Le
Conseil de sécurité des Nations unies a approuvé à l’unanimité, le 28
mars dernier, la création d’une nouvelle force de combat censée
sécuriser l’Est de la République Démocratique du Congo. Ainsi une résolution renforce-t-elle la Monusco[1] en créant une « brigade d’intervention » – qui sera composé de 3 069 hommes[2] et opérationnelle d’ici juillet – dans le but de mener des opérations offensives et ciblées contre les groupes armés[3]
qui ne cessent de déstabiliser la région du Kivu. Cette résolution,
initiée par Paris, renforce les engagements de l’accord-cadre[4] d’Addis-Abeba signé le 24 février 2013 par onze pays régionaux sous l’égide des Nations Unies.
La mise sur pied de cette force armée n’en est pas forcément une initiative inédite, ni une innovation d’ailleurs, contrairement à ce qu’a souligné Gérard Araud, l’ambassadeur français aux Nations Unies. En effet, dans le passé, la France avait mis sur pied le dispositif « RECAMP[5] » qui, s’il avait atteint une phase supérieure, aurait pu rendre un très grand service à l’Union africaine dans le cadre du maintien de la paix. Contrairement à la brigade d’intervention onusienne, laquelle a une durée initiale d’une année, le programme français était permanent et s’articulait dans le respect des principes de multilatéralisme afin de permettre aux pays africains de gérer eux-mêmes la sécurité de leur continent.
La résolution onusienne que vient d’adopter le Conseil de sécurité
confie désormais à la Monusco la tâche supplémentaire d’agir, seule ou
aux côtés de l’armée nationale congolaise, pour « stopper le développement de tous les groupes armés, (les) neutraliser et les désarmer ».
C’est là que les bâts blessent, dans la mesure où la République
Démocratique du Congo est un État souverain confronté aux guerres et
conflits armés à l’intérieur de son territoire national. Les opérations
onusiennes doivent en principe se faire soit sous l’observation des
institutions congolaises, soit en soutien aux FARDC. Permettre à ladite brigade d’intervention d’agir en toute autonomie cautionnerait de facto l’existence d’une zone franche, une sorte de « no man’s land » sur lequel l’État congolais n’aurait aucune emprise directe. Une situation très dangereuse qui, si l’on n’y prend pas garde, finira par aboutir à moyen terme à la sécession kivutienne.
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Source : Jolpress
- Paix en RD Congo: les dessous de l’accord-cadre ;
- Un accord de paix pour la RD Congo sous l’égide de l’ONU.
Notes :
[1] Composée de presque 20 000 hommes et actuellement déployée en République Démocratique du Congo, la force onusienne est chargée de la protection des civils et du soutien à l’armée nationale congolaise.
[2] En provenance d’Afrique du Sud, de Tanzanie et du Malawi.
[3] Le Mouvement du 23 mars (M23), les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) ainsi que d’autres milices présentes dans la partie orientale de la République Démocratique du Congo.
[4] Cet accord-cadre est censé pacifier l’Est de la République Démocratique du Congo en proie à des rébellions depuis deux décennies. Il sera étroitement lié à l’Union africaine, à la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et à la Communauté pour le développement de l’Afrique australe (SADC), ainsi qu’à d’autres partenaires internationaux, y compris l’Union européenne, la Belgique, les États-Unis d’Amérique, la France et le Royaume-Uni.
[5] Renforcement des capacités africaines de maintien de la paix. Ce programme était délibérément placé sous l’égide des Nations Unies, et veillait à agir en harmonie avec l’OUA (actuellement Union africaine). Il visait à accroître les capacités militaires des pays africains à conduire, lorsqu’ils le désiraient, des actions de maintien de la paix. Il contribuait aussi au renforcement des organisations sous-régionales africaines en matière de sécurité, en participant au développement d’un climat de confiance mutuelle.
[6] Forces armées de la République Démocratiques du Congo.
Une voie inédite ?
Selon le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, la résolution « propose une approche nouvelle et globale en vue de s’attaquer aux causes profondes de l’instabilité à l’Est de la République Démocratique du Congo ». D’autant plus que l’accord-cadre d’Addis-Abeba a permis des avancées considérables à travers des engagements relatifs à l’évolution du mandat des forces onusiennes, au déploiement d’une brigade d’intervention rapide et à la nomination d’un Envoyé spécial des Nations unies.La mise sur pied de cette force armée n’en est pas forcément une initiative inédite, ni une innovation d’ailleurs, contrairement à ce qu’a souligné Gérard Araud, l’ambassadeur français aux Nations Unies. En effet, dans le passé, la France avait mis sur pied le dispositif « RECAMP[5] » qui, s’il avait atteint une phase supérieure, aurait pu rendre un très grand service à l’Union africaine dans le cadre du maintien de la paix. Contrairement à la brigade d’intervention onusienne, laquelle a une durée initiale d’une année, le programme français était permanent et s’articulait dans le respect des principes de multilatéralisme afin de permettre aux pays africains de gérer eux-mêmes la sécurité de leur continent.
Seule ou aux côtés des FARDC[6] ?
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Source : Jolpress
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- RDC : les visées expansionnistes de l’accord-cadre d’Addis-Abeba ;- Paix en RD Congo: les dessous de l’accord-cadre ;
- Un accord de paix pour la RD Congo sous l’égide de l’ONU.
Notes :
[1] Composée de presque 20 000 hommes et actuellement déployée en République Démocratique du Congo, la force onusienne est chargée de la protection des civils et du soutien à l’armée nationale congolaise.
[2] En provenance d’Afrique du Sud, de Tanzanie et du Malawi.
[3] Le Mouvement du 23 mars (M23), les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) ainsi que d’autres milices présentes dans la partie orientale de la République Démocratique du Congo.
[4] Cet accord-cadre est censé pacifier l’Est de la République Démocratique du Congo en proie à des rébellions depuis deux décennies. Il sera étroitement lié à l’Union africaine, à la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et à la Communauté pour le développement de l’Afrique australe (SADC), ainsi qu’à d’autres partenaires internationaux, y compris l’Union européenne, la Belgique, les États-Unis d’Amérique, la France et le Royaume-Uni.
[5] Renforcement des capacités africaines de maintien de la paix. Ce programme était délibérément placé sous l’égide des Nations Unies, et veillait à agir en harmonie avec l’OUA (actuellement Union africaine). Il visait à accroître les capacités militaires des pays africains à conduire, lorsqu’ils le désiraient, des actions de maintien de la paix. Il contribuait aussi au renforcement des organisations sous-régionales africaines en matière de sécurité, en participant au développement d’un climat de confiance mutuelle.
[6] Forces armées de la République Démocratiques du Congo.
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