La République démocratique du Congo est un pays très vaste[1] qui compte au moins 69 millions d’habitants et occupe, selon le PNUD, le 168e rang sur 177 en termes de développement humain. Sa population est répartie en plus de 200 ethnies.[2]
Son sol et son sous-sol regorgent de nombreuses ressources. Qualifié de
« scandale géologique », à cheval sur l’équateur et s’étendant sur deux
fuseaux horaires, ce pays est un géant situé au cœur du continent
africain et sert de trait d’union entre l’Afrique de l’Est, l’Afrique
australe et l’Afrique centrale. Le Congo-Kinshasa est une puissance
économique incontournable, aussi bien dans la région qu’à l’échelle
continentale, et occupe de facto une situation géostratégique non négligeable.
Toutefois, même avec son énorme potentiel, il
reste un géant aux pieds d’argile miné par l’incohésion nationale et une
balkanisation rampante. Cette puissance virtuelle, qui ne cesse de se
chercher, peine à décoller. Cela est dû non seulement à l’incapacité de
sa classe politique et de son élite à impulser une nouvelle dynamique,
mais aussi à l’insécurité.
Depuis l’indépendance en 1960, une série de facteurs fragilisent l’unité du pays. Primo,
le territoire national a des frontières artificielles autour du bassin
du Congo dont le fleuve fut l’une des voies de pénétration au moment de
l’expédition coloniale. Le pays dispose d’une ouverture très réduite sur
l’Atlantique : 37 km, soit un peu plus que la largeur du delta. Secundo,
la grande diversité ethnique n’a cessé d’être une source de nombreux
conflits endogènes et exogènes. De plus, les principales ethnies
appartiennent au groupe bantou et vivent à cheval sur des États
frontaliers. Tertio, le milieu naturel et ses conséquences sur
les infrastructures ont toujours posé problème au développement
économique — la moitié du territoire congolais étant couverte de forêts
denses. Cela rend les communications difficiles. Le fleuve Congo, qui
mesure au total 4 700 km, est navigable seulement sur certains tronçons.
À peine 2 % des routes sont asphaltées, d’où la dépendance du pays à
ses voisins pour les exportations. Quarto, le Congo est riche en cuivre, or, diamant, niobium, uranium, cobalt, étain, cassitérite, coltan,[3]
pétrole, café, cacao, bois rares… Ces ressources, lesquelles sont
attractives et suscitent des rivalités à l’intérieur et à l’extérieur,
ne cessent d’entretenir les conflits qui affaiblissent le pays dès
septembre 1996 [lire la suite].
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
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