

COMMUNIQUE DE PRESSE n° 20140102/0011 relatif à la mort du colonel Mamadou Ndala en RD Congo

Selon plusieurs sources, le colonel Mamadou Ndala, commandant de la Brigade Commando URR (Unité de réaction rapide), a été tué ce 2 janvier lors d'une embuscade tendue par des hommes armés apparemment identifiés dans le village de Ngadi, entre l’aéroport de Mavivi et Beni-ville dans le Nord-Kivu. D'aucuns n'ignorent que le colonel Mamadou Ndala a supervisé avec bravoure les opérations des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) contre les éléments du M23 qu'il a vaincus simultanément à Nyiragongo et à Rutshuru. La tentative de le relever de son commandement pour Kinshasa a échoué grâce à de vives protestations dans les rues de Goma où des jeunes avaient manifesté pour demander son maintien en fonction. Le colonel Mamadou Ndala devait conduire une opération contre des rebelles ougandais de l’Adf-Nalu.

Le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC) salue le courage d'un combattant dont le sang vient de couler sur le champ de bataille. Un combattant qui, en dépit du fait que l'ennemi n'est pas forcément en face mais s'active aussi dans les rangs des forces gouvernementales, s'est dévoué corps et âme pour que les Congolaises et les Congolais aspirent un jour à la paix. Paix à son âme ! Que la terre de nos ancêtres lui soit douce ! Que sa mémoire reste à jamais gravée aux côtés de celles de nos héros nationaux.

Le RDPC ose espérer que l'exemple du colonel Mamadou Ndala – ce vaillant combattant qui est tombé sur le champ d'honneur – sera suivi par des milliers des combattants congolais soucieux d'une implication réelle sur les champs de bataille en de la libération totale et de la pacification pour longtemps de l'antre national.

Fait à Paris, le 2 janvier 2014

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

Porte-parole du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC)