mercredi 19 octobre 2016

L'ABACO rejette les conclusions du Dialogue national au profit des pourparlers véritablement républicains et inclusifs en RDC


Les assises du Dialogue national initié par le président de la République Démocratique du Congo ont abouti à la signature d'un accord prévoyant l'élection présidentielle au mieux en avril 2018, confiant la primature à la frange très minoritaire de l'opposition et mettant en place un comité de suivi national issu dudit dialogue. Au titre de cet accord, contrairement aux dispositifs constitutionnels, le président de la République en fin de mandat restera au pouvoir jusqu'à l'élection de son successeur.

Au-delà du fait que la plus grande majorité de l'opposition politique et de la société civile ne se sent pas concernée par les résolutions d'un forum auquel leurs membres n'ont pas participé, la Direction Europe de l'Alliance de Base pour l'Action Commune (ABACO) constate qu'elles violent les articles 70, 71, 73, 74 et 75 de la Constitution du 18 février 2006 relatifs aux mandats du président de la République, à l'organisation de l'élection présidentielle, à la vacance et à l'intérim de la présidence de la République.

L'ABACO constate également l'absence de garantie, s'agit de la non-candidature du président de la République sortant au prochain scrutin et de la non-préservation de la limitation du nombre de mandats. En effet, même si le texte voté fait appel au respect des articles de la Constitution, rien ne garantit que les kabilistes et leurs complices de l'opposition ne profiteront pas du vide sciemment voulu par les participants à ce Dialogue national dans l'optique de maintenir ad vitam eternam Joseph Kabila au pouvoir.

Au vu des arguments évoqués ci-dessus, la Direction Europe de l'ABACO rejette avec force et vigueur l'accord signé par la majorité présidentielle et une infime minorité de l'opposition, ainsi qu'une société civile peu représentative de la réalité militante, et demandera au Gouvernement qui sera en place de saisir la Cour constitutionnelle dès le 20 décembre 2016, conformément à l'article 76 de la Constitution, en vue de la déclaration de la vacance de la présidence de la République.

D'ores et déjà, l'ABACO en appelle aux populations congolaises afin d'éviter le coup d’État constitutionnel fomenté par le président de la République sortant et ses affidés. Ainsi le peuple congolais doit-il recourir aux voix légales, notamment à l'article 64 de la Constitution, pour rétablir l'ordre constitutionnel et exiger un Dialogue républicain et inclusif dans l’optique d'une transition politique pacifiée.

Fait à Paris, le 19 octobre 2016

Pour la Direction Europe de l'ABACO,
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Premier Vice-Président de l'Alliance de Base pour l'Action Commune

dimanche 2 octobre 2016

L’ABACO Europe contre la tentative d’officialisation d’un coup d’État constitutionnel en RDC

En République Démocratique du Congo, selon une estimation de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), l’enregistrement des électeurs s’achèverait le 31 juillet 2017. Date à partir de laquelle il faudrait compter 504 jours pour accomplir le processus devant conduire aux élections couplées : la présidentielle, les législatives nationales et les provinciales. Cela aurait pour conséquence le report de la tenue des élections à la fin de l’année suivante, soit en 2018. Un groupe de travail ferait des propositions de dates, sur la base de l’agenda proposé par la Céni, pour les futures élections, ainsi que pour l’accord politique qui déboucherait sur la formation d’un nouveau gouvernement. 

Force est de constater que l’estimation de la Céni n’est pas conforme aux délais constitutionnels. Pis encore, aucune allusion n’est faite sur la présidence du gouvernement en gestation. Quid de la limitation du mandat présidentiel et de son intérim par le président du Sénat en vue de l’organisation de l’élection présidentielle dans un délai minimum de 90 jours ou maximum de 120 jours ? Quid de la résolution 2277 des Nations Unies ? 

Au vu des arguments évoqués ci-dessus, la Direction Europe de l’Alliance de Base pour l’Action Commune (ABACO) accuse avec force et vigueur les participants au Dialogue national politique, sous la Facilitation d’Edem Kodjo et le soutien de la Communauté internationale, de fouler cyniquement aux pieds la Constitution de la République Démocratique du Congo – bafouant ainsi l’honneur et la dignité des populations congolaises. 

Par conséquent, les résolutions du Dialogue national politique n’étant pas au-dessus des dispositifs constitutionnels, l’ABACO Europe interpelle le peuple congolais, qui plus est le souverain primaire, en vue du triomphe du patriotisme – l’objectif étant de faire échec au coup d’État constitutionnel en cours de préparation en République Démocratique du Congo. 

Fait à Paris, le 2 octobre 2016 

Pour la Direction Europe de l’ABACO, 
Gaspard-Hubert Lonsi Koko, 
Premier Vice-Président de l’Alliance de Base pour l’Action Commune