Le climat des affaires
Depuis le temps que l’on annule les dettes des pays en voie de développement, force est de constater que leurs bénéficiaires n’ont jamais pensé sérieusement à mettre en place les mécanismes appropriés en vue de leur développement. Pis encore, ils se sont endettés davantage auprès d’autres créanciers comme la Chine. D’ailleurs, très préoccupés par le climat des affaires en République Démocratique du Congo, les représentants des pays créanciers du Club de Paris ont recommandé au gouvernement congolais « de procéder à de nouvelles réformes pour améliorer encore la gouvernance, la primauté du droit et la lutte contre la corruption en vue d’un développement durable ».
Malgré leur inquiétude, le Club de Paris et le Brésil ont cru en la volonté des arguments avancés par la délégation congolaise à propos de la détermination du Congo-Kinshasa à « mettre en œuvre une stratégie globale de réduction de la pauvreté et un programme économique ambitieux favorisant une croissance économique durable ». Nombreuses sont les bonnes intentions prises par le gouvernement congolais qui n’ont abouti à rien de concret. Le président Joseph Kabila n’avait-il pas décrété 2010 l’année du social ? Cette décision a-t-elle débouché sur des initiatives gouvernementales au profit des populations congolaises les plus démunies à une quarantaine de jours de la fin de l’année ? Ne dit-on pas que, dans certaines circonstances, les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent ?
La création d’un Fonds de Développement du Congo
Il me semble que les modalités d’application d’une telle mesure auraient dû être conditionnées, comme l’avaient déjà suggéré quelques rapports du sénat belge, à la mise en œuvre effective des mécanismes de lutte contre la corruption et à l’utilisation des fonds dégagés pour la réalisation des objectifs bien définis en République Démocratique du Congo, tel que celui de développement du millénaire. De plus, les représentants des créanciers du Club de Paris auraient mieux fait de veiller à ce que la remise de la dette ne génère pas les conditions d’une nouvelle dette très lourde. Il aurait donc fallu mettre en place une structure, une sorte de Fonds de Développement du Congo (FDC), habilitée nos seulement à recevoir l’équivalent de la dette allégée ou annulée, mais aussi à mener des enquêtes tant au niveau congolais qu’au niveau international afin de vérifier la faisabilité des projets initiés par le gouvernement congolais avant de financer leur réalisation.
Pour éviter que la République Démocratique du Congo ne soit sans cesse victime du piège fatal qui consiste à annuler une part de la dette du débiteur dans l’espoir de mieux le ferrer, je préconise donc la création de ce Fonds de Développement du Congo (FDC). Celui-ci devra être ouvert à des investisseurs publics, ou privés, dont les parts seront détenues sous forme d’actions qui seront cotées en bourses. Outre les sommes relatives à l’allégement ou à l’annulation de la dette, il sera alimenté par des capitaux qui émaneront directement des partenaires nationaux, ou étrangers, désireux de participer au développement économique de notre pays.
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
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