mercredi 26 décembre 2012

COMMUNIQUE DE PRESSE N° 20121226/036 relatif à la dramatique situation en cours dans la région du Kivu

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Dans une tribune parue dans le quotidien français Le Monde du 25 décembre 2012 intitulé « Au Kivu, on viole et massacre en silence », plusieurs personnalités – dont Denis Mukwege, Jacques Chirac, Valérie Trierweiler, Muhammad Ali, Robert Badinter, Stéphane Hessel, Erik Orsenna, Angélique Kidjo, Federico Major, Abdou Diouf, Eve Ensler, Yamina Benguigui, Leymah Gbowee... – dénoncent un drame que la communauté internationale « pourrait arrêter » à tout moment. De plus, il lui suffirait « de donner l'ordre » pour que la Monusco fasse son métier et remplisse son mandat, l'objectif étant « de garantir la paix et la dignité de l'espèce humaine ».

Le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC) salue cette initiative et souhaite vivement que :
- le Conseil de sécurité des Nations Unies modifient dans l'urgence la mission de la Monusco pour lui permettre d'agir en temps que force d'interposition aux côtés des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ;
- des sanctions soient appliquées à l'encontre des pays voisins qui déstabilisent le Congo-Kinshasa par le biais de groupes armés tels que le CNDP, le M23... ;
- des tribunaux soient mises en place pour condamner les auteurs des crimes de guerre et crimes contre l'Humanité qui sont à l'origine du génocide congolais et des violations des droits fondamentaux de la personne humaine ;
- les autorités congolaises œuvrent en vue d'un dialogue inclusif citoyen, la cohésion nationale étant la condition sine qua non de l’État de droit et de la sécurisation du territoire nationale.

Fait à Rennes, le 26 décembre 2012

Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Porte-parole du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC)

jeudi 20 décembre 2012

Le devenir de la RDC, de Kampala à Kinshasa

Les observateurs avertis savent pertinemment que les pourparlers de Kampala préfigurent à n’en pas douter le devenir de la République démocratique du Congo. En effet, ce qui est en train de se dérouler dans la capitale ougandaise, entre les représentants du gouvernement congolais et ceux du mouvement dénommé M23, permettra de révéler le pot aux roses. En effet, Kinshasa tient l’occasion d’accompagner les menteurs jusqu’à la porte. Encore faut-il que les envoyés de Kinshasa manœuvrent habilement. N’est pas Talleyrand qui le veut !

L’épée de Damoclès

En réalité, le Mouvement du M23 a commis une erreur fatale en ayant pris la ville de Goma. Son entrée dans la capitale du Nord-Kivu a permis non seulement de mettre en mauvaise posture la Monusco, donc la communauté internationale, mais surtout de montrer les appuis extérieurs dont il bénéficie. En conséquence, les forces onusiennes sont contraintes de prouver qu’ils n’agissent pas de connivence avec les parrains du M23 tout comme la communauté internationale est obligée de les sermonner. Le coup de fil du président Barack Obama à son homologue Paul Kagamé en est l’illustration.

À Kampala, la délégation en provenance de Kinshasa doit surtout avancer des arguments susceptibles de lever le voile sur l’identification des éléments qui constituent le M23. S’ils sont Congolais, leur sort sera donc réglé par les tribunaux nationaux pour violation des articles 63, 64, 64, 65, 66, 67 de la Constitution et pour haute trahison. Dans le cas contraire, cela démontrera l’agression de la République Démocratique du Congo par des forces étrangères – aussi bien continentales qu’extracontinentales. La capitale ougandaise restera donc, dans tous les cas de figure, l’épée de Damoclès suspendue sur la tête du M23.

L’inconscience de la classe politique

L’inexistence de l’État et la crise politique permettent indéniablement la déstabilisation de la République Démocratique du Congo. Les agresseurs profitent de la mésentente et des divergences entre les Congolais pour souffler le chaud et le froid. À cela, il faudra ajouter la double posture de l’exécutif congolais à entretenir des relations dangereuses avec des voisins de l’Est et l’incapacité de l’opposition institutionnelle à se servir pleinement des prérogatives que lui confère la Constitution. Cette inconscience de la classe politique ne fait que fragiliser le pays et l’exposer davantage aux appétits voraces, aux relents d’expansionnisme et de pillage, des voisins pauvres et confinés dans un espace réduit. Il faudra donc un sursaut patriotique pour sortir le Congo-Kinshasa de l’impasse dans lequel on l’a parqué pour mieux l’achever.

