Selon
le
calendrier électoral défini par la Commission électorale
nationale indépendante (CENI), les élections présidentielle et
législatives se tiendront le 27 novembre 2016 en République
Démocratique du Congo. Outre les élections provinciales,
municipales, urbaines et locales qui devraient avoir lieu le 25
octobre 2015, les sénateurs seront élus le 17 janvier 2016 alors
que l’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs aura lieu le 31
janvier 2016. Le montant global de 1,2 milliard USD voté à cet
effet par le Parlement a été finalement rabattu à 900 millions
USD. À ces différents scrutins, il faut envisager une éventuelle
organisation du référendum. Cette consultations coûterait au moins
50 millions USD.
Manque
d’ambition
D’après
les révélations faites par le Premier ministre Augustin Matata
Ponyo, lors du dépôt du projet de loi de finance au Parlement, le
budget de l’État pour l’exercice 2016 se chiffre à un peu plus
de 8 milliards USD. Cet arbitrage est incompréhensible dans la
mesure où l’estimation du budget 2015 était de 9,09 milliards
USD, soit 1 milliard USD de plus que l’exercice pour une année
2016 placée sous le signe des élections.
Aux
dires du président de la CENI, l'abbé Apollinaire Malu Malu, un
plan de décaissement a été convenu avec le gouvernement pour le
financement des élections. Quant au Premier ministre, il a rappelé
que le ministre du budget avait prévu une ligne budgétaire
significative. Par conséquent, en soustrayant les 950 millions USD
qui seront affectés aux différents scrutins, il ne restera au
gouvernement que 7,05 milliards USD pour financer à la fois « la
révolution de la modernité sur laquelle est fondée le programme du
Chef de l’État »,
la politique sociale et sanitaire, le développement économique, la
réforme de l’armée et de la police, la lutte contre le chômage,
la pacification de la région du Kivu...
Farce
électorale
Dans
un
article paru récemment, sans tenir compte de l’aspect
électoral, l’Alliance de Base pour l’Action Commune (ABACO) a
estimé le budget 2016 à 13,2 milliards USD. En ajoutant à cette
somme les 950 millions USD relatifs au financement du processus
électoral,
il faudra au moins 14,15 milliards US afin de mener, l’année
prochaine, une politique honorable pour un pays aux très fortes
potentielles naturelles et organiser sérieusement toutes les
échéances électorales en perspective. À défaut d’un meilleur
usage des ressources externes et d’une réelle volonté de
récupérer une partie des
11 milliards USD des flux financiers illicites enregistrés
annuellement par l’État congolais, 2016 risque d’être l’année
d’une farce électorale. Seul un budget 2016 conséquent pourra
éviter au pays l’asphyxie financière.
Gaspard-Hubert
Lonsi Koko
Premier
Vice-Président de l’ABACO
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