Après
avoir été interpelés le 16 février 2016 à l’aube, jour décrété
ville-morte par l’opposition congolaise et des organisations de la
société civile, et juste avant la tournée de
l’équipe nationale de football victorieuse au Chan à Kigali,
le Tribunal de grande instance de Goma, dans le Nord-Kivu, a condamné
le 27 février dernier six jeunes membres du mouvement Lutte pour
le changement (Lucha) à deux années de servitude pénale pour
« désobéissance à l’autorité ». Ces
personnes ont appelé le président de la République Démocratique
du Congo à respecter la Constitution dans ses dispositions portant
sur le non-renouvellement du mandat présidentiel.
Après avoir pris acte du
rejet de la
charge d’« association
de malfaiteurs »
pour laquelle le parquet avait requis dix ans d’emprisonnement,
la Direction Europe de l’Alliance de Base pour l’Action Commune
(ABACO) juge néanmoins disproportionné le verdict rendu par le
Tribunal d’instance de Goma. En effet, le fait reproché aux
membres de ce mouvement citoyen est moins grave que les crimes de
guerre et crimes contre l’Humanité commis dans l’Est de la
République Démocratique du Congo dont les auteurs ont été maintes
fois amnistiés et continuent de jouir d’une incompréhensible
impunité.
Par conséquent, la
Direction Europe de l’ABACO attire vivement l’attention du peuple
congolais sur le strict respect des droits fondamentaux de la
personne humaine. Ainsi souhaite-t-elle vivement que les avocats des
personnes condamnées puissent interjeter appel, afin de clarifier le
droit et vérifier l’indépendance de la justice au regard du
pouvoir politique.
Fait à Paris, le 1er
mars 2016
Pour la Direction Europe
de l’ABACO,
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Premier Vice-Président
de l’Alliance de Base pour l’Action Commune (ABACO)
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