Le dialogue inclusif citoyen

Les pourparlers de Kampala devront permettre à Kinshasa de faire échouer les projets de balkanisation en externalisant les négociations. Mais les Congolais, confrontés à une situation tragique dans laquelle les véritables agresseurs sont juges et parties, ne pourront s’en tirer à bon compte qu’à l’aide d’un dialogue inclusif citoyen. Bien entendu, le sursaut patriotique leur permettra tout d’abord de lever l’équivoque sur la légitimité et l’illégitime des uns et des autres, ou alors de se mettre d’accord sur le fonctionnement du pays à court terme – l’objectif étant de poser les bases solides en vue de la cohésion nationale, de la fin du génocide congolais ainsi que des élections crédibles et transparentes. Ce sera la seule façon de mettre en place des institutions républicaines. Toutes les forces vives de la Nation, y compris celles qui œuvrent en dehors des frontières nationales, doivent être associées à cette palabre entre Congolais.

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

© Jolpress

À lire aussi :
- La cohésionale, condition sine qua non pour l'unité de la RDC ;
- Cinq question à Gaspard-Hubert Lonsi Koko ;
- RDC : l’aveu d’impuissance d’Augustin Matata Ponyo ;
- Le combat pour la RDC du troisième millénaire.

lundi 17 décembre 2012

La cohésion nationale, condition sine qua non pour l’unité de la RDC

Dans son adresse à la Nation devant le Parlement réuni en congrès, le président de la République Démocratique du Congo, Joseph Kabila, a appelé le samedi 15 décembre 2012 le peuple congolais à la cohésion nationale pour résoudre la crise qui déstabilise la région du Kivu. Ainsi a-t-il rappelé la nécessité de la cohésion nationale, d’autant plus que, ne pouvant « souffrir d’aucune conditionnalité, elle se réalisera dans un cadre approprié et ouvert à toutes les forces politiques et sociales du pays ». En conséquence, « une initiative sera prise incessamment à cet effet et les modalités de sa réalisation en seront précisées le moment venu ». En effet, pour Joseph Kabila, le pays étant confronté à une situation historique qui met la nation congolaise en péril, la responsabilité de la cohésion nationale s’impose à tous, dont les acteurs politiques, la société civile, les forces de la défense.

Les Congolais de l’étranger

Toutes les tendances politiques, sans aucune exception, sont unanimes, s’agissant de la participation des Congolais de l’étranger aux assises relatives à la cohésion nationale. Ce n’est qu’une reconnaissance en vers une communauté qui a toujours été exclue par les différents gouvernements kabilistes dans la gestion de la chose publique et dans le développement socio-économique de la RD Congo. De nos jours, ces citoyens à part entière sont privés – paraît-il pour des raisons purement techniques – de droit de vote et d’éligibilité. Pis encore, leurs enfants bénéficiant de citoyennetés étrangères du fait du droit du sol ou nés d’un parent étranger, se voient refusés la nationalité congolaise d’origine en violation de l’alinéa 3 de l’article 10 de la Constitution congolaise. Toutes injustices doivent donc être réparées, si l’on tient réellement à l’égalité de tous les Congolais au regard des lois nationales.

Des sillons pour l’avenir

Les promesses n’engageant seulement ceux qui veulent bien les entendre, on peut comprendre que les peuples puissent avoir des dirigeants qu’ils méritent. La société civile congolaise doit absolument faire la pression pour que la classe politique et l’élite congolaises fassent du dialogue inclusif un véritable moment républicain qui tracera des sillons en vue du la RD Congo du troisième millénaire. En sa qualité de souverain primaire, il  revient au peuple congolais de jouer son rôle de garde-fou – l’objectif étant d’éviter un simple partage des pouvoirs entre politiciens, comme cela avait été le cas en 2001 avec le fameux système « 1 + 4 ». Il faudra que soit mis en place, à l’issue des travaux, un conseil national de transition, ou un gouvernement de salut public, qui définira les grandes orientations relatives aux prochaines élections, au toilettage de la Constitution, à la morale patriotique, à la défense nationale et aux institutions de la République.

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

© Jolpress

À lire aussi :
- Cinq question à Gaspard-Hubert Lonsi Koko ;
- RDC : l’aveu d’impuissance d’Augustin Matata Ponyo ;
- Le combat pour la RDC du troisième millénaire.

jeudi 13 décembre 2012

RDC : l’aveu d’impuissance d’Augustin Matata Ponyo

Dans une tribune publiée mercredi 5 décembre par le quotidien français Libération, le Premier ministre congolais, Augustin Matata Ponyo, a interpellé la communauté internationale afin qu’elle aide la République démocratique du Congo. Pour le chef du gouvernement, « la rébellion du M23 n’est pas une créature congolaise, mais rwandaise ». En conséquence, «  La RDC mérite donc un peu d’égard ».

