Dans un communiqué de presse
publié le 10 septembre 2013 à Paris, le Bureau de coordination de la
Diaspora congolaise favorable au dialogue (DCFD) attendait des travaux
des concertations nationales la reconnaissance des droits civils et
politiques des Congolais vivant à l’étranger, l’objectif étant d’apaiser
la tension entre le gouvernement et la diaspora. Ainsi a-t-il
recommandé aux concertateurs de :
- reconnaître le droit de vote et d’éligibilité des Congolais de l’étranger aux élections sénatoriales et législatives ;
-
réviser la loi électorale en vue de la création des circonscriptions
concernant l’élection des sénateurs et des députés des Congolais de
l’étranger ;
- toiletter dans le meilleur délai les textes
fondamentaux pour matérialiser le caractère inaliénable de la
nationalité congolaise d’origine, conformément à l’alinéa 3 de l’article
10 et à l’article 72 de la Constitution du 18 février 2006, ainsi qu’à
l’article 4 de la loi n° 04/024 du 12 novembre 2004 relative à la
nationalité congolaise ;
- accorder des facilités – sur les plans
fiscal, douanier et administratif – à la diaspora, s’agissant des
investissements dans le territoire national ;
- encourager des
accords en matière de formation, dans les pays d’accueil, au profit de
nos compatriotes vivant à l’étranger qui le souhaitent, en vue de leur
enrôlement dans l’armée nationale congolaise.
La DCFD constate
que ses propositions ont été prises en compte, dans la mesure où les
conclusions des concertateurs recommandent de :
- faire bénéficier
aux Congolais ayant acquis d’autres nationalités des facilités
administratives pour le retour et le séjour en République Démocratique
du Congo dans l’attente de l’adoption et de l’application de
l’irrévocabilité de la nationalité congolaise d’origine ;
- prendre
des mesures nécessaires en faveur des droits civils et politiques des
Congolais de la diaspora, notamment sur le plan électoral ;
-
renforcer et de refonder la communication avec les Congolais de
l’étranger par le truchement des ambassades et des services idoines ;
-
garantir les facilités administratives aux Congolais de l’étranger sur
les plans douanier et fiscal, en cas d’investissement dans le pays.
Au-delà
des problématiques propres à la diaspora, la DCFD, dans le cahier des
charges qu’il avait déposé auprès des services du président de
l’Assemblée nationale, enregistré sous le n° 95, a fait d’autres
recommandations relatives :
- à un État de droit, à la bonne gouvernance, à la paix et à l’intégrité du territoire national, à la justice sociale… ;
-
au désengagement des officiers originaires du Kivu et à leur
redéploiement dans d’autres régions du pays, les régions militaires du
Kivu devant être placées sous le commandement des officiers non locaux ;
-
à la création des juridictions d’exception en vue des poursuites contre
les auteurs des crimes de guerre, des crimes contre l’Humanité, des
violations de droits fondamentaux de la personne humaine et haute
trahison ;
- à la mise en place d’une armée et d’une police
républicaines et performantes, ainsi qu’à la maîtrise de l’insécurité et
la restauration de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire
national…
Néanmoins, le Bureau de coordination de la DCFD
constate que d’autres sujets qui préoccupent les Congolaises et les
Congolais n’ont pas été abordés en profondeur. En effet, les
concertateurs ne se sont pas penchés sérieusement sur les causes
originelles de la guerre en cours dans l’Est de la République
Démocratique du Congo. Ils ne se sont pas non plus appesantis, dans
l’optique d’une renégociation, sur les accords régionaux et
internationaux dont quelques clauses menacent la souveraineté nationale.
Il en est de même pour la sécurisation et la pacification du pays,
ainsi que sur la situation socio-économique, lesquelles n’ont fait que
l’objet d’une énumération faisant penser à un catalogue de vœux pieux.
En
conséquence, le Bureau de coordination de la DCFD attend du Parlement
de faire des recommandations en vue de la matérialisation des
revendications des Congolais de la diaspora – l’objectif étant de mettre
définitivement un terme à l’injustice qui les a toujours exclus de la
gestion de la chose publique et qui a sans cesse constitué un frein dans
leur souhait de s’investir socialement et économiquement au pays de
leurs ancêtres.
D’autre part, le Bureau de coordination de la DCFD demande au Parlement de recommander sans aucune ambiguïté :
-
la mise en place des conditions d’une véritable réconciliation
nationale autour des valeurs républicaines, dans un élan patriotique
collectif, pour la défense de la nation infiltrée, agressée et occupée ;
-
le positionnement de la brigade onusienne d’intervention aux côtés des
FARDC, à partir de la frontière rwandaise, afin d’empêcher l’occupation
illégale d’une portion de la région du Kivu et de mieux surveiller les
flux migratoires.
Fait à Paris, le 5 octobre 2013
Pour le Bureau de coordination de la Diaspora congolaise favorable au dialogue (DCFD)
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Délégué et Porte-parole
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