Selon
le Conseil de sécurité des Nations Unies, la crise provoquée par
l’irruption de la rébellion du M23 dans l’Est de la République
Démocratique du Congo, n’a « pas de solution militaire », et ne sera
surmontée que par voie « politique ». Ainsi est-on en droit de
s’interroger sur les motivations ayant poussé le Conseil de sécurité des
Nations Unies à approuver à l’unanimité, le 28 mars 2013, la création
d’une nouvelle force de combat censée sécuriser la région du Kivu[1].
On ne peut que se poser sérieusement des questions sur les déclarations du Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, relatives à « une approche nouvelle et globale en vue de s’attaquer aux causes profondes de l’instabilité dans l’Est de la République Démocratique du Congo ».
En référence aux pourparlers de Kampala, Alexis Lamek a mis l’accent sur « une dynamique de paix en République Démocratique du Congo et dans la région » des Grands Lacs, tout en insistant sur l’obligation de ne pas « rater cette opportunité ». Des propos contradictoires à ceux ayant été tenus par François Muamba Tshisimbi, le coordonnateur du mécanisme de suivi de l’accord-cadre d’Addis-Abeba, qui a estimé que « les quatorze jours impartis pour les discussions [de Kampala] ont été consacrés à du théâtre, à du cosmétique» d’autant plus qu’elles « ne sont pas prêtes à aboutir à un accord ». Ainsi François Muamba a-t-il affirmé que Cryspus Kiyonga, le ministre ougandais de la Défense, qui plus est le facilitateur désigné par le président Yoweri Kaguta Museveni, a tenté d’« imposer un document qui viole la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République Démocratique du Congo».
Curieusement, les chefs d’État des pays des Grands Lacs ont exigé la reprise des pourparlers de Kampala, suspendus pendant plusieurs mois[2], au moment où Kinshasa a mis en place les concertations nationales en vue de conforter la cohésion sociale et nationale, et de mieux faire face aux différentes tentatives de déstabilisation de la région du Kivu. Curieusement, on essaie de privilégier la voie politique alors que la brigande onusienne d’intervention est déjà déployée sur le sol congolais[3].
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
© Jolpress
[1] Lire Une brigade d’intervention pour la RD Congo.
[2] Ils ont donné quatorze jours aux deux parties pour conclure les négociations qui ont débuté le 9 décembre 2012.
[3] La brigade d'intervention de la Monusco est dotée d’un mandat d’imposition de la paix. Elle est donc chargée de démanteler les éléments négatifs dans l’est de la République Démocratique du Congo, notamment le M23, mais également tout autre groupe rebelle participant à la déstabilisation de la région du Kivu.
[4] Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation de la République Démocratique du Congo.
On ne peut que se poser sérieusement des questions sur les déclarations du Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, relatives à « une approche nouvelle et globale en vue de s’attaquer aux causes profondes de l’instabilité dans l’Est de la République Démocratique du Congo ».
Les différents points de vue
« Il y a indéniablement une dynamique de paix en République Démocratique du Congo, et dans la région, nous n’avons pas le droit de rater cette opportunité », a affirmé Alexis Lamek, le représentant permanent adjoint de la France aux Nations Unies, lors de la visite d’une délégation des quinze pays du Conseil dans la région des Grands Lacs. Pourtant, un désaccord persiste entre les différentes parties par rapport à la publication par les autorités congolaises d’une liste contenant plus d’une soixantaine de noms de dirigeants du M23 qui ne pourraient être ni amnistiés ni intégrés dans l’armée nationale dans le cadre d’un accord de paix.En référence aux pourparlers de Kampala, Alexis Lamek a mis l’accent sur « une dynamique de paix en République Démocratique du Congo et dans la région » des Grands Lacs, tout en insistant sur l’obligation de ne pas « rater cette opportunité ». Des propos contradictoires à ceux ayant été tenus par François Muamba Tshisimbi, le coordonnateur du mécanisme de suivi de l’accord-cadre d’Addis-Abeba, qui a estimé que « les quatorze jours impartis pour les discussions [de Kampala] ont été consacrés à du théâtre, à du cosmétique» d’autant plus qu’elles « ne sont pas prêtes à aboutir à un accord ». Ainsi François Muamba a-t-il affirmé que Cryspus Kiyonga, le ministre ougandais de la Défense, qui plus est le facilitateur désigné par le président Yoweri Kaguta Museveni, a tenté d’« imposer un document qui viole la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République Démocratique du Congo».
Un stratagème mortifère
D’aucuns ne peuvent qu’être surpris par l’ambiguïté du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la dramatique situation en cours dans la région du Kivu. Rappelons que les États-Unis ont annoncé, le 3 octobre 2013, qu’ils avaient pris des sanctions contre le Rwanda pour des cas de recrutement d’enfants soldats liés à la rébellion du M23 soutenue par Kigali en République Démocratique du Congo. La plus haute responsable du département d’État pour l’Afrique, Mme Linda Thomas-Greenfield, n’ayant ni précisé de quand datait la loi sanctionnant le Rwanda, ni quelles étaient les sanctions prises contre Kigali, les lobbyistes du président Paul Kagamé s’activent pour qu’une solution politique soit trouvée dans la région des Grands Lacs. Cela permettra de lever les sanctions contre les pays des milles collines et permettre, en douceur, l’infiltration des institutions congolaises par les poulains rwandais qui constituent l’effectif du M23.Curieusement, les chefs d’État des pays des Grands Lacs ont exigé la reprise des pourparlers de Kampala, suspendus pendant plusieurs mois[2], au moment où Kinshasa a mis en place les concertations nationales en vue de conforter la cohésion sociale et nationale, et de mieux faire face aux différentes tentatives de déstabilisation de la région du Kivu. Curieusement, on essaie de privilégier la voie politique alors que la brigande onusienne d’intervention est déjà déployée sur le sol congolais[3].
Le pot aux roses
Les spécialistes de la région des Grands Lacs africains savent que les pourparlers de Kampala préfigurent, à n’en pas douter, le devenir de la République Démocratique du Congo. Aussi l’attitude di Conseil de sécurité des Nations Unies conforte-t-elle de plus en plus l’hypothèse d’un complot international contre ce pays qualifié de scandale géologique. La situation sur le terrain lui étant enfin favorable – grâce, entre autres, au déploiement de la brigade d’intervention en appui à la Monusco[4] –, Kinshasa aurait dû cesser toute participation aux pourparlers de Kampala. Ce qui est en train de se dérouler dans la capitale ougandaise, entre les représentants du gouvernement congolais et ceux du mouvement dénommé M23, ne fait que révéler le pot aux roses. En dépit de cette démarche sournoise à finalité balkanisatrice, la République Démocratique du Congo a maintenant la possibilité d’accompagner les menteurs jusqu’à la porte. Encore faut-il que Kinshasa puisse habilement manœuvrer. N’est pas Talleyrand qui le veut !Gaspard-Hubert Lonsi Koko
© Jolpress
[1] Lire Une brigade d’intervention pour la RD Congo.
[2] Ils ont donné quatorze jours aux deux parties pour conclure les négociations qui ont débuté le 9 décembre 2012.
[3] La brigade d'intervention de la Monusco est dotée d’un mandat d’imposition de la paix. Elle est donc chargée de démanteler les éléments négatifs dans l’est de la République Démocratique du Congo, notamment le M23, mais également tout autre groupe rebelle participant à la déstabilisation de la région du Kivu.
[4] Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation de la République Démocratique du Congo.
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