Un bilan catastrophique

De la plume même du Premier ministre, on apprend que la RDC est régulièrement attaquée « au nom d’obscurs intérêts qui relèvent avant tout du pillage » et ce ne sont pas les faiblesses des FARDC qui arrangeront les choses. C’est une façon d’admettre l’incapacité de différents gouvernements, depuis 2001, de pacifier le pays. À travers une décennie de guerres et de crises politico-militaires aux exogènes, Augustin Matata Ponyo ne fait que confirmer l’aspect moribond de la diplomatie congolaise. Le Premier ministre vient enfin de découvrir que «  l’organisation d’élections libres reste un défi dans un pays dépourvu de routes dans certaines régions », dans un pays où la démocratie ne repose guère sur des valeurs partagées et des principes admis par tous. Augustin Matata Ponyo se plaint donc du jugement univoque sur un pays et ses dirigeants, il ne comprend pas que l’on puisse satisfaire des opinions publiques internationales guère au fait de la redoutable complexité congolaise.
En tout cas, personne ne peut contredire le Premier ministre lorsqu’il affirme que « la situation des droits de l’Homme demeure insatisfaisante ». On ne peut qu’être d’accord avec lui quand il affirme que « le niveau de pauvreté reste trop élevé dans un pays présenté dans les manuels scolaires comme un “scandale géologique” du fait de ses abondantes réserves de minerais », que « la corruption constitue un frein au développement et à l’esprit d’entreprise ».

Un dialogue inclusif

Il faut reconnaître, toutefois, qu’Augustin Matata Ponyo a raison lorsqu’il soutient que « l’obligation de vérité incombe à tous », et que les Congolais doivent faire « ensemble ce nécessaire travail d’introspection ». En effet, le peuple congolais doit coûte que coûte s’adonner à la maïeutique socratique dans l’espoir de mieux se connaître et de se prendre enfin en en main. Cela passera nécessairement par le dialogue inclusif, sous l’observation de la communauté internationale, à l’issue duquel un conseil national de transition devra être mis en place pour une durée de deux ans. L’objectif, c’est de préparer des élections libres et crédibles dans un délai raisonnable.

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

© Jolpress

À lire aussi :

- Le combat pour la RDC du troisième millénaire ;
- La RD Congo : le patriotisme d'abord.

mercredi 12 décembre 2012

COMMUNIQUE DE PRESSE N° 20121212/035 relatif à l’adresse du président Joseph Kabila à la Nation congolaise

Selon le journal Le Potentiel, qui a repris l’information qu’a livrée le mardi 11 novembre 2012 le président du Sénat, Léon Kengo wa Dondo, le président de la République Démocratique du Congo, Joseph Kabila, s’adressera au peuple congolais le 15 décembre 2012, comme le recommande la Constitution, devant le Parlement réuni en Congrès.

Le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC), qui pourtant se situe dans l’opposition à la majorité présidentielle, rappelle que seuls un patriotisme sans faille et une réelle volonté politique garantiront un État de droit, la stabilité et l’indivisibilité de la République Démocratique du Congo.

En conséquence, le RDPC demande au président Joseph Kabila de faire, à l’occasion de son adresse à la Nation, des propositions en vue :
- de la mise en place des conditions d’une véritable réconciliation nationale autour des valeurs républicaines ;
- de l’émergence d’un gouvernement d’union nationale, ou de salut public, dans le contexte de l’état d’urgence ;
- de l’affirmation du caractère inaliénable de la nationalité congolaise d’origine, conformément à l’alinéa 3 de l’article 10 de la constitution, ainsi que du droit de vote et d’éligibilité des Congolais de l’étranger ;
- de la préparation des élections libres et crédibles, en commençant par les scrutins locaux ;
- de la création des juridictions d’exception à propos des poursuites contre les auteurs des crimes de guerre, des crimes contre l’Humanité, des violations des droits fondamentaux de la personne humaine et haute trahison ;
- du changement de la mission de la Monusco et de sa transformation en une force d’intervention aux côtés des FARDC, à partir de la frontière rwandaise, et, au cas où les Nations Unies refuseraient de requalifier sa mission, de son remplacement par les forces de l’Union africaine (à l’exclusion des pays voisins de l’Est), et ou de l’Eurofor, ou alors de l’Africom ;
- de la maîtrise de l’insécurité et de la restauration de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national, grâce à une armée et à une police républicaines et performantes ;
- de la garantie d’une paix durable dans la région des Grands Lacs.

Soucieux de la cohésion nationale et de la pacification de la République Démocratique du Congo, le RDPC reste convaincu que l’avenir de la République Démocratique du Congo dépend de l’émergence d’une nouvelle voie excluant celle qui est empruntée depuis 2001.

Fait à Paris, le 12 décembre 2012

Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Porte-parole

mardi 11 décembre 2012

Réagissant aux négociations de Kampala entre le gouvernement de la RDC et les rebelles du M23

