Selon le journal Le Potentiel, le président Joseph Kabila a décidé d’offrir un dictionnaire Larousse « édition spéciale RDC » aux élites et aux enfants du pays – 14 millions d’élèves et 47 000 enseignants – dès la rentrée scolaire 2010-2011, car c’est « le prix à payer pour que les Congolais puissent vivre heureux ». Pour le président Kabila, le dictionnaire reste « le moyen le plus sûr de communiquer sans ambiguïté ».
Force est de constater que, s’agissant d’un système éducatif axé sur la conscientisation du peuple congolais, le geste du président de la République est insuffisant. Le minimum que les citoyens sont en droit d’attendre de l’État est bien l’accès gratuit à l’éducation de base. Les initiatives non gouvernementales sont moins efficaces, pour ce qui est de la promotion de la diversité des initiatives et des pédagogies à l’échelle nationale. Seule la croissance économique permettra de doter l’éducation nationale de moyens appropriés, l’objectif étant l’amélioration matérielle et intellectuelle de nos concitoyens.
Au sein du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC), en matière d’éducation et d’enseignement, nous affirmons que la mission primordiale de l’État consiste à lutter efficacement contre les phénomènes socio-culturels d’exclusion, d’analphabétisme et de décrochage scolaire. Le budget de l’Éducation nationale doit être majoré pour revaloriser l’école et l’enseignement. Ainsi permettra-t-il à notre jeunesse d’être mieux outillée, d’affronter aisément les grands défis du IIIe millénaire dans le cadre de la mondialisation marchande.
Il est donc fondamental d’adapter l’enseignement à la fois aux réalités du moment et aux besoins de chaque secteur, en encourageant l’enseignement professionnel. Si la mission première consiste à instaurer un système alterné alliant cours théoriques dans l’établissement scolaire et stages pratiques en entreprise, un effort conséquent doit être fourni pour réorganiser les universités congolaises en des Unités d’Enseignement et de Recherche (UER). Cela renforcera leur rôle pédagogique et justifiera leur place au sein de la société.
Offrir un dictionnaire aux enfants et aux élites du pays est un geste individuellement louable, mais infime au regard des enjeux en cours. Ayons plutôt à l’esprit le fait que l’autonomie de notre peuple sera fonction du savoir-faire. Voilà pourquoi, au sein du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC), nous préconisons de conditionner, d’une part, tout contrat avec nos partenaires étrangers au transfert de techniques et de technologie. D’autre part, nous proposons un partenariat avec les institutions éducatives et les centres de recherches locaux pour que ce transfert des compétences soit durable et aide non seulement à la construction de notre système éducatif, mais aussi joue un rôle d’appui à la recherche et au développement (R&D) au niveau local.
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Porte-parole du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC)
Fait à Paris, le 4 juillet 2010
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire