Le
Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC),
courant politique à part entière de l’Alliance de Base pour
l’Action Commune (ABACO), constate la persistance de la régression
sociale et de la fragilisation de la cohésion nationale en
République Démocratique. Ainsi, à l’occasion du 55ème
anniversaire de la souveraineté nationale, le RDPC souhaite-t-il que
l’ABACO prenne sa part de responsabilité, s’agissant de la
solidarité, de la démocratie, de la liberté d’expression et du
syndicalisme, du progrès économique en vue d’une Nation
économique prospère et démocratiquement viable.
Il
est temps de s’engager concrètement en vue de l’émergence d’un
Etat tout à fait démocratique, apaisé et en mesure de permettre le
vrai dialogue, la tolérance mutuelle et le respect des différences.
Dans cette optique, il est capital d’encourager les initiatives
favorables à un système éducatif non seulement adapté aux besoins
et aux réalités socio-éducatives, mais aussi ouvert sur le monde.
La santé, l’économie et l’épanouissement culturel doivent
tenir compte du partage équitable des ressources naturelles et de
l’égalité dans la gestion de la chose publique. Enfin, le
désenclavement du pays reste le facteur indispensable à la
circulation des biens et des personnes, ainsi qu’à la sécurisation
et à la pacification de notre pays.
Réitérant
son engagement en faveur d’un Etat de droit, de la solidarité, de
la sécurité, de la paix, de la démocratie et des droits
fondamentaux de la personne humaine, le RDPC œuvre au sein de
l’ABACO en vue des propositions capitales :
I
- Sur l’Etat de droit :
-
Matérialiser les droits de vote et d’éligibilité des Congolais
de la diaspora aux élections présidentielle, législatives et
sénatoriales ;
-
Affirmer le caractère inaliénable de la nationalité congolaise
d’origine ;
-
Rendre la nouvelle loi électorale conforme aux articles 11, 12, 13
et 66 de la Constitution relatifs à la dignité et à l’égalité
en droits, à l’égale protection des lois, à la
non-discrimination des Congolais en matière d’éducation et
d’accès aux fonctions publiques, ainsi qu’au respect mutuel ;
- Préparer et organiser des élections libres, transparentes et
crédibles afin de maîtriser la crise politique et de légitimer les
institutions de la République ;
-
Lutter
contre toute forme de repli identitaire et de radicalisme politique ;
-
Respecter les dispositifs relatifs à l’interdiction de toucher à
la forme républicaine de l’Etat, au principe
du suffrage universel, à la forme représentative du Gouvernement,
au nombre et à la durée des mandats du Président de la République,
à l’indépendance du pouvoir judiciaire, au pluralisme politique
et syndical, ainsi qu’à l’interdiction de procéder à toute
révision constitutionnelle ayant pour objet,
ou pour effet, la réduction des droits et libertés de la personne,
ou la réduction des prérogatives des provinces et des entités
territoriales décentralisées ;
-
Moderniser l’État pour rendre efficace le service public grâce à
une application pleine et intelligente de la réforme budgétaire,
ainsi qu’à une meilleure relance de la décentralisation ;
-
Instaurer la IVe
République, laquelle sera à l’image d’un État en mesure de
mobiliser efficacement les capitaux et les hommes, de consacrer le
temps nécessaire à la mise en valeur de l’environnement, à la
transformation des infrastructures, à l’équipement du pays en
moyens de télécommunications, en lignes d’électrification et en
centrales de production d’énergie.