Gaspard-Hubert Lonsi Koko: « L’unité nationale ne doit être hypothéquée sous aucun prétexte ».
1. Les rebelles du M23 ont quitté Goma. Pensez-vous que ce retrait résout la crise ?
Ce retrait ne peut résoudre la crise qu’en tenant compte de deux facteurs fondamentaux. Si le M23 est un mouvement local soutenu par des pays étrangers, les rebelles qui le composent sont censés savoir qu’aucun citoyen congolais n’est au-dessus des lois de la République. Leurs chefs devront être traduits en justice pour violation des articles 63, 64, 66, 67 de la Constitution et pour haute trahison du fait d’agir en intelligence avec les ennemis de la Nation. Si le M23 est composé d’éléments étrangers s’étant approprié la citoyenneté congolaise, cela confirme l’agression de notre pays par les voisins ougandais, burundais et rwandais. En conséquence, le gouvernement devra recourir aux dispositifs constitutionnels appropriés – plus précisément aux articles 85 et 86, ainsi qu’au second alinéa de l’article 214 de la Constitution. Le président de la République devra décréter l’état de siège et demander à ses alliés de la SADC, de la CEEAC, de l’Union africaine et de la Francophonie de s’impliquer dans une négociation globale, voire d’intervenir militairement aux côtés des FARDC, pour rétablir l’ordre dans la région du Kivu et pacifier l’ensemble du territoire national.

2. Quelle réflexion vous inspire les pourparlers engagés à Kampala entre la délégation du gouvernement de la RDC et les rebelles du M23 ?
Cette rencontre avec le M23 doit avoir comme finalité la mise au point sur la sécurisation du territoire national. Elle ne doit en aucun cas servir de cadre à la négociation en vue du partage des compétences administratives et de l’attribution des postes ministériels. Elle doit être l’occasion d’accompagner les menteurs jusqu’à la porte. J’invite donc à la prudence et à la clairvoyance les membres de la délégation gouvernementale, car il est question de la cohésion nationale. L’unité nationale ne doit être hypothéquée sous aucun prétexte.
3. Faites-vous confiance à cette délégation conduite par le ministre des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda ?
Raymond Tshibanda étant le patron de la diplomatie congolaise, il est judicieux qu’il conduise une telle délégation. Mais, il faudra le quitus du Parlement pour que le ministre des Affaires étrangères engage le pays dans tout accord relatif à la sécurité de nos populations, à la paix et à l’intégrité du territoire.

4. Comment réagissez-vous au refus des principaux partis d’opposition de participer à ces négociations ?
Le bon sens voudrait, effectivement, que l’on ne négocie pas avec des criminels, de surcroît agresseurs et acteurs de la déstabilisation. Mais comme la RDC s’est retrouvée avec des forces armées téléguidées de l’extérieur à défaut d’une institution militaire aguerrie, elle est contrainte de se rendre à Kampala pour rappeler la nécessité d’une médiation plus large devant inclure ses alliés habituels et d’un dialogue inter-congolais, auquel prendront part les Congolais de l’étranger, pour sortir de la crise qui paralyse politiquement le pays. En effet, la diaspora est composée des Congolais à part entière bénéficiant des mêmes droits et devoirs que leurs compatriotes de l’intérieur. Leurs représentants doivent être choisis dans les différents pôles géographiques sur la base des critères précis : capacités politiques, intellectuelles et relationnelles au regard des autorités des pays, ou du continent, où ils vivent.

5. Comment mettre un terme définitif à cette guerre et au drame humain qui se joue à l’Est de la RDC ?
Une réelle volonté politique et un patriotisme sans faille sont indispensables pour un Etat de droit, la stabilité et l’indivisibilité de la RDC. Il faudra commencer par mettre en place des conditions d’une véritable réconciliation nationale autour des valeurs républicaines et un gouvernement d’union nationale ou de salut public dans le contexte de l’état d’urgence, tout en garantissant le caractère inaliénable de la nationalité congolaise d’origine, conformément à l’alinéa 3 de l’article 10 de la constitution, ainsi que le droit de vote et d’éligibilité des Congolais de l’étranger. Il faudra aussi préparer des élections libres et crédibles, en commençant par les scrutins locaux, et créer des juridictions d’exception en vue des poursuites contre les auteurs des crimes de guerre, des crimes contre l’Humanité, des violations des droits fondamentaux de la personne humaine et pour haute trahison. Il faudra aussi obtenir le changement de la mission de la Monusco et sa transformation en une force d’intervention aux côtés des FARDC, à partir de la frontière rwandaise, et, au cas où les Nations Unies refuseraient de requalifier sa mission, son remplacement par les forces de l’Union africaine ( à l’exclusion des pays voisins de l’Est), et ou de l’Eurofor, ou alors de l’Africom. Enfin, il faudra maîtriser l’insécurité et restaurer l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national grâce à une armée et à une police républicaines et performantes.

Propos recueillis par Robert Kongo (correspondant en France)

(*) Porte-parole du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC).

© Le Potentiel

vendredi 7 décembre 2012

Rencontre de Kampala sur la RDC : négociations ou mise au point ?

Les représentants politiques du M23 et une délégation officielle mandatée par le pouvoir de Kinshasa se retrouvent à Kampala, la capitale ougandaise, où se déroulera ce vendredi 7 décembre, en l’absence du président Joseph Kabila et de Jean-Marie Runiga, des pourparlers entre une délégation du pouvoir congolais et les représentants des agresseurs à la solde du Rwanda, du Burundi et de l’Ouganda.
Les avis sont partagés dans la capitale congolaise. En effet, la majorité de la population et de l’opposition est catégoriquement opposée aux négociations avec les agresseurs tandis que le pouvoir ainsi qu’une infime minorité de l’opposition et de la société civile y sont favorables. Une chose est certaine. Si la politique de la chaise vide n’est pas forcément la bonne, le fait de se parler ne veut pas obligatoirement dire qu’il faille négocier. D’autant plus que l’ordre du jour n’est pas encore clarifié.

Désaccord entre les deux délégations

Les agresseurs de la République Démocratique du Congo, en l’occurrence le M23, souhaitent évoquer, à l’occasion de la rencontre de Kampala, de nombreux sujets : notamment les revendications sociales des militaires mutins, la démocratie, les droits de l’Homme, la gouvernance, l’implication de la diaspora congolaise, la reconnaissance de l’opposant Étienne Tshisekedi comme le président élu… Mais les autorités congolaises, quant à elles, ont prévenu qu’elles parleraient seulement de l’application de l’accord du 23 mars, qui avait intégré dans l’armée les insurgés du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP)[1]. Le désaccord existe déjà, s’agissant de l’ordre du jour. Ainsi, les pourparlers de Kampala risquent-ils de terminer en queue de poisson. Si c’est le cas, Kinshasa montrerait sa bonne foi tandis que les agresseurs confirmeraient leurs vraies intentions : à savoir l’occupation de la région du Kivu, par des forces étrangères, en vue de la balkanisation de la République Démocratique du Congo.

Quitus du Parlement congolais

La délégation du pouvoir congolais, conduite par le ministre des Affaires étrangères Raymond Tshibanda, doit en effet axer les échanges sur les seuls points ayant conduit à l’existence même du M23, c’est-à-dire aux revendications en rapport avec l’accord du 23 mars 2009. De plus, les autres exigences des anciens membres du CNDP, même si elles sont légitimes, ne nécessitent pas que l’on prenne des armes pour déstabiliser le pays, de violer les femmes et les enfants, de semer la mort et la terreur, d’agir en intelligence avec les ennemis… Il existe d’autres façons, beaucoup plus pacifiques, de montrer le mécontentement populaire : les manifestations et les grèves, par exemple.
De toute évidence, les premières conclusions de ces pourparlers devront être soumises au Parlement. Cette institution devra se prononcer, favorablement ou négativement, en fonction de l’intérêt supérieur de la Nation congolaise. Le quitus parlementaire est donc nécessaire, conformément au premier alinéa de l’article 5 de la Constitution de la République Démocratique du Congo[2].

Attentes du peuple congolais

En aucun cas, dans sa plus grande majorité, le peuple congolais veut des négociations avec les agresseurs qui, dans l’absolue, méritent d’être poursuivis par les tribunaux aussi bien locaux, nationaux, régionaux qu’internationaux. Le peuple congolais attend plutôt de la délégation de Kinshasa qu’elle mette d’emblée les points sur les « i ». Elle doit rappeler aux agresseurs qu’aucun citoyen congolais n’est au-dessus des lois de la République, notamment celles se référant aux dispositifs relatifs aux articles 63[3], 64[4], 66[5] et 67[6] de la Constitution. Effectivement, les citoyens Congolais n’ont pas que des droits mais aussi des devoirs au regard de la Nation.
Le peuple congolais attend aussi de la délégation conduite par Raymond Tshibanda de clamer avec « force et vigueur » que la République Démocratique du Congo est victime d’une agression décrétée par des pays étrangers. En conséquence, son exécutif aura recours aux dispositifs constitutionnels idoines – plus précisément aux articles 85[7] et 86[8] ainsi qu’au second alinéa de l’article 214[9] de la Constitution et demandera, en tant qu’État souverain, à ses alliés d’Afrique centrale, de la SADC[10], de l’Union africaine et de la Francophonie de participer à une négociation globale pour pacifier dans les meilleurs délais l’ensemble du territoire national.

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

© Jolpress

À lire aussi :

