Des
partis politiques, des regroupements et des parlementaires de
l’opposition, ainsi que quelques groupuscules de la société
civile, ont proposé le 27 février 2015 un projet de calendrier
électoral qu’ils estiment « réaliste, réalisable et
cohérent ». Ainsi ont-ils postposé après 2016 les
élections locales, municipales et urbaines, qu’ils ont jugées
« plus complexes » mais toutefois « nécessaires
à la consolidation de l’Etat et de la démocratie par la base ».
Il
est à noter que la Commission électorale nationale indépendante
(CENI) a proposé que le calendrier électoral commence par les
élections locales, municipales et urbaines, lesquelles n’ont
jamais eu lieu en République Démocratique du Congo depuis 2006,
pour répondre à l’exigence de l’Accord de Sun City. Mais, comme
la majorité kabiliste est en réalité minoritaire, elle n’a
aucun intérêt à ce que le calendrier défini par la CENI soit
respecté. Une défaite cuisante à ces élections entraînera
forcément une très large victoire de l’opposition aux élections
provinciales, sénatoriales législatives et présidentielle.
Si
le Bureau du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo
(RDPC) a toujours jugé, par la voix de son porte-parole dans un
article publié par Afrikarabia
et dans une interview accordée à Œil
d’Afrique,
« irréalisable »
le calendrier électoral de la CENI
et « incohérent »
l’échelonnement de différents scrutins, il estime par conséquent
que les
partis politiques, les groupements et les parlementaires de
l’opposition, ainsi que d’autres groupuscules de la société
civile ayant abondé dans leur sens, volent plutôt au secours de la
majorité kabiliste.
De plus, par leur positionnement, ils sont tombés dans le piège
tendu ayant sciemment rendu
irréalisable et incohérente le calendrier électoral dans le but de
repousser les
élections locales, municipales et urbaines après les scrutins
présidentiel et législatifs. Ainsi offrent-ils une belle porte de
sortie au pouvoir en place à Kinshasa, lequel accepterait
volontiers, à l’issue des « échanges
formels »
avec l’opposition institutionnelle sous-prétexte de « dégager
un consensus pour l’organisation des prochaines élections dans un
climat apaisé et dans les délais constitutionnels ».
Le
Bureau du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo
(RDPC) préconise plutôt de maintenir la chronologie du calendrier
proposé par la CENI tout en décalant seulement les échéances, de
telle sorte que le processus reste inchangé et débute par la tenue
des élections locales, municipales et urbaines en 2016 et se termine
par les scrutins présidentiel et législatifs en 2017. Dans cette
optique, il faudra impérativement un consensus politique, grâce
au vote d’une loi d’exception par le Parlement,
afin de permettre l’intérim de la présidence de la République
par le Président du Sénat jusqu’à l’organisation de l’élection
présidentielle. L’objectif, c’est de faire exception, à titre
circonstanciel, aux articles 70-2 et 73 de la Constitution du 18
février 2006 relatifs à l’installation effective du nouveau
Président élu et à la convocation par la CENI de l’élection du
Président de la République.
Fait
à Paris, le 28 février 2015
Pour
le Bureau du Rassemblement pour le Développement et la Paix au
Congo,
Gaspard-Hubert
Lonsi Koko
Porte-parole
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