Quels choix pratiques, au profit de la République Démocratique du Congo, par rapport au patriotisme et aux actions politiques de ses émigrants ? Cette interrogation dépasse, à n’en pas douter, la simple approche propre à la diaspora et aux stratégies, ainsi qu’aux initiatives que celle-ci peut impulser de manière efficace par son engagement patriotique.
Il ne s’agit pas du tout question de monter une faction de la population contre une autre, ni de donner tort aux uns et raison aux autres, ni d’ailleurs d’attiser le feu. Mais il est plutôt question d’essayer de relever les faiblesses dans les relations entre la diaspora et le gouvernement, pour pouvoir valoriser et matérialiser davantage les atouts susceptibles de contribuer à l’émergence d’une République Démocratique du Congo solide, sur le plan étatique, et performante, du point de vie socio-économique.
Les inconvénients
L’exclusion d’une certaine catégorie des Congolais du processus électoral, sous prétexte qu’ils vivent en dehors du territoire national, ne cesse de détériorer le rapport entre le gouvernement et ses citoyens ayant émigré. Cette attitude est contraire aux dispositifs constitutionnels – tels que les articles 5 alinéa 3, 12, 50 et 66 – favorables aux droits humains, aux libertés fondamentales, aux devoirs du citoyen et de l’État.
Par ailleurs, sur le plan légal, l’existence du conflit entre les articles 10 et 72 de la Constitution, et le 1er alinéa de l’article 4 de la loi du 12 novembre 2004 relative à la nationalité congolaise, ne cesse d’empoisonner les rapports entre les Congolais de la diaspora et les gouvernants. En effet, les alinéas 3 de l’article 10 et 1er de l’article 72 de la Constitution du 18 février 2006 évoquent le caractère inaliénable de la nationalité congolaise d’origine, tandis que le 1er alinéa de l’article 4 de la loi du 12 novembre 2004 fixe la perte de la nationalité congolaise à l’acquisition de la nationalité étrangère par toute personne de nationalité congolaise.
Deux constats s’imposent à première vue. Primo, il est injuste que les Congolais de l’étranger concernés à la fois par le jus sanguinis et le jus soli puissent perdre la nationalité congolaise d’origine du fait de détenir une citoyenneté étrangère. Secundo, la terre en République Démocratique du Congo appartient aux tribus. Or, personne ne reniera les membres de sa famille parce qu’ils ont acquis une citoyenneté étrangère. Ainsi risque-t-on de s’exposer à des conflits fonciers, au cas où on leur contesterait injustement la nationalité congolaise.
Force est de constater également que l’insécurité à travers le territoire national ne facilite guère la libre-circulation des biens, des personnes et des capitaux, facteur indispensable au développement économique, à la liberté d’entreprendre et d’investir.
Sur le plan des infrastructures, l’enclavement du pays et le déséquilibre territorial, la carence des routes et des outils de communication constituent un handicap considérable quant à l’essor de l’emploi et au développement des activités commerciales. Enfin, la diaspora congolaise, qui plus est variée, n’est pas a minima structurée [lire la suite].
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
© Jolpress
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