Les parlementaires Congolais en Congrès |
Après la publication de l’Ordonnance n°13/078 du 26 juin 2013 portant création, organisation et fonctionnement des concertations nationales, certains acteurs politiques, au nom de l’opposition, rejettent le fondement même de ce forum national convoqué par le président Joseph Kabila. Ils menacent de ne pas participer à ces concertations « biaisées et scellées d’avance » et prédisent l’échec du projet présidentiel.
Cette opposition radicale, le mot n’est pas assez fort, propose une vue à court terme de la RDC. Elle est silencieuse quand elle obtient des avantages , tonnent quand elles doivent consentir à des efforts , inévitables en temps de crise. Les honorables députés de l’opposition ne se sont-ils pas rangés, il y a peu, du côté de leurs homologues de la majorité présidentielle pour réclamer un doublement de leur salaire ? Déjà payés plus de 7000 $ par mois, les élus Congolais exigeaient 13000 $, dans un pays où une large partie de la population vit avec moins de 1$ par jour. Bien mal leur en a pris, le premier ministre, Matata Ponyo, a refusé d’accéder à leur demande en leur offrant une fin de non-recevoir.
Et pourquoi ne s’allient-ils pas avec ces députés de la majorité pour défendre une noble initiative qui a pour objet de « consolider la cohésion nationale, de renforcer l’autorité de l’Etat sur l’étendue du territoire national afin de mettre fin au cycle de violences dans l’Est du pays, d’accélérer le développement du pays dans la paix et la concorde » ? Quoi d’anormal qu’un chef de l’Etat puisse réunir toutes les couches socio-politiques de la nation afin de réfléchir et débattre « en toute liberté et sans contraintes » des voies et moyens susceptibles de sortir le pays de la situation actuelle ? Les combats qui ont repris au Nord-Kivu montrent que la situation reste fragile. Chapeau bas aux FARDC qui accomplissent un travail délicat et périlleux sur le théâtre des opérations, et qui y récoltent un franc succès.
Le seul rempart contre ces forces politiques sceptiques est la mobilisation de tous ceux qui croient dans l’idéal congolais. Car les défis pour les prochaines années sont capitaux : restaurer la paix dans l’Est du pays , assurer la liberté des citoyens, assurer le progrès du pays en relançant la croissance et en créant des emplois sur tout le territoire national, et ainsi redonner confiance aux Congolais.
Volonté politique
Pour mener à bien ces projets d’envergure, il faut une volonté politique. Il appartient donc aux acteurs politiques, de la majorité présidentielle et de l’opposition, à dépasser leurs divergences. On ne le dira jamais assez. De cette volonté politique naîtra un débat capital entre les forces socio-politiques dans le cadre des concertations nationales. Il est temps pour les Congolais de se parler.
Tous les participants, on l’espère, auront leur place durant ces assises et tout leur rôle à jouer dans ce processus. Il est normal qu’ils exigent des garanties pour la bonne marche, l’aboutissement et le suivi de ces concertations.
Il faudra que le contenu des réunions soit le plus transparent et clair pour la bonne compréhension des participants ; que l’expression soit libre de toute opinion ; que les participants débattent sur toutes les questions intéressant la vie de la nation sans tabou, sans acrimonie, ni esprit partisan.
Le souhait des Congolais est de voir toutes les forces vives de la nation, la diaspora comprise, participer à ces concertations, non pas avec des arrières pensées de partage du pouvoir autour d’interminables querelles politiciennes mais avec la volonté sincère de dégager des orientations claires et partagées pour le développement d’un Congo uni et prospère au cœur de l’Afrique.
La question posée pour les prochaines années n’est pas d’être en faveur ou contre les concertations nationales et c’est là que certains acteurs politiques de l’opposition se trompent. La question est quel Congo voulons-nous . Etre pour la tenue des concertations nationales, ce n’est pas être « kabiliste » ou pour le Congo tel qu’il est gouverné aujourd’hui mais être pour un Congo réorienté.
Si les concertations nationales constituent une occasion pour définir le futur souhaité afin de sauver durablement le Congo et garantir l’unité, la paix, la sécurité et la cohésion nationale, elles offrent également l’opportunité d’impulser un nouvel élan et une nouvelle direction pour l’avenir d’un Congo plus beau qu’avant.
Grâce à ce débat ouvert, pluriel et franc, les participants pourront réinventer le Congo ! A eux de mieux en saisir la portée.
Courageuse diaspora
Nkashama Kabeya, G-H Lonsi Koko et Augustin Mukamba |
A preuve, ces deux sujets préoccupants étaient au centre d’une session extraordinaire qu’ils ont tenu à Paris lundi 15 juillet dernier. La déclaration commune signée par les participants, à l’issue de cette rencontre, est assez éloquente qu’exhaustive sur cette actualité brûlante de la RDC.
Les concertations nationales, « un moment fort de la vie de la nation », ils y croient dur comme fer. Depuis plusieurs mois, ils n’ont eu de cesse de revendiquer leur participation à ces assises.
En effet, leur vœu a été exaucé : le projet de règlement intérieur, qui fixe les règles relatives aux modalités d’organisation et de fonctionnement de ces concertations nationales, prévoit 18 sièges pour la diaspora congolaise.
Hommes de convictions fortes et fervents patriotes, Nkashama Kabeya ( CDPS France), Gaspard-Hubert Lonsi Koko ( Délégué et porte-parole du groupe Diaspora congolaise favorable au dialogue, porte-parole du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo), et Augustin Mukamba ( Troisième Force), pour ne citer que ceux-ci, entendent défendre le Congo, leur pays, dont l’avenir vaut plus que des calculs sournois de leurs vilipendeurs.
Robert Kongo, correspondant en France
© Le Potentiel
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