II
- Sur l’éducation et la formation :
-
Organiser les Etats généraux de l’éducation nationale auxquels
participeront les forces vives de la Nation, ainsi que les acteurs
des secteurs éducatifs formels et informels ;
-
Augmenter le budget de l’éducation nationale dans le but de
réhabiliter les infrastructures éducatives et d’améliorer les
conditions de travail des enseignants et des élèves ;
-
Développer des centres de documentation pour l’éducation, en
particulier, et la formation en général ;
-
Initier des partenariats avec les entreprises, dans le cadre d’une
formation alternée pour ce qui est de l’enseignement
professionnel ;
-
Garantir la formation tout au long de la vie ;
-
Conditionner tout
contrat avec les partenaires étrangers par le transfert de
techniques et de technologie ;
-
Proposer un partenariat avec les institutions éducatives et les
centres de recherches locaux pour que le transfert des compétences
soit durable et puisse aider non seulement à la construction de
notre système éducatif mais aussi jouer un rôle d’appui à la
recherche et au développement (R&D) au niveau local.
III
- Sur l’économie et le travail :
-
Impliquer les Congolais de la diaspora dans le développement
économique du pays et leur accorder des avantages fiscaux pour le
transfert des matériels technologiques et l’investissement dans le
pays ;
-
Mettre en place un
Conseil représentatif des Congolais de l’extérieur (CRCE) dont
les missions consisteront à élaborer des projets économiques
novateurs, à émettre des avis sur les politiques publiques en
matière de coopération internationale et bilatérale dans les pays
de résidence ;
-
Nourrir le peuple en relançant et en développant la culture
vivrière grâce à l’attribution des espaces cultivables aux
familles congolaises, qui le souhaiteront, moyennant 1 franc
congolais le mètre carré ;
-
Promouvoir un programme d’économie solidaire favorable à la
bio-culture ;
-
Faire véritablement de l’agriculture l’une des priorités
nationales grâce à la création et au développement des marchés
locaux et régionaux, à la définition des politiques agricoles et
commerciales plus justes, au soutien d’un développement durable ;
- Encourager le développement des infrastructures routières,
lacustres et fluviales en vue de l’acheminement de surplus de
productions vers les marchés urbains ;
-
Œuvrer en faveur de la participation de la République Démocratique
du Congo au programme de la révolution verte en Afrique et faire de
notre pays l’un des pionniers de cette révolution, en s’appuyant
surtout sur l’avantage comparatif du point de vue du sol, de la
température, de l’eau et des terres cultivables ;
-
Permettre la création, en République Démocratique du Congo, d’un
grand pôle de technologie en matière d’environnement ;
-
Agir efficacement contre, entre autres fléaux, la déstabilisation
et la criminalisation de l’économie ;
- Réorganiser le travail pour réduire le chômage et garantir la
cohésion sociale par d’autres dispositifs de redistribution des
richesses de manière équitable ;
-
Mettre en œuvre la politique d’aménagement des territoire ruraux
et urbains ;
-
Faire évoluer les mentalités, en contribuant à la dynamisation du
tourisme et en initiant un programme ambitieux relatif à la
biodiversité ainsi qu’aux énergies renouvelables.
IV
- Sur la santé publique et la démocratie sociale :
-
Fixer
par la Loi, en fonction des besoins et des ressources des
populations, le prix des hôpitaux et établissements publics divers,
sans recherche de bénéfice commercial ;
-
Rendre obligatoire, donc universelle, la prise en charge du risque
maladie afin d’instaurer l’égalité dans l’accès des soins et
faire de l’hôpital public le cœur de notre système de santé ;
-
Permettre
à chaque Congolais de vivre dans un environnement sain ;
-
Reformer en profondeur le système de santé publique, en ayant
notamment recours aux nouvelles technologies ;
-
Adapter, par la Loi, la protection sociale sur la base de ressources
réelles ;
-
Faire du respect du vivant, de la dignité humaine, de l’équité,
de la solidarité, du partage des richesses, tant à l’égard des
plus démunis que des générations à venir, des valeurs
républicaines ;
V
- Sur l’épanouissement culturel et patriotique :
-
Promouvoir les cultures nationales ;
-
Valoriser
l’Histoire authentique des populations congolaises, en clarifiant
ses origines pour mieux cerner les défis qui hypothèquent
l’épanouissement culturel, social, économique et politique de
notre pays ;
-
Réhabiliter notre Histoire en la réécrivant ;
-
S’appuyer sur la
majorité culturelle,
sans pour autant ignorer les droits des minorités ;
-
Privilégier l’émancipation individuelle et garantir la paix
civile, ainsi que la fraternité, entre tous les Congolais quelles
que soient leurs croyances ou leurs origines ;
-
Mettre en place un
Conseil suprême des affaires spirituelles (CSAS)
pour harmoniser les relations entre les différentes croyances et
harmoniser tout ce qui relève de l’immatériel ;
-
Consolider la laïcité républicaine.
