Depuis 1996, la République Démocratique du Congo est le théâtre des
affrontements meurtriers entre différentes factions. Nombreuses sont
leurs conséquences : inexistence de l’État, menaces sur l’intangibilité
des frontières nationales, déstabilisation de la région du Kivu,
insécurité, crimes de guerre et crimes contre l’Humanité, violences
sexuelles, enrôlement des enfants par des groupes armés, violations des
droits fondamentaux de la personne humaine, impunité en faveur des
criminels, ingérence des voisins dans les affaires intérieures...
La crise politique, qui fragilise les institutions congolaises depuis
les élections présidentielle et législatives du 28 novembre 2011,
hypothèque davantage l’avenir des populations locales :
plus de 6
millions de morts, plusieurs milliers de femmes et de filles violées,
des milliers d’enfants enrôlés de force par des groupes armés, plus de
2,5 millions de personnes déplacées dans la seule région du Kivu et près
de 500 000 Congolais réfugiés dans les pays voisins… Ainsi fragilise-t-elle la cohésion nationale, exposant
de facto le Congo-Kinshasa aux visées expansionnistes de quelques pays limitrophes et aux pillages en tous genres.
Nous devons avoir à l’esprit que
la paix dans la région des
Grands Lacs et en Afrique centrale dépend, en grande partie, de la
stabilité de la République Démocratique du Congo. Ainsi est-il urgent que la communauté internationale intervienne efficacement dans la mise en place des mécanismes idoines.
Sur la sécurisation de la région du Kivu, nous préconisons :
- la requalification du mandat de la Mission des Nations Unies pour
la stabilité de la République Démocratique du Congo (Monusco), afin de
lui permettre d’assister un État souverain qui est confronté aux
problèmes à la fois internes et externes ;
- la présence, aux côtés des Forces armées de la République
Démocratique du Congo (FARDC), d’une force d’interposition sur la
frontière orientale – ne contenant aucun pays présumé soutenir les
éléments déstabilisateurs – composée soit de la Monusco, soit d’une
force interafricaine, soit de l’Eurofor, soit de l’Africom ;
- l’externalisation des pourparlers de Kampala, le médiateur ne devant être à la fois juge et partie ;
- les condamnations des États voisins qui contribuent, d’une manière
ou d’une autre, à la déstabilisation de la République Démocratique du
Congo.
Sur les violations des droits fondamentaux de la personne humaine, nous demandons :
- l’arrestation et le jugement des auteurs de crimes de guerre et
crimes contre l’Humanité par des tribunaux tant nationaux
qu’internationaux ;
- l’assistance des victimes de dégâts, aussi bien directs que collatéraux ;
- le retour des personnes déplacées à l’intérieur du pays et celles
qui sont déplacées au-delà des frontières nationales après un
recensement avec l’aide de la Croix Rouge.
Sur la cohésion nationale, nous proposons :
- l’ouverture d’un dialogue inclusif et républicain, entre les
différentes forces vives congolaises, sous la supervision de la
communauté internationale ;
- la mise en place d’un gouvernement de salut publique en vue de
l’organisation dans un délai raisonnable des élections crédibles et
transparentes, auxquelles ne participera pas l’actuel Chef de l’État
conformément à la Constitution, ainsi qu’en vue de la consolidation des
institutions républicaines.
Sur la paix régionale, nous sommes favorables :
- aux concertations en vue de la gestion commune des ressources frontalières ;
- aux accords de non-agression, en vue de l’indépendance dans l’interdépendance.
Pour l’année 2013, compte tenu des valeurs universelles que nous
partageons avec force et vigueur, nous souhaitons vivement que la
République Démocratique du Congo devienne enfin un havre de Paix où
règneront
la Liberté, l’Égalité, la Sécurité et la Prospérité.
Les signataires : Gaspard-Hubert Lonsi Koko (Porte-parole du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo, Président d’Union du Congo, France),
Albert Bourgi (Professeur d’université, France),
Erika Cologon Hajaji (Journaliste, Sénégal),
Jean-Pierre Dozon (Anthropologue, directeur d’études à l’EHESS, France)
, Emmanuel Ikabanga (Mouvement de Libération du Congo, France),
Alexandre Leupin, (professeur et directeur de
mondesfrancophones.com, États-Unis),
Joël Asher Lévy-Cohen (Journaliste indépendant, Canada),
Laurent Louis (Député fédéral, Belgique),
Ferdinand Lufete (Coordonnateur de l’Alliance pour le Développement et la République, France),
Cynthia Mckinney (ancienne Congressiste, ancienne Candidate du Parti Vert à l’élection présidentielle, États-Unis),
Akli Mellouli (Adjoint au Maire de Bonneuil, France),
Augustin Mukamba (Président de Troisième Force, Suisse),
Marc Mvé Bekale (Maître de conférences, enseignant-chercheur, France),
Lamine Ndaw (Conseiller municipal, France),
Herman Nzeza Malungidi (Président de l’Alliance Nationale pour le Changement, Angleterre),
Els Schelfhout (Sénatrice honoraire, Belgique).