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dimanche 2 octobre 2016

L’ABACO Europe contre la tentative d’officialisation d’un coup d’État constitutionnel en RDC

En République Démocratique du Congo, selon une estimation de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), l’enregistrement des électeurs s’achèverait le 31 juillet 2017. Date à partir de laquelle il faudrait compter 504 jours pour accomplir le processus devant conduire aux élections couplées : la présidentielle, les législatives nationales et les provinciales. Cela aurait pour conséquence le report de la tenue des élections à la fin de l’année suivante, soit en 2018. Un groupe de travail ferait des propositions de dates, sur la base de l’agenda proposé par la Céni, pour les futures élections, ainsi que pour l’accord politique qui déboucherait sur la formation d’un nouveau gouvernement. 

Force est de constater que l’estimation de la Céni n’est pas conforme aux délais constitutionnels. Pis encore, aucune allusion n’est faite sur la présidence du gouvernement en gestation. Quid de la limitation du mandat présidentiel et de son intérim par le président du Sénat en vue de l’organisation de l’élection présidentielle dans un délai minimum de 90 jours ou maximum de 120 jours ? Quid de la résolution 2277 des Nations Unies ? 

Au vu des arguments évoqués ci-dessus, la Direction Europe de l’Alliance de Base pour l’Action Commune (ABACO) accuse avec force et vigueur les participants au Dialogue national politique, sous la Facilitation d’Edem Kodjo et le soutien de la Communauté internationale, de fouler cyniquement aux pieds la Constitution de la République Démocratique du Congo – bafouant ainsi l’honneur et la dignité des populations congolaises. 

Par conséquent, les résolutions du Dialogue national politique n’étant pas au-dessus des dispositifs constitutionnels, l’ABACO Europe interpelle le peuple congolais, qui plus est le souverain primaire, en vue du triomphe du patriotisme – l’objectif étant de faire échec au coup d’État constitutionnel en cours de préparation en République Démocratique du Congo. 

Fait à Paris, le 2 octobre 2016 

Pour la Direction Europe de l’ABACO, 
Gaspard-Hubert Lonsi Koko, 
Premier Vice-Président de l’Alliance de Base pour l’Action Commune

mardi 20 septembre 2016

L'ABACO favorable à la décrispation du climat socio-politique et au respect des dispositifs constitutionnels en RDC

La Direction de l'Alliance de Base pour l'Action Commune (ABACO) transmet ses condoléances les plus attristées aux familles ayant perdu un être cher lors de la marche du 19 septembre 2016, qui s'est déroulée à l'appel des partis politiques de l'opposition, et s'insurge volontiers contre l'usage de la force à l'encontre des manifestants non armés.

Par conséquent, la Direction de l'ABACO condamne avec force et vigueur les violences meurtrières en cours en République Démocratique du Congo, celles-ci étant occasionnées par l'obstination du président de la République sortant à vouloir se maintenir au pouvoir en violation des dispositifs constitutionnels et par la partialité du Facilitateur nommé par l'Union Africaine et soutenue par la Communauté internationale.

D'ores et déjà, la Direction de l'ABACO interpelle les dirigeants congolais, ainsi que le Facilitateur du Dialogue politique national, à contribuer vivement à la décrispation du climat socio-politique qui risque de faire imploser la République Démocratique du Congo avec, comme dégâts collatéraux, la déstabilisation de l'Afrique centrale et de la région des Grands Lacs.

La Direction de l'ABACO privilégie l'intérêt supérieur de la Nation congolaise, lequel ne pourra être consolidé que par la convocation de l'élection présidentielle dans le délai constitutionnel et la mise en place d'un dialogue inter-congolais réellement inclusif et républicain.

Fait à Paris, le 20 septembre 2016

Pour la direction de l'Alliance de Base pour l'Action Commune (ABACO),
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Premier Vice-Président