- Le combat pour la RDC du troisième millénaire 
- Sommet de Kampala au sujet de la RDC : de qui se moque-t-on ?
Notes :
[1] Ce groupe rebelle avait alors été intégré dans l’armée, avant d’entrer à nouveau en dissidence sous l’appellation M23 (Mouvement du 23-Mars).
[2] La souveraineté nationale appartient au peuple. Tout pouvoir émane du peuple qui l’exerce directement par voie de référendum ou d’élections et indirectement par ses représentants. Aucune fraction du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice…
[3] Tout Congolais a le droit et le devoir sacré de défendre le pays et son intégrité territoriale face à une menace ou à une agression extérieure.
Un service militaire obligatoire peut être instauré dans les conditions fixées par la loi. 
Toute autorité nationale, provinciale, locale et coutumière a le devoir de sauvegarder l’unité de la République et l’intégrité de son territoire, sous peine de haute trahison.
[4] Tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu, ou groupe d’individus, qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la présente Constitution. Toute tentative de renversement du régime constitutionnel constitue une infraction imprescriptible contre la nation et l’État. Elle est punie conformément à la loi.
[5] Tout Congolais a le devoir de respecter et de traiter ses concitoyens sans discrimination aucune et d’entretenir avec eux des relations qui permettent de sauvegarder, de promouvoir et de renforcer l’unité nationale, le respect et la tolérance réciproques. Il a, en outre, le devoir de préserver et de renforcer la solidarité nationale, singulièrement lorsque celle-ci est menacée.
[6] Tout Congolais a le devoir de protéger la propriété, les biens et intérêts publics et de respecter la propriété d’autrui.
[7] Lorsque des circonstances graves menacent, d’une manière immédiate, l’indépendance ou l’intégrité du territoire national ou qu’elles provoquent l’interruption du fonctionnement régulier des institutions, le Président de la République proclame l’état d’urgence ou l’état de siège, après concertation avec le Premier ministre et les Présidents des deux Chambres, conformément aux articles 144 et 145 de la présente Constitution.
[8] Le Président de la République déclare la guerre par ordonnance délibérée en Conseil des ministres après avis du Conseil supérieur de la défense et autorisation de l’Assemblée nationale et du Sénat, conformément à l’article 143 de la présente Constitution.
[9] Nulle cession, nul échange, nulle adjonction de territoire n’est valable sans l’accord du peuple congolais consulté par voie de référendum.
[10] La Communauté de développement d’Afrique australe.

mercredi 5 décembre 2012

Le combat pour la RDC du troisième millénaire

En République démocratique du Congo, les deux dernières années ont été marquées par l’illégitimité du pouvoir politique, l’incapacité à défendre l’intégrité du territoire national et la démission de l’État. Ainsi, le peuple congolais est-il durement éprouvé et humilié par ses voisins à cause de sa propre inertie au regard de moult dysfonctionnements des institutions politiques et de la faillite de l’armée face aux agresseurs.

Le degré zéro de la politique

En se maintenant au pouvoir à défaut de la volonté populaire, les autorités en place à Kinshasa ont violé les principes les élémentaires en matière de représentation nationale. Elles ont donc privé, par la fraude, les partisans de la liberté et de la souveraine de leur victoire électorale. Cette illégitimité politique expose de nos jours le Congo-Kinshasa à toute velléité expansionniste de la part de ses voisins, avec tout ce que cela comporte comme conséquences : crimes de guerre et crimes contre l’humanité, violations des droits fondamentaux de la personne humaine, insécurité, impunité, pillages, prédations
En République démocratique du Congo, on assiste à une sorte de dérive politique qui fonctionne au détriment de la gestion de la chose publique, donc au profit de seuls intérêts étrangers.

L’indifférence de la communauté internationale

On se trouve en présence d’un peuple congolais très inquiet, voire très angoissé, qui peine à dénoncer les zones d’ombre qui mettent à mal la cohésion nationale et à obtenir les sanctions contre les agresseurs ainsi que leurs bras armés. Il est inhumain que la mort de plus huit millions de personnes du simple fait d’être nées Congolaises ne suscite aucune indignation de la part de la communauté internationale. Il est inacceptable que l’on puisse négocier avec des gens ayant violé, et qui continuent de violer, les femmes et les enfants dans le but de piller les richesses naturelles et de s’approprier les terres du Kivu. Il est incompréhensible de défendre au Conseil des Nations unies des criminels qui ont enrôlé de force des enfants et les ont poussés, par la suite, à utiliser les armes contre leurs parents.

Le sursaut patriotique

Le peuple congolais ne doit surtout pas se laisser vaincre par le désespoir. De plus, seul le sursaut patriotique lui permettre de léguer à ses descendants un pays apaisé et dynamique. Raison pour laquelle les Congolaises et les Congolais doivent enfin dresser leurs fronts longtemps courbés et prendre enfin le plus bel élan dans la combativité en vue d’une paix durable et de la prospérité. De toute évidence, la foi et la volonté de consolider la cohésion nationale seront, à n’en pas douter, le gage de leur salut.
Les Congolaises et les Congolais doivent résister, par tous les moyens et à n’importe quel prix. Ils doivent combattre les injustices, les humiliations, les privations et les complices internes des agresseurs… Ils doivent dénoncer « avec force et vigueur » l’impunité dont jouissent les auteurs des violences sexuelles et des crimes contre l’humanité. Peuple épris de paix, les Congolaises et les Congolais doivent se révolter, en bons humanistes, contre l’humiliation de l’Homme par l’Homme.
Le combat pour la République démocratique du Congo du troisième millénaire réussira, car le peuple congolais est désormais convaincu du fait que les transformations de sa société ne dépendront pas seulement de la prise du pouvoir, mais avant tout de sa propre prise de conscience et de l’implication des masses. À moins d’être de mauvaise foi, ou complice de la chosification du peuple congolais, personne ne pourra mettre en doute la légitimité à défendre, par tous les moyens, les intérêts vitaux de ses compatriotes et l’intégrité du territoire national.

