Le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC) salue, à travers l'instruction du président Joseph Kabila sur la gratuité de l'enseignement primaire public en République Démocratique du Congo, la prise de conscience et la nécessité de former la jeunesse congolaise, celle-ci étant l'avenir du pays.
Néanmoins, partisan de l'égal accès de tous les Congolais à l'éducation, le RDPC craint que l'instruction présidentielle accentue les inégalités. D'autres pistes auraient pu être explorées, notamment le transfert à la caisse nationale de péréquation des excédents dus à la réduction de la dette, en vue d'une redistribution équitable. De ce fait, le RDPC s'interroge sérieusement sur le partage des compétences entre l'État et les provinces.
Au cas où l'éducation primaire relèverait de l'État, le RDPC recommanderait au gouvernement d'être le réel garant de l'égal accès au « cycle complet » de l'enseignement primaire public et de mieux repartir les fonds vers les différentes autorités déconcentrées. Au cas où cette compétence reviendrait aux provinces ou aux villes, le RDPC aurait souhaité que l'on clarifie les coûts réels pour mieux repartir les moyens financiers dans le cadre du transfert des compétences.
Rappelons que, dans tous les cas de figure, l'État doit veiller au respect de la Constitution, de la loi et de la réglementation qui s'y rapportent en vue d'une meilleure coordination des services publics. S'opposant à la discrimination par le prix et favorable à la solidarité entre les provinces, le RDPC demande au gouvernement d'avoir à l'esprit, dans l'application de l'instruction présidentielle, la gratuite complète ou l'égalité dans l'accès au « cycle complet » de l'enseignement primaire public.
Pour le RDPC, une vraie statistique est donc nécessaire pour évaluer les données comptables et financières, notamment à propos des coûts relatifs aux salaires et aux locaux (construction et entretien), ainsi que ceux relatifs au transfert de l'État vers les entités concernées.
Même si le RDPC se réjouit d'ores et déjà du début de la prise en compte de la gratuité d'une « partie du cycle » de l'enseignement primaire public, ses dirigeants restent prudents car le gouvernement congolais envisage de scolariser pour 2010-2011 seulement 1,5 million d'enfants. Or, la gratuité de l'enseignement primaire public devrait permettre la scolarisation de plus de 2,5 millions d'enfants.
Par ailleurs, compte tenu de la fortune déboursée par les parents pour la scolarisation de leurs enfants, de la construction des établissements scolaires et de leur entretien, du non-paiement des enseignants et du personnel de l'éducation national en général, on ne peut que s'interroger sur la compensation par rapport au non-apport parental et sur les nouvelles dispositions pour doter l'éducation nationale d'un personnel à la fois compétent et disponible. Ainsi le RPDC demande-t-il au gouvernement congolais de fournir à nos compatriotes des éclaircissements sur le coût exact, sur la provenance de l'argent à court et moyen termes et sa répartition à travers les différents services.
La Direction du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC)
Fait à Kinshasa, le 8 septembre 2011
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