vendredi 8 février 2013

RD Congo : à propos de la lettre ouverte à Elio Di Rupo

Cinq questions à Gaspard-Hubert Lonsi Koko


1. Vous avez adressé récemment une lettre au Premier ministre belge, Elio Di Rupo, demandant, au nom des Congolais de l’étranger, l’intervention de la Belgique sur «la dramatique situation» qui prévaut au Nord-Kivu. Qu’est-ce qui a motivé votre démarche ?
Tout le monde sait que nos voisins de l’Est ont pris une sérieuse option sur notre avenir. Pour faire main basse sur nos terres et avoir la mainmise sur nos ressources naturelles, ils essaient de balkaniser notre pays par tous les moyens et à n’importe quel prix. Comme la situation ne cesse de devenir davantage dramatique et face à la faillite de l’Etat, contrairement à ceux qui ont passé des accords secrets pour céder des portions du territoire national, les Congolais de l’étranger avec qui je travaille au sein d’Union du Congo ont pris la résolution d’agir.
En conséquence, j’ai demandé à un pays avec lequel nous avons eu un passé commun d’assister les FARDC dans la noble tâche qui consiste à stabiliser la région du Kivu. Le peuple n’est-il pas, après tout, le souverain primaire ? L’article 64 de la Constitution du 18 février 2006 ne stipule-t-il pas que « tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions constitutionnelles » ?

2. La Belgique serait-elle, selon vous, le pays le mieux placé pour aider la RDC dans sa quête de paix, de stabilité et de développement ?
La Belgique peut être utile à la RD Congo dans le cadre de la réforme de l’armée. Elle peut apporter son expertise dans différents domaines : sécuritaire, défensif et administratif. Au-delà de tous ces aspects, à travers la lettre adressée au camarade Elio Di Rupo, n’oubliez pas que je suis socialiste, c’est aussi les sujets du Roi que j’interpelle. J’ose croire que les Belges sont sensibles aux valeurs humanistes, lesquelles exigent que l’on combatte les auteurs des crimes de guerre et crimes contre l’Humanité où qu’ils se trouvent.
Si la justice belge s’est attribué les compétences en la matière, pourquoi son armée ne pourrait-elle pas intervenir dans son ancienne sphère d’influence pour y rétablir la paix ? Devrai-je conclure que ceux qui considèrent à tort, par ignorance ou simple sottise, mon acte comme un appel à la recolonisation préfèrent voir le peuple congolais subir le diktat de ses voisins rwandais, burundais et ougandais ? Devrai-je affirmer que mes détracteurs les plus perspicaces sont insensibles aux traitements inhumains quotidiennement infligés à nos compatriotes du Kivu ?

3. En clair, vous souhaitez que la Belgique intervienne dans la crise qui sévit au Nord-Kivu comme le fait actuellement la France au Mali. La comparaison n’est-elle pas osée ?
Pas du tout. Se limiter au seul poids politique et économique de la Belgique, c’est ignorer complètement la nouvelle logique occidentale, plus précisément européenne, au regard du continent africain. En tant qu’ancienne puissance coloniale, l’avis des Belges reste prépondérant sur les dossiers congolais, rwandais et burundais au Conseil de l’Europe.
Ainsi le royaume de Belgique est-elle en mesure d’obtenir le déploiement des éléments de l’Eurofor dans la région du Kivu. Sachons que les Européens ont réintégré le fait que les anciennes puissances coloniales peuvent intervenir, d’une manière ou d’une autre, dans leurs zones d’influence dès lors que cela peut permettre à l’Union européenne de faire efficacement face à la crise financière qui ne cesse de la fragiliser.

4. Bon nombre d’observateurs avisés soutiennent que la RDC est victime d’un complot international. Qu’attendez-vous vraiment de l’Europe, en l’occurrence la Belgique ?
Pour atteindre leur objectif, nos agresseurs se sont associés à des entreprises étrangères qui sont soutenues par des puissances extracontinentales. En contrepartie, ils doivent faire de la RD Congo, dans le pire des cas, un « no man’s land » où lesdites entreprises s’approvisionneront en minerais rares à moindres frais. Dans le meilleur des cas, ils doivent occuper la partie orientale de notre pays afin de la transformer en une zone franche au profit des forces coalisées.
Pour empêcher la balkanisation du pays, nous devons en principe compter sur une armée aguerrie. Or, ne disposant pas d’une force militaire capable de défendre et de sécuriser le territoire national, nous sommes contraints de priver les parrains du M23 des soutiens extérieurs dont ils bénéficient. Seul un changement d’alliances peut aboutir au résultat escompté. J’attends donc de l’Europe, en particulier de la Belgique, qu’elle redevienne une partenaire loyale.