La destinée de la RD Congo

L’objectif primordial, c’est de trouver des voies et moyens susceptibles de permettre au peuple congolais d’être capable par l’information et la formation, par la résistance aux agresseurs, par le dialogue intercongolais et aussi par les convictions politiques de décider de son avenir. Les Congolaises et les Congolais doivent donc devenir les premiers responsables de la destinée de leur pays. Il est impossible de lutter de manière efficace et de transformer la société en étant divisé, en étant incapable d’accoucher d’une puissante organisation en mesure de remettre en cause l’ordre injustement établi par ceux qui ont intérêt à garder le monopole des richesses de la République démocratique du Congo.
Un seul choix est envisageable. Celui qui consiste à adopter une tactique pouvant permettre de gouverner politiquement pour tous les Congolais. S’imposent donc, dans cette optique, trois possibilités : soit de conquérir à tout prix le pouvoir pour le pouvoir ; soit de constituer un bloc contre le régime en place à Kinshasa, en s’alliant avec les agresseurs, afin de garantir l’accès au pouvoir ; soit d’œuvrer dans le cadre de l’union des Congolais. Face à ces interrogations, la majorité de Congolaises et des de Congolais a enfin fait le choix de l’union du Congo, laquelle doit être ouverte. En effet, comment peut-on devenir majoritaire si l’on exclue ceux qui, aujourd’hui, pensent autrement.
Les Congolaises et les Congolais sont condamnés à dépasser leurs divergences, à cesser de se regarder en chiens de faïence. Bref, ils doivent s’unir. Pour cela, il faudra un fédérateur des talents des uns et des autres, un rassembleur de ce qui est épars, un leader qui se situe à la jonction de différentes aspirations pour lesquelles chacun milite. Le souhait, pour l’année 2013, c’est de constituer dans l’unité une structure cohérente aspirant au pouvoir politique, donc à la gestion économique, au rétablissement de l’autorité de l’État dans l’ensemble du territoire national et à l’instauration de la paix dans la région des Grands Lacs.

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

© Jolpress

À lire aussi :

- La RD Congo : le patriotisme d’abord ;
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lundi 3 décembre 2012

La RD Congo : le patriotisme d'abord

Face à la tragédie qui se déroule sur fond de génocide dans la région du Kivu, l’opposition congolaise est tiraillée entre l’acceptation des agresseurs soutenus par les pays voisins de l’Est et l’illégitimité, c’est-à-dire l’illégalité, du pouvoir de Joseph Kabila. On peut comprendre cette hésitation cornélienne dans la mesure où il a échoué, durant les douze années de son règne, dans la pacification de la République Démocratique du Congo. Pyromane expert, mais médiocre pompier, le président congolais expose, à n’en pas douter, le pays à la balkanisation.

Une diplomatie moribonde et une armée non opérationnelle

Les insuffisances de la diplomatie congolaise ne sont plus à démontrer. C’est parce que ses voisins de l’Est, en particulier le Rwandais, ont réussi à se faire représenter dans les institutions internationales et à nouer des relations solides avec les puissances étrangères – surtout occidentales – pour mieux assurer leurs arrières que la République Démocratique peine à défendre ses intérêts et à obtenir des sanctions contre ses agresseurs. Dans pareilles circonstances, seule l’option militaire pourra lui permettre d’enrayer les agressions dont elle fait l’objet. Mais la chaîne de commandement des Forces armées de la République Démocratique du Congo, qui plus est infiltrée par les agresseurs, a montré ses limites. Dans l’incapacité de mener la politique de la carotte et du bâton, impuissant et abandonné à lui lui-même, le Congo-Kinshasa voit l’étau s’enfermer de plus en plus sur lui. En conséquence, la région du Kivu est exposée à la balkanisation.

Les alliances avec les agresseurs

En proie à une haine viscérale et encline aux intérêts personnels au détriment du bonheur des populations, la classe politique congolaise, toutes tendances confondues, confirme son incapacité. La majorité en place préfère exposer à la déstabilisation pour mieux s’adonner aux trafics de tout genre, et l’opposition institutionnelle souhaite ouvrir grand les bras aux agresseurs dans l’espoir d’accéder au pouvoir. Ainsi le président Joseph Kabila s’est-il associé avec le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), dont les éléments constituent l’ossature de l’actuel Mouvement du 23 mars (M23). Pour ce qui est de l’opposition, elle espère que le M23 prenne la région du Kivu dès lors que cela peut permettre la chute du régime kabiliste. Quant au peuple congolais, à force de rester sans arrêt les bras croisés, il est le dindon idéal de la farce.