VI
- Sur le plan de la sécurité et de la paix :
-
Républicaniser et rendre très performantes l’armée, la
gendarmerie et la police nationales ;
-
Rendre obligatoire
le service militaire pour les jeunes Congolais, excepté ceux qui
assument une charge parentale ;
-
Réintégrer dans l’armée nationale congolaise les éléments des
Forces Armées Zaïroises (FAZ) et les anciens éléments des forces
armées mises en place sous le gouvernement de l’Alliances des
Forces Démocratiques pour la libération du Congo (AFDL), comme
instructeurs ou encadreurs ;
-
Allouer au moins 15 % du budget national à l’équipement de
nouvelles unités militaires relatives aux forces terrestre,
aérienne, fluviale et lacustre ;
-
Réorganiser les Forces armées de la République Démocratique du
Congo (FARDC) pour assurer efficacement la défense du territoire
national ;
-
Faire appliquer des sanctions contre les pays de la région,
signataires de l’accord-cadre d’Addis-Abeba, qui ne cessent de
soutenir les mouvements rebelles sur le sol congolais ;
-
Obtenir le positionnement des forces onusiennes aux côtés des
FARDC, à partir des frontières burundaise, rwandaise et ougandaise,
afin de mettre définitivement fin à la déstabilisation de la
région du Kivu et de mieux surveiller les flux migratoires ;
-
Parvenir aux poursuites et aux arrestations, dans le territoire
congolais et dans les Etats voisins, des auteurs des crimes de guerre
et crimes contre l’Humanité, ainsi qu’à leur extradition vers
la Cour Pénale Internationale ou des tribunaux idoines.
Au
vu des propositions faites supra,
le RDPC, en tant que l’un des courants idéologiques de l’ABACO,
lance un appel solennel au président de la République Démocratique
du Congo pour qu’il use des prérogatives que lui confère la Loi
fondamentale dans le but de consolider le progrès social, le
développement économique et la cohésion nationale.
Dans
l’espoir de mettre définitivement un terme à la crise politique
qui ne cesse de fragiliser l’avenir des Congolais et d’hypothéquer
le devenir de la République Démocratique du Congo, ainsi que dans
la perspective d’une démocratie apaisée, le RDPC, avec l’appui
de l’ABACO, invite les acteurs politiques, les forces humanistes et
la société civile congolaise à tout entreprendre dans le cadre
d’un dialogue sincère à tous les niveaux, aussi bien entre les
citoyens, les partenaires sociaux et spirituels, les partis
politiques...
En
tant que l'une des structures internes de l’ABACO, le RDPC
renouvelle sa demande relative au droit de vote et d’éligibilité
des Congolais de la diaspora, ainsi qu’à l’incessibilité de la
nationalité congolaise d’origine. Enfin, en sa qualité d’un des
trois piliers de l’ABACO, le RDPC exprime sa solidarité
indéfectible avec les populations congolaises en proie aux
violations sexuelles, aux crimes de guerre et crimes contre
l’Humanité, aux expulsions des pays frontaliers et aux traitements
dégradants, ainsi qu’avec les journalistes arbitrairement
poursuivis dans l’exercice de leurs fonctions et aux acteurs
politiques emprisonnés pour leurs convictions.
Gaspard-Hubert
Lonsi Koko
Porte-parole
du RDPC et 1er Vice-Président de l’ABACO, chargé des
relations extérieures
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