Dans
un communiqué publié mardi 10 septembre à Paris (France), le Bureau de
coordination de la Diaspora Congolaise
Favorable au Dialogue (DCFD) s’insurge contre « la logique politicienne
qui prévaut dans ces assises »
Les membres du Bureau de la DCFD |
Le samedi 7 septembre
au Palais du Peuple à Kinshasa, le président Joseph Kabila a ouvert les travaux
des concertations nationales. Toutes les composantes et forces vives de la
nation sont invitées à réfléchir sur les solutions appropriées à la crise
multiforme qui secoue la RDC. L’objectif essentiel est d’apaiser les
divergences et de favoriser l’émergence d’une cohésion nationale.
Bien qu’ayant accompli un travail de préparation remarquable en amont, la Diaspora Congolaise Favorable au Dialogue (DCFD) n’y est pas conviée.
Dans un communiqué du 10 septembre, le Bureau de coordination de cette structure regrette que les organisateurs des concertations nationales n’aient pas tenu compte de toutes les composantes de la diaspora congolaise dans le monde. Une démarche contraire à l’objectif défini par son initiateur, le président Joseph Kabila, dans son discours sur l’état de la nation, prononcé le 6 décembre 2012, devant les deux chambres du Parlement réunies en congrès.
Ainsi, le Bureau de coordination de la DCFD déplore cet état de fait et s’insurge contre « la logique politicienne qui prévaut dans ces assises », indique le communiqué.
Il souhaite tout de
même que leurs propositions, contenues dans le cahier des charges enregistré
sous le n°95, et ayant été retenu par les services du président de l’Assemblée nationale, Aubin
Minaku , soient reprises par les concertateurs. Une contribution qu’ils ont
apportée, « à titre patriotique », à ces travaux. Ils y décrivent la
situation socio-économique et politico-sécuritaire du pays. De surcroit, ils préconisent
des pistes de solutions d’avant-garde pour sortir la RDC de ses difficultés et
en faire un grand Etat.
FIN HEUREUSE
Malgré cette mise à l’écart, le déroulement des travaux des concertations nationales ne laisse pas indifférent le Bureau de coordination de la DCFD. Il recommande d’ailleurs aux concertateurs d’œuvrer pour une fin heureuse.
« Nous soutenons l’esprit d’un véritable échange fraternel sur la base de la vérité et d’un esprit citoyen (…) Nous souhaitons de tout cœur que les concertations nationales aboutissent à la mise en place des institutions étatiques fiables, à la sécurisation et à la pacification du territoire, ainsi qu’à une véritable cohésion sociale et nationale dans notre pays. Nous espérons surtout que les conclusions des pourparlers de Kampala, entre le gouvernement et les rebelles du M23,n’hypothéqueront pas les conclusions des assises de Kinshasa. »
ATTENTE DE LA DIASPORA
Pour apaiser la tension qui existe entre le gouvernement et la diaspora, le Bureau de coordination de la DCFD propose aux concertateurs de travailler notamment sur la reconnaissance des droits civils et politiques des Congolais de l’étranger.
Pour ce faire , il demande que l’on puisse « reconnaître le droit de vote et d’éligibilité des Congolais de l’étranger aux élections législatives et sénatoriales ; réviser la loi électorale en vue de la création des circonscriptions concernant l’élection des députés et sénateurs des Congolais de l’étranger ; toiletter dans le meilleur délai possible des textes fondamentaux pour matérialiser le caractère inaliénable de la nationalité congolaise d’origine, conformément à l’alinéa 3 de l’article 10 de la Constitution du 18 février 2006 et à l’article 4 de la loi n° 04/024 du 12 novembre 2004 relative à la nationalité congolaise ; accorder des facilités –sur les plans fiscal, douanier et administratif- à la diaspora, s’agissant des investissements dans le territoire national ; conclure des accords en matière de formation, dans les pays d’accueil, au profit des Congolais vivant à l’étranger qui le souhaitent, en vue de leur enrôlement dans l’armée nationale congolaise. »
OBJECTIF 2016
Dans son communiqué, le Bureau de coordination de la DCFD termine par la dissolution de cette structure qui prendra effet à la clôture, par le président de la République, des travaux des concertations nationales.
Néanmoins, les membres de la DCFD, dont l’implication au processus en cours en RDC est saluée par bon nombre de Congolais, ne baissent pas les bras et entendent continuer , sous une autre forme, le travail entamé depuis décembre 2012.
« Nous poursuivrons notre travail dans une configuration beaucoup plus large et représentative de la diversité congolaise. Notre dévouement et notre dévotion pour la cause du pays n’étant plus à démontrer, nous comptons nous impliquer davantage au profit d’un Congo-Kinshasa économiquement prospère, sécuritairement pacifié et politiquement démocratique. La nouvelle plate-forme aura pour objectif les prochains enjeux électoraux en vue de l’alternance politique », peut-on lire dans le communiqué.
Aujourd’hui, les
Congolais- de l’étranger et de l’intérieur – attendent avec impatience les
résultats des concertations nationales.
Dans l’espoir que celles-ci n’accoucheront pas d’une souris.
Robert Kongo, correspondant en France
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