Une mobilisation populaire

La résolution des conflits qui déstabilisent l’Est de la République Démocratique du Congo viendra d’abord du patriotisme, et non du soutien à des agresseurs qui, sous un discours aux élans démocratiques, ne visent qu’à exécuter un plan concocté par des puissances extracontinentales. L’arrivée au pouvoir en 1997 de Laurent-Désiré Kabila dans le bagage des Rwandais, Ougandais et Burundais ne cesse de coûter très cher au peuple congolais. Il faut être amnésique, ou alors avoir la mémoire courte, pour commettre aujourd’hui la même sottise. Avoir été trompé une fois n’implique pas forcément la faute de la victime, mais se faire duper deux fois confirme sa naïveté. D’aucuns savent qu’entre deux maux, l’on doit choisir le moindre. L’heure n’est plus à l’émotion et aux lamentations, mais à la mobilisation populaire.
Pour mettre un terme aux velléités expansionnistes de ses voisins de l’Est et faire échouer le plan de quelques puissances extracontinentales, l’implication des forces vives la Nation congolaise s’impose. Le peuple congolais doit donc commencer par clarifier l’ambiguïté et la complicité du pouvoir, ainsi que d’une certaine classe politique. Cela passera, à court terme, par une réconciliation nationale sur la base des valeurs démocratiques et la mise en place d’un gouvernement d’union national, ou de salut public, dans le contexte de l’état d’urgence. Mais encore faut-il tenir compte des erreurs du passé. Ce deux volets constituent la condition sine qua non en vue d’un État de droit, de la stabilité et de l’intangibilité des frontières, de l’organisation des élections générales libres et crédibles.

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

© Jolpress

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RDC : le Rwanda aurait facilité la prise de Goma par le M23 selon des experts de l'ONU

Des experts de l'ONU avaient déjà accusé le Rwanda d'avoir activement soutenu la rébellion du M23. D'après un nouveau document, plus de mille soldats rwandais auraient facilité la prise de Goma par le M23. Selon le texte, daté du 26 novembre et mis en ligne par le New York Times, plusieurs compagnies des Forces de défense du Rwanda, FDR, sont entrées en territoire congolais et ont pris part à l'offensive sur Goma. Les forces gouvernementales auraient aussi pris part aux combats à l'aéroport de la capitale de la province du Nord-Kivu. Le rapport se base sur des différentes sources, principalement d'anciens responsables militaires rwandais et ougandais, ainsi que des responsables des FARDC sans oublier les sources diplomatiques.

Un bataillon entier des FDR, soit entre huit cent et mille soldats, aurait été déployé dès la fin octobre sur les positions rebelles de Bukima et Tshengerero. Sept compagnies des FDR auraient par ailleurs appuyé les rebelles lors de la deuxième offensive sur Kibumba le 17 novembre.
Le M23 selon des photos publiées en annexe, aurait reçu des uniformes au camouflage et aux couleurs similaires à ceux des FDR, afin de permettre aux soldats rwandais d'être moins repérables, notamment lors de la prise de Goma. Le rapport fait aussi état de tirs d'artillerie, à partir du Rwanda, sur les positions des FARDC afin d'appuyer la progression du M23.

Selon les experts, le général Bosco Ntaganda, recherché par la CPI pour crimes de guerre, aurait dirigé les troupes du M23 stationnées à Kibumba. Mais le commandement de l'offensive sur Goma, selon Steve Hege, coordinateur des experts onusiens, était avant tout une affaire rwandaise. Le général rwandais Emmanuel Ruvusha, déjà cité dans son précédent rapport, a supervisé sur place, l'exécution d'une attaque planifiée par James Kabarebe le ministre rwandais de la Défense, et par son chef d'état-major Charles Kayonga.

Les experts estiment enfin que les informations recueillies ces dernières semaines tendent à confirmer leur thèse selon laquelle « le gouvernement rwandais, avec l'Ouganda, a crée le M23, et qu’il a équipé, entraîné, conseillé, renforcé et commandé la rébellion 
».

© RFI

dimanche 2 décembre 2012

RDC : A Paris, des partis politiques plaident pour un gouvernement d'union nationale

La reprise de la guerre au Nord-Kivu entre les rebelles du M23 et l'armée régulière inquiète des partis politiques et des associations congolaises de la diaspora à Paris. Une plateforme propose des pistes pour sortir de l'impasse et du risque de "balkanisation" de la RDC.

Le 28 novembre, plusieurs partis politiques et associations congolaises de France se sont réunis à Paris pour évoquer la crise qui secoue l'Est de la République démocratique du Congo. Depuis le mois d'avril, la rébellion du M23 défie le président Kabila et s'est emparée de plusieurs territoires du Nord-Kivu, avant de prendre la ville Goma le 20 novembre dernier. Après l'appel de 11 chefs d'Etat de la région des Grands Lacs, le M23 a accepté, ce samedi, de se retirer de Goma. Mais si l'offensive du M23 a cessé, la guerre est loin d'être terminée [lire la suite].

Christophe Rigaud

© Afrikarabia