5. Ne pensez-vous pas que la solution aux problèmes des Congolais ne viendra que des Congolais eux-mêmes ?
Vous prêchez un convaincu. En effet, la solution aux problèmes des Congolais ne pourra être résolue que dans un cadre inclusif et républicain. Je suis d’ailleurs l’un des premiers opposants à avoir prôné la cohésion nationale et le dialogue inter-congolais. Néanmoins, nous aurons besoin de la communauté internationale pour nous assister dans le processus souhaité par le président de la République qui consiste à résoudre les divergences internes à Kinshasa et non à Kampala.

PROPOS RECUEILLIS PAR ROBERT KONGO, CORRESPONDANT EN FRANCE


NOTA BENE : Une pétition, tirée de la lettre qui a été adressée au Premier ministre belge, est en ligne. Pour la signer, prière de cliquer sur le lien ci-contre : http://www.mesopinions.com/petition/droits-homme/lettre-ouverte-premier-ministre-belge-dramatique/9624

(*) Président d’Union du Congo

jeudi 20 décembre 2012

Le devenir de la RDC, de Kampala à Kinshasa

Les observateurs avertis savent pertinemment que les pourparlers de Kampala préfigurent à n’en pas douter le devenir de la République démocratique du Congo. En effet, ce qui est en train de se dérouler dans la capitale ougandaise, entre les représentants du gouvernement congolais et ceux du mouvement dénommé M23, permettra de révéler le pot aux roses. En effet, Kinshasa tient l’occasion d’accompagner les menteurs jusqu’à la porte. Encore faut-il que les envoyés de Kinshasa manœuvrent habilement. N’est pas Talleyrand qui le veut !

L’épée de Damoclès

En réalité, le Mouvement du M23 a commis une erreur fatale en ayant pris la ville de Goma. Son entrée dans la capitale du Nord-Kivu a permis non seulement de mettre en mauvaise posture la Monusco, donc la communauté internationale, mais surtout de montrer les appuis extérieurs dont il bénéficie. En conséquence, les forces onusiennes sont contraintes de prouver qu’ils n’agissent pas de connivence avec les parrains du M23 tout comme la communauté internationale est obligée de les sermonner. Le coup de fil du président Barack Obama à son homologue Paul Kagamé en est l’illustration.

À Kampala, la délégation en provenance de Kinshasa doit surtout avancer des arguments susceptibles de lever le voile sur l’identification des éléments qui constituent le M23. S’ils sont Congolais, leur sort sera donc réglé par les tribunaux nationaux pour violation des articles 63, 64, 64, 65, 66, 67 de la Constitution et pour haute trahison. Dans le cas contraire, cela démontrera l’agression de la République Démocratique du Congo par des forces étrangères – aussi bien continentales qu’extracontinentales. La capitale ougandaise restera donc, dans tous les cas de figure, l’épée de Damoclès suspendue sur la tête du M23.

L’inconscience de la classe politique

L’inexistence de l’État et la crise politique permettent indéniablement la déstabilisation de la République Démocratique du Congo. Les agresseurs profitent de la mésentente et des divergences entre les Congolais pour souffler le chaud et le froid. À cela, il faudra ajouter la double posture de l’exécutif congolais à entretenir des relations dangereuses avec des voisins de l’Est et l’incapacité de l’opposition institutionnelle à se servir pleinement des prérogatives que lui confère la Constitution. Cette inconscience de la classe politique ne fait que fragiliser le pays et l’exposer davantage aux appétits voraces, aux relents d’expansionnisme et de pillage, des voisins pauvres et confinés dans un espace réduit. Il faudra donc un sursaut patriotique pour sortir le Congo-Kinshasa de l’impasse dans lequel on l’a parqué pour mieux l’achever.

Le dialogue inclusif citoyen

Les pourparlers de Kampala devront permettre à Kinshasa de faire échouer les projets de balkanisation en externalisant les négociations. Mais les Congolais, confrontés à une situation tragique dans laquelle les véritables agresseurs sont juges et parties, ne pourront s’en tirer à bon compte qu’à l’aide d’un dialogue inclusif citoyen. Bien entendu, le sursaut patriotique leur permettra tout d’abord de lever l’équivoque sur la légitimité et l’illégitime des uns et des autres, ou alors de se mettre d’accord sur le fonctionnement du pays à court terme – l’objectif étant de poser les bases solides en vue de la cohésion nationale, de la fin du génocide congolais ainsi que des élections crédibles et transparentes. Ce sera la seule façon de mettre en place des institutions républicaines. Toutes les forces vives de la Nation, y compris celles qui œuvrent en dehors des frontières nationales, doivent être associées à cette palabre entre Congolais.

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

© Jolpress

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