Les signataires souhaitent vivement que ce géant de l'Afrique centrale redevienne un havre de Paix où ferait bon vivre.
« Pour un État de droit, la légitimité politique, la sécurité et le développement économique en RD Congo »,
telle est l'intitulé de la tribune signée récemment par une quinzaine
de personnalités (acteurs politiques et associatifs congolais, élus
belges et français, professeurs d'université, etc.) dans laquelle elles
exposent leurs vues en rapport avec la situation générale du pays. Les
signataires dressent, à l'entame de leur analyse un tableau sombre de la
République démocratique du Congo (RDC), théâtre depuis 1996 des
affrontements meurtriers entre différentes factions lesquelles ont
littéralement désarticulé son fonctionnement en tant que Nation. La
crise politique découlant des élections présidentielle et législatives
du 28 novembre 2011 avec, à la clé, une fragilisation des institutions
hypothèque, selon eux, l'avenir des populations.
Au-delà de la
simple description, les signataires de cette nouvelle tribune tirent la
sonnette d'alarme face au drame que vit la RDC avec plus de 2,5 millions
de déplacés concentrés dans la seule région du Kivu et près de 500.000
réfugiés dans les pays voisins, sans parler des milliers d'enfants
enrôlés de force par des groupes armés. Une situation qui,
expliquent-ils, « fragilise la cohésion nationale exposant de facto
le Congo-Kinshasa aux visées expansionnistes de quelques pays
limitrophes et aux pillages en tous genres ». D'où l'appel urgent
lancé en direction de la communauté internationale pour qu'elle
intervienne efficacement dans la mise en place des mécanismes idoines
censés contribuer au retour de la paix en RDC et, par ricochet, dans la
région des Grands lacs et en Afrique centrale.
En termes de
recommandations en rapport avec la sécurisation du Kivu, les signataires
proposent la requalification du mandat de la Monusco « afin de lui permettre d'assister un État souverain confronté aux problèmes à la fois internes et externes ». Ils
plaident également pour l'externalisation des pourparlers de Kampala et
lacondamnation des États voisins qui contribuent, d'une manière ou
d'une autre, à la déstabilisation de la RDC. Sur les violations des
droits fondamentaux de la personne humaine, les signataires exigent « l'arrestation
et le jugement des auteurs de crimes de guerre et crimes contre
l'Humanité par des tribunaux tant nationaux qu'internationaux », ainsi que « le
retour des personnes déplacées à l'intérieur du pays et celles qui sont
déplacées au-delà des frontières nationales après un recensement avec
l'aide de la Croix Rouge ».
Quant à la cohésion nationale considérée comme un enjeu majeur de l'heure, les signataires proposent « l'ouverture
d'un dialogue inclusif et républicain entre les différentes forces
vives congolaises, sous la supervision de la communauté internationale ». La mise en place d'un gouvernement de salut public « en
vue de l'organisation dans un délai raisonnable des élections crédibles
et transparentes auxquelles ne participera pas l'actuel chef de l'État
conformément à la Constitution », fait également partie de leurs
desiderata. Favorables aux accords de non-agression censés sceller la
paix régionale, ils militent, par ailleurs, pour des concertations en
vue de la gestion commune des ressources frontalières. Le professeur
d'université Albert Bourgi, l'anthropologue Jean-Pierre Dozon et le
député belge Laurent Louis figurent parmi les signataires de cette
dernière tribune consacrée à la situation en RDC.
Alain Diasso
© Les Dépêches de Brazzaville
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